Communications orales
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ÉTHIQUE/ DÉONTOLOGIE

Leila BERGOUG, M. Sc., Maître d’enseignement, Institut et Haute Ecole de la Santé La Source, SUISSE
Coauteurs: Assunta FIORENTINO, Gora DA ROCHA

Résumé

Les personnes confrontées à un cancer de stade avancé font face à des difficultés physiques, psychiques et existentielles. Revie ⊕ est une intervention de récit de vie, basée sur le renforcement des forces et des ressources de ces patients. Le but du projet de recherche est d’évaluer l’efficacité de l’intervention et d’analyser le processus d’implantation. L’objectif de cette présentation est de partager les résultats relatifs à l’implantation. Une étude descriptive transversale multi-méthode a été conduite dans le contexte d’un essai contrôlé randomisé. L’échantillon était de 57 infirmières issues de cinq unités de soins en oncologie. Pour la partie quantitative, l’état de la préparation au changement, la satisfaction et la fatigue de compassion ont été mesurées. Quant à la partie qualitative, deux focus groupes ont été réalisés. Les réponses des infirmières indiquent que leur préparation au changement semble propice à l’implantation de Revie ⊕ et qu’elles ressentent une satisfaction élevée de la compassion, un risque faible de burnout et d’exposition au stress traumatique secondaire. De plus, les participantes qui possèdent une formation complémentaire estiment davantage que l’intervention est basée sur des résultats probants, qu’elle considère l’expérience clinique et qu’elle respecte les préférences du patient. L’analyse des données qualitatives a permis d’extraire sept thèmes principaux. Cette étude a mis en lumière les facteurs facilitants et limitants le processus d’implantation de Revie ⊕, une bonne qualité de vie professionnelle des infirmières et une préparation au changement favorable.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Amélie BLANCHET GARNEAU, Ph. D., Professeure agrégée, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Cheryl WARD, Patrick LAVOIE, Jennifer PETIQUAY-DUFRESNE, Diane SMYLIE, Loloah CHAMOUN

Résumé

Les approches décolonisatrices sont cruciales dans la recherche Autochtone en sciences infirmières. Elles visent à favoriser l’équité et l’autodétermination en incitant les individus et les communautés à cocréer des connaissances dans le cadre d’un partenariat équitable avec les chercheur.euse.s. Plusieurs auteur.rice.s ont examiné l’utilisation de ces approches par des chercheur.euse.s allochtones effectuant des recherches avec des communautés autochtones. Très peu, cependant, ont évalué leur utilisation dans d’autres contextes, par exemple, au sein d’équipes de recherche composées de membres Autochtones et allochtones. L’objectif de notre présentation est de décrire les processus de décolonisation de la recherche au sein de notre équipe. Afin de s’assurer que chaque membre se sente en sécurité et ait le plein pouvoir décisionnel à toutes les étapes de la recherche, nous avons commencé par redéfinir et élargir notre conceptualisation de la « communauté ». Ensuite, nous avons compilé dans la littérature toutes les approches décoloniales que nous considérions comme adaptées au projet, puis nous les avons affinées et adaptées à notre propre contexte. Quatre concepts ont guidé notre démarche de décolonisation: la relationnalité, l’authenticité, l’équité et la réciprocité. Nos conclusions guideront les chercheur.euse.s qui souhaitent décoloniser la recherche au sein d’équipes composées de membres Autochtones et allochtones.

Amélie BLANCHET GARNEAU, Ph. D., Professeure agrégée, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Cheryl WARD, Patrick LAVOIE, Jennifer PETIQUAY-DUFRESNE, Diane SMYLIE, Loloah CHAMOUN

Résumé

Les approches décolonisatrices sont cruciales dans la recherche Autochtone en sciences infirmières. Elles visent à favoriser l’équité et l’autodétermination en incitant les individus et les communautés à cocréer des connaissances dans le cadre d’un partenariat équitable avec les chercheur.euse.s. Plusieurs auteur.rice.s ont examiné l’utilisation de ces approches par des chercheur.euse.s allochtones effectuant des recherches avec des communautés autochtones. Très peu, cependant, ont évalué leur utilisation dans d’autres contextes, par exemple, au sein d’équipes de recherche composées de membres Autochtones et allochtones. L’objectif de notre présentation est de décrire les processus de décolonisation de la recherche au sein de notre équipe. Afin de s’assurer que chaque membre se sente en sécurité et ait le plein pouvoir décisionnel à toutes les étapes de la recherche, nous avons commencé par redéfinir et élargir notre conceptualisation de la « communauté ». Ensuite, nous avons compilé dans la littérature toutes les approches décoloniales que nous considérions comme adaptées au projet, puis nous les avons affinées et adaptées à notre propre contexte. Quatre concepts ont guidé notre démarche de décolonisation: la relationnalité, l’authenticité, l’équité et la réciprocité. Nos conclusions guideront les chercheur.euse.s qui souhaitent décoloniser la recherche au sein d’équipes composées de membres Autochtones et allochtones.

Chantal CAUX, Ph. D., Professeure titulaire, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Jérôme LECLERC-LOISELLE, Marc-Antoine BERTHOD, Stéphanie DANEAU, Geneviève BEAUDET-HILLMAN

Résumé

Au Québec, la prestation de l’aide médicale à mourir (AMM) soulève des questionnements au regard de l’objection de conscience (OC) chez les infirmières. L’OC est définie comme le refus d’offrir ou de participer à un soin contraire à ses valeurs. Parce qu’impliquées à divers niveaux lors de la prestation de ce soin, les OC d’infirmières auraient des conséquences non négligeables sur le contexte de pratique et l’organisation du travail. Toutefois, peu d’études empiriques s’attardent à l’OC du point de vue infirmier, limitant grandement la compréhension de ce concept. Cette recherche a donc pour but de construire un modèle théorique de l’OC chez les infirmières par une approche de théorisation ancrée. Pour ce faire, des entretiens sont réalisés avec des personnes-clés (infirmières, gestionnaires, conseillères en formation) ayant exprimé, ou non, une OC, ou devant composer avec la gestion organisationnelle des OC. À ces entretiens, s’ajoutent les propos d’infirmières étudiantes à la maitrise, tenus sur un forum de discussion éthique portant sur l’OC. Le modèle met en évidence que les convictions personnelles ne seraient pas la principale raison justifiant une OC. Plutôt, d’autres composantes, telles que la relation à la personne soignée, le soutien organisationnel, l’expérience personnelle liée à l’AMM ou la charge de travail contribuent davantage à l’expression d’une OC. L’OC prendrait alors la forme d’une objection de pratique. Le modèle offre ainsi des points d’ancrages novateurs pour contribuer au développement de la compétence éthique des infirmières sur le sujet et à la prise en charge des OC dans les milieux.

Ahmed KANOUNI, M.Sc., Chargé de cours HES, Haute Ecole de Santé de Genève – SUISSE

Résumé

Malgré l’engouement de la digitalisation, la dynamique relationnelle reste au cœur des soins infirmiers. Elle est historiquement une force mais aussi un savoir peu exploré. Les infirmières qui y sont sensibles, sont les mieux placées pour répondre aux enjeux humains et relationnels des soins. Pourtant, cette dynamique, créatrice de soins de santé, est aujourd’hui éclipsée par une prédominance technique.
Les intentions de l’auteur sont de mieux cerner les enjeux de la dynamique relationnelle et d’inaugurer un nouveau paradigme pour une posture infirmière éthique – le paradigme de la donation.
La méthode choisie se fonde sur une analyse historique et philosophique du soin et de la relation de soin. Un cadre théorique s’appuyant sur la phénoménologie de la donation de Jean-Luc Marion et la philosophie de l’altérité d’Emmanuel Levinas pose les principaux concepts afin d’éclairer la dynamique relationnelle dans le face à face soignant-soigné.
Résultats: En tant qu’exceptionnelle, imprévisible et irréductible, la donation est au coeur de la dynamique relationnelle et l’éthique en est une exigence infinie. La rencontre du Je avec Autrui est la situation où la totalité se brise et où se manifeste une relation essentielle, unique. Dans ce face à face éthique se distinguent quatre moments d’une posture unique : la rencontre passive, la relation asymétrique, la révélation et la responsabilité (les 4 R).
Conclusion: Le face à face éthique est une puissante connexion avec l’autre, une façon unique de se donner pour l’autre et de l’accompagner à se révéler sous les yeux d’un Moi émerveillé.

Geneviève Larochelle, Chef d’unité volet clinique, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA

Résumé

Les professionnels qui œuvrent à l’unité des naissances sont fréquemment confrontés à des situations éthiques. L’accompagnement offert aux familles lors de ces situations devient un défi pour les professionnels qui y travaillent. Fort de notre expérience, nous avons abordé les enjeux disciplinaires, socioculturels, moraux et juridiques de la pratique infirmière à partir d’une perspective où les soins infirmiers s’inscrivent dans l’effort du vivre ensemble, en interdisciplinarité. Lorsque les compétences acquises par les infirmières se conjuguent à celles qui relèvent des autres, les soins infirmiers deviennent source d’humanité. Afin de faire une différence positive, nous avons mis l’accent sur l’agir professionnel et l’accroissement des apprentissages requis pour un agir éthique dans le quotidien de la pratique infirmière, soit l’engagement, le questionnement éthique et la délibération en équipe.
Les objectifs de cette présentation seront de :
• Démontrer, à travers un cas clinique, les stratégies d’accompagnement et de communication utilisées pour mieux de mieux outiller les professionnels concernés.
• Expliquer, dans une perspective de collaboration, notre contribution à la résolution de problèmes éthiques avec les acteurs concernés.
Le but de cette prise en charge est d’offrir un soutien aux familles, respectueux de leurs valeurs, en utilisant une approche collaborative humaine.
Le bien-être des familles demeure la priorité des intervenants en périnatalité. Les nombreux enjeux éthiques doivent être abordés et considérés. L’approche choisie rejoint les infirmières, et l’équipe interdisciplinaire, en résonnance avec le sens que prend leur engagement professionnel auprès des personnes qu’elles soignent.

Jérôme LECLERC-LOISELLE, M. Sc., Candidat au doctorat, Université de Montréal, QUÉBEC-CANADA
Coauteurs: Sylvie GENDRON, Serge DANEAULT

Résumé

La santé est généralement conçue comme la finalité de la pratique infirmière. Toutefois, la conception de la santé dans la discipline donne parfois lieu à des pratiques infirmières contradictoires aux valeurs de la profession. Cela s’illustre notamment en soins palliatifs, où la pratique infirmière vouée à une « bonne mort » limite parfois la possibilité pour les personnes soignées de vivre pleinement la période du mourir.
Objectif: Concevoir les paramètres d’une pratique infirmière pour la santé en soins palliatifs.
Méthode: Le concept de liberté d’Amartya Sen et une conception systémique ont été conjugués pour produire une élaboration théorique de la pratique infirmière pour la santé; et pour orienter la co-construction de trois récits de pratique avec des infirmières œuvrant en soins palliatifs. Entre quatre à neuf heures de rencontres ont été effectuées pour chaque infirmière. Un quatrième récit assemble les réflexions du chercheur principal, infirmier en soins palliatifs. Une méthode de questionnement analytique complète la théorisation.
Résultats: Quatre paramètres façonnent une pratique infirmière pour la santé en soins palliatifs: 1) la capacité de concevoir l’Autre capable de vivre le mourir; 2) la construction de son identité infirmière dans la relation; 3) la recherche de cohérence entre la vie souhaitée et des normes du soin; et 4) un agir singulier, chemin faisant. Conclusion: La pratique infirmière pour la santé en soins palliatifs exprime une praxis qui appelle à la solidarité et la créativité par la critique de savoirs convenus pour s’engager dans une relation au mourant.

Dimitri LÉTOURNEAU, Ph. D., Professeur adjoint, Université de Montréal, QUÉBEC-CANADA
Coauteurs: Justine WU

RÉSUMÉ

Introduction : Pendant leur formation, les infirmières et les travailleurs sociaux (INF-TS) sont appelés à intégrer des valeurs humanistes à leur identité professionnelle. Pour beaucoup d’entre eux, l’humanisation des soins s’intériorise en tant qu’idéal à atteindre et constitue un repère moral de ce qui est « bon ». Après leur diplomation, ces professionnels rencontrent des défis qui mettent à rude épreuve leur capacité à prodiguer ces « soins idéaux », c’est-à-dire leur agentivité morale. Ces écueils peuvent mener à des paradoxes identitaires chez ces professionnels, générer de la détresse morale et ainsi éroder l’accompagnement des personnes en soins palliatifs.

Objectif : Exposer les similitudes et les divergences de deux disciplines distinctes sur les leviers et les contraintes de l’agentivité morale et de l’identité professionnelle en soins palliatifs et 2) apprécier les relations entre les leviers et les contraintes de ces deux concepts. Méthode : Une revue intégrative des écrits (Whittemore et Knafl, 2005) est conduite depuis l’automne 2021 et comporte des repères théoriques en éthique (Peter et Liaschenko, 2013) et sciences de l’éducation (Bélisle et al., 2021). La stratégie de recherche documentaire a été révisée par une bibliothécaire et a interrogé 12 bases de données : 930 écrits ont été repérés. La sélection des articles (screening), l’extraction des données et l’évaluation sont réalisées par deux chercheurs de manière indépendante. Les publications retenues seront importées dans ATLAS.ti et l’analyse qualitative s’appuiera sur les principes de Miles, Huberman et Saldaña (2019).

Résultats et conclusion : Les résultats seront présentés lors du congrès.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION 

Caroline MATIS, DESS, infirmière responsable d’équipe de soins, Hôpitaux universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Caroline MATIS, Fabrice MESTRALLET, Petra VAYNE-BOSSERT, Véronique TROMBERT, Sandrine BOIRE

Résumé

Le service des urgences est devenu le lieu de passage obligatoire pour la majorité des personnes âgées pour lesquelles une identification précoce de soins palliatifs permettrait d’adapter un projet de soins personnalisé et une amélioration de leur qualité de vie. Une collaboration interprofessionnelle a été développée avec l’intégration d’un membre de l’équipe mobile de soins palliatifs spécialisés lors des visites d’orientation aux urgences gériatriques dès août 2019. Une étude exploratoire a permis de mesurer l’impact de l’utilisation d’une fiche d’identification de soins palliatifs adaptée d’un consensus entre l’équipe des urgences et des soins palliatifs afin de diminuer le délai de la demande de consultation. Les critères d’identification représentaient des indicateurs de déclins généraux et spécifiques cliniques. Pour (n) (n) 242 patients âgés de 75 ans admis aux urgences entre le 08.07.20 et le 07.08.2020 (n) 142 fiches ont été réalisées. Le délai entre l’admission du patient et une demande de consultation de soins palliatifs spécialisés est passé à moins de 7 jours pour plus de 50% avec une première consultation réalisée auprès de 45 % des patients . L’efficacité de cette collaboration a été statistiquement significative concernant le délai entre l’admission du patient et l’intervention des soins palliatifs spécialisés de 0.96 jours (+/-1.72) contre 1.27 jours (+/-7.99) avant la mise en place de cette identification. Il a été observé qu’un dépistage systématique permettait une prise en charge rapide et une meilleure clarification sur l’attitude de soins. En 2022, l’utilisation de l’outil de dépistage P-CaRES fait l’objet d’une étude en cours

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Pierre  PARISEAU-LEGAULT, infirmier, Ph. D., LL. M., Professeur agrégé, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Étienne PARADIS-GAGNÉ, Mélyna DÉSY-BÉDARD, Nicolas SALLÉE, Emmanuelle BERNHEIM – Québec, CANADA

Résumé

Un important corpus d’études suggère qu’un manque de connaissances médicolégales, d’habiletés cliniques et de soutien organisationnel pourrait nuire à la mise en œuvre de l’obligation de signalement aux services de protection de l’enfance par le personnel infirmier. Malgré les récents débats et enquêtes publiques portant sur le dispositif de protection de l’enfance au Québec, aucune étude n’a jusqu’à ce jour documenté comment ces professionnels comprennent, intègrent et appliquent l’obligation de signalement à leur pratique courante. Une analyse socio-juridique s’appuyant sur 14 entrevues semi-dirigées menées auprès d’infirmières de soins primaires a été réalisée afin d’étudier cette problématique. Les objectifs de cette présentation sont de (1) décrire le processus de mise en oeuvre de l’obligation de signalement aux services de protection de l’enfance et de (2) discuter des facteurs influençant la décision du personnel infirmier de signaler ou non une situation préoccupante à ces services. Les résultats de cette étude suggèrent que la mise en œuvre de l’obligation de signalement s’appuie sur la vigilance clinique du personnel infirmier, elle-même composée de trois formes de travail : le travail de soin, d’investigation et d’organisation. Les résultats de cette étude suggèrent également que l’obligation de signalement aux services de protection de l’enfance est approchée comme une forme d’intuition clinique et interprétée de manière relative plutôt qu’absolue, ce qui vient à nuancer et contextualiser les motifs raisonnables justifiant sa mise en œuvre. Les implications de cette recherche sur le rôle du personnel infirmier à l’égard de la prévention de la maltraitance infantile seront finalement discutées.

David PELOSSE, infirmier, B. Sc., Étudiant à la maîtrise en sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Pierre  PARISEAU-LEGAULT

Résumé

Le personnel infirmier doit souvent composer avec les procédures médico-légales autorisant l’hospitalisation ou le traitement involontaire des personnes vivant avec une problématique de santé mentale. Ces mesures coercitives, dont les effets thérapeutiques sont contestés, portent atteinte aux libertés et droits fondamentaux de ces personnes. Bien que leur importance soit reconnue, les pratiques de soutien à l’exercice des droits restent informelles et peu documentées. Un projet de recherche a été réalisé au Québec (Canada) pour comprendre la signification du soutien à l’exercice des droits à partir de l’expérience de personnes ayant vécu une hospitalisation ou un traitement involontaire en psychiatrie. Un devis qualitatif de type phénoménologique a été employé et des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 10 participants. Les objectifs de cette présentation sont de discuter des résultats de cette étude et de décrire la signification expérientielle du soutien à l’exercice des droits lors d’hospitalisation ou de traitement involontaire en psychiatrie. Les résultats suggèrent que les expériences d’abandon et d’incompréhension sont fréquentes chez les participants, qui expriment un manque de soutien à l’exercice de leurs droits. Ceux-ci vivent un sentiment d’injustice, perçoivent leurs droits comme malléables et difficiles à faire reconnaitre. Première étude canadienne sur le sujet, elle s’inscrit dans la lignée des efforts menés à l’international pour mettre fin à la violation des droits humains en santé mentale. Sa diffusion favorisera le développement d’interventions infirmières orientées vers les dimensions éthiques du soin, plus précisément vers la reconnaissance et le soutien à l’exercice des droits humains en psychiatrie.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Paoula PIJEAUD-PAUL, B. Sc., Infirmière clinicienne en pratique avancée, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, QUÉBEC, CANADA
Coauteurs: Anne BOURBONNAIS

Résumé

L’aide médicale à mourir (AMM) est permise au Canada depuis 2016. Comme les autres pratiques assistant la mort lors d’une condition terminale ailleurs dans le monde, le médecin offre l’AMM. Toutefois, les infirmières, y compris dans les centres d’hébergement, sont souvent celles qui reçoivent la demande des personnes. Dans le but de comprendre le rôle de ces infirmières dans ces pratiques de fin de vie, une revue narrative des écrits a été réalisée dans CINAHL et Medline en utilisant les mots clés et descripteurs suivants en anglais : suicide assisté, euthanasie, mort assistée par un médecin, infirmières, soins infirmiers. Les écrits retenus étaient en anglais et français, publiés à partir de 2002 et concernaient le rôle des infirmières dans le processus d’AMM ou d’une pratique connexe. Les résultats ont démontré que les écrits visant les infirmières sont rares et que ceux visant celles qui travaillent en centre d’hébergement sont presque inexistants. Les connaissances actuelles portent essentiellement sur les perspectives et les enjeux éthiques auxquels font face les infirmières. Certains écrits abordent le devoir professionnel alors que d’autres avancent le respect des choix de la personne. De plus, des attentes à l’égard des infirmières sont décrites, par exemple qu’elles aient une meilleure connaissance des lois et un engagement dans les discussions concernant les politiques règlementant ces pratiques. Puisque peu d’écrits traitent du rôle infirmier dans ces pratiques de fin de vie, davantage d’études sont nécessaires, y compris dans le contexte de l’hébergement, afin de guider les infirmières dans ce rôle.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

FORMATION

Nathalie ALGLAVE, Ph. D., Coordonnatrice générale du Département des Instituts de formation du CHU de Nantes, docteure en Education, Centre Hospitalier Universitaire de Nantes – FRANCE
Coauteurs: Valérie BOUISSON, Christophe JEUNESSE, Fabien FENOUILLET

Résumé

L’amélioration de la sécurité du médicament est une priorité de Santé Publique et son enseignement fait partie du référentiel de formation infirmière. La documentation professionnelle précise que la majorité des erreurs médicamenteuses sont commises lors des étapes de prescription et d’administration, soit au plus près des patients. Pour améliorer l’ingénierie de formation infirmière en lien avec l’administration médicamenteuse, nous allons utiliser un logiciel de simulation digitale (SD) virtuelle en 3D, spécialisé dans l’application de prescriptions médicales. L’immersion se fait dans un univers réaliste de service de soins. L’étudiant en soins infirmiers (ESI) y est mis au travail en toute liberté d’action sur l’ensemble du processus de sécurisation du médicament. Une fois l’activité terminée, cette dernière est revisitée sous la forme d’une « rétrodiction » sur l’action en collectif ou en individuel avec la présence d’un formateur-expert-médiateur. Nous nous situons ici dans une dynamique d’appui motivationnelle et cognitive au service d’une pédagogie des situations. Il existe de nombreuses recherches sur la simulation en santé et la question de son efficacité est prouvée. Cependant, il manque d’études sur la preuve de l’efficacité de ce type dispositif sur l’apprentissage des étudiants. C’est précisément la recherche qui va être menée via un devis quasi expérimental avec un groupe contrôle et un groupe témoin. Les outils de mesure seront les mêmes pour l’ensemble des ESI en pré test avant les interventions pédagogiques, en post test immédiat et en post test à distance, i.e. au retour d’un stage.

Magali AUBAC CAMELIO, M.Sc., Infirmière cadre de santé, CHU Montpellier – FRANCE
Coauteurs: Gilles MOUTOT

Résumé

En 2021 les infirmiers comme plus de 2 milliards de personnes dans le monde visionnent des vidéos sur YouTube®, mais utilisent ils ce réseau social professionnellement?
Après un panorama de l’offre des vidéos infirmières sur le réseau YouTube®, les usages professionnels découverts dans le cadre d’une recherche doctorale seront décrits. Un approfondissement des critères de choix des vidéos sélectionnées par les infirmiers sera également proposé . Les entretiens et enquêtes ethnologiques auprès de 16 infirmiers libéraux Français ont permis de décrire le phénomène et de l’analyser en suivant la méthodologie de la théorisation ancrée (Glaser et Strauss 1967). Une enquête quantitative auprès de 310 infirmiers a permis d’évaluer si les usages observés étaient généralisables.
Les infirmiers libéraux recherchent préférentiellement sur YouTube® du savoir sur un soin technique innovant ou non réalisé depuis longtemps. Les entretiens qualitatifs ont permis d’élaborer une liste de critères de choix utilisés dans leurs recherches.
En conclusion la recherche professionnelle sur YouTube® est étudiée dans la littérature en formation initiale chez les étudiants (Doo Young Lee 2013) mais peu d’études visent les professionnels diplômés en formation continue pourtant ce mode d’accès au savoir semble très utilisé par les infirmiers . Comprendre ce phénomène peut permettre d’assurer la qualité des soins dispensés et d’envisager différemment la formation des professionnels diplômés ainsi que la diffusion des bonnes pratiques.
Laetitia AUDIN, Infirmière, Ph.Dc, Cadre de santé formatrice, Ain, Université Rouen, UR 7454, Science de l’éducation, Laboratoire CIRNEF – FRANCE

Résumé

Les étudiant·e·s en soins infirmiers (ESI) côtoient désormais un univers numérique omniprésent qui dématérialise le rapport au corps de l’autre. Cependant, lors des soins d’hygiène corporelle, leur corps et celui de la personne soignée se rencontrent immanquablement. Or de manière surprenante, l’immersion dans le jeu vidéo Les Sims permet aux joueu·ses·rs d’observer le corps de leur avatar au cours d’actes quotidiens (sous la douche, aux toilettes, etc.) Cette pratique vidéoludique favoriserait ainsi le processus de subjectivation des joueu·ses·rs, permettant par la suite à certain·e·s ESI de situer symboliquement leur pratique professionnelle dans un espace intermédiaire. Mon cadre conceptuel s’appuie sur les travaux de Winnicott qui appréhendent l’activité jeu comme une aire transitionnelle. En quoi la pratique du jeu vidéo Les Sims permettrait-elle à certain·e·s ESI de développer des compétences de création, au sens winnicottien, lorsqu’ils/elles sont confronté·e·s, après coup, aux situations de soins d’hygiène corporelle ? Mon protocole de recherche s’inscrit dans une démarche clinique d’inspiration psychanalytique, il expérimente une herméneutique ouverte. Il sera proposé à dix ESI de s’adonner à trois versions des Sims : Les Sims 3, Les Sims 4 et/ou Les Sims au travail (cette extension propose d’évoluer au sein d’un établissement hospitalier) et de participer chacun à deux entretiens. Le premier entretien sera médiatisé par la pratique vidéoludique. Le deuxième entretien sera inauguré par une question en lien avec les soins d’hygiène corporelle. En conclusion, cette recherche tend à démontrer le potentiel d’un jeu vidéo grand public dans le processus de professionnalisation des ESI.

Azmira BAJRA, M. Sc., Collaboratrice scientifique, Haute école de santé Genève – HES-SO Haute école spécialisée de Suisse occidentale – SUISSE
Coauteurs: Aurèle SAGNE, Sylvain BOLORÉ, Joël PIGUET, Charlotte GERMAIN

Résumé

Un projet pilote de jeu vidéo sérieux en 3D a été développé et intégré dans le scénario pédagogique du cursus Bachelor de la HEdS-Genève. Cette présentation décrit les choix et les différentes étapes de mise en œuvre de cette activité interactive. Evigame est un jeu de simulation développé pour un cours sur les « soins infirmiers fondés sur les faits » dans le module Recherche de 2ème année. Il a pour objectif d’exercer les étudiants à faire des choix pertinents dans leur pratique clinique en s’appuyant sur les dimensions de l’EBN. Le joueur incarne un-e infirmier-e lors de son premier jour de travail au sein d’un hôpital. Le joueur parcourt différents espaces de travail et récupère les informations nécessaires à la prise en soins d’un patient souffrant de céphalées.
L’utilisation du logiciel Unity a permis d’offrir un environnement virtuel 3D proche de la réalité.
L’expérience d’utilisation a mis en évidence deux aspects en particulier : Les étudiants ont eu une certaine facilité avec le jeu et sont parvenus à le terminer bien avant le temps imparti. Des mécanismes de jeux plus complexes sont donc à envisager. Ensuite, il faut prendre en compte le matériel à disposition des étudiants et concevoir un design adapté à cette variabilité.
Ce dispositif pédagogique a suscité l’engagement dans la démarche de formation. Conçu pour un sujet d’apprentissage spécifique, ce type d’activité mérite d’être prolongé sous forme d’un hôpital virtuel à partir d’autres aspects du programme de formation.
Lucia BARRO-FONTAN, M. Sc., Etudiante master en Sciences de l’Education, Université de Genève – SUISSE
Coauteurs: Serge GALLANT, Dominique BRUNNER, Martine ROSSET

Résumé

L’importance de l’évaluation clinique infirmière (ECI) en tant que filet de sécurité du patient n’est plus à démontrer. Dans un Centre hospitalier universitaire suisse, un programme de formation continue vise la formation de 80% du personnel infirmier à cette pratique. La formation continue ne pouvant à elle seule assurer le transfert des connaissances dans la pratique professionnelle, un dispositif original de formation et d’évaluation est mis en place conjointement avec les experts cliniques et cadres des services de soins. Ce dispositif implique notamment la mise en œuvre de feedback conjoints et de réflexions communes entre les acteurs de la clinique, du management et de la formation.
Au-delà de présenter le dispositif de formation et les résultats de l’évaluation (n>200), cette présentation orale répond à la question suivante: quelles sont les pratiques réflexives et les actions développées par les différents acteurs afin d’assurer l’amélioration de la formation et l’optimisation du transfert de connaissances en bonnes pratiques infirmières?
Le fruit de ces réflexions souligne l’importance de la pérennisation de l’ECI qui pourra se faire uniquement par le renforcement des compétences infirmières, de son rôle et de sa place dans le système sanitaire actuel.

 

Véronique BAUDEWYNS, M. Sc., Maître assistant, Haute École Libre de Bruxelles et Haute école Galilée,  Coordinatrice du Master en Sciences infirmières Haute École Libre de Bruxelles – BELGIQUE
Coauteurs: Arnaud BRUYNEEL, Pierre SMITH, Jean-Christophe SERVOTTE, Jacinthe DANCOT

Résumé

Le burn-out académique (BA) est un trouble psychologique récemment décrit qui affecte la santé mentale des étudiants et qui est lié à la pression de la réussite universitaire et à l’acquisition de nouvelles responsabilités. Dans ce contexte pandémique, de nouveaux agents stressants ont pu apparaitre. Les critères de qualité d’accompagnement des étudiants et les conditions de formations se sont vus mis à mal. La combinaison de ces facteurs pourrait générer de sources de stress chez les étudiants. Afin d’investiguer cette problématique, le projet de recherche BurnOut Of StudenT (BOOST) a vu le jour avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Son objectif était de mesurer la prévalence du risque de BA et d’identifier ses facteurs associés auprès des étudiants en soins infirmiers et sages-femmes en Belgique francophone. La méthode utilisée était une étude transversale avec un devis quantitatif. Afin de réaliser un monitoring continu du risque de BA et de mesurer l’effet des actions instaurées pour prévenir ce phénomène, l’observation a été reconduite en deux fois par an. Les résultats de ce monitoring nous indiquent un accroissement du taux de prévalence du risque global de BA entre septembre 2021 et mai 2022. En conclusion, cette étude met en évidence le fait qu’une proportion importante d’étudiants en soins infirmiers et sages-femmes est à risque de BA et confirme que les facteurs liés à la vie personnelle, au domaine académique et à la surcharge de travail liée au COVID-19 augmentent le risque de développer ce trouble psychologique.

Isabelle BAYLE, Ph. D., Directeur des soins, PhD, Coordonnatrice des instituts de formation en santé CH Saverne et CH Sarrebourg – FRANCE

Résumé

Le monde de la formation est engagé dans de nombreuses transformations impactant les pratiques des différents acteurs. Aujourd’hui les cadres de santé formateurs se définissent souvent comme des accompagnateurs dans la construction du chemin de professionnalisation de l’apprenant. Ils sont la cheville ouvrière de la structuration des ingénieries pédagogiques en lien avec les besoins du système de santé. Mais qui sont-ils réellement ? Comment mettre en lumière les activités et les modes opératoires qui définissent leur métier ?
L’objectif de cette étude consiste à produire des connaissances sur l’activité, en proposer une intelligibilité et présenter des perspectives praxéologiques, en permettant l’accompagnement vers la professionnalisation du métier en transformation. Ainsi, les données sont recueillies à travers la constitution d’un groupe de travail de 24 formateurs représentants les 24 régions de France. Les 357 instituts de formation en soins infirmiers ont répondu à deux enquêtes avec un taux de retour supérieur à 60%.
Les premiers éléments assemblés permettent la construction d’une structure conceptuelle avec des concepts organisateurs et des invariants opératoires de l’activité des formateurs.
Au total, cette étude relève d’une double intentionnalité à la fois épistémique et praxéologique. Elle donne des éléments de compréhension, des connaissances scientifiques empiriquement étayées au couple « activité/travail-développement du métier » tout en identifiant les ressources susceptibles de contribuer à la dynamique de professionnalisation du métier et des organisations (Wittorski).
En définitive, l’analyse de l’activité menée ici par les cadres de santé formateurs eux-mêmes participe de la quête et de l’affirmation de leurs professionnalités.

 

 Camille BEAUDOIN, M.Sc., formatrice institut de formation en soins infirmiers / doctorante en sciences de l’éducation, CHU de Brest – FRANCE

Résumé

Introduction : Cette étude intervient dans une période de fortes mutations des métiers du soin et des formations en santé liées à des bouleversements démographiques et épidémiologiques majeurs rendus encore plus visibles depuis la crise de la COVID 19. Dans ce contexte, naissent des enjeux en santé publique, de bien-être des étudiants en santé. Nous proposons de comprendre le vécu des étudiants infirmiers en synergie entre institut de formation et terrain de soins afin de se situer sur les mêmes missions de santé publique.
Objectifs : Décrire le vécu expérientiel des étudiants infirmiers lors des stages en formation initiale, par l’intermédiaire de rapports écrits d’« Analyse des pratiques professionnelles » (APP).
Méthodes : Etude de cohorte rétrospective du vécu de trois années de formation auprès de 60 étudiants issus de la région Brestoise en France. Chaque étudiant réalise huit APP au cours de son cursus. Il sera réalisé une analyse quantitative de la population incluse dans l’étude et une analyse qualitative des rapports par étude lexicométrique des verbatim recueillis.
Résultats : Les résultats permettront : i) d’identifier les thématiques prévalentes des situations professionnelles et de comprendre le vécu des étudiants lors des stages ; ii) d’évaluer l’existence de missions transversales de santé publique entre le milieu académique et le milieu clinique au regard du vécu des étudiants.
Valérie BERGER, Ph. D., Coordonnateur paramédical de la recherche et Maitre de conférence associé temporaire, CHU et Université Bordeaux – FRANCE
Coauteurs: Pascale BELONI

Résumé

En France, en octobre 2019, la discipline en Sciences Infirmières voit le jour avec la création au Conseil National des Universités de la section 92. Depuis, des infirmières ayant un doctorat en sciences peuvent être qualifiées aux fonctions d’enseignants chercheurs. Dans ce contexte, l’enseignement de la recherche devient un enjeu majeur dès la formation initiale des infirmières pour promouvoir la discipline à l’instar d’autres pays. Un groupe de travail de 15 formateurs et étudiants issus des 32 Instituts de formation en Soins Infirmiers(IFSI) de la région Nouvelle Aquitaine s’est constitué pour développer des compétences en recherche chez les futures infirmières. Après deux ans de travail l’unité d’enseignements Recherche a été actualisée et harmonisée dans l’ensemble des IFSI. Les enseignements concernent les méthodes quantitatives/qualitatives, revue de littérature, lecture critique d’articles, données probantes, rédaction d’un protocole de recherche. Les contenues sont intégrés dans un support numérique de type vidéo, et sont accompagnés de travaux dirigés.
L’évaluation de cet enseignement est basée sur la lecture critique d’un article scientifique et la réalisation d’une revue de littérature à partir d’une question de recherche centrée sur une situation clinique choisie par l’étudiant pour le travail de fin d’études.
Ce travail a fait émerger des besoins en formation des formateurs auxquels le groupe de travail répond progressivement.
Cette expérience unique en France inaugure une étape de plus vers une complète universitarisation de la formation infirmière favorisant l’émergence d’un corps professoral mixant les compétences professionnelles et académiques.
Marjolaine BERGERON, M.Sc., Conseillère-cadre – Fidélisation des infirmières, DSI – Pratiques professionnelles, CIUSSS Centre-Sud de l’île de Montréal – Québec-CANADA
Coauteurs: Eric APRIL, Fatima SALHI

Résumé

Comment mieux intégrer les diplômés en soins infirmiers hors Québec (non francophones)?
Le programme de francisation en milieu clinique est une collaboration entre le CIUSSS Centre-Sud-de-l’ île-de-Montréal, le Cégep du Vieux Montréal et le Ministère de l’immigration, de la francisation, et de l’intégration (MIFI). Ce programme innovant propose une nouvelle formule de cours qui permet aux infirmières diplômées hors Québec (DHQ) d’apprendre le français tout en étant en immersion dans un milieu clinique, le tout, sur une période de 5 mois ( projet pilote de mars à juillet 2022). Cette francisation intensive les prépare à leur entrée dans un programme collégial d’intégration en soins infirmiers.
Le programme de francisation en milieu clinique vise à contribuer à l’intégration sociale et économique des membres de la communauté tout en répondant au besoin d’effectifs en soins infirmiers du CIUSSS.
La présentation prendra la forme d’un échange entre M. April et Mme. Bergeron et aura comme objectifs de:
– Présenter les défis rencontrés par les diplômés hors Québec dans leur parcours d’intégration,
– Décrire les objectifs du programme de francisation en milieu clinique,
– Partager les modalités du projet pilote,
– Présenter les résultats obtenus.
Les résultats seront obtenus en août 2022.
En conclusion, nous discuterons des retombés projetées du programme et répondrons aux questions des participants.
Leïla BERGOUG, MScI, maître d’enseignement et infirmière clinicienne spécialisée, Institut et Haite École de la Santé La Source – SUISSE
Coauteurs: Anne MAIRESSE, Anne-Laure THÉVOZ

Résumé

Face à une population estudiantine grandissante et le développement de la technologique, la réalité virtuelle s’est avérée un outil pédagogique pertinent pour favoriser l’apprentissage entre pairs dans l’acquisition de compétences cliniques.

Charles BILODEAU, M. Sc., Candidat au doctorat recherche en sciences de la santé, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Mélanie MARCEAU, Sylvie CHARETTE, Frances GALLAGHER

Résumé

En sciences infirmières, on constate une difficulté grandissante à trouver des milieux cliniques prêts à accueillir des stagiaires, en raison de la charge de travail très élevée et du manque de disponibilité pour l’encadrement. L’unité d’apprentissage (UA) est une solution envisagée, car elle permet de partager la responsabilité de l’encadrement des stagiaires au sein d’une équipe de soins. À notre connaissance, la mise à l’essai d’un tel modèle n’a jamais été étudiée au Québec. Cette présentation a pour but de décrire l’acceptabilité et la faisabilité de l’UA dans le cadre d’une recherche-action. Les données recueillies proviennent de différentes sources : 1) une recherche documentaire; 2) cinq groupes de discussion et une entrevue individuelle réalisés auprès de stagiaires et de membres du personnel universitaire et clinique; 3) trois rencontres avec des experts du modèle; 4) deux rencontres avec le comité de pilotage. L’analyse qualitative des données a permis de soulever certains constats. L’UA est un modèle perçu acceptable. Il permet de diversifier les occasions d’apprentissage pour les stagiaires, de favoriser le soutien par les pairs, d’alléger la charge de travail des préceptrices et de bonifier l’évaluation des apprentissages. On note toutefois plusieurs défis sur le plan de la faisabilité, comme une culture d’enseignement peu développée, le manque d’intérêt envers le rôle de préceptrice, l’instabilité du personnel et les enjeux financiers. Ce premier cycle de recherche-action permettra de proposer une UA adaptée aux réalités actuelles de la formation clinique et d’identifier des conditions claires pour une mise à l’essai éventuelle.

Karine BILODEAU, Ph. D., Professeur agrégée, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Cynthia HENRIKSEN, Asma FADHLAOUI, Nicolas FERNANDEZ

Résumé

Apprendre à accompagner les personnes touchées par le cancer est un défi pour les professionnels de la santé, dont les infirmières. Cela exige un cumul de savoir et d’expérience professionnelle auprès de clientèles vulnérables.
L’objectif de cette présentation est de discuter des apprentissages réalisés par des professionnels, incluant des infirmières, qui accompagnement des personnes touchées par un cancer hématologique. Ainsi, nous rendons accessibles les connaissances et discernements acquis uniquement par l’expérience professionnelle en oncologie.
Une méthodologie qualitative a été utilisée pour réaliser neuf entrevues avec des professionnels (infirmières, oncologue, nutritionniste, psychologue) qui accompagnent des personnes touchées par un cancer hématologique. Les questions semi-dirigées étaient formulées pour saisir les apprentissages acquis de ce travail. Les entrevues transcrites ont été configurées sous forme de récits biographiques qui ont été validés par tous les participants.
Notre analyse a révélé un cumul d’apprentissages expérientiels lié au rôle professionnel, à la personnalisation de son approche envers chaque patient, et à la lutte que peuvent mener les professionnels pour naviguer entre l’empathie et la sympathie envers le patient. Il ressort de l’analyse que le travail en oncologie éveille un engagement profond auprès de cette clientèle.
Enfin, nos résultats lèvent le voile sur l’apprentissage tacite du rôle de professionnels en oncologie et offre des pistes pour la formation à l’accompagnement de personnes touchées par le cancer ou de maladies chroniques.
Sabrina BLAIS, B. Sc., Étudiante à la maîtrise en recherche en sciences de la santé, concentration en sciences infirmières, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Mélanie MARCEAU, Stéphan LAVOIE, Isabelle LEDOUX

Résumé

La pertinence de la simulation in situ est de plus en plus démontrée pour l’amélioration des compétences individuelles et d’équipe. Cette stratégie pédagogique consiste à une simulation se déroulant directement dans les milieux cliniques. Considérant le contexte particulier des soins critiques, il importe donc d’avoir des méthodes de formation adaptées pour le développement et le maintien des compétences. En effet, les milieux sont caractérisés par une charge de travail élevée, un taux d’occupation important et des ressources limitées. La simulation in situ est tout indiquée dans ce contexte, mais son utilisation reste encore peu connue. Une étude descriptive transversale a récemment été réalisée visant à décrire l’utilisation de la simulation in situ dans les milieux de soins critiques du Québec. Vingt-huit infirmières gestionnaires ou conseillères, issues de différents domaines des soins critiques ont répondu au questionnaire. Cette étude a permis de mettre en lumière certains facteurs limitant l’utilisation de la simulation in situ. Ces facteurs incluent la disponibilité et la disposition des membres de l’équipe, l’influence du contexte actuel, de même que celle liée à l’organisation. Les résultats de la recherche démontrent que certains facteurs limitent l’utilisation d’activités de simulation in situ. Il importe donc de s’intéresser davantage à ces facteurs dans le but d’augmenter l’utilisation de cette méthode, qui s’avère être fort pertinente pour les milieux cliniques.

Paul BOBBINK, M. Sc., Maitre d’Enseignement HES, HES-SO – Haute Ecole de Santé, Genève – SUISSE
Coauteurs: Laurent CHABAL, Lucie CHARBONNEAU, Carole GUEX, Sebastian PROBST, Aurèle SAGNE

Résumé

Face à une pénurie de professionnel en soins infirmiers, les institutions de formation augmentant le nombre d’étudiants au sein du programme de formation. Cela met en exergue les limites organisationnelles comme le manque de salles ou d’enseignants. Afin de flexibiliser les enseignements, le pôle soins des plaies et cicatrisation a développé des dispositifs d’enseignements hybrides
L’objectif de la présentation est de décrire l’implémentation d’un curriculum sous format hybride en soins des plaies ainsi que l’évaluation de l’enseignement par les étudiants.
Les contenus, temporalités et objectifs d’apprentissage ont été guidés par des indicateurs et référentiels spécifiques. Le contenu a été développé au travers de revues de littérature et de l’expertise clinique des enseignants. Les modalités pédagogiques hybrides, mêlant cours à distance ainsi que des ateliers pratiques ont été développées puis implémentées.
Au total, quatorze unités d’enseignement sur la thématique des soins des plaies ont été implémentées, 12 hybrides et 2 à distance. Les retours des étudiants et des enseignants sont positifs. Ils ont apprécié l’interactivité et la littérature apportée au travers du numérique. Les ateliers pratiques, soutenus par des infirmiers experts en soins des plaies, permettent d’approfondir les apprentissages et favorisent le transfert de la théorie vers la pratique. Les résultats positifs et l’évolution possible liée au numérique font du dispositif hybride un outil précieux d’amélioration des enseignements incluant les dernières évidences scientifiques. C’est pourquoi ce dispositif d’enseignement est maintenant adapté et partagé avec d’autres hautes écoles, filières telles que sages-femmes, formations continues ainsi que pour l’étranger.
Marielle BOISSART, Ph. D., Vice-présidente CEFIEC en charge de la formation infirmière initiale, Coordonnatrice générale des instituts de formation en santé CHU de Rennes et CH de Fougères Coordonnatrice de la recherche en soins, Centre Hospitalier Universitaire de Rennes – FRANCE

Résumé

Dans un contexte d’intégration universitaire, l’évolution des formations infirmières s’accompagne inéluctablement d’une transformation des activités des formateurs. Parallèlement, la création disciplinaire des sciences infirmières concourt à l’émergence d’enseignants chercheurs.
L’objectif de cette étude consiste à questionner la dialectique universitarisation/professionnalisation en rendant intelligible l’activité professionnelle des formateurs. Pour ce faire, le collège national des cadres de santé formateurs institué par le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres affiche l’ambition de construire une vision commune de l’activité des formateurs. Ainsi, une triangulation des sources est convoquée avec la structuration d’émissions de télévision, des recherches bibliographiques et la réalisation de deux enquêtes. Les 357 instituts de formation en soins infirmiers ont répondu avec un taux de retours supérieur à 60 %.
Les éléments recueillis témoignent d’une tension structurante sur le continuum épistémè-praxis. Dès lors, l’édification disciplinaire des sciences infirmières apparaît comme le socle de la transformation identitaire des formateurs. Cette dernière associe un attachement fort au savoir expérientiel infirmier et au développement de l’esprit scientifique visant la construction épistémologique de la discipline.
En somme, cette étude permet une lecture tridimensionnelle de la professionnalisation à la fois sur des dynamiques identitaires, des activités professionnelles établies et émergentes et des organisations renouvelées. Les articulations et les tensions, en conséquence, s’élaborent entre des temporalités institutionnelles, liées à des expérimentations d’intégration universitaire, et des temporalités biographiques inscrites dans des parcours de professionnalisation des formateurs.
In fine, l’analyse de l’activité ainsi menée offre l’opportunité de proposer cinq profils de formateurs qui pourront constituer l’équipe pédagogique de demain.

 

Louise BOYER, Ph. D., Professeure agrégée, Faculté des sciences infirmières – Université de Montréal – QUÉBEC, CANADA
Co-auteurs: Jolianne BOLDUC, Marie-France DESCHÊNES

Résumé

Introduction. Malgré que des milieux académiques et des milieux cliniques aient choisi l’approche par compétences, des problèmes persistent face à l’évaluation des compétences infirmières. Lors de la période que constitue la fin du programme universitaire et le début de la pratique professionnelle, l’évaluation des compétences mène à des décisions majeures. Aucun consensus sur l’objet, les outils et les critères d’évaluation n’existe lors de cette période de transition, menaçant la validité et l’équité des résultats d’évaluation.
Objectif. Cette étude visait à coconstruire avec les acteurs impliqués lors de la période de transition, un modèle intégré d’évaluation des compétences infirmières. Méthode. Elle comporte deux phases. Au moyen de focus groupes, la première phase consistait à explorer les pratiques évaluatives et les compétences infirmières valorisées par les acteurs (N=33) des milieux académiques et cliniques impliqués lors de la période de transition. La deuxième phase visait à élaborer un modèle intégré d’évaluation des compétences infirmières en tenant compte des résultats de la phase 1. Une méthode e-Delphi modifié à trois tours (N=18) a été utilisée afin d’obtenir un consensus de 80% sur toutes les composantes du modèle.
Résultats. Un modèle intégré, qui identifie les compétences prioritaires à évaluer lors de la période de transition, le but et les moyens d’évaluation ainsi que les facteurs qui l’influencent, a été développé.
Conclusion. Ce modèle pourra servir de guide pour les milieux académiques et cliniques afin d’optimiser la validité et l’équité de l’évaluation des compétences infirmières lors de la période cruciale de transition.

 Véronique BRUNETTE, Interniste-Intensiviste, Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal – Québec, CANADA
Cette communication est présentée par Stéphanie DOLLÉ, Conseillère cadre en soins infirmières – Volet soins critiques, CIUSSS du Nord -de-l’île-de Montréal – Québec, CANADA

Résumé

La pratique en soins critiques nécessite des aptitudes et des attitudes spécifiques pour répondre de façon optimale et sécuritaire à des situations cliniques urgentes, et ce, en équipe interprofessionnelle. L’enseignement par simulation est apparu comme une modalité de formation et d’entrainement idéale pour la pratique interprofessionnelle, autant pour les procédures et situations critiques à haut risque que pour l’amélioration des aptitudes en gestion de crise.
Nous présenterons le projet INTENSim, un programme de simulation in situ interprofessionnel aux soins critiques élaborée en 2017 en équipe interprofessionnelle dans une unité de soins critiques à haut volume à Montréal (Canada). Les objectifs du projet ciblaient particulièrement le développement des aptitudes de communication et de collaboration interprofessionnelle efficace en situation de crise ainsi que du nivellement des gradients hiérarchiques dans l’équipe de soins.
Dans l’année suivant l’élaboration du projet, 8 simulations interprofessionnelles in situ ont eu lieu et regroupaient des équipes formées de médecins réanimateurs, d’infirmières, d’inhalothérapeutes et de préposés aux bénéficiaires. Les sessions de 90 minutes incluaient une phase d’orientation, un scénario clinique, une rétroaction en groupe et une phase de réflexion et de conclusion. Nous présenterons les résultats d’un sondage ciblant l’appréciation des participants, les apprentissages faits suite à la participation au programme ainsi que sa pertinence.
Globalement, le programme INTENSim a su atteindre les buts fixés et s’est avéré une modalité pertinente pour l’amélioration de la pratique interprofessionnelle en soins critiques.
Kathleen CAMPOS-CUNHA, B. Sc., Conseillère en soins infirmiers, CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Sarah POZZI, Ariane CÔTÉ-LANIEL, Marie-Josée GAUDET

Résumé

Le choc de la réalité chez les infirmières nouvellement diplômées (IND) amène son lot d’enjeux. L’accompagnement et le soutien aux IND sont donc primordiaux pour assurer la sécurité, la qualité et l’accessibilité des soins.
L’objectif est de présenter le nouveau programme d’intégration en courte durée du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Le programme d’intégration s’échelonne sur une période de deux ans suite à l’embauche. Il débute par un programme d’orientation incluant des lectures, des ateliers pratiques et une orientation spécifique selon les différentes clientèles. Ensuite, nous offrons des journées de formation comprenant : la pratique réflexive, les soins de plaies, le plan thérapeutique infirmier (PTI), le leadership clinique, la gestion des conflits, la documentation infirmière, l’éthique et la déontologie ainsi que la collaboration avec les autres professionnels de la santé, etc. L’utilisation de simulations in situ tout au long du programme permet aux IND de développer leur jugement clinique. De plus, un soutien clinique est assuré par les conseillères en soins infirmiers en partenariat avec la chef d’unité, la préceptrice, l’assistante infirmière chef et autres membres de l’équipe.
Faciliter la transition et l’intégration à la pratique professionnelle de même que l’augmentation de la satisfaction au travail et la rétention du personnel sont les objectifs que ce programme cherche à atteindre.
Julie CHARTRAND, Candidate au doctorat / Doctorat (Ph.D.(c)), Professeure agrégée, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA
Coauteurs: Juliana CHOUIERY, Elyse PATRY, Jessica RESZEL, Nicholas MITSAKAKIS, Denise HARRISON

Résumé

Introduction: Il n’existe aucune formation pour éduquer les infirmières quant à l’utilisation de l’échelle d’évaluation de la douleur pédiatrique FLACC, dont les scores obtenus guident le traitement adéquat de la douleur.
Objectif: Cette étude visait à évaluer une formation en ligne offerte en français portant sur l’échelle de douleur FLACC.
Méthode: La formation a été offerte à des étudiantes francophones inscrites à un cours de soins infirmiers pédiatriques offert à la 3e année du baccalauréat en sciences infirmières d’une université canadienne. Les participantes ont rempli des questionnaires en ligne pré- et post-formation afin d’évaluer leur perception quant à leurs connaissances et leur confiance quant à l’utilisation de l’échelle FLACC, l’exactitude de leurs scores d’évaluation de la douleur, ainsi que l’utilité et la convivialité de la formation.
Résultats: La formation a augmenté les connaissances (p=0,0004) et la confiance (p=0,0053) tel que perçues par les participantes. Elle a amélioré l’exactitude des scores de l’évaluation de douleur sévère des étudiantes (p=0,0159) et l’exactitude de leurs scores de douleur modérée (p=0,6363), mais a diminué l’exactitude de leurs scores de douleur faible (p=0,7686).
Conclusion: La qualité des vidéos reliées à la douleur faible et la quantité des vidéos pour tous les niveaux de douleur devront être améliorées. La formation a amélioré l’éducation quant à l’utilisation appropriée de l’échelle FLACC et a contribué à accroître le nombre de formations de qualité offertes en français aux infirmières et aux étudiantes infirmières du Canada.

 

Bruno CORNEAU, M. Sc., Infirmier spécialiste clinique en santé mentale et psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteur: Sandrine MAITRE

Résumé

Au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), l’hôpital de Loëx accueille des patients fragilisés par des affections relevant de médecine interne et du grand âge. Ces personnes, pour la plupart d’entre elles en attente de placement en établissement médico-social, sont en situation stable : elles sont prises en charge par les soignants dans leurs soins quotidiens ainsi que dans des activités tendant à maintenir des acquis fonctionnels et cognitifs et se préparer à un nouveau lieu de vie.
Dans ce contexte, cette présentation vise à décrire le projet pilote d’implémentation de soins centrés sur la personne (SCP) exploité entre août 2018 et septembre 2020 et ayant pour but d’améliorer la mission et l’organisation de l’une des unités de courts séjours qui accueillent une majorité de patients avec démence.
Elle développe notamment ses deux axes de formation-action : un programme d’entraînement sur les SCP destiné aux professionnels et adapté à leur niveau de soins et de connaissance notamment en matière de démence et un programme d’activités dérivées de l’approche Montessori destiné aux patients. Et elle en restitue les premiers résultats montrant notamment une baisse de l’agitation des patients, des changements concernant les attitudes des soignants, ainsi qu’une évolution favorable du climat et de l’organisation des soins au sein de l’unité.
Dans la perspective du déploiement de la démarche dans les autres unités, des recommandations ont néanmoins été suggérées touchant l’adhésion de la hiérarchie, l’encadrement par un expert des SCP et l’engagement d’un professionnel du monde socio-éducatif.

 

Dominique CORREIA DE OLIVEIRA, M. Sc., Enseignant Haute Ecole de Santé du Canton de Vaud – SUISSE
Coauteurs: Songül YAVAVLI
Cette communication fut présentée par Aurèle SAGNE, M. Sc., Maître d’enseignement HES, Haute école de santé Genève – HES-SO Haute école spécialisée de Suisse occidentale – SUISSE

Résumé

Les questions juridiques ne sont pas toujours la première préoccupation des professionnel·e·s de la santé, et pourtant, « la loi est partout » dans la prise en charge thérapeutique, peu importe les lieux de soins. Les différentes personnes impliquées dans cette relation ne se rendent pas forcément compte de l’implication et du respect des dispositions légales. Par exemple, face à une urgence, les professionnel·e·s de la santé vont respecter les principes éthiques de non-malfaisance et de bienfaisance. En vue de soutenir l’apprentissage des étudiant·e·s dans le domaine des droits des patient·e·s au sein de la Haute Ecole de Santé du canton de Vaud, une équipe multidisciplinaire alliant la santé, le droit, la pédagogie et l’ingénierie, a développé un jeu sérieux pour élargir les options pédagogiques de l’enseignement. Dans cette communication, les auteur·e·s expliqueront comment le dispositif par son caractère ludique, incite les utilisateurs à se projeter dans des situations cliniques, et à prendre des décisions qui permettront aux participant·e·s de franchir les différentes étapes du jeu. Associé à un scénario pédagogique, avec des séances de briefing/débriefing, il encourage à la participation, et à l’obtention de gains de connaissances spécifiques. Les auteur·e·s établissent les liens entre pédagogie et jeu, qui par ses caractéristiques, peuvent précipiter des évolutions vers des pédagogies actives et le développement de soft skills. L’évaluation du projet fut réalisé au travers d’un questionnaire standardisé AttrakDiff qui a met en évidence le potentiel du jeu au niveau des dimensions utilité et attractivité.

 Guillaume DECORMEILLE, M. Sc., Ph. Dc, Simforhealth et Université Toulouse – Jean Jaurès – FRANCE
Coauteurs: Geneviève ROULEAU

Résumé

La simulation numérique sur écran avec patient virtuel , comme outil de formation, peut aussi bien être utilisé auprès d’étudiants en soins infirmiers qu’auprès d’infirmières graduées. Dès la mise en place de ces simulateurs, il convient d’en évaluer l’acceptabilité auprès des utilisateurs.
Les objectifs de la présentation visent à décrire et à comparer l’acceptabilité perçue de deux sessions de formations distinctes sur simulateur numérique auprès d’étudiants en soins infirmiers Français et d’infirmières Canadiennes.
Les deux simulateurs qui ont été développés par le même industriel abordent d’une part les habiletés relationnelles pour la formation continue des infirmières Canadiennes et d’autre part, le raisonnement clinique pour les étudiants Français. Une analyse comparative a été réalisée à partir des deux études quantitatives: l’une auprès de 30 étudiants et l’autre, auprès de 27 infirmières. Le questionnaire d’Acceptation de la Technologie a permis de mesurer l’acceptabilité des simulateurs basée sur la qualité globale du système, l’utilité perçue (UP), la facilité d’utilisation (FU), le plaisir (P) et les intentions d’usage (IU).
Les résultats ont indiqué un effet positif de la FU et UP sur les IU, p < .001. Les étudiants ont déclaré une FU supérieure comparé aux infirmières (p = .01); contrairement aux infirmières qui ont déclaré une UP supérieure aux étudiants (p = .009). Les deux groupes ont rapporté une IU et un P identiques.
Le simulateur numérique est bien accepté par les deux groupes, renforçant son usage en formation initiale et continue pour améliorer les habiletés relationnelles et le raisonnement clinique.
Christine DEGREMONT, B. Sc., Infirmière responsable d’équipe de soins, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE

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Le manque de support de formation influence l’intégration des collaborateurs dans le service de neurochirurgie. Cette situation génère un sentiment d’insécurité, en effet une quarantaine de pathologies, ainsi qu’une trentaine de procédures sont à connaitre ce qui requiert un haut niveau de compétences et de connaissances. Un point de situation est réalisé chaque année mettant en évidence le manque d’expérience des collaborateurs dans l’unité.
Former rapidement est alors un défi quotidien, nous avons donc créé un espace-temps appelé Minute Clinique. Elle offre l’opportunité aux collaborateurs de se former dans l’unité et questionne les connaissances et les attitudes de manière individuelle et collective.
Les objectifs du projets sont :
  • améliorer les connaissances théoriques pour initier la bonne attitude
  • contribuer au développement des compétences
  • développer et mobiliser les connaissances individuelles et collectives
  • uniformiser les pratiques cliniques
Le projet s’est déroulé en 2 étapes:
La création d’une base documentaire « Groupe Neurochirurgie »
La construction d’une animation appelée « La Minute Clinique »
Il s’agit d’un dispositif de formation ludique et innovant, sous forme de quizz visuel.
Les premiers résultats ont montré :
Une participation à 100%
Une augmentation du sentiment de sécurité
Une augmentation de la cohésion
En moyenne entre 2018 et 2022, de 20 à 30 minutes cliniques sont proposées par année.
Cette démarche facilite l’amélioration des connaissances individuelles selon chaque niveau de compétence. Le questionnement des collaborateurs et l’apport de compléments de connaissances lors du débriefing crée une boucle d’amélioration continue.
Frédéric DOUVILLE, Ph. D., Professeur, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Jean-François GIGUÈRE, Raouaa BRAIKI

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L’intégration de pédagogies actives a démontré une amélioration des expériences d’apprentissage auprès des étudiants dans les sciences de la santé. Toutefois, cette approche exige des étudiants des actions au-delà de l’écoute et de la prise de notes, et la littérature tend à démontrer une forme de résistance à l’adoption de pédagogies actives. Malgré cette possible résistance, les stratégies d’apprentissage actif démontrent leur pertinence dans le cursus académique en sciences infirmières. Le projet vise à comprendre les facteurs favorisant l’apprentissage actif des étudiants. Le projet utilise un devis corrélationnel prédictif d’étudiantes et étudiants en sciences infirmières du programme de baccalauréat. L’identification des facteurs s’effectue par un questionnaire autorapporté distribué lors de cours. Le questionnaire s’appuie sur la théorie du comportement planifié et sur le modèle de résistances étudiantes, et a fait l’objet d’une validation interjuge. Considérant les analyses de régressions multiples, un échantillonnage de 300 participants a été invité à remplir le questionnaire. Les résultats des régressions multiples démontrent que l’attitude étudiante, la perception de contrôle étudiante sur les stratégies et la norme morale influencent l’intention des étudiantes et étudiants de s’engager dans les stratégies d’apprentissage actif en sciences infirmières. Parmi les stratégies d’apprentissage actif les plus appréciées en sciences infirmières se trouvent l’apprentissage par problème, les simulations et les discussions de groupe. Ce projet permet non seulement d’identifier des facteurs prédictifs, mais aussi de proposer des pistes d’interventions afin d’améliorer les stratégies d’apprentissage actuelles, de favoriser l’engagement étudiant et de limiter la résistance pédagogique.

Marie DRUART, M. Sc., Coordinatrice de département, Haute Ecole Léonard de Vinci – BELGIQUE
Coauteurs: Bénédicte LEJEUNE

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La formation bachelier en Soins infirmiers de la HE Vinci offre aux étudiants des dispositifs innovants et progressifs tout au long de leur cursus. Ces activités d’intégration professionnelles (AIP) visent à créer du lien et de la cohérence entre les cours théoriques et l’enseignement clinique. Elles renforcent les compétences cliniques, techniques, réflexives, organisationnelles, relationnelles et managériales des étudiants. Ces activités sont organisées de la première à la dernière année, avant, pendant et après les stages. Les thématiques abordées sont à la fois transversales et disciplinaires et leur complexité évolue avec le niveau de formation, ce qui met l’étudiant pleinement dans une perspective d’intégration. Ces dispositifs sont dispensés en présentiel ou en distanciel. Chaque atelier est conçu pour répondre à des acquis d’apprentissage spécifiques et selon des méthodologies correspondant aux besoins de la formation et des milieux professionnels. Classes inversées, analyses de situations cliniques, échanges entre pairs, témoignages de patients, simulations en santé sont au cœur des méthodes proposées. Le respect, le non-jugement, la bienveillance, l’écoute, la confidentialité et l’entraide sont les valeurs qui guident ces apprentissages et qui sont associées à la HE Vinci. Placer les étudiants dans cette logique d’intégration semble leur permettre d’accroître voire renforcer leurs capacités réflexives. Ils seront plus à même d’identifier les perspectives d’actions et les recommandations porteuses pour leur pratique future. Ils deviennent alors acteurs d’un processus d’amélioration continue contribuant à leur bien-être au travail.

Lucie DUGUAY, M. Sc., Maître d’enseignement, Haute Ecole en Santé Vaud – SUISSE

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Cette contribution vise à investiguer les pratiques réelles des tuteurs engagés dans l’accompagnement des étudiants sur la place de travail. Comment s’y prennent-ils ? Quelles ressources mobilisent-ils dans ces processus pour aménager les conditions favorables à l’apprentissage ? Sur le plan théorique et méthodologique, nous croisons deux perspectives distinctes et complémentaires en mobilisant les apports de l’analyse des interactions (Filliettaz et al., 2021) ainsi que ceux du champ de la didactique professionnelle (Pastré et al., 2006). La perspective interactionniste permet de décrire finement la multimodalité en acte, à savoir l’usage de la parole mais aussi des dimensions non verbales de la communication tels que les intonations, les gestes et les expressions du corps dans le cours même de l’action. Dans une approche de didactique professionnelle, la description et l’identification de ces différentes ressources interactionnelles permet de dégager des structures conceptuelles permettant de repérer comment sont organisées les pratiques de formation. Cette organisation nommée « structure conceptuelle » est composée de familles de situations, de concepts organisateurs, de buts, et de règles d’action. Sur le plan empirique, la séquence étudiée se base sur des enregistrements de films vidéo de pratiques de formation et leur transcription détaillée. Elle concerne la préparation d’une activité d’enseignement à la promotion de la santé à des populations en situation de migration. Dans cette contribution, nous montrerons comment ces deux perspectives théoriques et méthodologiques peuvent s’enrichir mutuellement. Les résultats des analyses permettent notamment de faire ressortir le caractère ordonné, invariant et opératoire de cette activité de formation.

Nathalie FOLCH, Ph. D., Adjointe à la directrice – recherche, partenariat et gestion, Direction des soins infirmiers – Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteur: Lala KHOMUTOVA, Rachel BOUCHARD

Résumé

En 2009, la direction des soins infirmiers (DSI) d’un CHU a mis en place une stratégie de développement des infirmières qui souhaitaient se former en recherche, ou devenir co-chercheuses sur des projets. L’exercice a permis à plusieurs d’obtenir leur statut de chercheuse dans leur centre de recherche et à réaliser des projets, tout en maintenant leurs activités cliniques. Dix ans plus tard, la direction générale de ce CHU implante le baromètre SERGIP (soins, enseignement, recherche, gestion, innovation et partenariat) afin de répondre pleinement aux missions de l’établissement, élevant encore un peu plus les attentes auprès des infirmières et des professionnels de santé, concernant le volet Recherche. La DSI s’est alors alliée à la direction des services multidisciplinaire et à l’Axe Carrefour de l’innovation et de l’évaluation en santé de son centre de recherche (direction de la recherche), afin de réfléchir à un nouveau mode de soutien interdisciplinaire et interdirection, donnant naissance au Cercle multidisciplinaire en recherche (CEMUR) du CHUM.
Un trio de gestionnaires a ainsi défini la mission et la vision du CEMUR, et identifié les infirmières et professionnels de santé intéressés à développer leurs habiletés de recherche. Une série de rencontres mensuelles a permis de se structurer et de définir un plan. Les étapes de développement du CEMUR, les résultats de la collecte de données des besoins des infirmières et autres professionnels en termes de recherche et les actions prises à ce jour pour répondre aux attentes, seront présentés.
Marie-Carmen GAGNON, infirmière clinicienne au CIUSSS de la Capitale-Nationale et auxiliaire de recherche, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Johanne HÉBERT, Émilie ALLARD, Jade VILLEMAIRE

Résumé

Introduction: La formation continue est une ressource fréquemment utilisée par les organisations pour soutenir l’amélioration des pratiques en soins palliatifs et de fin de vie. Malgré l’abondance des formations, leurs retombées demeurent souvent inconnues.
Objectifs: Cette revue de la portée vise à établir l’état des connaissances sur les types de retombées possibles, tout en identifiant les méthodes et les outils d’évaluation de ces retombées ainsi que les facteurs qui facilitent et limitent les effets de la formation continue sur les pratiques infirmières.
Méthode: La méthode de Levac et al. (2010) est utilisée. Pour être inclus, les écrits doivent porter sur les retombées de la formation continue en soins palliatifs et de fin de vie sur la pratique infirmière, et ce, peu importe le milieu de pratique. Le modèle de Kirkpatrick (2016) guide l’identification des retombées: 1) les réactions, 2) les apprentissages, 3) les comportements et 4) les résultats.
Résultat: Cinq bases de données ont été sondées. Parmi les 4553 écrits répertoriés, 87 ont été sélectionnés, dont 68 avec un devis quantitatif, 15 un devis mixte, deux devis qualitatifs et deux recensions d’écrits.
Discussion: La majorité des écrits évaluent les apprentissages immédiatement après la formation. Une majorité de questionnaires pré et post-formation sont utilisés pour évaluer les apprentissages et visent le développement de connaissances déclaratives et les comportements. Peu d’études évaluent les effets à long terme dans la pratique clinique. Des facteurs individuels, professionnels et organisationnels influencant les retombées de la formation sont identifiés. Des recommandations de recherches futures sont proposées.

 

Camille GAGNON-BÉLAND, M. Sc., Étudiante au doctorat en sciences biomédicales, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteurs: Stéphanie AUSTIN, Liette ST-PIERRE

Résumé

Le concept de résilience en sciences infirmières a explosé en popularité. Reconnue comme exigeante et stressante, la profession infirmière est l’actionnaire de nombreuses frustrations et déceptions chez les infirmières. Le manque de soutien, les environnements de travail de plus en plus complexes, sans compter les problèmes de santé qui impactent le personnel infirmier sont des exemples. Fort de ces constats, la résilience s’érige comme un catalyseur. La plupart des revues systématiques ont mis en évidence des résultats identifiant les facteurs personnels, organisationnels et culturels associés à la résilience, de même que les interventions pouvant la fortifier. Toutefois, les auteurs de ces revues illustrent différentes idéations de la résilience. De fait, depuis l’étude de Aburn, Gott et Hoare (2016), qui était la première à explorer les définitions de la résilience, peu d’études n’ont eu pour but de fournir une meilleure connaissance et compréhension de la résilience, notamment en sciences infirmières. En dépit de ces recherches, aucune définition universelle de la résilience n’a été retenue. Or, cette revue de la littérature vise à proposer une définition unique du concept de résilience en sciences infirmières. À propos, avec les dernières années marquées par la crise sociosanitaire de la COVID-19, le système de santé du Québec et spécialement les infirmières n’ont pas été épargnés. L’apport d’une définition claire et précise du concept de résilience pour favoriser une approche résiliente en contexte de crise serait une voie innovante pour le bien-être du personnel infirmier.

 

Clément GARCEAU, B. Sc., Conseiller en soins infirmiers – Enseignement, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Louise-Andrée BRIEN, Jennifer PIERRE, Lilian Rosa CACHICATARI MENDOZA, Léa DANIEL

Résumé

Introduction: En réponse au taux de roulement élevé chez les personnes nouvellement embauchées, le Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a misé sur le développement des précepteurs, en incluant des moyens technologiques à disposition lors de la COVID-19 et des méthodes d’enseignement innovantes.
Objectifs: Présenter le programme de formation au préceptorat infirmier de la direction des soins infirmiers du CHUM et les avantages d’utiliser des méthodes pédagogiques variées.
Description: Le programme du CHUM a une approche innovante et de rayonnement du rôle de précepteur. Plusieurs méthodes d’enseignement sont utilisées, visant l’acquisition de bases théoriques pour aider au développement des compétences des personnes nouvellement embauchées, via des activités interactives stimulant la participation et la réflexion. L’alternance entre la théorie, la réflexion et la mise en pratique permet l’apprentissage du rôle de précepteur selon les données probantes assurant la rétention de l’information. Des études de cas, des jeux interactifs ainsi que des simulations sont quelques-unes des méthodes utilisées.
Résultats: L’emploi des différentes méthodes permet d’observer un engagement plus élevé chez les participants. Parmi eux, 97% ont apprécié pouvoir analyser leur rôle de précepteur et 95% ont trouvé des pistes d’amélioration pour un développement continu. La majorité se dit satisfaite de la formation offerte.
Conclusion: Les méthodes d’enseignement utilisées permettent de répondre aux besoins d’apprentissage de chacun, assurant leur développement. Ce type de programme pourrait être transférable à d’autres établissements de soins pour garantir le développement des précepteurs.

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Claude GAUDERT, infirmière, Coordonnatrice de l’enseignement, Institut du Savoir Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Sophie ZIAI, Chantale LESSARD, Richard WALDOLF

Résumé

En 2016, l’Hôpital Montfort a accueilli des stagiaires infirmiers internationaux et ces derniers ont rapporté des barrières culturelles incluant la hiérarchie, l’interaction avec les divers professionnels de la santé, ainsi que les langues parlées (français canadien et anglais) à Montfort. Pour cette raison, une étude de réalité virtuelle a été réalisée et a pour objectif d’intégrer plus rapidement les stagiaires internationaux en sciences infirmières en augmentant leurs connaissances culturelles par l’entremise de la simulation virtuelle portant sur ces barrières.
Douze stagiaires infirmiers internationaux ont été recruté pour cette étude qualitative. Ils ont tous effectué un scénario de réalité virtuelle de quinze minutes portant sur les barrières. Chaque participant devait effectuer trois entrevues semi-structurées (avant et après la simulation ainsi qu’à la fin du stage). Les données récoltées ont été analysées en employant la méthode d’analyse de contenu descriptive.
Des douze participants, six ont dû quitter en raison de la pandémie avant la fin du stage. Deux participants ont indiqué que la simulation n’était pas utile pour acquérir des compétences culturelles, même si elle prépare pour le stage, tandis qu’un participant a rapporté que la simulation a été utile. De surcroît, trois participants ont mentionné que la simulation virtuelle était utile pour développer des compétences linguistiques, surtout en anglais.
En bref, cette étude exploratoire suggère que la simulation virtuelle est un moyen utile pour le développement des compétences linguistiques, notamment en anglais, des stagiaires infirmiers internationaux.
Amélie GUAY, M. Sc., Infirmière clinicienne en pratique avancée en périnatalité, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Anne-Sophie PERRON, Audrey MOREL, Geneviève MICHAUD, Marie-Pierre GAGNÉ, Bi Lan WO

Résumé

Le triage obstétrical est un standard de pratique, mais peu de centres ont un processus systématique et une formation pour les infirmières. Le CHUM soutient l’application des lignes directrices sur le triage obstétrical dans les différents milieux à l’aide d’une formation provinciale entièrement en virtuel. Elle combine une séance d’accompagnement à l’implantation d’un processus systématique de triage obstétrical et une formation sur l’évaluation infirmière au triage obstétrical. L’ensemble de cette formation vise un transfert des connaissances et un partage des outils cliniques afin d’offrir un soutien personnalisé dans l’implantation des meilleures pratiques. Nous présenterons ce modèle de formation collaborative. Nous couvrirons son côté interactif prépondérant basé sur les meilleures pratiques pédagogiques et technologiques. Lancée en décembre 2021, les premières rétroactions sont positives et soulignent l’interaction et la réelle intégration des notions. Ce projet clé en main permet de réduire les délais et le temps investis en ressources humaines pour le développement et l’implantation d’un processus de triage efficient à travers le réseau. Les retombées positives obtenues au CHUM pourront être observées rapidement ailleurs en plus d’assurer l’équité dans l’accès à des soins obstétricaux de qualité. Nous ferons un suivi de l’implantation dans les différents centres pour mesurer cet impact à l’an 1. La formation et l’accompagnement offerts par le CHUM est un modèle innovant basé sur l’entraide. Il ouvre la voie à la multiplication de ce type de projet où un centre partage son expérience et expertise afin d’améliorer la qualité des soins aux patientes et la sécurité des patientes.

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Amélie GUAY, M. Sc., Infirmière clinicienne en pratique avancée en périnatalité, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Audrey MOREL, Marie-Pierre GAGNÉ

Résumé

En 2017, nous avions un taux de roulement élevé, un manque de personnel important et une longue période d’orientation. Nous avons révisé nos stratégies d’apprentissage pour créer un programme de résidence favorisant le développement continue et la rétention. Basé sur le modèle d’excellence des soins de Benner et sur l’approche par compétences, il inclut des notions d’andragogie et de transferts des connaissances. Nous avons formé les préceptrices en coaching pour mieux accompagner les novices. Les journées théoriques ont été réparties afin d’aller plus rapidement sur le terrain intégrer les notions, puis revenir les consolider en théorie. La formule magistrale a été remplacée par un apprentissage par situations cliniques pour faciliter le développement du jugement clinique, faire des liens, évaluer et intervenir adéquatement. De plus, elles ont 6 sessions basées sur la simulation au cours des 2 premières années. Les infirmières apprécient particulièrement ce nouveau programme axé sur la réalité quotidienne et qui respecte leur rythme d’apprentissage. Elles ont une meilleure capacité à retenir l’information et une meilleure compréhension des notions de base. Elles comprennent aussi mieux leur rôle actif dans leur développement professionnel. Ce nouveau programme de formation a diminué le taux de roulement considérablement avec une meilleure rétention du personnel à 3, 6 et 12 mois. Le succès obtenu en salle d’accouchement, a mené à la réplication de ce modèle en post-partum. La présentation révisera les étapes du changement, la présentation du programme d’orientation et de résidence ainsi que des exemples de situations cliniques et des ateliers de simulation.

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Ndeye Rokhaya GUEYE, Ph. D., Professeure, Université de Saint-Boniface – Manitoba, CANADA
Coauteurs: Danielle DE MOISSAC, Darcelle VIGER, Candide WADDELL, Jan Marie GRAHAM

Résumé

Les programmes de formation en soins infirmiers sont particulièrement compétitifs; les éducateurs cherchent à atténuer les effets négatifs de ses programmes exigeants sur les apprenants. Mais qu’en est-il de l’état de santé mentale des étudiants inscrits dans ces programmes, en particulier ceux qui étudient dans la langue de la minorité en contexte canadien? Cette présentation a comme objectif de décrire et comparer l’état de santé mentale, ainsi que les caractéristiques sociodémographiques et personnelles qui l’influencent, des étudiants en sciences infirmières et leurs paires, apprenants dans l’une des deux langues officielles du Canada. Un sondage en ligne et sur papier a été complété par 990 étudiants, dont 186 en sciences infirmières, dans un programme de premier cycle dans deux universités du Manitoba, Canada. Les données révèlent que les étudiants en sciences infirmières rapportent plus souvent souffrir d’une santé mentale languissante que leurs paires, et ce davantage pour ceux inscrits au programme en français. La satisfaction de vie et l’estime de soi sont associées positivement au bien-être, tandis que l’âge, le genre et l’apprentissage dans une deuxième langue contribuent à l’anxiété. Un soutien supplémentaire pour les apprenants en français, particulièrement ceux pour qui cela n’est pas la langue maternelle, devrait être considéré.

Françoise INEICHEN, M. Sc., Maitre Enseignement HES, Haute Ecole de Santé Vaud – SUISSE
Coauteurs: Marie-Christine FOLLONIER, Camille DESPLAND, Catarina MARQUES CANELO

Résumé

Cette présentation revient sur une pratique de professionnalisation, l’apprentissage par projet, à travers divers projets d’immersion dans de grandes manifestations en Suisse menés par des étudiant.e.s en soins infirmiers de la Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV) lors du module de deuxième année bachelor sur la promotion de la santé.
Par l’utilisation du modèle de planification PROCEDE_PROCCED les étudiants acquièrent des compétences en promotion de la santé et en gestion de projet, essentielles à leur professionnalisation et répondent à divers mandats extérieurs à l’institution. La pédagogie par projet qui est utilisée permet une approche collective très formatrice. Des projets concrets ont ainsi été mis en place dans diverses manifestations culturelles populaires du canton de Vaud.
Les étudiants passent d’un projet théorique validant cinq crédits à son application sur le terrain. Par l’expérimentation, l’analyse de la réaction du public cible aux animations, ils évaluent les forces et faiblesses de leur projet, tant au niveau du choix de la thématique que des outils d’animation sélectionnés mettant à l’épreuve du réel la pratique réflexive si importante pour la professionnalisation. Travailler puis appliquer leur projet en groupe dans un environnement éphémère et changeant demande adaptabilité, flexibilité, esprit et gestion d’équipe pour faire face aux imprévus et contraintes.
La pandémie récente qui a suivi l’implication des étudiants dans une manifestation de cinq semaines a montré que les compétences acquises durant cette période pratique ont pu être directement transférées au contexte COVID.
Les modules avec mises en situation réelles favorisent indéniablement la professionnalisation des étudiants.
Milena JAROSIK, M. Sc., maître assistant, section sage-femme, Haute Ecole Namur-Liège-Luxembourg (HENALLUX) – BELGIQUE
Coauteurs: Jean-Christophe SERVOTTE, Aline SINZO, Sophie EVRARD

Résumé

Alors que, dans le monde, une femme sur quatre est victime de violences conjugales, celles-ci peuvent débuter et s’intensifier lors d’une grossesse. Leur repérage précoce permet aux professionnel.le.s de mieux accompagner les victimes pour en diminuer les conséquences pour la mère, le fœtus, et le nouveau-né. Ainsi, la grossesse est une fenêtre d’opportunité tant la femme enceinte multiplie les contacts avec les professionnel.le.s de la santé́, dont les sages-femmes qui sont en première ligne pour les repérer et orienter les victimes vers des structures adaptées. Or, les violences conjugales durant la grossesse sont un sujet tabou chez les professionnel.le.s de la santé. Cette problématique est peu abordée dans la formation initiale des sages-femmes. « Oseras-tu poser la question ? » est un jeu d’échappement sérieux visant à sensibiliser les (étudiantes) sages-femmes, ainsi que les autres (futur.e.s) professionnel.le.s de la santé au repérage des violences conjugales. Cette méthode pédagogique innovante devrait permettre un détachement affectif lors de la séance et une meilleure rétention des concepts abordés lors du débriefing. Le dispositif a été créé sur base des recommandations professionnelles d’après le modèle CEPAJe. Une validation de construit a été établie auprès de 6 experts. L’objectif de cette étude est d’analyser la jouabilité et la pertinence pédagogique du jeu ainsi que le format utilisé pour aborder ce thème. Une étude observationnelle descriptive auprès d’étudiantes sages-femmes se déroulera en mai-juin 2022. Les résultats seront présentés lors du congrès. La discussion portera sur l’analyse des résultats.

Sophie JAUSSI SPINA, M. Sc., Maître d’enseignement A, Haute Ecole de santé vaud (HESAV) – SUISSE
Coauteurs: Sami MAATOUK AL, Livia SAUVAGEAT, Marine LAFORGE

Résumé

Introduction: Afin de permettre aux étudiants de développer leur pensée critique et créative par des méthodes pédagogiques innovantes et variées (Casey, 2009), 60 étudiants de 1ère année Bachelor ont suivi un programme en immersion dans la nature accompagnés par des acteurs du monde du spectacle pour explorer leurs émotions, la relation à soi et à l’autre, la confiance ainsi que travailler la communication et la collaboration.
Objectifs de la présentation: Au travers d’une présentation, les étudiant.e.s partageront leur expérience qui leur permis d’ouvrir leur horizon vis-à-vis de la profession infirmière et de développer leur créativité.
Méthode: Les étudiant.e.s ont participé à des ateliers d’expression corporelle, d’improvisation et de théâtre pour explorer l’humain et le rapport à l’autre dans une semaine d’immersion au cœur de la forêt.
Résultats: Les étudiant.e.s relatent de cette expérience une possibilité de développer des compétences en communication et de savourer le rapport à l’humain tout en donnant sens aux interactions. Ils relèvent également l’importance du travail en groupe et de la création d’un lien de confiance pour entrer sereinement dans la profession infirmière.
Conclusion: Les étudiant.e.s ont acquis la conviction qu’une expérience immersive ainsi que les techniques issues des arts de la scène sont un levier original et efficace pour développer le bien-être et travailler la collaboration ce qui participe à la réussite professionnelle.
Mariepier JUBINVILLE, M.Sc., Candidate au doctorat en sciences infirmières et chargée de cours, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Caroline LONGPRÉ, Éric TCHOUAKET

Résumé

L’assistante infirmière-chef (AIC) exerce une fonction de gestion clinico-administrative indispensable dans le réseau de la santé. Cependant, les compétences nécessaires pour l’exercer sont peu acquises puisqu’elles ne sont pas abordées lors de sa formation initiale d’infirmière et lorsqu’elle entre en fonction. En effet, les formations en milieu de travail sont rares et ne semblent pas prendre en compte une combinaison d’éléments essentiels (ex : les expériences passées des participants) qui favorisent le transfert des apprentissages acquis en formation vers le milieu de travail comme le présente le modèle de Baldwin et Ford (1988). Ces constats limitent l’AIC dans le plein déploiement de l’exercice de sa fonction. Objectif : Démontrer comment transférer les apprentissages acquis durant la formation dans la pratique de l’AIC. Méthode : Une étude transversale descriptive auprès de 36 AIC, six gestionnaires et six chercheurs est réalisée à l’aide d’un questionnaire autoadministré en ligne. Des analyses descriptives sont effectuées à l’aide du logiciel SPSS. Résultats : Le niveau de motivation des AICs, la séquence du contenu de la formation, les stratégies pédagogiques utilisées, le soutien obtenu de son gestionnaire et les opportunités de transférer les nouvelles connaissances sont les éléments qui favorisent un transfert des apprentissages. Conclusion : Il faudrait tenir compte de l’impact, la faisabilité et la pertinence des éléments identifiés du modèle du transfert des apprentissages lors de la dispensation d’une formation destinée à l’AIC, afin qu’elle puisse mieux maîtriser les compétences requises à l’optimisation de sa fonction dès son entrée en poste.

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Lucie Marigo KEMKEN, M. Sc., Infirmière Spécialiste Clinique en santé mentale et psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Bruno CORNEAU

Résumé

Première activité de la pratique infirmière, l’évaluation clinique (l’EC) est une des dimensions de son rôle d’expert en soins infirmiers qui lui permet de répondre aux besoins du patient tout en respectant les standards de qualité et de sécurité issus des données probantes. Reflet de la diversité genevoise, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) emploient du personnel soignant avec des formations à l’évaluation clinique diverses, ce qui peut parfois amener de la confusion. Il existe plusieurs définitions de l’évaluation clinique au niveau infirmier et sa nature varie selon le niveau de formation de l’infirmière. Dans l’optique d’uniformiser la pratique de l’évaluation clinique en psychiatrie dans le contexte de pandémie, une formation e-learning a été développée pour le personnel infirmier. L’objectif de cette communication est de présenter les étapes de la conception d’un enseignement sur l’évaluation clinique par le moyen du e-learning, les difficultés rencontrées et l’outil final.
Système de transmission à distance de connaissances à des fins de formation, le e-learning a été construit via le logiciel Rise 360 en collaboration avec le centre de formation des HUG. Le choix a été fait de décliner sa structure en 4 parties : une introduction, les outils d’évaluation de l’EC, l’évaluation de l’état physique et de l’état mental. Chaque partie se termine avec des questions à choix multiples afin d’évaluer les connaissances acquises.
Le e-learning est un outil qui permet aux formateurs d’expérimenter de nouveaux scénarios pédagogiques et pour les apprenants, l’autonomie dans l’apprentissage avec la possibilité d’aller à leur rythme.
Ghizlane KOLEÏ, M. Sc., Maître d’Enseignement HES, Coordinatrice dans le programme en emploi Bachelor Soins Infirmiers, Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV), Filière Soins Infirmiers – SUISSE
Coauteurs: Catherine BIGONI-BARBIER

Résumé

Le Bachelor of Science en Soins Infirmiers en cours d’emploi de la Haute Ecole de Santé Vaud de Lausanne a vu le jour dans un contexte politique suisse œuvrant contre la pénurie en personnel de santé. Il s’adresse aux assistant-e-s en soins et santé communautaire en activité poursuivant l’ambition de devenir infirmier-ière. D’une durée de 4 ans, la formation infirmière se déroule à 50% chez l’employeur et à 50% à l’école. En cela, le cursus en emploi représente une voie innovante et supplémentaire en formation initiale infirmière de niveau tertiaire. La présentation orale vise à partager un exemple d’ingénierie de formation qui se fonde sur la capacité de l’étudiant-e salarié-e d’apprendre en travaillant par l’ancrage d’activités de formation dans le quotidien du travail de l’infirmier-ière. Creuset d’innovation pédagogique centré sur l’étudiant-e dans son changement de rôle professionnel et son développement postural au cours de la formation, la formation infirmière en cours d’emploi représente ici des défis de conception et de mise en œuvre pédagogique en équipe enseignante et avec les divers experts cliniques partenaires. L’emploi étant intégré à la formation, cette alliance a nécessité la construction d’un curriculum novateur respectant à la fois le Plan d’Etude Cadre du Bachelor soins infirmiers et les besoins de professionnalisation du public cible en matière d’acquisition de nouvelles compétences et d’une identité infirmière. Les évaluations de ce dispositif de formation révèlent divers points forts et perspectives d’amélioration du curriculum suscitant toujours l’émulation des acteurs de la formation et du travail en soins infirmiers.

Manon LACROIX, M. Sc., Professeure agrégée, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue – Québec, CANADA

Résumé

À la suite de l’évaluation du baccalauréat en sciences infirmières de l’UQAT, en 2016, il avait été signalé que le cours Évaluation globale, offert en présence et à distance, ne répondait plus aux besoins pédagogiques liés au rôle actuel de l’infirmière clinicienne québécoise. En effet, l’évolution du système de la santé au Québec, dans les dernières années, a amené les infirmières à prendre une plus grande part à l’évaluation et à la surveillance de l’état de santé de personnes de tous les âges dans différents contextes de soins (GMF, UMF, CLSC, CH, etc.). Les cours du baccalauréat ont donc été bonifiés pour préparer les futures bachelières à cette réalité. Le défi du cours Évaluation globale était d’amener les étudiantes à raffiner leur plan de questionnement auprès du patient afin de sonder avec plus de précisions l’état de celui-ci, de procéder à un examen physique méthodique et d’être en mesure d’analyser et interpréter les données recueillies pour émettre des hypothèses cliniques.
Le fondement du cours repose sur le cadre de raisonnement clinique que j’ai créé. J’ai structuré sous forme visuelle une démarche à réaliser dès l’arrivée du patient et jusqu’au moment où on lui donne congé. Les étudiantes avaient besoin d’intégrer cette démarche globale et structurante puisque ce n’était pas enseigné dans d’autres cours. Donc depuis 2019, cinq cent soixante-dix étudiants ont suivi mon cours avec le cadre de raisonnement et intègre bien le modèle.
Marine LAFORGE, M. Sc., Maître d’enseignement, HESAV
Coauteurs: Fanny LLANCA BOLIVAR, Félix MIAZZA, Sophie JAUSSI SPINA

Résumé

Les soins infirmiers sont considérés comme une science et un art dans lequel toute forme d’apprentissage est utile pour se développer et s’ouvrir à la relation de soins. En ce sens, un module d’un genre nouveau, intégrant une méthode pédagogique basée sur des activités artistiques a été créé en collaboration avec des acteurs du monde de la scène.
Objectifs de la présentation: Cette présentation a pour but de mettre en lumière une démarche pédagogique innovante qui a permis à 60 futurs infirmiers d’explorer la relation humaine et de développer leur pensée critique, la confiance et leur capacité à communiquer avec les patients.
Méthode: Un programme haut en couleurs a été réalisé en collaboration avec des comédiens : les étudiant.e.s ont été invité à participer à des ateliers d’improvisation, d’expression corporelle et d’art oratoire.
Résultats: Avec doute et manque de confiance, les étudiants se sont lancés dans une expérience hors du commun. Ils ont non seulement adoré cette expérience hors cadre mais surtout, ils ont amélioré leurs apprentissages, ont développé leur potentiel individuel et personnel, se sentent plus en confiance dans la relation à l’autre et en tant que futur soignant. De plus, ce programme leur a permis d’exploiter d’autres formes de savoir, notamment le savoir esthétique et personnel.
Conclusion: Les enseignant.e.s ainsi que les acteurs du monde du spectacle ressortent de cette expérience avec la conviction que le monde des soins est un art qui nécessite d’utiliser des techniques empruntées aux arts de la scène pour développer des savoirs infirmiers.
Marine LAFORGE, M. Sc., Maître d’enseignement, HESAV, SUISSE
Coauteur: Juan Antonio MURO SANS

Résumé

Introduction
L’Année Propédeutique Santé (APS), permet aux étudiants de découvrir puis confirmer leur projet d’entrée dans un métier de santé au sein des filières HES-santé.
La spécificité de l’APS est l’apprentissage en alternance ainsi qu’un premier stage socio-sanitaire de 8 semaines. La crise COVID-19 a modifié le Plan d’Etude Cadre ce qui a amené une diminution de la durée de stage. Il a été décidé de compenser ces heures hors stage par un atelier pratique de simulation avec mannequin Haute Fidélité.
Objectif
La simulation doit leur permettre de mobiliser des savoirs théoriques et pratiques dans un environnement réaliste mais sécuritaire pour aborder les soins de santé avant de partir dans une expérience pratique de stage.
Méthode
En amont, un cours présente la situation clinique ainsi que les buts et objectifs de la simulation. Lors de la simulation, les étudiants passent en duo. Le reste du groupe observe le déroulement de la séance retransmise par vidéo. Un feed-back est donné avant et après chaque passage. Un débriefing est effectué après leur passage pour relever leur ressenti et évaluer leur apprentissage selon le cycle de Kolb.
Résultats
Plus de la moitié des étudiants estiment que la situation de simulation permet d’acquérir des connaissances et des compétences d’autoanalyse afin de mieux préparer leur départ en stage.
Conclusion
La simulation permet d’approcher efficacement la réalité des soins pour une population d’étudiants qui n’a jamais été exposé à la pratique des soins en tant que professionnel de santé.

 

Anne-Marie LAGACÉ, M. Sc., Conseillère Cadre en soins infirmiers, volet traumatologie, Centre intégré de santé et de services sociaux du Nord de l’Île de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Annick GAGNÉ

Résumé

Dans la province de Québec au Canada, seulement deux centres hospitaliers sont désignés experts pour traiter les patients avec lésions (blessures) médullaires. L’hôpital du Sacré-Coeur de-Montréal est l’un d’eux (Centre d’expertise pour les personnes blessées médullaires de l’Ouest du Québec). Il offre des services ultraspécialisés et une expertise de pointe à cette clientèle aux besoins complexes. Les infirmières doivent acquérir de solides connaissances afin d’assurer des soins de qualité. Les patients vivent des changements majeurs qui génèrent de grandes inquiétudes face à l’avenir.
Objectif : L’amélioration de la formation du personnel infirmier et de l’information remise aux patients. L’objectif spécifique cette présentation est le partage de nos travaux de transfert de connaissances autant aux patients qu’aux infirmières.
Méthode utilisée : 1- Formation aux infirmières : création d’un guide clinique qui adresse la prévention des complications en phase pré-opératoire et les recommandations cliniques en post-opératoire. 2- Information aux patients : Guide d’information visuel et vulgarisé multidisciplinaire remis aux patients.
Résultats : 1- Formation aux infirmières : acquisition de connaissances spécifiques à la clientèle et satisfaction des infirmières. 2- Information aux patients : satisfaction de la clientèle, meilleure compréhension des changements apportés par leur nouvelle condition.
Conclusion : La rareté et la complexité de la clientèle présentant une lésion médullaire nécessitent un transfert de connaissances adapté, autant pour les infirmières que pour les patients, qui vivent un grand bouleversement et de nombreuses inquiétudes suite à la lésion médullaire. Les guides mis en place y contribuent grandement.

Séverine LALIVE RAEMY, IDE, Maître d’enseignement, Haute Ecole de Santé Genève, HES-SO – SUISSE
Coauteurs: Saray VEGA

Résumé

Introduction L’Organisation mondiale de la santé affirme que les personnes handicapées sont généralement en moins bonne santé que les personnes non handicapées (OMS, 2011). Fournir des soins de qualité à cette population nécessite des compétences complexes en matière de communication, de droits légaux, de détection de la douleur, d’identification des symptômes cliniques atypiques.
Former les infirmiers.ères à ces problématiques est un défi que la Haute Ecole de Santé de Genève a décidé de relever grâce à un programme de formation de 30 heures.
Objectif : L’étude vise à évaluer les connaissances des étudiants sur les questions relatives aux personnes handicapées au cours des quatre années de formation.
Description : L’enquête a été menée en 2020 auprès d’étudiants de chaque année de formation ayant bénéficié du programme. Le questionnaire comportait 10 questions, portant sur la déficience intellectuelle, les droits et les soins de santé. Un total de 496 questionnaires a été collecté (taux de réponse de 53,4%). Une analyse descriptive a été menée sur les réponses.
Résultats. Les résultats mettent en évidence la nature situationnelle du concept de déficience intellectuelle tel que rapporté par les étudiants, ainsi que l’importance de l’autodétermination concernant les problèmes de santé des PDI.
Conclusion : Les résultats soulignent l’importance d’un programme de soins infirmiers dédié à la sensibilisation à la déficience intellectuelle, aux droits et à l’autodétermination, ainsi qu’aux soins de santé pour les PDI. Le programme contribue à répondre aux directives de l’OMS dans la formation des professionnels et particulièrement des professionnels de santé.
Michelle LALONDE, Ph. D., Professeure agrégée, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA
Coauteurs: Liana BAILEY, Sarah MOUSSA

Résumé

Introduction: En 2015, l’examen canadien d’entrée à la pratique a été remplacé (hors Qc) par un examen américain (NCLEX-RN). Depuis, on note un taux de réussite faible chez les francophones et une diminution du nombre qui choisissent de passer l’examen en français. Ces constants sont très préoccupants pour la qualité et la pérennité des services de santé en français surtout en contexte linguistique minoritaire (CLM).
But du projet: Synthétiser les connaissances au sujet des expériences des candidates à la profession infirmière francophone en CLM avec le NCLEX-RN. Méthodologie: Une revue intégrative (Whittemore et Knalf, 2005) a été complétée. En consultation avec une bibliothécaire, quatre bases de données (CINAHL, Proquest, Medline, et Science Direct) ont été explorées.
Résultats: Plusieurs thèmes ont été révélés, tels qu’un manque de consultation avec les francophones, manque de ressources préparatoires en français, et des inquiétudes envers la qualité de la traduction de l’examen. De plus, les résultats démontrent qu’il y avait un manque de considération aux éléments propre à cette nation (les valeurs du système de santé publique et les compétences culturelles respectant les populations autochtones).
Recommandations: Les différences socioculturelles, économiques, et politiques variant d’un pays à l’autre appuient une recommandation de prudence aux autres pays qui considèrent eux aussi d’adopter un examen d’entrée à la profession étrangère.
Conclusion: Les francophones en CLM au Canada ont ressenti les plus forts des contrecoups suite à la mise en œuvre d’un examen de souche anglophone. Les conséquences d’une telle décision sur le plan national et international sont examinées.

Mélissa LAVOIE, Ph. D., Professeure, Université du Québec à Chicoutimi- Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Eve PERRON, Sarah-Maude CARON-CANTIN, Geneviève TACHÉ, Carole DIONNE, Véronique ROBERGE

Résumé

Introduction. La pandémie à la COVID-19 a entrainé des changements importants dans la formation académique des futures infirmières. La prestation des cours est passée d’un mode en présentiel à un mode de formation à distance (FAD) (synchrone et asynchrone). But. Décrire l’appréciation de la FAD chez les étudiantes inscrites à un programme universitaire de premier cycle en sciences infirmières. Méthode. Un devis descriptif a été utilisé. Les données ont été recueillies lors de sondages en ligne (n = 3) auprès d’étudiantes admises à un programme de baccalauréat ou au certificat en sciences infirmières à l’automne 2020 et 2021. Résultats. La prestation des cours en FAD et l’encadrement offert ont répondu aux attentes chez près de 80 % des étudiantes. 54 % des étudiantes ont affirmé qu’une modalité mixte (synchrone et asynchrone) était à privilégier. 90 % des étudiantes présentent de bonnes à d’excellentes habiletés informationnelles. Les principaux facteurs qui influencent la participation et la réussite d’un cours en FAD sont la motivation, la disposition, les habiletés informationnelles et la gestion du temps chez l’étudiante. D’autres facteurs liés à l’organisation tels que le soutien technique ou liés au corps professoral (ex. encadrement) ont également été rapportés. Conclusion. La formation à distance est une modalité qui ne répond pas aux besoins de tous les étudiantes et n’est pas propice pour tous les cours, il est donc important de mettre en place une offre de cours diversifiée.

Patrick LAVOIE, Ph. D., Professeur adjoint, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Louise BOYER, Jacinthe PEPIN, Johanne DÉRY, Mélanie LAVOIE-TREMBLAY, Maxime PAQUET
Cette communication fut présentée par Jolianne BOLDUC, M. Sc., Candidate au doctorat, Université de Montréal – Québec, CANADA

Résumé

Introduction. S’inscrivant en soutien à la pratique infirmière, les référentiels de compétences infirmières constituent des outils d’autoévaluation et de développement professionnel. Peu d’études décrivent leur implantation en milieux de soins malgré la complexité que présente une telle démarche. En 2019-2020, un référentiel de compétences infirmières (RéCI) a été implanté en collaboration avec les directions de soins infirmiers du Québec. Objectifs. Documenter les facteurs facilitants et les barrières à l’implantation du RéCI dans 12 unités de soins à travers le Québec. Méthode. Pour cette étude qualitative descriptive, des gestionnaires, des formateurs et des infirmières ayant contribué à l’implantation du RéCI dans les unités de soins participantes ont pris part à des entrevues de groupe et ont partagé leurs journaux de bord remplis pendant l’implantation. Les données ont fait l’objet d’une analyse thématique. Résultats. Cinquante-huit (58) personnes ont participé à 12 entrevues de groupe. Les facteurs facilitants et les barrières ont été regroupés en cinq thèmes : 1) choisir la « bonne unité » malgré un contexte défavorable; 2) trouver du temps pour s’autoévaluer; 3) créer de la valeur autour de l’autoévaluation; 4) rapprocher le projet des infirmières; et 5) rendre le référentiel accessible. Conclusion. Plusieurs défis peuvent être rencontrés lors de l’implantation d’un référentiel de compétences. Promouvoir les bénéfices de l’autoévaluation, libérer les infirmières pour utiliser le RéCI et obtenir l’appui des gestionnaires sont des stratégies porteuses et cruciales à la création d’une culture d’apprentissage et de développement professionnel en milieux de soins.

Patrick LAVOIE, Ph. D., Professeur adjoint, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Alexandra LAPIERRE, Marc-André MAHEU-CADOTTE, Dora RODRIGUEZ, Andréane LAVALLÉE, Tanya MAILHOT

Résumé

Introduction: Les infirmières et les sages-femmes doivent reconnaître et gérer les hémorragies afin d’éviter des conséquences graves chez les patients. Toutefois, aucune revue des écrits n’offre de synthèse des interventions de formation dans le domaine, ce qui limite l’identification des meilleures pratiques. Objectifs: Cartographier les études portant sur la formation des infirmier(ère)s et des sages-femmes en matière d’hémorragie, décrire les interventions existantes et synthétiser les résultats d’apprentissage. Méthode: Une revue de la portée incluant des études quantitatives, publiées en français ou en anglais et sans limites de temps a été effectuée à partir de six bases de données. La description de la qualité des études, des interventions et des résultats d’apprentissage s’est appuyée sur des cadres reconnus. Les résultats sont synthétisés par des statistiques descriptives.
Résultats: Des 38 études incluses, la majorité ciblait l’hémorragie postpartum (n=34, 89%) et utilisait un devis quasi-expérimental à groupe unique (n=26, 68%) auprès de professionnels (n=28, 74%) en milieu hospitalier (n=20, 53%). Les études étaient principalement de qualité modérée (n=18, 47%) ou faible (n=14, 37%). Les interventions combinaient fréquemment au moins deux stratégies de formation (n=25, 66%), associant un segment théorique à une séance pratique. Les résultats d’apprentissage portaient sur la gestion (n=27, 71%) et la reconnaissance de l’hémorragie (n=19, 50%).
Conclusion: Une évaluation de l’efficacité des interventions serait limitée par leur importante hétérogénéité et par une diversité des résultats d’apprentissage. Des études contrôlées de haute qualité sont nécessaires pour orienter l’identification des meilleures pratiques.

Emma LEAVY, M.Sc. Collaboratrice Scientifique & infirmière, Haute Ecole de Santé de Genève – SUISSE
Coauteurs: Noelia DELICADO, Saray VEGA

Résumé

Introduction : Les interventions en santé communautaire visent les processus qui confèrent aux populations les moyens d’opter pour des choix éclairés concernant le maintien ou l’amélioration de leur santé (Dechamps, 2008). Intervenir sur des projets de santé communautaire implique ainsi une connaissance soutenue des populations concernées tenant compte de leurs déterminants sociaux de santé et de leurs besoins.
Pour atteindre ces objectifs, la Haute Ecole de Santé à Genève (HEdS) dispense sur les 3 années de formation, des enseignements relatifs à la santé publique et communautaire (SP/SC). Afin de mettre un accent sur ce domaine, plusieurs enseignements sont donnés pour sensibiliser les étudiants au développement durable et à la santé environnementale. Un projet est mené chaque année par un groupe d’étudiants autour des enjeux liés à la santé environnementale.
Méthodologie : Les étudiants entrent en contact avec des partenaires du réseau autour des enjeux liés à l’environnement sur la santé.
Résultats : A ce jour, plusieurs projets ont été conduits sur diverses thématiques concernant la santé environnementale. Ainsi des sujets comme la qualité de l’air, la mobilité douce ou encore les polluants ont été menés en partenariat avec le Département de l’Environnement des Transports et de l’Agriculture, l’Association Transport et Environnement, la Ville de Genève et la Direction Générale de la santé.
Conclusions : Ces projets donnent l’opportunité aux étudiants de s’engager dans des projets concrets de santé environnementale, de comprendre les enjeux pour la santé des individus et l’importance de tenir compte de cet élément dans leur future profession.
Nathalie LEBLANC, M. Sc., Chargée d’enseignement clinique, École de science infirmière, Université de Moncton – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteurs: Julie BOUDREAU, Suzanne HARRISON, Benoît MORIN

Résumé

La simulation en tant que stratégie d’enseignement a démontré avoir un impact positif sur le développement de la pensée critique et l’amélioration du jugement clinique dans un environnement d’apprentissage sûr et sans risque pour les patients réel (Kim et al., 2016). Par conséquent, les étudiants doivent être exposés à divers problèmes cliniques liés aux besoins de soins chroniques et aigus, mais il est difficile d’exposer chaque étudiant à ces situations en clinique. L’objectif était de décrire la mise en œuvre des simulations évolutives des problèmes de santé chroniques et aigus. Les participants ont été sollicités par courriel et un consentement écrit a été obtenu. Les étudiants en deuxième année ont participé à une simulation concernant une situation de santé chronique et ceux de troisième année, une situation de soins aigus. Ils ont échangé leurs rôles d’observateurs pendant les simulations. Un sondage anonyme a été mené pour recueillir des statistiques descriptives et des informations démographiques ainsi que des leçons apprises et des recommandations pour améliorer l’expérience de simulation facilitée par un groupe de discussion. Les participants ont déclaré avoir appris dans un environnement sécuritaire qui leur a permis d’apprendre de leurs erreurs ainsi que celles de leurs collègues, ce qui leur a aidé à améliorer leur réflexion, leurs compétences en communication et leur confiance en eux. Les participants ont amélioré leurs capacités d’intervenir en intégrant l’expertise infirmière en mettant en pratique leurs habiletés en communication et interaction ainsi que la collaboration tout en développant leur identité professionnelle par des comportements responsables.

Anne-Marie LECLERC, Ph. D., Professeure agrégée, Université du Québec a Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteurs: Maude DESSUREAULT, Émilie GOSSELIN, Caroline LEMAY, Myriam GAUTHIER, Mathilde BISSON

Résumé

Depuis le dépôt du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2015), plusieurs instances recommandent d’inclure dans le cursus des infirmières une formation sur la santé des Autochtones, axée sur le développement de compétences requises pour une pratique infirmière culturellement sécurisante (ACESI, 2020; OIIQ, 2021). À ce jour, l’intégration de ces recommandations dans les différents programmes de baccalauréat en sciences infirmières au Canada semble insuffisante (Metheny & Fletcher, 2021). Plus spécifiquement au Québec, l’application de ces recommandations est teintée par le contexte politique relié au décès de Mme Joyce Echaquan, notamment par la non-reconnaissance du racisme systémique et du refus d’adopter le Principe de Joyce par le gouvernement. Par un scan environnemental, l’objectif de ce projet est d’examiner les thématiques enseignées sur les réalités autochtones dans la formation universitaire des infirmières du Québec Les résultats démontrent des différences importantes entre les programmes universitaires, où certains intègrent au cursus une formation spécifique sur la sécurisation culturelle, d’autres une approche interculturelle globale intégrant les réalités autochtones ou encore aucun contenu propre à ces thématiques. Quelques initiatives de personnels enseignants témoignent d’une volonté individuelle à intégrer de la matière en lien avec les réalités autochtones et la sécurisation culturelle au sein de leurs cours, mais des engagements structurels et organisationnels des programmes universitaires en sciences infirmières demeurent encore anecdotiques. À la lumière de ces résultats, un travail d’arrimage au sein de la formation infirmière est crucial afin d’offrir ultimement des soins équitables et holistiques à l’égard des Autochtones.

Sandrine LEFEBVRE, M. Sc., Cadre supérieur de santé coordonnatrice paramédicale de la recherche, APHP – FRANCE
Coauteur: Ljiljana JOVIC

Résumé

Introduction: La problématique, étape essentielle du processus scientifique de recherche, comprend différentes composantes devant être articulées dans une même temporalité, d’où sa complexité tant à réaliser qu’à enseigner. Les modalités de construction sont peu décrites dans la littérature.

Objectif de la présentation: Rendre visible, à l’aide d’un exemple concret issu des soins infirmiers, comment l’analyse d’observations cliniques permet l’élaboration de la problématique de recherche d’un projet puis d’un programme de recherche.

Méthode: La situation clinique concerne la santé sexuelle de femmes atteintes de sclérose en plaques. Au-delà de l’expérience personnelle et de la narration d’une démarche singulière, réinterprétée, il s’agit d’illustrer concrètement, dans un double mouvement, à partir d’une situation et d’observations empiriques, des éléments abstraits et de les transformer avec l’appui de savoirs théoriques en informations communicables et transférables utiles à la construction de la problématique de recherche.

Résultat: La construction de la problématique permet notamment de préciser l’orientation théorique, méthodologique et d’analyse de la recherche. Étape essentielle qui positionne la recherche dans un continuum de savoirs disciplinaires. L’exemple illustre la construction des savoirs infirmiers tant sur les aspects méthodologies de recherche que sur les modèles théoriques utiles pour les soins.

Conclusion: L’exposé de l’histoire invisible de la construction de la problématique est intéressant pour l’enseignement. Il rend compte aussi du cadre conceptuel puisé dans les sciences infirmières et mobilisable dans un contexte de soins.

 

Marie-Pier LONG, M. Sc., conseillère cadre en soins infirmiers volet santé mentale enfant et adulte, CIUSSS Centre-Ouest de l’ile de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Julia BENE, Vanessa MONTERREY DUGRÉ

Résumé

Environ 50% des personnes ayant un trouble de santé mentale consultent les services de santé au Québec pour des problèmes physiques. Les infirmières ont un rôle privilégié pour offrir des soins aux personnes atteintes d’un trouble de santé mentale. Toutefois, la littérature scientifique souligne que les infirmières peuvent présenter des attitudes stigmatisantes envers ces personnes et peuvent attribuer les symptômes physiques à leur trouble de santé mentale (phénomène du diagnostic overshadowing). Par conséquent, cela peut nuire à prodiguer les soins adéquats. Deux infirmières conseillères et une paire aidante en santé mentale ont produit un atelier infirmier éducatif d’une durée de 60 minutes basée sur les écrits scientifiques. Depuis juin 2020, plus de 800 infirmières ont participé à cet atelier. La présentation orale a pour but de décrire le développement, la mise à l’essai et les retombées possibles de cet atelier éducatif et de partager l’expérience de la paire aidante en santé mentale dans ce projet novateur. Les retombées possibles de cet atelier sont de réduire les attitudes stigmatisantes des infirmières auprès des personnes ayant un trouble de santé mentale, sensibiliser les infirmières à jouer un rôle dans la prévention du diagnostic overshadowing, faire entendre la voix des personnes vulnérables grâce à l’expérience des paires aidantes et faciliter l’intégration de ces dernières dans les milieux de santé. Les pairs-aidants et les infirmières gagnent à travailler ensemble pour contrer la stigmatisation et favoriser la santé des personnes atteintes d’un trouble de santé mentale.

Caroline MALTAIS, M. Sc., Responsable de formation pratique, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Nicolas VONARX

Résumé

De nature complexe, la relation soignante nécessite différentes ressources. En effet, chaque rencontre entre le soignant et le soigné est unique et s’inscrit dans la singularité de la relation. Parmi ces ressources, la créativité est peu explorée dans les programmes de formation en sciences infirmières. Ancrée dans les savoirs esthétiques de la discipline infirmière, cette innovation pédagogique met à contribution les arts (cinéma et danse) pour favoriser le développement d’une pensée créative chez les étudiants.
À partir du cinéma, il est question de participer au développement d’une conscientisation et d’un regard critiques en lien avec les structures de santé et divers facteurs relatifs aux soins infirmiers qui limitent la créativité des acteurs soignants. Il s’agira de mobiliser à la fois des contenus théoriques liés aux savoirs infirmiers esthétiques et un film de fiction (Patch Adams) qui sert la réflexion et un exercice de conscientisation sur sa propre réalité pratique.
Par la médiation de la danse, les étudiants sont ensuite invités à explorer la relation à l’autre en ayant recours à leur créativité. En effet, la danse par la combinaison de mouvements originale sollicite l’imagination et permet l’expression des idées et des émotions librement en dehors des contraintes. De plus, elle permet d’explorer et de comprendre le langage du corps et sa sensorialité qui s’inscrit dans la communication non verbale, élément essentiel des habiletés relationnelles.
Les premiers résultats de cette innovation pédagogique montrent une conscientisation importante chez les étudiants en lien avec une pensée créative pour offrir des soins de qualité.
Loïc MARTIN, Ph. D., Cadre supérieur de santé formateur et docteur en sciences de l’éducation et de la formation, Institut de Formation des Cadres de Santé, CHU Rouen Normandie- FRANCE

Résumé

Cette communication s’inscrit dans le champ des sciences humaines et sociales et concerne plus particulièrement le sujet de la recherche qualitative considérée, souvent à tort, « comme ayant peu de valeur » (Nelson, 2008) et ne produisant « pas de résultats quantifiables » (Kivits, J., Balard, F., Fournier, C. et Winance, M., 2016).
L’objectif est de proposer un regard moderne sur la recherche qualitative et de nouvelles perspectives de recherche grâce à l’utilisation de la photo-elicitation interview, comme outil de recueil de données, et du persona, comme technique visuelle de synthèse des résultats en recherche qualitative.
Suite à une recherche, intégrant ces deux procédés, basée sur des entrevues semi-dirigées auprès de 30 cadres de santé en France, nous pouvons proposer à un retour d’expérience étayé et illustré sur leurs utilisations.
Après avoir défini la photo-elicitation interview (procédé visuel où l’image est utilisée comme instrument de médiation entre le chercheur et l’interviewé) et le persona (méthode pouvant être assimilée à un personnage fictif représentant un groupe d’individus aux usages, comportements, besoins, représentations, motivations similaires (Ministère de l’action et des comptes publics, n.d)), nous détaillerons la manière dont nous les avons concrètement utilisés dans le cadre de notre recherche.
Ensuite, nous proposerons un retour réflexif, quant à leur utilisation, destiné aux chercheurs souhaitant les employer dans le cadre de futures recherches.
En conclusion, nous préciserons la plus-value et la pertinence de recourir à la photoelicitation interview et au persona dans le cadre de futures recherches soignantes.
Léonie MATTEAU, B. Sc., Inf. BSc. Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières avec mémoire, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Mahée GILBERT-OUIMET, Isabelle TOUPIN, Nicole OUELLET, Manon TRUCHON, Marianne BEAULIEU

Résumé

Introduction: La détresse psychologique est fréquente chez les étudiant.es universitaires. Entre 26,6% et 65,3% des étudiant.es du domaine infirmier de divers pays ont présenté une détresse psychologique pendant la pandémie de COVID-19. Les stresseurs psychosociaux académiques, parmi lesquels figurent la surcharge de travaux, le manque de soutien social et le déséquilibre efforts-reconnaissance, semblent nuire à la santé mentale. Toutefois, davantage d’études sont requises pour comprendre cette association, notamment en contexte de pandémie.
Objectifs: Cette étude a été menée auprès d’étudiant.es du domaine infirmier du Québec durant la pandémie de COVID-19. Elle visait à 1) examiner la prévalence de détresse psychologique et d’exposition aux stresseurs psychosociaux académiques; 2) évaluer les associations entre les stresseurs psychosociaux académiques et la détresse psychologique.
Méthodologie: Cette étude s’appuyait sur un devis corrélationnel transversal. Les données ont été collectées au moyen d’un questionnaire en ligne auto-administré auprès de 230 étudiant.es du domaine infirmier. Des modèles de régression Poisson robustes ont permis d’évaluer si les stresseurs accroissent la prévalence de la détresse psychologique.
Résultats: La détresse psychologique élevée et très élevée touchait 77% des étudiant.es. L’exposition aux stresseurs était fréquente (entre 29-61% selon le stresseur). Les demandes psychologiques élevées (rapport de prévalences (RP) : 1,57; intervalle de confiance (IC) à 95% : 1,20-2,05) et le déséquilibre efforts-reconnaissance (RP : 1,46; IC à 95% : 1,12-1,88) augmentaient la prévalence de la détresse psychologique.
Conclusion: Les résultats suggèrent que les stresseurs psychosociaux académiques ont un impact néfaste sur la santé mentale étudiante.

Virginie MERLET, M. Sc., Coordinatrice pédagogique du Diplôme d’Etat d’Infirmière en Pratique Avancée, Université de Tours – FRANCE
Coauteurs:  Nicolas COMBALBERT

Résumé

La santé et la qualité de vie des étudiants sont devenues des enjeux de Santé Publique mais aussi des préoccupations sociopolitiques, notamment depuis que l’on a constaté les effets délétères de la crise sanitaire sur la santé mentale de cette frange de la population française.
Qu’en est-il des étudiant.e.s en soins infirmiers (ESI) ?
Les objectifs de cette revue systématique sont : (1) de déterminer la prévalence des troubles mentaux des ESI, (2) d’identifier les différents types de stratégies de régulation émotionnelles mis en place au cours de leur formation, (3) évaluer leur niveau de qualité de vie.
Cette revue systématique de la littérature, répondant aux critères PRISMA, a été menée sur des publications scientifiques (en anglais et français) publiées entre 2011 et 2021, portant sur la santé mentale, la qualité de vie, ainsi que sur les stratégies de régulation émotionnelle des ESI.
PubMed/Medline, APA PsycInfo, CINAHL et Embase étaient les principales bases de données pour la recherche documentaire. Les mots-clés anglais et leurs dérivés/synonymes utilisés étaient « nursing student », « mental health », « quality of life », « emotional regulation ».
A partir des 86 articles sélectionnés, les principaux résultats montrent des niveaux modérés à élevés de détresse psychologique (anxiété, stress, dépression, syndrome de stress traumatique) chez les ESI. La réévaluation cognitive et la suppression expressive semblent être les stratégies de régulation émotionnelle les plus utilisées. Concernant leur qualité de vie, les domaines « psychologique » et « environnement » sont ceux qui sont le plus impactés.
Hazar MRAD, M. Sc., Infirmière clinicienne, Centre hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Billy VINETTE, Karine BILODEAU, Maria-Pilar RAMIREZ-GARCIA

Résumé

Introduction: La communication infirmière en santé sexuelle avec la clientèle adulte oncologique demeure sous-optimale en raison d’un manque de formation. Certains écrits ont exploré les besoins de formation continue des infirmières en santé sexuelle, mais aucun n’a synthétisé l’ensemble de ces besoins.
Objectif: Cette revue de la portée vise à cartographier les preuves disponibles concernant les besoins de formation continue en santé sexuelle des infirmières œuvrant auprès de la clientèle adulte oncologique.
Méthode: Une revue de la portée a été réalisée selon la méthode du Joanna Briggs Institute. La recherche a été effectuée dans quatre bases de données et dans la littérature grise. La sélection et extraction des données ont été effectuées par deux réviseurs indépendants et en double. Une analyse thématique inductive a été réalisée.
Résultats: Parmi 824 articles identifiés, 66 articles ont été inclus. Cinq thèmes ont été identifiés: 1) Besoin d’acquérir des connaissances en santé sexuelle; 2) Besoin d’ébranler les fausses croyances en santé sexuelle; 3) Besoin de développer une attitude positive en santé sexuelle; 4) Besoin d’améliorer les stratégies de communication en santé sexuelle; 5) Besoin de ressources et de méthodes de formation continue en santé sexuelle.
Conclusion : Cette revue souligne la diversité des besoins de formation continue identifiés en santé sexuelle des infirmières en oncologie. Ces besoins devront être considérés dans la conceptualisation des formations signifiantes pour ces infirmières.
Gnenéssia Jeanne NANSE EPSE FE, M. Sc., enseignante à l’INFAS, Ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle – Côte d’Ivoire
Coauteurs: Pr Nguessan ANON, Gnenessia Angeline NASSÉ, Rodrigues LIGUE

Résumé

La simulation clinique est un outil incontournable dans la formation des sages- femmes. Quels sont les facteurs limitatifs de cette méthode pédagogique à l’INFAS d’Abidjan ?
La présente étude vise à analyser non seulement le déroulement de la simulation clinique dans la formation des sages- femmes mais aussi à recommander des améliorations dans sa pratique. Une méthodologie mixte basée sur une collecte de données quantitatives et qualitatives a été utilisée. Les données quantitatives ont été recueillies auprès d’un échantillon de 184 étudiantes ; celles de type qualitatif l’a été auprès de deux échantillons de 5 enseignantes et 3 responsables administratifs.
Les résultats de cette recherche révèlent peu d’efficacité de la pratique de la simulation clinique dans la formation des sages- femmes ; cela est dû à des conditions inadéquates de mise en œuvre de cette technique pédagogique et se traduit par l’insuffisance du matériel didactique, le manque de formation des enseignants et des salles inappropriées dans sa réalisation.
Pour résorber les causes de l’inefficacité de la simulation clinique dans la formation des sages- femmes, des recommandations ont été faites, notamment : i) acquérir des simulateurs de haute-fidélité ; ii) construire des salles appropriées aux environnements de soins ; iii) renforcer les capacités des enseignantes.
En outre, examiner l’impact de la simulation clinique sur le développement des compétences permettrait de mieux apprécier son importance.

Une activité proposée par l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ)
Voir aussi l’article de l’OIIQ Formation infirmière au Canada: pourquoi le Québec fait-il bande à part?

DESCRIPTIF 

Le Québec est la seule province canadienne où le baccalauréat (1er cycle universitaire) n’est pas exigé pour accéder au titre d’infirmière ou d’infirmier. Cet atelier s’intéressera aux enjeux sociopolitiques et structurels qui ont à ce jour fait obstacle à cette exigence. Les fondements historiques du statu quo y seront notamment abordés dans une perspective féministe, tout comme l’influence politique relative de la profession. L’atelier traitera aussi des défis posés par les réformes successives du réseau de la santé et des services sociaux, l’application limitée du champ d’exercice infirmier, les finances publiques et la pénurie de main-d’œuvre. 

PRÉSENTATRICES/PRÉSENTATEURS 

  • Yolande Cohen, professeure, Département d’histoire, Université du Québec à Montréal 
  • Roxane Borgès Da Silva, chercheuse, professeure et directrice du Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé, Université de Montréal 
  • Sylvain Brousseau, Ph. D. FFNMRCSI, président de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, professeur agrégé en sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais (Campus Saint-Jérôme) 
  • Catherine Gervais, économiste de la santé, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) 
  • Kéanne Boily, infirmière, enseignante en soins infirmiers au Collège de Montmorency et chargée de cours, Département des sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais (Campus Saint-Jérôme) 

Atelier animé par Luc Mathieu, inf., DBA, président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec 

Annie OULEVEY BACHMANN, Ph. D., Professeure HES ordinaire. Responsable du Laboratoire d’enseignement et de recherche Prévention et promotion de la santé dans la communauté, Institut et Haute Ecole de la santé La Source, HES-SO Haute école spécialisée de Suisse occidentale – SUISSE
Coauteurs: Claudia ORTOVELA BUCHER, Guillaume CRUCHON

Résumé

La transition vécue par les étudiants bacheliers en soins infirmiers lors de leur entrée dans le monde professionnel peut mettre en péril leur santé et peut contribuer à un abandon précoce de carrière, aggravant ainsi la pénurie de personnel infirmier. Peu d’études se sont intéressées à ce qui peut déjà être fait durant la formation pour favoriser la résolution de cette transition en santé. Nous avons adapté un programme québéquois de mentorat de groupe, Nightingale Fellowship, au contexte académique, sanitaire et culturel suisse, et avons complété son étayage théorique. Nous avons ensuite conduit une étude pilote d’intervention mixte, pré-post, à 3 points de mesures (avant le programme, pendant et après), à bras unique et un groupe témoin
Les résultats permettront de discuter de l’acceptabilité et la faisabilité du programme Swiss Nightingale Fellowship (SwissNiFe) en s’appuyant sur les points de vue des mentorés (bacheliers en dernière année d’étude) et des mentores (alumni ayant moins de 5 ans de pratique professionnelle). Également, nous évoquerons les prémices d’effet sur la qualité de vie, la santé mentale perçue des mentorés, ainsi que sur leur perception des stresseurs et défis rencontrés durant cette période. En résulteront des recommandations pour les institutions de formation afin d’accompagner la transition des étudiants à la vie professionnelle déjà durant la dernière année d’études.
Julie POIRIER, M. Sc., Professeure, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Hélène OUELLET, Julie FORTIN, Julie THÉRIAULT, Nicole OUELLET

Résumé

Introduction. Le travail d’équipe et la collaboration interprofessionnelle (CIP) en santé sont essentiels pour assurer la sécurité et la qualité des soins aux patients. Afin de poursuivre le développement des compétences de CIP chez les futurs professionnels de la santé, des infirmières de l’Université du Québec à Rimouski en collaboration avec des médecins de la Faculté de médecine de l’Université Laval ont co-construit, co-enseigné et co-évalué des activités de formation à la CIP.
Objectif. La première activité CIP expérimentée à l’automne 2021 avec les futurs médecins et infirmières en pratique avancée de première ligne (IPSPL) visait à développer des compétences liées à la clarification des rôles et l’expérimentation de la collaboration en situation simulée.
Méthode. L’activité simulée dans laquelle les apprenants interviennent est suivie d’une discussion en équipe interdisciplinaire sur l’expérience et retour en plénière avec débreffage. Au total, 27 étudiant.es ont rempli une grille d’évaluation de leur satisfaction et des apprentissages réalisés.
Résultats. Les participant.es sont très majoritairement satisfaits.es de l’activité, considèrent que l’activité a permis de mieux comprendre le processus de collaboration, de clarifier son rôle dans l’équipe et d’expérimenter une discussion sur une situation concrète d’un patient simulé.
Conclusion. La CIP demande des compétences relationnelles et de communication importantes centrées sur le patient qui se développent tout au long de la formation universitaire. Ces compétences doivent être soutenues par les organisations et mises en application une fois la formation terminée afin d’optimiser la qualité, la sécurité et l’accessibilité des soins de santé.

Marie-Eve POITRAS, Professeure chercheure et infirmière, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Vanessa T VAILLANCOURT, Priscilla BEAUPRÉ, Karina PRÉVOST, Andréanne BERNIER

Résumé

La prise de décision partagée est au centre des soins axés sur la personne et la pratique professionnelle des infirmières. Nos travaux antérieurs ont révélé que certaines infirmières sont inconfortables et se sentent démunies face à la prise de décision partagée avec les personnes ayant des besoins de santé complexes. Nous avons coconstruit une trousse de formation asynchrone, contenant différents outils andragogiques. Une stratégie de dissémination, utilisant les médias sociaux ainsi que la collaboration de la communauté virtuelle de pratique des infirmières en groupe de médecine de famille du Québec a été réalisée. Une étude pré-post à groupe unique a permis d’évaluer l’effet de la formation sur la satisfaction, la confiance et l’intention d’appliquer les connaissances. 165 infirmières ont suivi la formation et 69 d’entre elles ont complété les questionnaires pré et post formation. Des analyses quantitatives ont permis d’observer que plus de 90 % des apprenants était satisfaits de la formation. La trousse de formation a permis d’améliorer significativement la confiance (p≤0.001) et l’intention (p≤0.01) des infirmières à appliquer leurs connaissances en contexte clinique. À la suite de la formation, les infirmières se sentaient plus aptes à évaluer les besoins décisionnels des patients, les soutenir dans leur prise de décision et comprendre le rôle de l’infirmière et celui du patient dans la prise de décision partagée. Ce projet a démontré qu’un modèle innovant de formation asynchrone par et pour les infirmières permet un apprentissage en milieu clinique en adéquation les besoins exprimés par les patients et les infirmières.

Josiane PROVOST, B. Sc., Infirmière Clinicienne, CIUSSSE-CHUS – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Hélène LEMÉE, Marie-Claude RODRIGUE, Stéphan LAVOIE, Mélanie MARCEAU, Isabelle LEDOUX

Résumé

Au Canada, on estime à 35 000 arrêts cardiorespiratoires (ACR) par année. Moins de 40% des patients bénéficient d’une réanimation cardiorespiratoire (RCR) et moins de 12% reçoivent un choc administré à l’aide d’un défibrillateur externe automatisé (DEA), affectant ainsi le taux de survie (American Heart Association, 2020). L’utilisation d’une capsule pédagogique (CP) asynchrone combinée à une simulation procédurale pourrait améliorer l’accessibilité de la formation et outiller les infirmières pour répondre rapidement aux situations d’urgence. Les objectifs de ce projet de recherche sont : 1) évaluer la préférence et l’acceptabilité d’un module de formation ayant recours à la simulation, 2) mesurer la satisfaction et 3) mesurer l’efficacité des manœuvres des personnes infirmières suite à un module de formation ayant recours à la simulation d’une RCR exemplaire sur le lieu de travail auprès des adultes. Un devis de recherche-action participative sur deux unités (longue durée et médecine-chirurgie) du CIUSSS de l’Estrie – CHUS a permis d’obtenir un score moyen d’acceptabilité de 14,61/16 (acceptabilité élevée de la CP), un score moyen de satisfaction de 23,46/25 (satisfaction élevée) et un score de performance moyen-faible pour 54% des participants. Plusieurs participants auraient souhaité répéter la simulation plus d’une fois pour améliorer leur performance et avoir une courte formation précédent la vidéo. Ces résultats démontrent que l’utilisation d’une CP semble être acceptable et satisfaisante pour les personnes infirmières ainsi que la nécessité d’une telle formation qui soit mieux adaptée. D’autres études seraient nécessaires pour mesurer l’implantation d’un tel module de formation dans d’autres contextes.

Maria Pilar RAMIREZ GARICA, Ph. D., Professeure agrégée, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Christine GENEST, Jérôme LECLERC-LOISELLE, Marikim POITRAS-CRETE, Caroline LARUE, Étienne PARADIS-GAGNÉ

Résumé

Problématique: La santé mentale des étudiants en sciences infirmières a été grandement affectée par la pandémie de la COVID-19, qui a également augmenté leur sentiment de solitude. Des interventions offertes par les pairs ont montré des effets sur la santé mentale auprès de différentes populations, mais peu ont été évaluées en contexte universitaire. Dans ce contexte, les interventions qui se sont montrées efficaces sont de type cognitivo-comportemental, de méditation de pleine conscience ou de relaxation. Ces interventions sont toutefois peu accessibles et rarement offertes par les pairs.
But: Évaluer les effets d’une intervention de soutien et d’enseignement par les pairs d’une technique de relaxation, le training autogène, sur la santé mentale, le soutien social, le bien-être et la performance de ces étudiants.
Méthode: Une étude pilote avec méthode mixte concomitante triangulée, comprenant un devis préexpérimental et un devis qualitatif descriptif, a été menée dans une université francophone. La conscience de soi, la détresse, les symptômes dépressifs, l’anxiété, le soutien social et le bien-être des étudiants ont été mesurés avant l’intervention, à sept semaines et à trois mois. Des entrevues ont été réalisées auprès des pairs et des étudiants.
Résultats: Au total 26 pairs ont été formés par une équipe de deux professeures et un étudiant. Ces pairs ont offert par la suite l’intervention so RELAX à 54 étudiants. Les effets de l’intervention seront présentés.
Conclusion: L’intervention so RELAX semble prometteuse pour améliorer la santé mentale et le bien-être des étudiants en sciences infirmières.

 

Lia SANZONE, M. Sc., Professeure agrégée |   Directrice du Programme Bacc. Initiale | Directrice Programme de mentorat par les pairs, Université McGill – Québec, CANADA

Résumé

Dans les programmes universitaires, le mentorat entre pairs étudiants est un partenariat entre une personne qui a vécu ce que l’autre n’a pas vécu dans le même programme. En fournissant des conseils et du soutien, les mentors établissent un sentiment d’appartenance pour les mentorés, (Mullen & Klimaitis, 2021 ; Vandal et al., 2018). Ils facilitent la réussite des étudiants, ainsi qu’à accroître la résilience en tant que nouvelles infirmières. La résilience est une excellente stratégie pour réduire les taux d’attrition lorsqu’elles entrent dans la profession. (Sanzone et al, 2021)
En 2014, dans une université de Montréal, le Programme de mentorat par les pairs en soins infirmiers a été fondé pour aider les étudiants en sciences infirmières à faire la transition vers la vie universitaire ainsi qu’à faciliter leur entrée dans la profession. En 2017, un nouveau programme a été créé (Nightingale Fellows Program), qui met l’accent sur le mentorat de groupe offert par des infirmières cliniciennes pour aider les étudiantes à faire la transition vers le milieu de travail. En 2021, les partenaires cliniques impliqués dans le programme Nightingale Fellows ont adapté le programme et l’ont offert aux nouvelles infirmières dans leurs milieux cliniques.
Le but de cette présentation est de décrire la mise en œuvre et l’évaluation des différents programmes de mentorat par les pairs infirmiers pour soutenir les étudiantes infirmières dans leur trajectoire. À partir des évaluations, il ressort l’importance de la collaboration et des partenariats universitaires et cliniques pour favoriser la rétention des infirmières.
Catherine SENN-DUBEY, M.Sc., Professeure HES ordinaire / doyenne filière HES en Soins infirmiers, HES-SO, Haute Ecole de Santé de Fribourg – SUISSE
Coauteurs: Eliane SCHENEVEY PERROULAZ, Stefanie SENN, Fernando SANTANA, Gregoire MENOUD

Résumé

Introduction
La Haute école de santé Fribourg (HEdS-FR) a développé un programme de formation Bachelor en soins infirmiers (BScSI) intégralement orienté vers la qualité des soins. Les compétences infirmières visées par la formation ont été spécifiées afin de permettre l’apport unique et spécifique de l’infirmière sur les résultats de soins attendus.
Objectif de la présentation
Présenter le développement, la mise en œuvre et l’évaluation d’un programme de formation orienté vers la qualité des soins et la sécurité des patients.
Description du projet
L’identification des dimensions de la qualité (sécurité, soins centrés sur la personne et fondés sur des résultats probants, efficience, équité et temps opportun) a permis de spécifier les interventions infirmières et les compétences professionnelles et ainsi déterminer les résultats sensibles aux soins infirmiers. Ces derniers ont été classés dans les différentes catégories : sécurité, santé perçue, auto-soins et statut fonctionnel. Des familles de situations contextualisées ont été créées permettant le développement des compétences professionnelles.
Résultats et recommandations
Le développement d’un programme de formation orienté vers la qualité des soins et l’adoption de la philosophie du Caring ont renforcé l’ancrage disciplinaire permettant de prodiguer des soins de qualité. Ces éléments ont amélioré la cohérence du programme ainsi que la satisfaction des étudiants et du corps professoral.
Conclusion
La qualité des soins comme orientation de la formation a été fédératrice au sein de l’HEdS-FR et répond aux attentes du système de santé.
Jean-Christophe SERVOTTE, Ph. D.,  Gestionnaire de projets de recherche, Haute Ecole Namur-Liège-Luxembourg – BELGIQUE
Co-auteurs: Sophie BAIJOT, Blaise DEGUELDRE

Résumé

En Europe, les étudiants infirmiers prestent 2.300 heures de stage auprès du patient. Il a été démontré qu’une rétroaction par un professionnel ou un formateur améliore les apprentissages. Or, les étudiants sont peu accompagnés. La COVID-19 a engendré une diminution voire l’arrêt des supervisons par des formateurs. Afin de faire face à cette situation, un programme de débreffage clinique à distance intitulé DISCERN-STUDENT a été développé. L’objectif de cette étude était d’identifier les pratiques pédagogiques, les sujets et les compétences abordés lors des débreffages. Une analyse de contenu des rapports (n=115) a été réalisée. Seuls six (5.2%) n’ont pas abordé de compétences non-techniques alors que les compétences techniques ont toujours été discutées. Parmi celles-ci, les procédures et médications (n=52;45.2%) sont les plus fréquemment discutées. Au niveau des compétences non-techniques, les problèmes de communication (n=73;63.5%), le stress (n=42;36.5%), la prise de décision (n=32;27.8%), la collaboration avec l’équipe (n=26;22.6%) ainsi que la conscience situationnelle (n=25;21.7%) sont les thèmes récurrents. Durant les débreffages, 64 évènements indésirables (55.6%) et 42 presque incidents (36.5%) ont été découverts. Les questions réflexives (n=111; 96.5%), les feedbacks par l’enseignant (n=66;57.4%) et la discussion sur les émotions ressenties par les étudiants (n=50;34.8%) constituent la majorité des pratiques pédagogiques. En conclusion, DISCERN-STUDENT a permis de découvrir des évènements indésirables ou des presque incidents alors que tant les compétences techniques que non-techniques peuvent être discutées. Cette modalité pédagogique pourrait compléter les pratiques d’accompagnement en stages cliniques. Des études ultérieures sont nécessaires pour la valider et analyser les éléments découverts.

Marie-Claude SIMPSON, B. Sc., Professeur responsable de stage, Université de Saint-Boinface, Écoles des sciences infirmières et des études de la santé – Manitoba, CANADA
Coauteurs: Jacqueline AVANTHAY STRUS

Résumé

Introduction. L’enseignement des soins infirmiers en santé communautaire (SC) aux étudiants de premier cycle continue d’être sous-valorisé dans les programmes de soins infirmiers. Le besoin accru d’infirmières en SC souligne l’importance d’intégrer la théorie et la pratique fondée sur des données probantes dans le programme d’études pour maximise la préparation des étudiantes à la pratique. Objectif et description. On présente la réussite de l’intégration des concepts fondamentaux des soins infirmiers en SC en première et deuxième année, et la mise en œuvre de deux cours théoriques en concomitance avec un stage en SC. Ce programme a vu l’application de modèles de SC en partenariat avec des agences communautaires par exemple, la création de modules de contraception pour les adolescents, un outil de dépistage pour les personnes âgées socialement isolées et une banque alimentaire gérée par une petite communauté rurale. Des projets communautaires durables et abordables ont été élaborés et appliqués par les étudiants de premier cycle et continuent d’être utilisés par les partenaires communautaires. Résultats. Les étudiants intègrent la pratique fondée sur les données probantes dans le cadre de la santé communautaire en utilisant des modèles d’approches pratiques. Les étudiants démontrent une capacité et un désir accru de travailler dans un milieu communautaire. Conclusion. En veillant à ce que les concepts fondamentaux de la SC soient intégrés dans le programme d’études et en faisant participer activement les étudiants en soins infirmiers à des projets communautaires, on aide aux étudiants à mieux se préparer aux soins infirmiers en SC.

Sandrine SONNERAT SZCZESNIAK, infirmière spécialisée éducation thérapeutique du patient, Neurorééducation ambulatoire, Département des neurosciences cliniques, Hôpitaux universitaire de Genève – SUISSE
Coauteurs: Aline LASSERRE MOUTET, Nathalie MISSILLIER PERUZZO, Anne-Laure BLANCHARD COURTOIS

Résumé

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est aujourd’hui un modèle incontournable pour accompagner le patient à gérer sa maladie dès la phase aiguë. Cependant, il est sous utilisé dans les unités de soins stationnaires. En effet, les activités éducatives sont surtout proposées aux patients dans les unités de soins ambulatoires alors que les contraintes du système de soins imposent aujourd’hui de revoir notre fonctionnement et d’anticiper les processus.
Une enquête par focus groupes et entretiens individuels auprès de 49 partenaires de soins a été réalisée. Les résultats montrent que l’accompagnement proposé au patient ne lui permet pas de se projeter vers la sortie et de co-construire un projet de soins personnalisé. Les équipes pluridisciplinaires rencontrent des difficultés à utiliser l’ETP de façon concrète et ne se sentent pas en mesure de négocier des objectifs thérapeutiques avec le patient.
L’utilisation d’un outil pédagogique est une proposition ludique qui va offrir une opportunité d’apprentissage au patient et aux équipes pluridisciplinaires dès la phase aiguë.
L’outil est un éventail de poche qui s’utilise dans le cadre d’un entretien. Il propose des thèmes clés à aborder avec le patient et des questions ouvertes aux équipes pluridisciplinaires.
Son utilisation permet d’initier un processus de formation continue dans une démarche de partenariat avec le patient et d’intégrer progressivement l’ETP dans les soins.
Véronique ST-ARNAUD, B. Sc., Conseillère en soins spécialisés – volet accueil et intégration, CISSS Montérégie-Est – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie GIASSON, Marie-Josée PROULX, Julie DARVEAU

Résumé

La formation initiale prépare à intervenir auprès des usagers dans des situations de soins et de services dès l’entrée en milieu de travail. L’adaptation à ce nouvel environnement de travail peut durer plusieurs mois, la complexité des soins et des services, ainsi que la charge de travail font en sorte que la période de transition du milieu académique au milieu clinique s’avère un défi.
L’instauration dans les milieux cliniques d’une culture d’apprentissage, basée sur l’approche par compétences, constitue la pierre angulaire pour soutenir le personnel clinique en ce qui a trait à leur intégration dans la profession. De ce fait, le CISSS de la Montérégie-Est a implanté un programme de soutien clinique en soins infirmiers.
Ces programmes structurent différentes activités favorisant le développement continu des compétences du personnel clinique telles qu’un parcours d’accueil et de formation, des activités de mentorat et de préceptorat sur une période de deux ans suivant l’embauche. Ils proposent un processus, de la formation et des outils adaptables au milieu de pratique ainsi qu’aux besoins et forces de l’employé. Les précepteurs et coachs de la direction des soins infirmiers soutiennent de façon individuelle et personnalisée l’acquisition des compétences du mentoré (nouvel employé), attendues dans l’organisation. Le transfert des connaissances spécifiques à la clientèle se fait par les parrains qui sont des professionnels d’expérience dans les équipes.
Ainsi nous favorisons l’attraction mais surtout la rétention du personnel clinique en leur offrant le soutien nécessaire à une intégration harmonieuse dans l’organisation et leur carrière professionnelle.
Liette ST-PIERRE, Ph. D., Professeure-chercheure, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteurs: ColeteJOURDAN-IONESCU, Étienne KIMESSOUKIÉ OMOLOMO, Eugène RUTEMBESA, Francine JULIEN-GAUTHIER, Benjamin NKOUM

Résumé

Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une recherche internationale (Québec, Cameroun et Rwanda) portant sur l’encadrement, directeur de recherche/étudiants en Master ou Doctorat de sciences infirmières. La persévérance aux études supérieures est un enjeu important et les taux d’abandon élevés. Le principal facteur est la relation directeur/étudiants. Objectif : Explorer les facteurs communs et spécifiques d’étudiants aux cycles supérieurs insatisfaits de leur supervision de recherche. Plus de 200 étudiants inscrits aux cycles supérieurs ont complété neuf questionnaires sur la qualité de l’encadrement, la relation avec le directeur et l’accordage en contexte de supervision. Pour comprendre les problèmes relationnels directeur/étudiants nous avons sélectionné, un participant par pays qui a répondu ne pas être satisfait de son directeur et qui avait des scores très bas à la Grille d’évaluation de la qualité de l’encadrement et à l’Échelle concernant la relation avec le directeur.Ces trois études de cas mettent en évidence des éléments permettant de comprendre certains dysfonctionnements de cette relation considérée comme certains doctorants comme «plus importante que le thème de recherche» dans la réussite des études. Le contexte de la pandémie a aussi introduit de nouveaux obstacles dans l’établissement et le maintien d’un lien efficace étudiant-directeur. Des éléments positifs comme, la disponibilité envers les étudiants, les séminaires pour créer des espaces de partage et les échanges favorisant l’accordage ne sont que quelques stratégies permettant d’améliorer l’encadrement des étudiants. Plusieurs pistes de prévention sont présentées en lien avec la supervision, l’encadrement et l’accordage entre directeur/étudiants afin d’améliorer motivation et persévérance aux études.

Sébastien THILLY, Ph. D., Formateur IFSI, CHU de Reims – FRANCE

Résumé

Dans le contexte français d’universitarisation des formations paramédicales, nous questionnons les liens entre le changement structurel induit et les identités professionnelles des formateurs IFSI, qui ont tous antérieurement exercé la profession infirmière. Plus précisément, nous nous interrogerons sur l’importance de l’identité héritée infirmière chez les formateurs IFSI français et sur les conséquences engendrées au niveau de leurs dynamiques identitaires. Se perçoivent-ils encore infirmiers ou existe-t-il une rupture au niveau de leur processus biographique vis-à-vis de cette identité professionnelle initiale ? Cette présentation a pour objectif de répondre à la question suivante : quel est l’impact du processus d’universitarisation des formations paramédicales en France sur les dynamiques identitaires des formateurs IFSI ? La méthodologie de cette recherche articule deux démarches complémentaires : une enquête par questionnaire suivie d’une enquête par entretien semi-directif. Les résultats montrent qu’une identité héritée infirmière peu persistante dans l’identité investie dans le présent entrainent une dynamique de continuité identitaire de formateur avec le plus souvent un projet d’entretien de Soi dans la fonction de formateur. À l’inverse, les formateurs français qui revendiquent une identité héritée infirmière forte se sentent davantage menacés par l’universitarisation, ce qui se traduit par une dynamique de transformation identitaire avec un projet de Soi pour soi souvent orienté vers une fonction de management. Le rapprochement avec les personnes soignées en (re)devenant cadre de proximité permettrait alors de mieux accorder l’identité héritée infirmière persistante avec l’identité investie dans le présent.

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 Yaëlle TOLEDANO, B. Sc., Etudiante en Master ès Sciences en sciences infirmières, Université de Lausanne – SUISSE
Coauteurs: Claire REGNAULT, Anne BRIDIER-BOLORÉ, Artur RAYROUD, Catherine BUSNEL

Résumé

Face aux situations de soins à domicile évaluées comme de plus en plus complexes, la question de l’évolution des rôles dans les soins infirmiers est de plus en plus prépondérante. Dans cette perspective, l’institution genevoise de maintien à domicile (imad) souhaite questionner les besoins spécifiques au rôle de coordination interprofessionnelle par des infirmier-ères assumant la fonction de « coordinateur-trices » au sein d’une équipe.
L’objectif du projet vise à optimiser les compétences des infirmier-ères « coordinateur-trices », pour mieux appréhender en équipe les situations complexes; ceci en complémentarité d’une formation existante destinée à l’ensemble des infirmier-ères de l’institution.
Selon le modèle i-PARIHS, il a été réalisé 1) une revue de la littérature 2) une analyse qualitative du contexte et des besoins de formation auprès de 7 infirmier-ères assumant différentes fonctions à imad et 3) le choix de la modalité de formation centrée sur leur pratique.
Les résultats ont montré que les infirmier-ières ayant un rôle de coordination clinique au sein d’une équipe ne se sentaient pas expert-es et ressentaient le besoin d’approfondir leurs compétences en raisonnement clinique, approche holistique, leadership et en communication. Afin de mobiliser les compétences nécessaires à cette fonction, le choix de la co-construction d’une vignette clinique emblématique a été fait avec les infirmier-ères « coordinateur-trices ».
A venir, les premiers indicateurs de performances et de satisfaction concernant cette vignette clinique devront être mesurés afin d’ajuster la formation de ces professionnel-les au plus près de leur pratique de coordination interprofessionnelle.
Mathieu TURCOTTE R (iel, elle), M. Sc., Maître d’enseignement, Institut et Haute École de la Santé La Source – SUISSE
Coauteurs: Geneviève ROCH, Amélie PERRON, Véronique DE GOUMOËNS

Résumé

Le leadership infirmier exige des compétences professionnelles qui visent à influencer les politiques de santé. En Suisse Romande, la formation Bachelor aborde ces compétences. Néanmoins, le contexte socio-sanitaire et politique actuel ont démontré qu’elles doivent être renforcées afin de garantir la santé des populations et la mise en œuvre de nouvelles politiques nationales en ce qui a des aux soins infirmiers forts. Ainsi, une collaboration internationale visant à combler cet écart a permis le développement d’un module d’enseignement sur le leadership clinique et politique ; ce dernier a été dispensé durant la pandémie de COVID-19 par une institution de formation en soins infirmiers. Ce module inscrit dans une approche expérientielle a été fortement apprécié par le corps estudiantin et enseignant, en raison notamment de son caractère novateur et hybride entre l’enseignement en ligne, présentiel et entre paires. Au vu de son succès, ce module perdure et réunit des infirmier·es, des expert·es citoyen·nes et académiques de la Suisse, du Québec et d’Ottawa . Son but est d’analyser selon une perspective biopolitique le système de santé néolibéral et d’élaborer des interventions d’analyse politique avec différents tissus associatifs. Ce résultat n’est possible que grâce à l’adaptation de pratiques pédagogiques et didactiques. Cette présentation offrira un éclairage positionné en faveur du renforcement de l’enseignement du leadership infirmier, notamment lors de la révision d’un programme d’étude Bachelor.

L’utilisation de la simulation virtuelle en tant qu’outil pédagogique dans la formation initiale en sciences infirmières a augmenté à la suite de la pandémie de la COVID-19. Le but de cette séance est d’offrir aux participants une introduction au processus de développement, de la mise en œuvre à l’évaluation de cet outil pédagogique. De plus, les participants vont avoir la chance de créer un script pour une simulation virtuelle.  

Présentateurs/ Présentatrices:

  • Michelle Lalonde, Inf., MScN, PhD
    Professeure agrégée, École des sciences infirmières, Université d’Ottawa, Chercheuse, Institut du Savoir Montfort, Hôpital Montfort.
  • Jane Tyerman, Inf., PhD, CCSNE,
    Professeure Agrégée, École des sciences infirmières, Université d’Ottawa, Co-Présidente : Canadian Alliance of Nurse Educators using Simulation (CAN-Sim)
  • Marian Luctkar-Flude, Inf., PhD, CCSNE, FCNEI
    Professeure Agrégée, School of Nursing, Queen’s University, Co-Présidente : Canadian Alliance of Nurse Educators using Simulation (CAN-Sim)

 

Saray VEGA, B. Sc., Assistante HES, Haute Ecole de Santé Genève -SUISSE
Coauteurs: Antonio GONZALEZ, Noelia DELICADO

Résumé

Introduction: Face aux inégalités sociales de santé et à l’augmentation de personnes cumulant des risques de vulnérabilité, il est indispensable de porter un regard global sur la santé. Il est nécessaire que les étudiant.es en formation comprennent la santé comme le résultat d’une interaction entre l’individu et son environnement et que les déterminants sociaux de la santé font partie intégrante des enjeux de santé. A ce jour, la formation en soins infirmiers à Genève, propose la mobilisation de ces éléments à l’aide d’un jeu sérieux sur les déterminants sociaux de la santé. Ce jeu a été créé au Canada en 2007 à des fins pédagogiques.
Objectif: La présentation vise le partage d’expériences à travers cette modalité pédagogique. Le jeu sera présenté de façon interactive et visuelle auprès du public.
Méthode: Au vu de l’évolution des modalités pédagogiques et du contexte de pandémie, une version numérique du jeu a été créée.
Résultats: Ce jeu permet de comprendre les facteurs qui interviennent dans les expériences de santé au niveau individuel et collectif. A travers différents profils, aux caractéristiques régies par le sexe, le statut socioéconomique et le groupe ethnique, les étudiant.es intègrent les enjeux de ces facteurs sur la santé.
Conclusions: La version numérique permet de rendre l’enseignement plus dynamique, adapté à un nombre d’étudiant.es plus important et illimité par session. Cette version donne la possibilité de participer à distance de façon synchrone via visioconférence adapté à des périodes de confinement ou en asynchrone de façon autonome.
Alain VERDON, M. Sc., professeur ordinaire, Haute Ecole de Santé Fribourg – SUISSE
Coauteur: Grégoire MENOUD

Résumé

Introduction
L’acquisition et l’évaluation des compétences en raisonnement clinique représentent un défi pour l’enseignement. La Haute Ecole de Santé Fribourg (HEdS-FR) développe l’approche ABCDE, un processus de raisonnement sur l’état de santé physique indispensable pour pouvoir proposer des interventions infirmières centrées sur les besoins de la personne.
Objectif de la présentation
Présenter le développement, la mise en œuvre de l’approche ABCDE et l’évaluation de son impact sur les compétences en raisonnement clinique des étudiants, dans le cadre d’un programme de formation Bachelor en soins infirmiers.
Description du projet
L’approche ABCDE est systématique, itérative et applicable en tous contextes de soins. Elle s’appuie sur les indicateurs des résultats de soins infirmiers en les catégorisant selon le statut fonctionnel. En structurant la pensée selon les besoins physiologiques de base, elle favorise le raisonnement des étudiants par la mise en lien des différentes données récoltées. Cette approche évolutive est utilisée à l’aide de nombreuses didactiques tout au long du cursus de formation et particulièrement dans le développement du savoir esthétique.
Résultats et recommandations
Grâce à cette approche, les étudiants atteignent un haut niveau de perception de leurs compétences en raisonnement clinique. L’ABCDE permet le développement d’une communauté de pratique parmi le corps professoral et une évaluation plus précise de ces compétences auprès des étudiants.
Conclusion
L’apprentissage du raisonnement clinique à travers l’approche ABCDE renforce le développement d’une posture sécuritaire et répond aux enjeux de formation et du système de santé actuel.
Séverine VUILLEUMIER, Ph.D., Professeure, Institut et Haute Ecole de la Santé La Source, HES-SO – SUISSE

Résumé

La santé environnementale émerge de manière évidente et même urgente face à la détérioration de notre environnement et à ses conséquences néfastes de plus en plus documentés sur la santé. Avec le changement climatique des conséquences majeures sur la santé et les systèmes de santé sont attendus et déjà observés, avec la propagation de maladies infectieuses, l’émergence de nouvelles pathologies, l’accroissement des maladies chroniques et problèmes de santé mentale. Sommes-nous prêts à accueillir ces nouveaux enjeux ? Les professions de la santé ont un rôle déterminant à jouer face à la crise climatique, la pollution de notre environnement et leurs conséquences majeures sur la santé. Les professionnels de la santé sont présents auprès de la population à toutes les étapes de vie des individus. Dès notre procréation nous sommes suivis par un professionnel de la santé, puis à l’école, sur nos quartiers, nos lieux de travail, dans les milieux de soins et ou à domicile. Les professions de la santé sont très nombreux et bénéficient d’une très grande confiance de la part de la population. Ils sont formés, de manière pointue, à l’éducation et l’accompagnement des populations mais également le développement de pratiques professionnelles innovantes ou émergente face à de nouveaux enjeux. Quels connaissances et compétences sont à acquérir pour être un acteur en santé environnementale ? Ces aspects seront discutés à la lumière de travaux scientifiques en lien.

Nathalie WERNLI, Certificat, Infirmière de la consultation de soins palliatifs, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Caroline MATIS, Aude OUGIER, Huguette GUISADO

Résumé

La consultation de soins palliatifs spécialisés (CoSPa), s’effectue en binôme médico-infirmier sur demande des équipes de soins. Au sein de cette équipe mobile et transversale, une année d’immersion est proposée depuis 2004 à deux infirmières issues d’unités de soins du département de réadaptation et gériatrie, hôte du service de médecine palliative. Depuis 2019 l’offre s’est déployée à l’ensemble des hôpitaux universitaires de Genève avec pour objectif d’élargir le champ des compétences et l’acquisition de connaissances en soins palliatifs auprès des infirmières de manière transversale. Les résultats d’une première enquête ayant fait l’objet d’une publication en 2020, ont montré un enrichissement utile dans la prise en soins des patients en situation palliative. Dans ce contexte, l’évaluation de cette année de formation a été re-contextualisée afin d’être utilisable pour les infirmières venant d’horizons différents, à savoir de gériatrie mais aussi d’oncologie, de chirurgie et /ou de médecine aigue. La méthode est une enquête qualitative effectuée à 6 mois de l’année passée avec l’équipe mobile. Le logiciel Survey Monkey a permis de construire 31 questions, sur le talon sociologique, les représentations, la progression et l’acquisition de compétences dans les domaines de la douleur et des soins palliatifs. Les analyses des questionnaires sont en cours et les résultats attendus permettront d’identifier les ressources en soins palliatifs dans les départements de l’hôpital. La perspective sera de mesurer l’impact de cette année d’immersion et d’en faire reconnaître les acquis de l’infirmière par une attestation de formation interne, utile au développement professionnel de la collaboratrice.

 

GESTION ET ORGANISATION DES SOINS ET DES SERVICES

Marianne BEAULIEU, Ph. D., Professeure, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Catherine PEPIN, Dominique VIENS

Résumé

INTRODUCTION. Bien que l’engagement professionnel soit un levier prometteur pour la rétention des infirmières, sa conceptualisation comporte d’importantes lacunes. Entre autres, le concept est principalement défini selon des principes de ressources humaines, sans égard aux particularités de la pratique. OBJECTIF. Définir théoriquement l’engagement professionnel en sciences infirmières.
MÉTHODE. En juin 2021, Un examen de la portée a permis de repérer dans sept bases de données 3921 articles qui portaient sur : 1. l’engagement, 2. les infirmières et 3. la conceptualisation. Après analyse des titres des résumés et du texte complet, des définitions ont été extraites de six articles scientifiques publiés entre 1993 et 2020. Elles ont été soumises à une analyse de contenu thématique.
RÉSULTATS. Dans la littérature infirmière, l’engagement professionnel est défini comme une posture d’exercice sa profession dépassant l’exécution de tâches et prenant deux formes. Par l’engagement clinique, les infirmières aspirent à offrir des soins de qualité en visant l’excellence (développement de connaissances et de compétences), en démontrant les valeurs et l’éthique propres à leur profession et en développant des relations humaines de qualité (patients, familles et collègues). Par l’engagement à la profession, les infirmières éprouvent un sentiment d’appartenance et de la fierté, elle se responsabilisent face à ses défis et elles ont le désir de rester dans la profession. CONCLUSION. Au cœur des réflexions de plusieurs milieux de pratique, une définition rigoureuse de l’engagement professionnel en sciences infirmières aidera à mieux orienter les interventions pour améliorer la rétention.

Marianne BEAULIEU, Ph. D., Professeure, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Catherine CÔTÉ, Stéphane TURCOTTE, Liliane BERNIER, Marie-Soleil HARDY, Michael CANTINOTTI

Résumé

INTRODUCTION. Lié à plusieurs indicateurs positifs de gestion organisationnelle, l’engagement professionnel une avenue prometteuse pour la rétention des infirmières. Or, cette notion est actuellement abordée sans égard aux particularités de la pratique infirmière.
OBJECTIF. Définir les composantes des conceptions de l’engagement professionnel des infirmières d’un centre intégré de santé et de services sociaux.
MÉTHODE. Un processus de « cartographie conceptuelle » a guidé le projet. Des membres du Conseil exécutif du conseil des infirmières et des infirmiers (CECII) et des assistantes infirmières-chefs (n=24) ont répondu (10 possibilités) en ligne: « Pour les infirmières l’engagement c’est… ». Les infirmières ont ensuite regroupé les énoncés similaires, attribué un titre aux regroupements, en plus d’évaluer combien chacun des énoncés caractérise une infirmière engagée. Des analyses statistiques (échelonnement multidimensionnel, analyses en grappe et calculs de centroïdes) ont été menées avec le logiciel R. La carte conceptuelle finale a été présentée au CECII lors d’une rencontre de groupe, les participantes ont interprété les résultats pour en dégager un sens général.
RÉSULTATS. Pour les infirmières, une posture d’engagement professionnel suppose de : « maintenir ses compétences » (4,46), « contribuer au développement de la profession » (4,45), « s’affirmer dans sa pratique » (4,45), « donner des soins de qualité » (4,21), « contribuer au rayonnement de la pratique infirmière » (4,20) et « s’impliquer dans l’équipe de travail » (4,06).
CONCLUSION. Cette définition constitue un premier jalon vers la recherche de solutions innovantes, concrètes et appliquées pour pallier les difficultés qui touchent la profession infirmière.

Valérie BERGER, Ph. D., Coordonnateur paramédical de la recherche et Maitre de conférence associé temporaire, CHU et Université – FRANCE
Coauteurs: Véronique ARSAC, Leila KHLOUF

Résumé

La mobilité des infirmiers est un phénomène fréquent dans les établissements de santé, du fait d’un manque de moyens humains, d’absentéismes, de difficultés à recruter obligeant des mobilités interservices non choisies et entrainant du stress. Le stress est lié à un déséquilibre perçu par le sujet entre les exigences de son environnement, et ses capacités d’action et de contrôle. Capacités qui sont modulées par les facteurs dispositionnels (influencés par la personnalité du sujet, son état d’anxiété, ses expériences de vie…) et les facteurs environnementaux qui nous intéressent plus particulièrement dans le cadre de l’étude. Il est maintenant bien connu que les régulations au niveau du système nerveux central sont interconnectées aux régulations périphériques, et aux régulations du système nerveux autonome cardiaque.
L’objectif principal de l’étude Mobil’Stress était d’Identifier des profils ‘répondeurs’ ou ‘non-répondeurs’ au stress chez des infirmières et autres professionnels ayant vécu une mobilité en contexte sanitaire COVID à partir de l’analyse du biosignal cardiaque pour interpréter les modulations centrales cognitives issues de stimuli environnementaux amenant stress, fatigue et des profils physiologiques, psychologiques, socio-démographiques. Il s’agit d’une étude pilote exploratoire, descriptive monocentrique.
Au total, 58 personnes ont participé à l’étude. Les principaux résultats montrent de moins bonnes régulations cardiaques chez les sujets mobilisés. La détection de « profils répondeurs » au stress chez les sujets mobilisés suggère la mise en place d’actions de prévention à la gestion du stress des soignants pour travailler de façon optimale et sans compromettre leur propre santé.

Nathalie BOIVIN, Ph. D., infirmière, mobilisation des connaissances, Société Santé en français (SSF) – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteurs: Julie LANTAIGNE, Genevieve LAFERRIERE

Résumé

Au Canada, 10 millions de personnes parlent français. Plus d’un million d’entre elles habitent dans des communautés en situation de minorité linguistique. Ce faisant, l’accès aux services de santé dans leur langue présente des défis tant pour elles que pour les gestionnaires d’établissement de santé et les prestataires de services. C’est dans cette optique qu’Accès éQUITE, site de ressources en ligne pour bâtir la compétence des établissements de services de santé, sociaux et/ou communautaires à mettre en place de services en français, a été élaborée. La communication partagera la petite histoire de son développement, ses partenaires, ses outils, ses retombées. La plateforme Accès éQUITÉ regroupe des mesures éprouvées provenant de partout au pays et à l’international. Elle offre une panoplie de ressources pour guider les gestionnaires selon une approche adaptée à leur cheminement et leur état d’avancement : formations (autoportantes et individuelles), stratégies de recrutement et de rétention du personnel, accompagnement par un réseau de spécialistes en renforcement des capacités, outils de suivi de projets. Depuis sa création, Accès éQUITÉ a offert de l’appui à 106 gestionnaires, formé 26 accompagnatrices et accompagnateurs et continue d’évoluer et d’élargir l’éventail des formations, outils et mesures disponibles. Guider et autonomiser les gestionnaires, regrouper des outils validés basés sur des données probantes et assurer la pérennité des services de santé pour les personnes vivant dans des communautés linguistiques minoritaires sont les objectifs poursuivis par Accès éQUITÉ.

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Jolianne BOLDUC, M. Sc., Étudiante au doctorat, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Roxane BORGÈS DA SILVA, Émilie DUFOUR

Résumé

Les mesures de suivi de la sécurité des patients montrent que l’incidence des évènements indésirables n’a cessé d’augmenter dans les dernières années, entrainant des conséquences mineures ou majeures pour les patients, et des coûts élevés pour les organisations de soins de santé. Plusieurs facteurs liés aux ressources humaines infirmières peuvent influencer la sécurité des patients, d’où l’importance de s’y attarder. L’adéquation entre l’allocation des ressources humaines infirmières et les besoins des patients est souvent nommée comme un enjeu dans les organisations de santé. Au Québec, cet enjeu n’est pas différent, principalement celui entourant l’impact de la dotation du personnel infirmier. Afin de bien répondre aux besoins de la clientèle, la littérature mentionne l’importance de prendre en compte le niveau de complexité des soins demandés par les patients, la transversalité de la pratique de l’équipe intra et interprofessionnelle, les caractéristiques des unités de soins et des organisations et l’environnement de travail. À partir des données clinico-administratives des établissements de santé du Québec, l’objectif de cette présentation est de présenter un portrait descriptif de l’allocation des ressources humaines infirmières dans les unités de soins intensifs du Québec, soit des unités avec un taux de complexité élevé chez la clientèle. Un portrait de la dotation infirmière, en termes d’effectif et de composition des équipes, sera présenté, en différenciant ces données selon le contexte géographique des établissements de soins de santé. Cette présentation permettra d’identifier les données disponibles dans les établissements de santé et des stratégies pour optimiser la planification des ressources humaines infirmières.

Geneviève BOUTIN, Ph. D., Coordonnatrice d`activités de soins, Institut de cardiologie de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Jacinthe PEPIN, Isabelle BRAULT

Résumé

Le leadership clinique infirmier au point de dispensation des soins est important afin d’assurer des soins de qualité et sécuritaires. Des études mettent en évidence qu’un leadership collectif serait plus adapté aux réalités contemporaines des milieux de soins. Or, le leadership clinique des infirmières est, à ce jour, étudié selon des rôles spécifiques, ce qui ne permet pas de comprendre comment l’ensemble des infirmières d’une unité de soins exercent leur leadership au point de dispensation des soins. L’objectif de cette présentation est d’exposer les résultats d’une étude de cas multiples qui visait à décrire l’exercice du leadership clinique infirmier dans des unités de soins hospitaliers, les facteurs qui l’influence, ainsi que la perception qu’ont les infirmières des résultats de cet exercice du leadership. L’étude a été réalisée auprès de trois équipes infirmières dans un centre hospitalier universitaire québécois. Des entrevues (36), des observations (120 heures) ainsi qu’une analyse documentaire ont été effectuées. Nos résultats indiquent que le leadership clinique infirmier se manifeste sous cinq formes actives, quel que soit le rôle de l’infirmière sur l’unité. Des ressources multiniveaux, une organisation du travail qui prône le leadership clinique ainsi qu’un climat de travail positif seraient favorable à l’exercice de celui-ci. Les infirmières perçoivent des résultats positifs sur divers plans. Cette étude propose une perspective collective du leadership clinique infirmier dans des unités de soins hospitaliers, met en évidence son effet de levier pour l’atteinte de résultats positifs et propose une modélisation pouvant servir d’outil pragmatique.

Le thème de la séance met l’accent sur les nouvelles connaissances acquises grâce à notre collaboration unique entre le milieu académique et clinique sur une préoccupation commune relative à ce que les infirmières ont vécu dans les circonstances extraordinaires de la pandémie et à ce qui doit être pris en compte pour aller de l’avant afin d’optimiser la santé, le bien-être et le rétablissement du personnel infirmier.  

Présentateurs/ Présentatrices:

  • Alain Biron, inf., PhD
    Directeur des soins infirmiers, Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – QUÉBEC, CANADA
  • Christina Clausen, inf., PhD
    Coordonnatrice des activités du Collaboratif en soins infirmiers de McGill, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal – QUÉBEC, CANADA

La transition en début d’emploi des nouvelles infirmières en période de pandémie

L’objectif de cette présentation est de décrire la transition des infirmières nouvellement diplômées dans le contexte de la pandémie et l’impact sur leur bien-être. Les principaux défis liés à la pandémie sont la communication réduite, la perturbation de la formation et les contraintes liées aux mesures sanitaires à respecter.

Présentatrices:

  • Mélanie Lavoie Tremblay, inf. PhD
    Professeure Titulaire, Vice-doyenne, Vice-décanat à la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat, Partenariat international et communautaire, Faculté des Sciences Infirmières, Université de Montréal, Chercheure Centre de recherche institut universitaire en santé mentale de Montréal et Institut de recherche – Centre universitaire de santé McGill – QUÉBEC- CANADA
  • Christina Clausen, inf. PhD
    Coordonnatrice les activités du Collaboratif en soins infirmiers de McGill, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal – QUÉBEC, CANADA

COVID-19 et soigner dans les unités de soins intensifs au Québec: leçons et recommandations

Une étude de méthodes mixtes auprès d’infirmiers-ères d’unités de soins intensifs au Québec a permis de décrire leurs expériences de soigner et de s’adapter dans le contexte de la pandémie COVID-19. Des recommandations organisationnelles et de soutien à la santé et au bien-être du personnel infirmier ont été émises.

Présentatrices:

  • Céline Gelinas, inf., PhD
    Professeure titulaire et chercheuse, École des sciences infirmières Ingram, Université McGill, Centre de recherche en sciences infirmières et Institut Lady Davis, Hôpital général juif – CIUSSS Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal – QUÉBEC, CADANA
  • Andrea M. Laizner, inf., PhD
    Professeure adjointe et chercheuse, École des sciences infirmières Ingram, Université de McGill, Institut de recherche – Centre universitaire de santé McGill – QUÉBEC, CANADA

Miser sur les fondements de la profession afin d’améliorer l’environnement de travail du personnel infirmier: l’expérience du Réseau McGill

La présentation décrira comment trois partenaires universitaires cliniques travaillent ensemble pour implanter la philosophie de l’Approche des sciences infirmières et de la santé fondées sur les forces (ASFF), au sein de leur organisation. Cette initiative vise l’amélioration des environnements de travail du personnel infirmiers et autres membres du personnel de santé.

Présentatrices:

  • Josée Lizotte, M.Sc., inf.
    Conseillère cadre, direction soins infirmiers au Centre universitaire de santé McGill – QUÉBEC-CANADA
  • Tracey Lang, M.N., inf.
    Conseillère cadre, direction soins infirmiers au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal – QUÉBEC-CANADA

 Catherine CÔTÉ, B. Sc., Étudiante à la maitrise en sciences infirmières, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Marianne BEAULIEU, Stéphane TURCOTTE, Liliane BERNIER, Marie-Soleil HARDY, Michael CANTINOTTI

Résumé

INTRODUCTION. Devant leurs conditions de travail difficiles, les infirmières sont nombreuses à quitter leur poste, voire même la profession, et ce particulièrement en début de carrière. Pour les gestionnaires, offrir un environnement de travail favorable à l’engagement professionnel est une stratégie organisationnelle prometteuse pour la rétention de la relève infirmière.
OBJECTIF. Caractériser les attentes de la relève infirmière face à l’employeur pour favoriser l’engagement.
MÉTHODE. Dans le cadre d’une étude plus large, des infirmières de la relève (n=14) dans la région de Québec (Qc., Canada) ont été consultées virtuellement. D’abord, elles ont répondu à la question « Que peut faire l’employeur pour favoriser l’engagement professionnel? » par de brefs énoncés. Ensuite, chacune a catégorisé individuellement les 49 réponses formulées par le groupe, en plus de coter leur « importance » et leur « probabilité de succès d’implantation ». Enfin, des analyses statistiques d’échelonnement multidimensionnel et en grappe ont permis de produire des « cartes conceptuelles » selon la méthodologie proposée par Trochim. RÉSULTATS. Pour favoriser leur engagement, les infirmières de la relève aimeraient que leur employeur: s’adapte à l’employé, offre du soutien, assure un environnement sécuritaire, favorise le développement professionnel, motive ses troupes. Par ailleurs, les actions prioritaires qu’elles ont identifiées sont : démontrer du respect, offrir un environnement sain et éviter les déplacements sur des départements non souhaités.
CONCLUSION. Ces résultats offrent des pistes de solutions pour arrimer les processus de gestion à la volonté de susciter l’engagement professionnel pour favoriser la rétention des infirmières de la relève.

Laura CRUMP, M. Sc., Infirmière Clinicienne, Hôpital Général Juif – Québec, CANADA
Coauteurs: Christina CLAUSEN, Gretchen Lydia KELLER, Laurie GOTTLIEB

Résumé

Tandis que la pandémie a rehaussé le profil des infirmières, il importe de comprendre les expériences réelles des infirmières dans l’ensemble du secteur des soins de santé, afin de développer des stratégies pouvant aider à la guérison des infirmières. Les objectifs de ce projet étaient: 1- créer une histoire orale des expériences des infirmières, travaillant dans un réseau de santé et de services sociaux (CIUSSS) à Montréal, Canada, pendant la pandémie; 2- servir de ressource éducative et sensibiliser au travail des infirmières. Des infirmières travaillant à tous les niveaux et dans de nombreux sites du CIUSSS ont été interviewées en utilisant un format conversationnel d’autorité partagée. Les entretiens ont duré de 60 à 90 minutes et ont été enregistrés en vidéo et en audio sur TEAMS. Les infirmières ont également été invitées à soumettre en ligne des représentations écrites, audiovisuelles et artistiques de leurs expériences. 51 infirmier(ère)s ont été interviewés, et 19 soumissions en ligne ont été obtenues. Ils ont raconté des histoires qui abordaient les thèmes de la compassion, du courage, de l’expertise et du sacrifice. Leurs histoires parlent de souffrance et de traumatisme, mais aussi de résilience et de croissance. En face des situations difficiles, les infirmières ont découverte de leurs forces et celles de leurs familles et collègues. Alors que nous nous relevons après la COVID, il est essentiel de reconnaître le travaux les infirmières a et de consacrer des ressources à la guérison des infirmier(ère)s et à la reconstruction et au renforcement de la main-d’œuvre infirmière.

Johanne DÉRY, Ph. D., Professeure-adjointe, Université de Montréal – Québec-CANADA
Coauteurs: Lara MAILLET, Aurelle JOUEGOT, Stéphanie CHAREST, Anna GOUDET, Sabina ABOU-MALHAM

Résumé

Introduction. Depuis 2019, un projet pilote de réseau intersectoriel de proximité est établi afin de répondre aux besoins particuliers de la population réfugiée vivant dans deux quartiers défavorisés d’une ville moyenne du Québec. L’axe principal de ce réseau intersectoriel repose sur les rôles complémentaires des infirmières cliniciennes de proximité (ICP) et des infirmières praticiennes spécialisées en première ligne (IPSPL).
Objectif. Le but de la présente communication est de présenter le portrait de la pratique infirmière de proximité auprès de cette population, présenter les changements survenus au niveau de l’accessibilité aux soins et services ainsi que chez les professionnels impliqués dans la gestion de l’équipe.
Méthode. Le présent projet utilise un devis mixte afin de présenter une évaluation développementale. Le volet qualitatif inclut une analyse documentaire (n = 25), des observations (n = 20 hrs) et des entrevues semi-structurées (n = 15). Le volet quantitatif inclut la complétion de masques de saisies de données lors des interventions réalisées par les ICP, les IPSPL et les médecins (n= 358) ainsi que l’analyse de bases de données clinico-administratives (iclsc) de 2012 à 2022.
Résultats. Les résultats suggèrent qu’il est possible de répondre aux besoins de la population réfugiée par l’utilisation optimale de la pratique des ICP. De plus, il est apparent que les rôles des ICP et des IPSPL sont complémentaires et permettent une meilleure accessibilité aux soins.
Conclusion. Ce projet représente une valeur ajoutée pour la population réfugiée pour ce qui est de leur accessibilité et des soins de qualité.

Renée DESCÔTEAUX, M. Sc., Directrice des soins infirmiers, Centre hospitalier de l’université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Nathalie FOLCH, Liza O’DOHERTY, Dominic LABRANCHE, Marc PÉPIN, Sonia Barette

Résumé

L’acronyme SERGIP (soins, enseignement, recherche, gestion, innovation et partenariat) permet d’encadrer la contribution des membres d’un CHU quant aux missions qui lui sont dévolues. La direction des soins infirmiers a choisi de se donner les moyens pour que les leaders en soins infirmiers contribuent aux missions du CHUM. En 2017, par une approche individuelle, chaque leader était rencontré afin de choisir les axes de développements professionnels lui permettant de contribuer aux missions du CHUM. À la fois très énergivore, cette démarche d’accompagnement motivationnel ne permettait pas de créer la synergie d’équipe, moteur de l’innovation tant souhaité. C’est pourquoi en 2022, les leaders d’une équipe naturelle (gestionnaire clinico-administratif, infirmière-chef, conseillère en soins spécialisés, infirmière praticienne spécialisée et conseillère en soins infirmiers) se sont positionnés face à 47 énoncés décrivant les contributions du leader infirmier. Lors de la première rencontre, l’échange entre les membres et la prise de conscience des forces et des défis du groupe devenaient un moteur à l’innovation et à l’engagement. Lors de la deuxième rencontre du groupe, ceux-ci précisaient par consensus les énoncés envers lesquels ils voulaient s’investir pour la prochaine année et la suivante. Ce faisant, ils devaient choisir ensemble de reporter certains éléments, voire décider que ces éléments ne feraient pas partie de leur plan de travail en tout point. La démarche permet une reddition de compte à la direction des soins infirmiers et un plan de travail collectif. La conférence permettra de partager cette innovation en matière de gestion de services infirmiers.

Vicky DOIRON, Doctorante en science infirmière, Professeure adjointe, Université de Moncton – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteur: Patrick Martin

Résumé

La pratique des soins infirmiers s’effectue à travers une vaste gamme de contraintes auxquelles les infirmières sont confrontées. Parmi les aspects affectés, la dimension relationnelle du soin serait la plus ébranlée pour les infirmières, alors qu’elles l’identifient comme étant des plus importantes et des plus satisfaisantes au regard de l’ensemble de leurs activités. Or, la mise en place de nouveaux principes managériaux, particulièrement issus de la gouvernance de type entrepreneuriale, viennent saper les idéaux professionnels des infirmières en leur imposant des exigences administratives qui focalisent sur l’efficience et la performance aux dépens des aspects relationnels. Dès lors, les infirmières tentent de s’y adapter en faisant notamment preuve d’un professionnalisme hybride, c’est-à-dire en juxtaposant les valeurs organisationnelles à celles de leur discipline, les menant ainsi à conjuguer avec une charge de travail intenable. Un conflit de valeurs surgit – les infirmières se voient laisser tomber leurs idéaux professionnels, et plus particulièrement la dimension relationnelle, pour satisfaire les valeurs organisationnelles. L’étude critique dont il sera question mobilisera une approche dialectique qui a pour but d’explorer, décrire, de même que de mieux saisir l’incohérence qui existe, et ce, au regard du soin relationnel. Cette étude favorisera à la fois une prise de conscience, ainsi qu’une réflexion critique sur la problématique. De même, les résultats pourraient soutenir les infirmières en proposant des stratégies d’adaptation pour améliorer leurs conditions d’exercice qui pourraient ultimement leur permettre de réitérer et de maintenir la dimension relationnelle du soin comme étant une priorité fondamentale.

Steeve GAUTHIER, M. Sc., Coordonnateur clinico-administratif épisode de soins hospitaliers des unités de médecine HMR et du service de liaison HMR et HSCO, CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Natalia GULPA, Émilie MERCIER

Résumé

Il est reconnu, qu’une planification optimale du congé de l’hôpital doit débuter dès l’admission. Le modèle et l’équipe PPCC (planification précoce et conjointe du congé) permettent cette planification mettant l’accent sur la bonne collaboration entre les professionnels et la participation des usagers. Les objectifs de cette présentation sont de partager : la démarche mise de l’avant afin d’implanter le modèle, l’équipe PPCC et les outils nécessaires; le travail interdisciplinaire; et les résultats. Le modèle PPCC a été développé en collaboration avec des usagers et intervenants de milieux et expertises variés. Le modèle définit une équipe PPCC dédiée pour 16 unités, qui identifie les usagers présentant des facteurs de vulnérabilité au moyen d’un questionnaire pour mieux vous connaître et vous accompagner, complété par l’usager, ses proches ou un professionnel de la santé et validé par l’infirmière. Les patients ciblés bénéficient d’une plus grande intensité de concertation interdisciplinaire. Lors de caucus, deux à trois fois par semaine, l’équipe PPCC s’assure d’impliquer les bons professionnels au bon moment, et de faire le lien avec les partenaires. Le déploiement a eu lieu par vagues, avec un accompagnateur pour chaque équipe. Un outil de suivi harmonisé est déployé permettant d’augmenter l’efficience de la communication. Le projet a permis de diminuer la durée moyenne de séjour, prévenir le retour à l’urgence, les réadmissions et les demandes d’hébergement à partir de l’hôpital, d’augmenter la satisfaction des usagers.

François KAJIRAMUGABI, M. Sc., Enseignant-chercheur; Etudiant au Doctorat en Sciences infirmières à l’Université de Montréal, Institut Supérieur des Techniques Médicales de Bukavu (ISTM BUKAVU) – RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Coauteurs: Simon-Decap MABAKUTUVANGILANGA NTELA, Félicien TSHIMUNGU KANDOLO, Roger MBUNGU MWIMBA, Gilbert WEMBODINGA UTSHUDIENYEMA

Résumé

CONTEXTE : à l’instar d’autres pays subsahariens, la République démocratique du Congo (RDC) reste encore fortement touchée par la transmission verticale du VIH à cause des besoins insatisfaits dans les Programmes de Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).
OBJECTIF : contribuer à réduire la transmission verticale du VIH à moins de 2% et la mortalité néonatale par le dépistage intrapartum du VIH et la prise en charge précoce des accouchées et des nouveau-nés
METHODES : étude rétrospective multicentrique avec échantillonnage systématique portant sur les dossiers médicaux des gestantes admises en salle d’accouchement entre Janvier 2020 et Juin 2021. Au seuil de significativité de 5%, les analyses statistiques ont été effectuées.
RESULTATS : 3,2% (520) des gestantes venues accoucher avec un statut sérologique VIH inconnu. Leur âge moyen était de 23 ans avec une prédominance des primigestes. En salle d’accouchement, toutes ont été dépistées et 73 soit 14% ont été dépistées VIH positif. Le traitement antirétroviral a été initié en faveur des accouchées VIH+ et leurs nouveau-nés. Le résultat VIH+ des accouchées était associé à la résidence rurale (p=0,01 ; OR ajusté 2,11 ; IC95 : 1,18-3,77). Aucun lien n’a été établi entre la sérologie VIH+ des mères et la mortalité néonatale.
CONCLUSION : 14% des gestantes dépistées VIH+ en salles d’accouchement est une proportion importante. D’où, la nécessité d’intensifier la sensibilisation et l’information des gestantes en matière de PTME avec implication des hommes afin d’atteindre une génération sans VIH à l’horizon 2050 en RDC.

Marlène KARAM, Ph. D., Professeure adjointe, Université de Montréal – Faculté des sciences infirmières – Québec, CANADA
Coauteurs: Arnaud DUHOUX, Sébastien ROCHELEAU, Rona FLEMING, Maud-Christine CHOUINARD

Résumé

Cette étude est le fruit d’un partenariat entre une équipe de recherche, un milieu clinique, et des patients. La Direction des soins infirmiers (DSI) du CISSS de Laval a implanté plusieurs fonctions de coordination des soins et des services depuis plusieurs années pour les personnes ayant des besoins complexes. Ces fonctions incluent celles des infirmières pivots en gériatrie, soins palliatifs, soutien à domicile, cancérologie, et bien d’autres. À date, aucune évaluation de ces fonctions n’a été établie. L’objectif de cette étude est de poser un diagnostic de la coordination pour la patientèle du milieu clinique partenaire, du point de vue des infirmières exerçant ces fonctions de coordination et de personnes suivies par elles.
Une méthode de recherche qualitative suivant une approche de co-conception fondée sur l’expérience est retenue. Le Rainbow Model of Integrated Care est utilisé comme cadre conceptuel. Entre juin et septembre 2022, des entretiens individuels auprès de 10 coordinatrices et 10 personnes ayant des besoins complexes seront conduits afin d’explorer leurs expériences et les facteurs facilitants et obstacles à la coordination. Par la suite, deux entretiens de groupe avec les mêmes participants permettront d’identifier des pistes d’amélioration conjointes pour répondre aux besoins exprimés par les personnes et aux difficultés rencontrées par les coordinatrices. Ces propositions seront soumises et discutées avec la DSI.
Les résultats attendus du co-développement incluent un meilleur arrimage des soins et services du CISSS avec les besoins exprimés par sa patientèle cible, menant à une meilleure expérience et une meilleure qualité de soins pour celle-ci.

Run KIM, B. Sc., Conseillère à la qualité de la pratique, Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec – Québec, CANADA
Coauteur: Isabelle BRAULT

Résumé

Face à la réorganisation du système de santé et aux demandes grandissantes liées au vieillissement de la population et aux maladies chroniques, les infirmières gestionnaires sont interpellées à trouver des solutions novatrices et concrètes pour répondre de manière efficace et efficiente aux besoins de la population tout en offrant des soins et de services sécuritaires et de qualité. À cet effet, optimiser l’étendue de pratique infirmière (ÉPI) est un levier essentiel pour y répondre.
Présenter des interventions destinées aux infirmières gestionnaires pour déployer l’EPI.
Dans le cadre d’un mémoire, un «rapid review» selon les cinq principales étapes de Dobbins (2017) a été utilisé pour obtenir une synthèse des connaissances issues des écrits scientifiques et de la littérature grise systématiquement recueillie, évaluée et analysée afin de recommander des interventions prometteuses aux infirmières gestionnaires. Le modèle d’utilisation des ressources infirmières (MURI) de Dubois et al. (2012) a servi comme trame de fond tout au long de ce processus méthodologique.
Au terme de cette étude, six recommandations destinées aux différents types d’infirmières gestionnaires et 38 pistes d’interventions prometteuses pour optimiser l’ÉPI ont été identifiées afin de répondre aux enjeux d’ordre professionnel, organisationnel et systémiques reliés à une sous-utilisation de l’ÉPI et du champ d’exercice infirmier constatés au sein du système de santé au Québec.
Ces recommandations et ces pistes d’interventions qui sont proposées aux infirmières gestionnaires permettraient d’optimiser l’ÉPI et en conséquence, d’améliorer la sécurité, la qualité des soins et les services à la population ainsi que de valoriser l’expertise infirmière.

Élise LACOMBE, B. Sc., Conseillère-cadre clinicienne, Direction des soins infirmiers, CIUSSS de l’Estrie-CHUS – Québec, CANADA
Coauteurs: Monique BOURQUE, Sylvie LAFOREST, Dany CORDEAU, Noémie NICOL-CLAVET, Kathleen SAVARD

Résumé

Introduction. Les conditions de travail et l’environnement professionnel sont en constante évolution. Les infirmières travaillant sur les unités des médecine chirurgie éprouvent des difficultés à connaître et à occuper leur rôle. Peu d’études ont été menées dans ces milieux. Pourtant, avec la complexité des cas sur ces unités, cela peut avoir des conséquences négatives sur la prise en charge et la qualité des soins prodigués aux patients et l’engagement des infirmières au sein de la profession. Objectifs. Le but de cette présentation est de décrire la perception et les facteurs qui influent sur l’exercice du rôle des infirmières sur les unités de médicine-chirurgie. Méthodologie. Des entretiens individuels semi-structurés ont été menés auprès de 21 infirmières dans trois hôpitaux de soins tertiaires. Résultats. L’analyse des données montre que les infirmières travaillent en silos, qu’elles ont de la difficulté à comprendre les activités indépendantes de l’infirmière et qu’il y a des défis dans la continuité des soins de la préadmission aux unités de soins chirurgicaux. De plus, les participants mentionnent des obstacles à la pleine occupation de leur champ d’exercice, notamment l’environnement et l’organisation du travail. Conclusion. L’infirmière est une intervenante pivot dans la prise en charge des patients en période périopératoire. De ce fait, il devient essentiel de miser sur une bonne intégration de leur rôle dans la continuité des soins et services auprès de cette clientèle.

Daniela-Giorgiana LAZĂR, M. Sc., Sage-femme, Institut national de la santé maternelle et infantile Dr. Alfred Rusescu – Maternité Polizu – ROUMANIE
Coauteurs: Anca Daniela STĂNESCU, Romina SIMA

Résumé

Réalité: La grossesse chez les adolescentes est un problème mondial et est considérée comme un groupe à haut risque.
L’objectif de l’étude était de comparer les résultats obstétricaux de la grossesse chez les adolescentes et les femmes plus âgées.
Matériaux et méthodes. Il s’agissait d’une étude prospective des dossiers de cas de grossesses en 2019. Filles âgées de ≤ 18 ans ont été comparés aux issues de grossesse chez des femmes plus âgées (19 à 25 ans) dans la même maternité. Au total, 159 grossesses chez les adolescentes ont été par rapport aux grossesses chez 290 femmes âgées. Données socioéconomiques, âge, nombre de grossesses, soins prénatals et les complications, le mode d’accouchement et les issues néonatales ont été pris en compte.
Résultats. L’âge moyen des mères enceintes adolescentes était de 17,04 ans. Une proportion importante d’adolescentes enceintes les mères en étaient à leur première grossesse. Les mères adolescentes présentaient un risque élevé de développer une dépression maternelle, anémie, et accouchant avant terme . Jeune les mères étaient à risque d’accoucher de bébés de faible poids à la naissance.
Conclusions. L’incidence des grossesses chez les adolescentes s’est avérée être de 57,4%0 en Roumanie. Adolescent les mères avaient des niveaux d’éducation inférieurs et des niveaux plus élevés de soins prénatals inadéquats, et plus faiblement de développement la dépression de la mère pendant la pragnance. L’anémie, le travail prématuré, étaient les complications obstétricales chez les adolescentes grossesse. L’intérieur plus élevé des complications septiques maternelles a été observé pendant la grossesse chez les adolescentes.

 Sara LEBLOND, M. Sc., Directrice de Transformation, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Lise VAILLANCOURT, Marie-France CUERRIER

Résumé

L’hôpital Montfort a adopté en 2009 un modèle de gestion standardisé et basé sur l’évidence dans un but de soutenir les employés incluant les équipes soignantes. Les infirmières font partie intégrale de l’équipe de soins et participent activement au modèle de gestion. À la fin de la présentation les participants vont connaitre : le pourquoi e du modèle, les outils du modèle, les avantages pour les gestionnaires ainsi que le personnel infirmiers et certaines histoires de succès.
En 2008, l’hôpital avait des grands problèmes de performance, mais 10 ans plus tard, Montfort est devenu un hôpital universitaire qui s’est forgé une réputation solide. On a dû changer la culture organisationnelle et investir dans nos équipes. Plusieurs outils LEAN ont été mis en place comme des feuilles de statut, des cercles de la qualité, des équipes de leadership et des travaux standard. Sur les unités de soins, les infirmières sont au cœur de ces activités. Afin d’accélérer la performance et assurer la pérennité, en 2013 nous avons rajouté l’approche EVIDENCE BASED LEADERSHIP du Groupe STUDER, incluant l’évaluation de rendement des leaders, des journées de développement professionnel, des tournées de patients et des employés ainsi que des actes de reconnaissance formels. Ces outils supportent l’alignement avec les valeurs et les stratégies de l’organisation. Avec ce modèle les cadres sont près des patients, disponibles pour les employés, et toujours à l’écoute de nouvelles idées.
L’histoire nous a prouvé que ces outils fonctionnent. Ce modèle est enseigné à tous les leaders arrivant à Montfort.

Peggy LECHASSEUR, B. Sc., Conseillère en soins infirmiers, mentorat, CIUSSS centre-Ouest- De-l’Île de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Isabelle BILODEAU

Résumé

L’entrée dans la profession s’avère être une période de transition stressante pour les nouvelles graduées comportant de nombreux défis. L’utilisation de programmes de mentorat constitue une stratégie efficace documentée dans la littérature permettant les soutenir lors de cette période. Le centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Centre-Ouest-de-l’Île de Montréal a débuté un tel programme. Cette communication en expose le format, les impacts observés auprès des participants (mentorés et mentors), ainsi que les leçons apprises du projet. Le format du programme s’appuie sur cinq séances de 90 minutes abordant certains thèmes en lien avec les réalités vécues par les nouvelles graduées. Ces sessions visent à offrir un environnement virtuel propice aux échanges, permettant aux participants d’explorer de façon positive les défis et les pistes de solutions potentielles. Les impacts du programme sont analysés en fonction des réflexions des participants, obtenues à la fin de chaque session et portant sur l’identification des apprentissages effectués et leurs applications potentielles. Les mentorés y révèlent, en autres, avoir appris à mieux utiliser la rétroaction reçue de la part de leurs collègues ou à mieux gérer leur stress. Les mentors soulignent, entre autres, l’importance de la culture organisationnelle sur l’environnement de travail. Des résultats supplémentaires, émanant d’un questionnaire en ligne évaluant l’impact final du programme, sont présentés. Le modèle de Kirkpatrick (Kirkpatrick, J. D, & Kirkpatrick, W. K., 2016) guide la création du questionnaire. Les effets bénéfiques du programme sont constatés chez les participants, toutefois le recrutement de ces derniers pourrait être optimisé.

Anne LECLERCQ, Ph. D., Coordonnatrice de la recherche en soins, AP-HP – FRANCE
Coauteurs: Anne PILOTTI, Virginie MASDOUA

Résumé

Introduction : la 1ère vague de covid en France (mars – mai 2020) a été caractérisée, comme dans bien d’autre pays, par une réorganisation complète des structures hospitalières afin de faire face à l’afflux de patients.
Objectif : capitaliser et positiver l’expérience de la prise en charge de la covid sur le groupe hospitalier à travers un état des lieux des vécus et besoins exprimés par les professionnels.
Méthode : Cette recherche s’est déroulée de juillet à septembre 2020. Quatre focus groupe pluriprofessionnels et pluridisciplinaires ont été réalisé. Trois étaient constitués de professionnels soignants (non médecins) ayant participé à la prise en charge de patients covid+ ou pas et un de cadres de santé ou faisant fonction de cadre de santé. Une analyse thématique et une analyse textuelle quantitative ont été réalisées.
Résultats :
Le champ de l’analyse institutionnelle selon Lourau nous montre que le patient est au centre des préoccupations des soignants qui évoquent la violence de l’isolement et la problématique d’absence de rituel mortuaire. Cette période se caractérise aussi par un ressenti paradoxal et une collaboration interprofessionnelle en construction ; sans oublier la famille dans tout cela ! L’analyse textuelle quant à elle met en exergue que certes les soignants y sont « allé » mais de la peur a été éprouvée et un besoin fort de formation.
Conclusion : mettre des mots sur les ressentis et identifier les besoins des soignants à l’issue de cette pandémie pourrait nous permettre de capitaliser sur cette expérience paradoxale vécue.

Dan LECOCQ, M. Sc., Maître de conférences, Université libre de Bruxelles – BELGIQUE
Coauteur: Hélène LEFEBVRE

Résumé

Le Modèle de Partenariat Humaniste en Santé est un modèle conceptuel de soins infirmiers (MCSI), fruit d’un processus heuristique de codéveloppement mené en partenariat entre « théoriciens-chercheurs », professionnels de terrain et patients. Progressivement, un ensemble de concepts et travaux théoriques ont été identifiés comme clés pour répondre aux enjeux actuels du système de soins de santé. Les coauteurs se sont employés à créer un MCSI complet et explicite en définissant les éléments suivants : 1/ les postulats et les valeurs du modèle ancrés dans la discipline ; 2/ le but du service infirmier ; 3/ le rôle de l’infirmière professionnelle ; 4/ la façon de considérer le bénéficiaire du service ; 5/ la source des difficultés que peut rencontrer le bénéficiaire ; 6/ la façon dont sont menées les interventions infirmières ; 7/ et les effets recherchés. Les coauteurs du MPHS ont veillé à définir chacun de ces éléments en explicitant systématiquement leurs ancrages théoriques et empiriques et les implications pour la pratique infirmière. Articulé autour de trois concepts majeurs, « intermédiaire culturel », « relation humaniste-caring » et partenariat patient », le MPHS propose également une définition des concepts centraux de la discipline et une démarche de soins infirmiers spécifiques. Il constitue un horizon d’aspirations moderne pour guider la pratique infirmière dans le champ de la clinique, de la gestion, de la formation, de la recherche et sur le plan socio-politique.

 Mathieu LEPITRE, B. Sc., Étudiant à la maîtrise, conseiller-cadre en soins infirmiers aux urgences, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal- Québec, CANADA
Coauteurs: Dominique PAIEMENT, Caroline LONGPRÉ, Isabelle ST-PIERRE

Résumé

Les infirmières et autres travailleurs de la santé sont fréquemment victimes d’agressions verbales et physiques de la part des usagers et des visiteurs. Il s’agit d’un des secteurs professionnels le plus affligé. La littérature définit clairement le phénomène, ses causes et ses conséquences, et la prévalence des agressions particulièrement élevée dans les services d’urgence. Les solutions pouvant aider à prévenir les agressions ainsi que mitiger leurs impacts lorsqu’elles surviennent existent, mais sont appliquées de façon inégales dans les différents établissements et méconnues des infirmières et des gestionnaires. Cette communication vise à présenter une recension des écrits portant sur ces solutions de prévention et de gestion des agressions, qui permettent d’avoir un impact positif sur la sécurité des professionnels et par le fait même, améliorer la qualité des soins aux usagers.
Objectifs de la communication:
-Saisir l’importance du problème des agressions envers les travailleurs des milieux de soins d’urgence ;
-Comprendre les différentes facettes facteurs de risque d’agression et des solutions pouvant assurer la sécurité des professionnels de la santé ;
-Échanger sur les bonnes pratiques dans les différents milieux de soins d’urgence et dans la littérature scientifique ;
-Outiller les participants pour leur permettre d’assumer leur leadership dans la prise en charge de situation pouvant mener à des agressions.
Méthode/Résultats: Une recension des écrits sur les bases de données CINHAL et MedLine a été effectuée dans le cadre d’une recherche transversale descriptive sur les stratégies de réduction des agressions en milieu de travail applicables dans les départements d’urgence.

Caroline LONGPRÉ, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Maripier JUBINVILLE, Eric TCHOUAKET, Liza MATCHEU NZOGANG, Mélanie TOULOUSE

Résumé

Introduction : Les dernières réformes du réseau de la santé et des services sociaux au Québec, ont misé sur l’intégration des soins et des services (ISS) afin d’améliorer les lacunes d’efficience des services de santé. Toutefois, sa mise en œuvre tarde à s’actualiser dans les milieux vu un manque de soutien empirique, conceptuel et scientifique dédié aux gestionnaires et aux cliniciens. À notre connaissance peu de modèles et d’outils d’ISS tenant compte de la complexité de l’ISS et qui soient généralisables, actualisés ou applicables dans les milieux cliniques existent selon les écrits scientifiques. Pour y pallier, un modèle d’ISS « Leviers et obstacles au développement de l’ISS » (LODISS) (Longpré, 2017) a été développé et est en cours de validation internationale.

Objectif de la présentation : Présenter le protocole d’un objectif de l’étude qui consiste à élargir la portée du LODISS en identifiant des mécanismes opérationnels novateurs et actualisés de l’ISS.

Méthode : À l’aide d’un devis mixte séquentiel, des entrevues semi-dirigées seront menées auprès de gestionnaires (n=16), cliniciens (N=16) impliquées dans des trajectoires de soins de CISSS ou CIUSSS et d’experts internationaux (n=4).

Résultats : Par une meilleure compréhension interdisciplinaire et intersectorielle des mécanismes opérationnels de l’ISS, nous visons à soutenir et outiller les équipes cliniques à la mise en œuvre des mécanismes d’ISS.

Conclusion : Le développement d’un modèle complet et validé permettra de répondre aux besoins de la population en matière d’accessibilité, de continuité et de qualité des soins et services.

Carla MATTA, M. Sc., Cadre de santé, Institut Curie- Saint Cloud – FRANCE
Coauteurs: Eva Ester MOLINA BELTRAN

Résumé

En Juillet 2018 a été adopté en France le décret autorisant l’exercice et la formation des Infirmières en pratique avancée (IPA). Notre établissement a été précurseur dans l’introduction de ce nouveau métier.
Cette intervention vise à présenter:
– Le contexte de la mise en place de l’IPA sur le parcours digestif
– L’implantation au sein de l’établissement
– L’accompagnement managérial dans la mise en place
– Les missions actuelles de l’IPA
En Octobre 2020 une Infirmière du service a obtenu son diplôme d’IPA. Parallèlement, le parcours des patients suivi en oncologie digestive présentait quelques fragilités. En effet, les patients sont pris en charge par deux établissements distincts mais par une équipe médicale bi-site. Dès l’annonce, ces patients nécessitent un suivi rapproché pour : leurs soins oncologiques et le repérage et suivi de leurs besoins en soins support.
Au regard de la complexité de ce parcours, il nous a semblé opportun d’y intégrer l’IPA. Différents acteurs ont contribué à définir le périmètre actuel qui fut un long processus évolutif. Le rôle managérial était d’accompagner l’ensemble des acteurs tout au long des différentes étapes de la conception et la mise en place du projet.
Par ailleurs, en plus de ses missions clinique, l’IPA a des missions d’enseignement, de formation et de recherche. Il était primordial d’assurer un accompagnement dans le déploiement de ses différentes missions.
Cette expérience positive nous conforte dans la nécessité d’accompagner les IPA dans leur implantation et la réalisation de l’ensemble de leurs missions au-delà de la clinique.

Sonia MEHALAINE, M. Sc., Infirmière en hospitalisation d’urgences traumatologiques et SOS Mains, Hôpitaux universitaires de Strasbourg – FRANCE

Résumé

L’exercice auprès des personnes âgées est reconnu pour sa pénibilité, source d’épuisement physique et moral des soignants. Une pénibilité à laquelle s’ajoutent les contraintes organisationnelles avec lesquelles ces derniers doivent composer, et qui les éloignent de leur intention première : prodiguer des soins humanisants.
Confrontée aux conséquences sur le bien-être des protagonistes, une infirmière a mené un travail de recherche afin de proposer des solutions à ses pairs leur permettant de maintenir une qualité de soin malgré tout. Son étude qualitative fait ressortir un faible niveau d’exigence des personnes âgées qui se plient volontiers à l’organisation des soins. En revanche, elles ont un besoin important de reconnaissance de leur singularité par une considération de leurs besoins réels et le respect de leur dignité. D’où l’émergence du concept « Transgresser dans les règles pour œuvrer au plus près de la dignité », qui suggère aux soignants de réinventer la prise en soins et les encourage à réinvestir leur rôle. Par quel moyen ? En s’autorisant une liberté de pratique plus en accord avec leurs valeurs du soin. Par exemple, en prodiguant un soin répondant au besoin réel de la personne même s’il est différent de celui édicté par le protocole. Par conséquent, ce soin jugé de qualité apportera satisfaction aux protagonistes tout en restant dans le cadre déontologique.
Néanmoins, cette manière de faire dans une profession très légiférée oblige à une vigilance accrue lors de la traçabilité des soins. De même, elle requiert la validation de la hiérarchie pour maintenir la cohésion d’équipe.

 Eric MULLER, IDE, Gestionnaire des Séjours, adjoint à la Direction Générale, Hôpital de la Citadelle – BELGIQUE

Résumé

Le pilotage des séjours par le Centre de Coordination des Séjours Hospitaliers : quels résultats pour les soignants ?
Comme responsable de la cellule de gestion des lits de l’Hôpital de la Citadelle (Liège, Belgique), nous constations des dysfonctionnements opérationnels ayant un impact sur l’organisation, le déroulement de l’activité hospitalière, la qualité et la sécurité des soins et sur la satisfaction des patients. Afin d’y remédier, nous avons développé un système de gestion des séjours inspiré par le management aéroportuaire. Cette nouvelle approche est basés sur la collaboration entre les partenaires, le partage des informations, la proactivité, l’anticipation et la prévision.
Nous présenterons notre modèle :
Le principe : la Gestion Collaborative des Séjours Hospitaliers (GCSH) ;
L’équipe et la structure : le Centre de Coordination des Séjours (CCS).
Nous exposerons les résultats du projet évalué au moyen d’une étude qualitative et quantitative (observations, mesures et entretiens). Cette dernière a mis en évidence :
L’efficience apportée par l’utilisation des principes de la GCSH ;
L’amélioration de l’organisation et de la qualité des données des séjours gérés par la structure : le CCS ;
La compréhension complète du modèle, l’intégration partielle des principes et du changements par l’équipe du CCS et ses partenaires.
Nous avons implanté un système de gestion des séjours qui renforce l’efficience de l’organisation, la qualité des soins et l’expérience du patient. Notre démarche est à notre connaissance unique en Belgique et nous serions heureux de vous la présenter au prochain congrès du SIDIIEF.

Mwali MURAY, Ph. D., Professeure adjointe, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA

Résumé

Malgré le caractère bilingue du Canada, les patients vivant en contexte linguistique minoritaire restent confrontés à des défis quant à l’accès aux soins de santé dans leur langue officielle.
Dans le cadre d’une recherche doctorale, des recherches furent menées pour mieux comprendre l’expérience des infirmières autorisées, des étudiantes en sciences infirmiers et des patients francophones en ce qui concerne les services et les soins de santé prodigués aux patients de CLOSM francophone en Ontario.
Cette étude qualitative a sollicité la participation de 31 individus, donc 10 étudiants en sciences infirmiers, 11 infirmières autorisées, et 10 patients francophones en Ontario. Par l’entremise d’une entrevue individuelle semi-structurée, les participants ont partagé leur expérience quant à l’accès, à l’offre et à la prestation des soins en contexte minoritaire francophone.
De la perspective des patients et des prestataires de soins, les résultats discutent deux thématiques, notamment le concept du « Good enough care », un standard des soins infligés aux patients francophones qui ne se comparent pas aux patients qui parlent la langue officielle de la région. De suite, les participants offrent leurs diverses stratégies et recommandations, formelles et informelles, pour gérer le manque de ressources offert aux patients francophones et à leurs prestataires de soins.
Les approches pour gérer les soins de santé des CLOSM doivent intégrer les acteurs clés à tous les niveaux du système, sans oublier la perspective des patients et des prestataires de soins infirmiers.

Evy NAZON, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Isabelle ST-PIERRE, Denise PANGOP

Résumé

Introduction. Les conditions de travail et l’environnement professionnel sont en constante évolution. Les infirmières travaillant sur les unités des médecine chirurgie éprouvent des difficultés à connaître et à occuper leur rôle. Peu d’études ont été menées dans ces milieux. Pourtant, avec la complexité des cas sur ces unités, cela peut avoir des conséquences négatives sur la prise en charge et la qualité des soins prodigués aux patients et l’engagement des infirmières au sein de la profession. Objectifs. Le but de cette présentation est de décrire la perception et les facteurs qui influent sur l’exercice du rôle des infirmières sur les unités de médicine-chirurgie. Méthodologie. Des entretiens individuels semi-structurés ont été menés auprès de 21 infirmières dans trois hôpitaux de soins tertiaires. Résultats. L’analyse des données montre que les infirmières travaillent en silos, qu’elles ont de la difficulté à comprendre les activités indépendantes de l’infirmière et qu’il y a des défis dans la continuité des soins de la préadmission aux unités de soins chirurgicaux. De plus, les participants mentionnent des obstacles à la pleine occupation de leur champ d’exercice, notamment l’environnement et l’organisation du travail. Conclusion. L’infirmière est une intervenante pivot dans la prise en charge des patients en période périopératoire. De ce fait, il devient essentiel de miser sur une bonne intégration de leur rôle dans la continuité des soins et services auprès de cette clientèle.

Maxime PAQUET, Ph. D., Professeur, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Johanne Déry, Mélanie LAVOIE-TREMBLAY, Louise BOYER, Nathalie FOLCH, Geneviève LAVIGNE

Résumé

Introduction/objectifs. Une meilleure utilisation des ressources infirmières est essentielle à l’efficacité et à l’efficience des systèmes de santé, tout particulièrement en contexte de pandémie. Cependant, des études récentes révèlent que les infirmières ne mettent en œuvre que la moitié des activités qui font partie de leur étendue de pratique. Le déploiement non optimal de l’étendue effective de la pratique infirmière (ÉEPI) serait notamment influencé par le contexte de travail. Ainsi, les objectifs de cette étude étaient de mesurer l’ÉEPI des infirmières et de déterminer l’influence du climat psychologique de travail sur l’ÉEPI en contexte de pandémie.
Méthodologie. Un devis corrélationnel descriptif multicentrique a été retenu. 290 infirmières (un centre suisse et un centre canadien) ont complété un questionnaire autoadministré contenant plusieurs mesures à qualités psychométriques démontrées, telles que le questionnaire de climat psychologique (Gagnon et al., 2009), et le questionnaire de l’ÉEPI (D’Amour et al., 2012).
Résultats. Les résultats suggèrent un déploiement non optimal de l’ÉEPI, malgré une perception d’ensemble positive du climat de travail.
Discussion. Les liens entre les variables à l’étude, ainsi que la valeur prédictive du climat psychologique sur l’ÉEPI seront également discutés. Les résultats de cette étude peuvent soutenir les gestionnaires et les décideurs internationaux dans leur recherche de stratégies permettant la mobilisation et la reconstruction des équipes de soins.

Maxime PAQUET, Ph. D., Professeur, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Johanne DÉRY, Mélanie LAVOIE-TREMBLAY, Louise BOYER, Nathalie FOLCH, Geneviève LAVIGNE

Résumé

Introduction/Objectifs : À travers le monde, les infirmières gestionnaires de proximité (IGP) sont des acteurs stratégiques essentiels à l’atteinte des objectifs de performance des organisations de soins. Depuis le début de la pandémie, les IGP ont été sollicitées plus que jamais afin de maintenir le fragile équilibre entre l’utilisation des ressources humaines, financières et matérielle ainsi que la qualité des soins et la sécurité des patients.
But : Décrire les pratiques novatrices de gestion qui ont été mises de l’avant par les IGP au cours des derniers mois ainsi qu’identifier leurs besoins de soutien pour faire face aux défis de réorganisation postpandémie.
Méthode : Dix groupes de discussion incluant 30 IGP de deux centres hospitaliers universitaires (Canada, Suisse) ont été réalisés en mettant l’emphase sur des enjeux de mobilisation d’équipe, de climat psychologique de travail, d’innovation et de développement professionnel continu.
Résultats : Émergence de plusieurs thèmes : communication novatrice, leadership partagé, humanisation et mobilisation, défis à relever, besoins de soutien.
Discussion : Une meilleure connaissance des pratiques novatrices ayant eu des retombées positives pour les équipes permettra de soutenir le développement professionnel des IGP afin qu’elles soient mieux outillées pour les mois et années à venir, lesquels seront marqués de nombreux défis reliés à la gestion des ressources humaines, à la reconstruction et à la redéfinition des équipes. Les résultats de cette étude ont également le potentiel de contribuer à l’attraction et au maintien en poste des IGP, un enjeu international majeur pour l’administration des services infirmiers.

 Janike PAQUETTE, B. Sc., Infirmière-Chef d’unité, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, CHUM – Québec, CANADA
Coauteurs: Pascale BÉRIAULT, Maria-Soultana DIAMANDIS, Edwidge MATETSA

Résumé

Avec les avancées médicales actuelles, les chirurgies d’un jour occupent une place prépondérante au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Afin de s’adapter à l’évolution des besoins des diverses clientèles et d’augmenter l’efficience de l’unité de la chirurgie d’un jour (CDJ), l’équipe de soins a mis en place un groupe de travail qui a utilisé la méthodologie du design thinking. L’objectif de cette présentation est de faire découvrir la démarche entreprise en CDJ et les retombées positives du projet sur l’équipe et l’organisation. Le design thinking est une approche d’innovation utilisée fréquemment pour la compréhension et la résolution de problèmes complexes plaçant ses participants au centre du processus. Le partenariat entre les différentes directions du CHUM et l’équipe de soins de la CDJ a permis d’identifier les problématiques reliées à l’organisation du travail infirmier et de faire émerger des pistes de solutions tout en s’assurant de maintenir un contexte favorable à leur pérennité. Le groupe de travail formé d’un représentant de chaque catégorie d’emplois de l’équipe de soins avait le mandat de cartographier les deux processus principaux de la CDJ soit la prise en charge du patient et la préparation de son dossier. Les retombées positives attendues telles que la diminution des retards de transfert des patients vers le bloc opératoire ainsi que l’amélioration du climat de travail et de certains indicateurs de l’expérience patient seront mesurées au courant de l’automne. Venez découvrir notre projet novateur qui répond aux besoins évolutifs de l’organisation, de l’équipe et surtout des patients!

 Lysane PAQUETTE, M. Sc., Étudiante, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Kelley KILPATRICK

Résumé

Introduction: Un travail en interdépendance avec différents professionnels est nécessaire à la réussite du sevrage de la ventilation mécanique (SVM). Un chevauchement des rôles professionnels peut en résulter et nuire à la contribution des infirmières.
Objectifs: Décrire la mise en œuvre du rôle (MOR) d’infirmières lors du SVM.
Méthodes: Une étude de cas multiples avec méthodes mixtes dans deux unités de soins intensifs (USI) a été réalisée. Deux questionnaires ont été distribués aux infirmières, inhalothérapeutes et intensivistes (ntotal = 102). Des observations d’interactions (ntotal = 16 heures) et des entrevues (ntotal = 49) ont été réalisées.
Résultat: Un faible déploiement des rôles infirmiers lors du SVM est constaté. Un fonctionnement modéré de l’équipe (CAS 1 : 4,56 / 6, ET = 0,52; CAS 2 : 4,49 / 6, ET = 0,52), des caractéristiques liées à l’USI (par ex., protocoles) et aux infirmières (p. ex.: engagement dans des soins centrés sur le patient) permettent de comprendre ce qui influence la MOR des infirmières. Les infirmières négocient leur rôle en créant un espace de discussion et en reconnaissant l’expertise des membres de l’équipe. Conclusion: La MOR des infirmières en contexte de SVM est sous optimale. L’utilisation d’un protocole, les réunions d’équipe, la formation sur la VM et une organisation de l’USI favorisant une présence continue auprès des patients semblent faciliter la MOR infirmier.

Joachim RAPIN, M. Sc., PhD (c) et adjoint à la direction des soins du CHUV, Université de Montréal et CHUV – SUISSE
Coauteurs: Sylvie GENDRON, Cédric MABIRE, Carl-Ardy DUBOIS

Résumé

Introduction: La rétroaction restitue des résultats d’indicateurs de performance des soins à des équipes interprofessionnelles. Deux revues systématiques incluant 147 études randomisées mettent en évidence que la conformité aux pratiques cliniques souhaitées est variable. Dans certaines études la différence entre les groupes intervention et contrôle est quasi nulle et d’autres supérieure à 20%. Cette variabilité demeure inexpliquée.
Objectifs de la présentation: Expliquer comment la rétroaction aux équipes interprofessionnelles fonctionne, pour qui, dans quels contextes, pour quels changements et transformations systémiques.
Description du projet: Une étude cas multiples qualitatives réaliste critique inclut trois cas hétérogènes et 98 professionnels d’un hôpital universitaire. Cinq méthodes de collectes de données ont été réalisées : observations participantes, collectes de documents, focus groupes, entretiens semi-dirigés et questionnaires. L’analyse intra et inter-cas a fait appel à une analyse thématique, un questionnement analytique et une modélisation systémique. Ces processus ont été soutenus par un dialogue réflexif avec l’équipe de recherche, des professionnels et un groupe d’experts.
Résultats: Les changements introduits par la rétroaction sont conformes aux attentes des gestionnaires ou présentent des solutions originales. Cependant, ils ne reflètent pas nécessairement un changement de pratique clinique ou pour les patients. Ces résultats s’expliquent par différents types de structure décisionnelle, de réponses aux controverses, de boucles de rétroaction et d’intermédiaires utilisés. Ces différents éléments maintiennent ou transforment les structures hiérarchiques traditionnelles. Conclusions: La rétroaction aux équipes interprofessionnelles est un système sociotechnique complexe et ouvert, en constante transformation. Cette recherche identifie des questions réflexives comme leviers pour l’amélioration de la rétroaction.

Simon TARDIF, M. Sc., Infirmier chef d’unité (Intérim comme coordonnateur du réseau d’infirmières de dépannage en obstétrique (RIDDO)), CHU de Québec-UL – Québec, CANADA
Coauteurs: Anne-Sophie PERRON, France POLIQUIN, Marie-Pierre GAGNÉ
Cette communication fut présentée par Sabrina FORTIN, Ph. D., Directrice santé mère-enfant, Ministère de la Santé et des Services sociaux – Québec, CANADA

Résumé

Afin de contrer la pénurie d’infirmières en obstétrique dans certaines régions éloignées et éviter les bris de services, le ministère de la santé et des services sociaux du Québec (MSSS) a mis en place un réseau d’infirmières de dépannage en obstétrique (RIDDO). Le déploiement du RIDDO est né d’un financement de 1 M$ du MSSS. Il consiste à envoyer des infirmières d’expérience en obstétrique pour combler des besoins ponctuels de main d’œuvre et prévenir des découvertures. Les infirmières du RIDDO proviennent des 5 CHU du Québec. Cette stratégie de gestion permet déjà de constater des retombées positives. Les résultats préliminaires montrent que depuis sa mise en fonction en novembre 2021, 80 % des découvertures ont été évitées en comblant plus de 336 quarts de travail. Entre le 10 novembre 2021 et 31 mars 2022, le RIDDO a permis d’éviter 205 jours de découvertures dont la réouverture du servite de maternité de l’Hôpital de Ville-Marie au Témiscamingue. D’autres résultats seront présentés lors du congrès. Le CHUM en tant que centre hospitalier prêteur du RIDDO, présentera la plus-value d’un tel programme pour la valorisation de la pratique infirmière en obstétrique. Le RIDDO étant encore à ces balbutiements, plusieurs travaux sont actuellement en cours afin d’optimiser l’expérience vécue et le soutien aux établissements en difficulté. Lors de cette présentation, nous vous présenterons comment le RIDDO s’est organisé, qui sont ses partenaires, quelles sont les retombées positives autant pour les centres prêteurs que les centres receveurs et quelles sont les perspectives d’avenir du projet.

Christian VINCELETTE, M. Sc., Candidat au doctorat, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Christian ROCHEFORT

Résumé

Introduction
Des recherches antérieures ont démontré que l’environnement de pratique influence la capacité des infirmières à dispenser les soins infirmiers prévus et divers indicateurs de qualité. Cependant, ce phénomène demeure méconnu dans les unités de soins intensifs adultes (USI).
Méthodes
Une enquête provinciale électronique a été menée au Québec (Canada). Les infirmières des USI étaient invitées à répondre à un questionnaire portant sur leur environnement de pratique, l’occurrence de l’omission de soins infirmiers dans des contextes de disparité de temps/main d’œuvre et divers indicateurs de qualité et de sécurité des soins.
Résultats
493 infirmières de 42 hôpitaux ont participé. Les soins fondamentaux (p.ex. soins de bouche) étaient les plus fréquemment rapportés comme omis contrairement aux interventions médicales (p.ex. monitoring des paramètres hémodynamiques) et à la surveillance infirmière. De manière générale, 19,5 % et 17,2 % des infirmières rapportaient respectivement que la qualité et la sécurité des soins dispensés sur leur unité était excellente. Dans des modèles multivariés, leur perception de l’environnement de travail était associée à l’omission de soins infirmiers et aux indicateurs de qualité et de sécurité des soins.
Conclusion
Notre étude décrit les caractéristiques de l’omission de soins infirmiers aux USI et certains de ses déterminants et conséquences. L’implication directe des infirmières dans la vaste majorité des soins reçus par les patients hospitalisés aux USI les positionnent comme des informatrices clés de l’état des organisations. Informé par nos résultats, diverses interventions pourraient être planifiées afin de minimiser l’occurrence et les effets de l’omission de soins infirmiers aux USI.

GOUVERNANCE ET LEADERSHIP INFIRMIER

 Sylvie ARNAUD, MASTER 2, Directeur des soins, Institut CURIE – Québec, CANADA
Coauteur: Carla MATTA

Résumé

L’Institut Curie a été précurseur dans l’implantation des Infirmières en Pratique Avancée (IPA) dans les parcours de soins. Ce nouveau métier a constitué une découverte pour l’ensemble des professionnels, il a donc fallu accompagner cette nouveauté.
Cette intervention a pour objectifs de présenter :
– Le rôle du Directeur de soins (DS) dans la mise en place des stratégies d’implantation des parcours IPA
– Les apprentissages de cette démarche
– Le bilan de la mise en place des IPA dans les organisations
L’innovation organisationnelle relève du rôle clé des DS. Cependant, cette stratégie est à inscrire dans un projet institutionnel validé et porté par la direction générale afin d’en faciliter la mise en œuvre.
L’implantation de la pratique avancée (PA) a nécessité un accompagnement pluridisciplinaire de l’ensemble des membres d’une équipe (Infirmiers, cadres, médecins) leur permettant de se projeter sur ce nouveau métier.
Cette expérience a été riche en apprentissages devenus des enseignements sur les conditions nécessaires pour réussir cette démarche, elles impliquent :
-Les modalités de choix des futurs IPA
-La construction de leur parcours
-La préparation de leur implantation
-Le travail pluridisciplinaire avec l’encadrement, les médecins et les collègues.
Le bilan de ces mises en place reste un bilan positif grâce à l’accompagnement du DS à l’ensemble des acteurs et l’implication de l’ensemble des équipes soignantes. Ceci a permis une amélioration continue de nos organisations au bénéfice des patients et des professionnels.

 Jules BARBIER, Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute, Physiothérapeute clinicien, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris – FRANCE
Coauteurs: Laurent POIROUX, Julien BOUIX, Sonia GUILLOUET, Valérie BERGER, Judith LEBLANC

Résumé

Introduction. Des programmes nationaux de soutien de la recherche existent dans divers pays. En France, un programme ministériel est dédié aux professionnels de santé non-médecins. Une étude observationnelle descriptive rétrospective a été menée pour évaluer les caractéristiques des projets financés de 2012 à 2020.
Méthode. La répartition géographique et la profession des porteurs ont été extraites de données ministérielles publiques. La méthode extraite à partir du titre public du projet, de la déclaration de registres d’essais ou de la publication a été classée selon le « Mixed-Method Appraisal Tool ».
Résultats. Au total, 212 projets, issus de 12 régions sur 18, ont été recensés (médiane/an : 22 (Q1 : 19, Q3 : 28)). Ils associent 12 professions avec une importante participation infirmière (89/212, 42%). Parmi 185 projets dont la méthode a été identifiée, le plan expérimental est majoritairement de type quantitatif interventionnel (144/185, 77.8%). Le plus fréquent est l’essai contrôlé randomisé (120/144, 83,3%) incluant 12 randomisations en cluster (12/120, 10%). Moins d’un quart sont quantitatifs observationnels (38/185, 20.5%) avec une majorité d’études diagnostiques (14/38, 36,8%). Trois études qualitatives ou de méthode mixte ont été identifiées. L’année 2019 retient un nombre substantiel de plans avec randomisation en cluster (5/12, 41,7%) ainsi que 2 premiers « single-case experimental design ». Des 50 projets déclarés terminés dans les registres, 15 ont été publiés (36%).
Conclusion. Le programme soutient le développement de la recherche en soins en France. Il en ressort un fort engagement, notamment infirmier, et la prédominance d’études de haut niveau de preuve.

Liliane BERNIER, M. Sc., Directrice des soins infirmiers, CISSS Chaudière-Appalaches – Québec, CANADA
Coauteurs: Nisrine MOUBARAK, Marie-Philippe TREMBLAY

Résumé

Une grave pénurie d’infirmières est présente dans le monde entier. Au Québec, le départ de plusieurs infirmières du réseau public de la santé est causé par le manque d’autonomie nécessaire pour donner des soins, la difficulté d’atteindre la pleine amplitude du champ d’exercice, d’être considérés à leur juste valeur et de bénéficier de conditions qui préservent leur autonomie professionnelle. Une solution souvent proposée pour composer avec ce type de problèmes dans une organisation est celle de fournir une vision commune rassembleuse. Face aux départs et au malaise des infirmières, on pourrait se demander quelle conception des soins infirmiers ont ces infirmières ? Ont-elles une vision commune de leur rôle ? Ont-elles une vision commune des interventions infirmières possibles en réponse aux besoins de leurs patients et de la population en général ? Ces questions n’ont pas de réponse rapide, car elles sont souvent converties en préoccupation liée aux conditions de travail. Donc, examiner ce que les infirmières valorisent et comment elles actualisent leur vision des soins infirmiers afin d’offrir des pistes de compréhension de l’insatisfaction des infirmières. Un devis qualitatif a été utilisé par l’intermédiaire d’étude de cas. Basé sur le modèle de pratique de Kim (2015), les résultats ont permis de définir les composantes d’une vision de soins infirmiers, de valoriser l’apport des soins infirmiers et le leadership infirmier. L’autonomie professionnelle et la dispensation de soins qui correspond à la vision de soins infirmiers auxquelles adhèrent les infirmières, leur permet de demeurer dans la profession.

Shana BISSONNETTE, M. Sc., Infirmière clinicienne en pratique avancée, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Claudianne POISSON, Mariane ST-ONGE, Gabrielle GAGNON, Aliona MINACOVA

Résumé

Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) est une approche multidisciplinaire, basée sur les données probantes, visant à optimiser le rétablissement des usagers après leur chirurgie. Présent dans quelques hôpitaux québécois, le ministère de la santé souhaite qu’ERAS soit déployé à travers la province afin d’améliorer les soins. Ultimement, cette approche doit devenir le standard pour toutes les spécialités chirurgicales. C’est grâce au leadership infirmier que la mise en place d’ERAS s’opérationnalise. Le rôle de l’infirmière ERAS, tel que nous l’avons orchestré au Québec, est un rôle stratégique, unique et en constante évolution. Cette infirmière coordonne et assure le suivi des diverses activités de développement et d’implantation intra et interprofessionnelles. À l’automne 2020, la création d’une communauté de pratique regroupant plusieurs infirmières ERAS du Québec a vu le jour. Celle-ci est le fruit du besoin criant de partager sur ce nouveau rôle infirmier, les connaissances, les enjeux et les pistes d’amélioration. Dotée d’une structure afin d’assurer son plein potentiel et sa pérennité, ses membres se rencontrent aux deux mois. Heureusement, via la technologie, il est possible d’être constamment en communication les unes avec les autres. Depuis sa création, elle a permis de briser l’isolement, de créer un environnement de partage, d’échanges et de discussions stimulantes, dynamiques et apprenants. L’objectif de cette présentation est de faire connaître cette communauté de pratique québécoise, le rôle de l’infirmière ERAS et ses retombées potentielles sur le système de santé. Ce leadership infirmier est un levier incontournable pour le développement d’une coalition au bénéfice de l’usager.

Sylvain BROUSSEAU, Ph. D., Président, Association des infirmières et infirmiers du Canada – Québec, CANADA

Résumé

Certaines infirmières semblent peu se soucier de l’importance des questions d’ordre politique en soins infirmiers et de santé, ce qui appert être due à un manque de connaissances et de préparation académique universitaire pour assumer leur engagement politique dans les cinq champs de la pratique infirmière. En contrepartie, la revue intégrative des écrits inspirée de la méthode de Whittemore et Knafl (2005) semble dévoiler au contraire, que les infirmières sont des leaders, et qu’elles peuvent devenir des catalyseurs ou des agents de changements pour encourager les transformations lorsque l’occasion se présente en s’engageant politiquement, ce qui entrainerait un progrès substantiel au sein de la profession et au niveau des soins de santé en général. Cette communication vise à présenter les résultats de la revue intégrative sur l’engagement politique infirmier et les diverses sources d’influence au sein des différentes tables de discussions et décisions. Cet atelier fournira également des éléments-clés aux infirmières travaillant dans les différentes sphères de la pratique allant du chevet des personnes soignées au conseil d’administration de leur institution, afin de mieux comprendre les enjeux politiques de santé et défendre les intérêts de tous. À l’aide des thématiques, nous proposerons des éléments pour renforcer l’engagement politique des infirmières en exposant comment le dialogue, les décisions et les actions politiques de chaque infirmière s’avèrent essentiels pour l’avancement de la profession en fournissant un argumentaire appuyé sur des résultats probants pour mieux positionner les infirmières sur les tables décisionnelles en matière de soins de santé à l’échelle québécoise et canadienne.

Johanne DÉRY,  Ph. D., Professeure adjointe, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Maxime PAQUET, Renée DESCÔTEAUX, Isabelle LEHN, Nathalie FOLCH

Résumé

Dans un contexte de rareté des ressources, s’intéresser au déploiement optimal de l’étendue de la pratique infirmière (ÉPI) constitue une action collective à réaliser pour ne pas priver la population mondiale des soins infirmiers dont elle a besoin et est en droit de recevoir. Pour répondre aux enjeux internationaux d’accessibilité/qualité/sécurité des soins, la pertinence de la contribution optimale des infirmières est capitale. Ainsi, il est impératif d’analyser en détails l’ÉPI, ses tenants (ex. climat et reconnaissance au travail) et ses aboutissants (ex. durée de séjour, satisfaction professionnelle, temps supplémentaire). Il presse également de connaitre les pratiques de gestion qui ont permis le maintien du fragile équilibre des équipes de soins, ainsi que les défis à venir en lien avec la reconstruction des équipes.
En ce sens, les objectifs de cette présentation sont de présenter le développement d’une alliance stratégique « recherche-action et gouvernance infirmière » entre deux centres hospitaliers (Suisse-Canada). Cette alliance a permis le développement d’une programmation de recherche-action qui se décline en trois volets :
1-Mesurer l’ÉPI, ainsi que ses tenants et aboutissants,
2-Décrire les pratiques novatrices de gestion et identifier les besoins de soutien et d’accompagnement des gestionnaires,
3-Co-construire, avec les équipes de soins, des modèles logiques d’interventions visant à identifier les stratégies à implanter pour accroître le déploiement de l’ÉPI.
Les résultats découlant de cette programmation de recherche-action impliquent tous les acteurs concernés : soignants, enseignants, gestionnaires et chercheurs. Ils représentent des assises sur lesquelles des décisions stratégiques pour l’avenir de la profession infirmière pourront s’appuyer.

Frédérique DONTIGNY, M. Sc., Infirmière clinicienne (CISSSL), Chargée de cours (UQTR), CISSS de Lanaudière, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteur: Johannie BANCEL
Cette communication fut présentée par France LAFRAMBOISE, M. Sc., présidente, Ordre régional des infirmières et infirmiers de Laurentides/Lanaudière – Québec, CANADA

Résumé

Tout comme l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), l’Ordre régional des infirmières et infirmiers de Laurentides/Lanaudière (ORIILL) est d’avis que la gouvernance est un levier primordial en soins infirmiers pour diverses raisons, dont l’évolution du réseau de la santé nécessitant une qualité et une sécurité des soins en ce sens (OIIQ, 2014). La gouvernance se définit par une organisation qui s’avère congruente selon les règlements établis au préalable, de même que par les politiques définies et adoptées par le conseil d’administration en plus des rôles et responsabilités bien définis afin que chacun puisse se les approprier (Gagné et Lapointe, 2016). Plus spécifiquement aux soins infirmiers, la gouvernance permet d’encadrer différents aspects décisionnels au niveau professionnel, organisationnel ou opérationnel, tant en ce qui a trait à la pratique que l’organisation (OIIQ, 2014). Cette présentation a pour objectif d’aborder la gouvernance d’un ORII au Québec (Canada), afin d’inspirer la communauté infirmière au niveau international à ce sujet. L’ORIILL se dote d’ailleurs de pratiques de gouvernance exemplaires, notamment par son organisation où les rôles et responsabilités de chacun sont bien définis ainsi que par les politiques rédigées et approuvées par l’ensemble de son conseil. Dans une optique d’amélioration continue, des perspectives seront aussi présentées pour le futur de l’ORIILL afin de maintenir des pratiques de gouvernance exemplaires. Cette façon d’exercer son leadership infirmier au sein d’un conseil d’administration comme l’ORIILL n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais qui s’avère primordial et inspirant pour la communauté infirmière tant au niveau provincial, national qu’international.

Fannie DUPONT, M. Sc., Candidate au PhD, Chargée de cours Université du Québec à Trois-Rivières, Coordonnatrice des activités 24/7 à l’hébergement pour le CIUSSS MCQ – Québec, CANADA

Résumé

La pandémie de covid-19 a entraîné des conséquences dévastatrices pour plusieurs, notamment les personnes de plus de 65 ans. Cette situation a mis de l’avant les failles présentes dans la définition du processus de sénescence actuellement utilisé. Le discours infantilisant adopté par les instances gouvernementales québécoises avait comme but de protégé ces individus vulnérables et fragiles, cependant plusieurs d’entre eux ont revendiqué cette prise de position qui reflétait une définition médicalisée et institutionnalisé du vieillissement. Le domaine de la gérontologie est à un moment déterminant de son histoire. Il est donc fondamental de se questionner sur les notions, les croyances et les idéologies qui sont véhiculées par le vocabulaire utilisé au sein de celle-ci. Effectuer une analyse du concept de vieillissement dans le but de proposer une définition plus inclusive et juste de ce processus complexe à la fois biologique, politique, culturel et social et toujours partiellement incompris est un point de départ logique à ces efforts de réflexion portant sur l’avenir de cette spécialité. La méthode évolutionniste de Rodgers & Knafl (2000), juxtaposée à une perspective épistémologique de théorie critique féministe, offre des assises théories et philosophiques solides et cohérentes avec celles des sciences infirmières afin de réaliser cet exercice de reconceptualisation et de modernisation de la définition de ce qu’implique et signifie le fait de vieillir aujourd’hui. L’adoption d’une définition inclusive, respectueuse et démocratique permettra de redonner une place et une voix aux personnes vieillissantes au sein de nos sociétés, peu importe leur état de santé.

Marcela FERRADA-VIDELA, Ph. D., Professeure, Département des sciences infirmières. Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Sylvie DUBOIS, Jacinthe PEPIN

Résumé

En 2015, la réforme du système de santé québécois rend les 34 Comités Exécutifs du Conseil des Infirmières et Infirmiers (CECII) imputables du mandat de vigie de la qualité des actes infirmiers dans les établissements de santé. Or, ce mandat est peu connu et la participation infirmière et le soutien institutionnel sont à géométrie variable. À cet effet, l’exercice du leadership stratégique du CECII est un catalyseur essentiel étant donné que la majorité de l’offre de soins et services est donnée par le secteur infirmier. Ce leadership se définit comme la capacité du CECII à travailler stratégiquement avec d’autres instances pour dispenser des soins et services de qualité, efficients et efficaces, contribuant à la performance organisationnelle. À partir d’une recherche qualitative de type descriptif réalisée auprès de 15 participantes issues de CECII, cette présentation vise à décrire l’exercice du leadership stratégique infirmier et les trois capacités associées (intégration, adaptation et gestion) pour le renforcer. Il appert que le CECII devrait : 1) s’approprier son mandat, 2) développer une vision transversale intégrée des environnements, 3) différencier ses responsabilités et ses pouvoirs de ceux de la direction des soins infirmiers, 4) développer les habiletés politiques pour se positionner stratégiquement et 5) élargir le réseau d’alliances stratégiques et collaboratives pour assurer son mandat. En somme, le fonctionnement du CECII requiert la volonté politique d’assurer les conditions optimales à la réalisation de son mandat et la formation en amont de la relève infirmière pour renforcer le leadership stratégique infirmier dans les établissements de santé.

Marie-Christine GRAS, M. Sc., Chef administration de programmes, CIUSSS Centre-Ouest-de-l ‘Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Diana DIMA, Camille LABRIE, Patricia ROBITAILLE

Résumé

Quatre citoyens sur 10 de notre territoire n’ont pas d’omnipraticien. Ceci met en péril la santé des citoyens qui doivent recourir aux urgences pour recevoir les soins nécessaires. Lorsqu’ils le font, leur problématique de santé est plus grave faute d’avoir eu accès à un professionnel en temps opportun. Heureusement, les récents changements législatifs ouvrent la voie à des modèles d’organisation en première ligne et à un rôle élargi pour les infirmières et les infirmières praticiennes spécialisées en première ligne (IPSPL). Ils permettent d’améliorer l’accès aux soins en potentialisant les compétences de chaque professionnel. Dans ce contexte, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l ’Île-de-Montréal (CCOMTL) a mis en place, en juin 2021, une clinique pour la clientèle sans omnipraticien. Cette clinique est formée d’infirmières, d’IPSPL et d’infirmières auxiliaires et offre des soins en première ligne pour la clientèle orpheline. Le projet inclut de la prévention primaire, soit le dépistage pour les patients sans problème de santé connu, pris en charge par les infirmières. Une prévention secondaire est offerte par les IPSPL, qui assurent un suivi à court terme en évaluant et en stabilisant les patients ayant des problèmes de santé connus. Cette offre de service priorise ensuite la prise en charge de cette clientèle par les médecins de famille ou les IPSPL du territoire. Ceux-ci ont accès à un dossier de santé complet et ont moins besoin d’agir dans l’urgence. Ce projet évite des visites d’urgence en stabilisant une clientèle à risque, mais aussi en dépistant les problèmes de santé de façon précoce.

Huguette GUISADO, DAS, Adjointe de la responsable des soins, Département de réadaptation et gériatrie – Hôpitaux universitaire de Genève – SUISSE
Coauteurs: Cynthia BEIGPREGONNE, Hadjira BAKIRI, Charlotte GERMAIN, Anja PATTSCHULL, Céline VENTOSE

Résumé

La structure tarifaire de réadaptation apporte une harmonisation des pratiques dans le domaine de la réadaptation en Suisse. Elle permet d’obtenir des modèles d’interventions standardisés de prise en soins sans pour autant identifier le rôle infirmier. Parallèlement, les équipes infirmières interrogées ont du mal à définir leur rôle en réadaptation. La revue de la littérature met en évidence que le leadership clinique passe par la construction de l’identité professionnelle et la collaboration interprofessionnelle en réadaptation. Cette dernière en est la pierre angulaire. Clarifier, légitimer la posture et les compétences spécifiques des infirmiers et des infirmières contribue à développer leur leadership. Un questionnaire a été adressé au personnel infirmier travaillant en réadaptation pour identifier la perception de leur rôle. Des focus groupes se sont déroulés sur deux sites hospitaliers genevois. Ils ont réuni : équipes de soins, divers thérapeutes en réadaptation ainsi que médecins, patient-es et leurs proches et responsables d’équipes de soins. Les résultats ont mis en évidence que le rôle infirmier apparait comme partiellement déployé. De même, la collaboration, avec l’équipe interprofessionnelle, ainsi qu’avec les personnes hospitalisées et leurs proches, est perçue comme peu optimale. Les interventions qui découlent de cette étude ont pour objectif de renforcer le leadership clinique infirmier et d’améliorer la collaboration interprofessionnelle en réadaptation. Elles consistent à clarifier le rôle infirmier et son propre leadership clinique d’une part, et d’autre part, à définir les rôles en interprofessionnalité afin de développer les facteurs facilitant le travail en équipe et les prises de décisions partagées.

Mélanie LAVOIE-TREMBLAY, Ph. D., Vice-doyenne à la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat, Faculté des Sciences Infirmières, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Kathleen BOIES, Christina CLAUSEN, Julie FRÉCHETTE, Kimberley MANNING, Meghan MASTROBERARDINO

Résumé

Le programme de formation au leadership dans le domaine des soins infirmiers et des soins de santé basé sur les forces (Gottlieb, 2013) offre une occasion unique aux gestionnaires infirmiers d’approfondir leur connaissance des principes de leadership et de gestion par le biais d’une approche basée sur les forces, afin de leur permettre de créer des environnements de travail sains et productifs pour les fournisseurs de points de soins. Ce programme de leadership a été dispensé en ligne à l’automne 2021 et l’hiver 2022. Il inclut six jours de formation et six mois de mentorat. Un total de 56 gestionnaires infirmiers a participé à ce programme (cinq organisations). L’objectif est d’évaluer l’impact du programme auprès des gestionnaires infirmiers (compétences leader, satisfaction au travail, efficacité, stress). Un devis mixte a été utilisé avec un questionnaire pré-post et des entrevues individuelles. Douze participantes ont participé aux entrevues. L’analyse préliminaire souligne que les participants utilisent les connaissances pour les guider dans leur rôle de leader. Ils sont en mesure de mieux nommer et décrire une situation et ainsi, mieux intervenir. Un total de 24 gestionnaires ont complété le questionnaire quantitatif avant de participer au programme de leadership et 6 mois plus tard. Les résultats suggèrent une amélioration sur la majorité des dimensions de leadership, une augmentation de la satisfaction au travail et une diminution du stress. Le leadership infirmier est une compétence cruciale pour les infirmières gestionnaires et doit être une priorité de développement continu au sein des organisations.

Geneviève McCREADY, Ph. D., Professeure au Département des sciences de la santé, Université du Québec à Rimouski – Québec CANADA
Coauteurs: Hélène LAPERRIÈRE

Résumé

En santé communautaire, le plaidoyer est défini comme des actions collectives réalisées dans le but d’entraîner des changements structurels. La pandémie de la COVID-19 a mis en exergue la nécessité d’un plaidoyer efficace afin que les savoirs des infirmières puissent contribuer à l’élaboration de politiques équitables. Malgré l’importance du plaidoyer pour contrer les inégalités sociales de santé, les infirmières rencontrent de nombreux obstacles lorsqu’elles tentent sa mise en pratique. Peu d’études empiriques ont été réalisées sur les réactions des infirmières face à ces obstacles. Cette présentation a pour objectif de décrire les manières dont les infirmières gèrent les contextes qui peuvent entraver leur capacité de plaidoyer, à partir des résultats d’une étude doctorale en sciences infirmières. Une ethnographie collaborative a été réalisée avec 21 infirmières d’un centre de santé communautaire de la province de Québec, Canada. Les résultats montrent que les infirmières ont adopté des pratiques d’équité en santé et tenté des changements structurels et politiques. Face aux obstacles, elles avaient tendance à dissimuler leurs pratiques. Les avantages et effets indésirables de la dissimulation des pratiques infirmières seront discutés. Les actes de résistance des infirmières lorsqu’elles exercent dans des organisations défavorables aux pratiques valorisées par les infirmières mettent en évidence la responsabilité inévitable des organisations dans les opportunités de défense des intérêts infirmiers et de participation à la prise de décision. Un plaidoyer collectif est nécessaire pour réduire les inégalités qui affectent à la fois la santé communautaire et les conditions de travail des infirmières.

Véronique MERCIER AUBIN, B. Sc., Infirmière cheffe, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Yannick ST-ONGE

Résumé

La pandémie mondiale a affecté le réseau public de santé en précipitant le départ de plusieurs milliers d’infirmières. L’unité mère-enfant du CIUSSS du Nord-de-l’île ne fait pas exception et a fait face à de multiples départs. Afin de maintenir une qualité de soins pour la clientèle, il est important de retenir nos infirmières d’expérience ainsi que nos infirmières novices. L’objectif de la présentation est de démontrer que des stratégies visant le bien-être des employés permettent d’améliorer la qualité de soins et de stabiliser le personnel en réduisant l’utilisation des plans de contingence et le nombre de TSO. De plus, une réflexion sur les stratégies d’embauche pour contrer le TSO et pouvoir former pour les secteurs de pointe dont la salle d’accouchement et la néonatalogie a été faite et s’est montré fructueuse. En effet, le taux de polyvalence a passé de 25% à 55% en un an. L’équipe a mis en place un comité social afin d’augmenter le sentiment d’appartenance du personnel et de l’impliquer dans le recrutement ainsi que sur la rétention des candidates à l’exercice de la profession (CEPI) et des infirmières. En 2019-2020, l’unité mère enfant cumulait 20% de tous les TSO de l’hôpital Sacré-Cœur et depuis septembre 2021, il n’y a eu aucun TSO à l’unité. À l’été 2021, il y avait eu 16 embauches pour l’unité, dont plus de la moitié qui s’étaient désistés, pour l’été 2022, 28 CEPI ont été embauché et en date de fin avril nous avons seulement eu 4 désistements.

Claudia ORTOLEVA BUCHER, Ph. D., Professeur Ordinaire, HEdS La Source Lausanne – SUISSE
Coauteurs: Annie OULEVEY BACHMANN, Philippe DELMAS, Claudia HUBER, Daniela VETTER RICHARDS

Résumé

Depuis le printemps 2020 en Europe, la pandémie de COVID-19 a durement impacté les systèmes de santé. Elle a exposé les infirmier·ère·s à différents types de stresseurs comme la réalisation de tâches inhabituelles, dans des milieux inédits pouvant être associés à des niveaux élevés de détresse morale.
Le but de l’étude est de comprendre comment les infirmier·ère·s travaillant dans les hôpitaux en Suisse conservent leur santé et leur bien-être au travail tout au long de la pandémie COVID-19 en étudiant l’effets modérateur des ressourcent mobilisées sur les stresseurs inhérents à la situation pandémique. Pour cela, nous avons utilisé un devis longitudinal mixte (QUANT-qual). Nos observations quantitatives s’appuient sur 4 points temporels : mars-oct 21 et mars-oct 22. Les données qualitatives (oct 21 et 22) sont recueillies lors de groupes de discussion.
Pour cette étude, la population ciblée représente l’ensemble des infirmier·ère·s travaillant dans des institutions de soin ayant été en contact direct, indirect, voire sans contact avec les personnes atteintes du COVID-19 dans plusieurs hôpitaux provenant Suisse Romande et Alémanique.
Les résultats de cette étude permettront de développer des connaissances solides qui pourraient mener au développement de nouvelles interventions de prévention pour soutenir les infirmières en période de pandémie. Ces résultats pourront être intégrés dans les processus d’amélioration de la qualité au sein des différents établissements participants et guider le développement de programmes de soutien pour la prévention et la promotion de la santé les infirmier·ère·s.

Andréanne ROBITAILLE, Professeure/Chercheure, College Aurora – Institut de recherche Aurora – Territoires du Nord-Ouest, CANADA
Coauteurs: Susan DROUIN

Résumé

Le mentorat est souvent vu comme un moyen pour soutenir l’intégration dans la pratique infirmière. Depuis l’été 2012, les deux auteurs ont une relation mentor-mentoré alimentée par des rencontres saisonnières pour soutenir la pratique de gestionnaire, puis de chercheure et professeure en soins infirmiers. Cette présentation souhaite révéler l’évolution et les apprentissages de leur relation mentor-mentoré au fils des 10 dernières années. Les auteurs utilisent la pratique réflexive et l’autoethnographie pour explorer leurs expériences personnelles de mentorat. À travers différentes vignettes issues des 10 dernières années de leurs histoires communes et une analogie à la pratique de la voile, les thèmes suivants seront explorés : Les nœuds émotifs, Les valeurs, La confiance, L’intelligence émotionnelle, Les jeux politiques, Les connexions, L’ancrage. Des pistes de réflexions contribueront aux connaissances et questionnements sur la mise en place d’un mentorat flexible, évolutif et durable dans le temps au sein de la profession infirmière.

Daphney ST-GERMAIN, Ph. D., Professeure titulaire/ Directrice des programmes de maîtrise en sciences infirmières, Université Laval – Québec, CANADA

Résumé

De la clinique à la gouvernance infirmière, l’adoption et la mesure d’une approche humaniste de Caring pourrait résolument favoriser l’amélioration continue de la qualité des soins et la sécurité des patients. C’est ce qu’a révélé la recherche qualitative INSÉPArable dans une perspective compréhensive de l’exercice actuel de la pratique infirmière et de la sphère de la conscience professionnelle et réflexive de l’infirmière, en milieu de soins de courte durée et en réadaptation physique. Le portfolio INSÉPArable développé avec une approche de design Une plus grande efficacité organisationnelle pourrait alors voir le jour en faisant émerger l’invisible du visible dans la pratique infirmière. INSÉPArable, ce portfolio de développement professionnel continu permet ainsi d’exercer un leadership infirmier guidé non seulement par des conditions de travail bénéfiques aux infirmières mais surtout par une meilleure cohérence entre l’organisation des soins et le respect de l’essence même de l’humanitude se dégageant de la pratique infirmière. L’objectif de cette présentation consistera à exposer les données de cette recherche qui allie l’art et les sciences infirmières, avec une approche de design, tout en suscitant une réflexion sur la nécessité d’inclure des mesures d’humanisation des soins dans la quête de performance organisationnelle à long terme dans les établissements de soins de santé.

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Jean TONIOLO, Infirmier, M.Sc., PhDc, CHU de LImoges – U1094 Inserm U270 IRD USC1501 INRAE Epidémiologie des maladies chroniques en zone tropicale EpiMaCT – FRANCE
Coauteurs: Edgard NGOUNGOU, Pierre-Marie PREUX, Pascale BELONI

Résumé

Introduction: 41 millions de décès sont liés aux maladies chroniques (MC), dont 31 millions surviennent annuellement dans les pays à faible et moyens niveaux de revenus notamment en Afrique. Ces décès sont liés à la faible démographie médicale et aux difficultés d’accès aux soins. Face à ces problèmes majeurs de santé publique, le Conseil international des infirmières recommande de développer la prise en charge des MC par les infirmiers du fait de leurs compétences cliniques et expertise. Pour autant leur rôle les concernant n’est pas clarifié, aucune revue systématique exhaustive n’existait sur le sujet.
Objectifs: Fournir une description exhaustive du rôle des infirmiers, identifier les ressources, problèmes et lacunes auxquels les infirmiers sont confrontés dans la gestion des MC en Afrique.
Méthodes: Une revue systématique en double aveugle a été réalisée interrogeant Medline, Web of science, Embase, CINALH, PyschInfo et Google Scholar, sans restriction de date ou de langue de publication. Une analyse de la qualité des publications a été réalisée.
Résultats: 2120 articles étaient éligibles, 432 articles ont été lus en intégralité. Les résultats préliminaires montrent que les stratégies développées et le rôle des infirmiers dans les MC se rapproche du rôle des infirmiers en pratique avancée (IPA). L’ensemble des résultats sera présenté lors du congrès.
Discussion – Conclusion: Reconnaitre, structurer et réglementer l’implantation d’infirmiers aux compétences élargies tels que des IPA, notamment en Afrique, serait une solution avantageuse pour faire face aux enjeux de santé concernant la prise en charge des MC.

Karine TREMBLAY, M. Sc., Conseillère cadre à la Direction des soins infirmiers, CHU de Québec-Université Laval – Québec, CANADA

Résumé

Dans le cadre de ma maitrise en administration des services de soins de santé, la thématique choisie dans le cadre de mon séminaire de fin de maitrise a été l’exercice du leadership d’influence auprès de cadres partenaires. Cette thématique est en lien direct avec mon travail quotidien en tant que cadre conseil en soins infirmiers. En effet, je coordonne et déploie plusieurs grands projets organisationnels générateurs de changements pour les équipes. Je dois donc travailler auprès de plusieurs partenaires pour atteindre les objectifs souhaités. Les objectifs de la présentation seront donc: de présenter un bref historique et les contextes organisationnels, de mettre en lumière les impacts et les conséquences du leadership d’influence exercé efficacement ou non et de présenter une revue des styles de leadership pouvant être exercés ainsi que de stratégies facilitantes pour les exercer efficacement. La méthode choisie dans le cadre du séminaire a été d’effectuer une comparaison entre les données recueillis dans la littérature et de les comparer lors d’entrevues structurées effectuées auprès de leaders d’influence reconnus dans leur domaine respectifs. Les résultats ont été concluants suite à l’analyse des données obtenues. Les données théoriques sont appliquées en situation concrète de leadership. En conclusion, le leadership devant être exercé en contexte de multiples changements auprès de cadres partenaires n’est pas banal. En effet, la connaissance de plusieurs éléments théoriques, de même que la capacité de les exploiter dans l’action favorisent l’exercice d’un leadership qui sera porteur de changement.

 Sandrine VALLÉE-OUIMET, M. Sc., étudiante au doctorat en sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Monique BENOIT, Pierre PARISEAU-LEGAULT

Résumé

Les avantages de l’allaitement maternel exclusif (AME) sur la santé sont bien établis dans la littérature scientifique. Ces avantages se retrouvent au centre des discours de santé publique visant à promouvoir l’adoption de « bons » comportements de santé. Les recommandations de l’allaitement se retrouvent au sein de politiques mondiales (OMS et UNICEF), nationales et institutionnelles. L’implantation de l’initiative Amis des bébés (IAB) au Québec est un exemple concret appuyant cette prise de position généralisée favorable à l’AME. La mise en œuvre des politiques d’allaitement soulève diverses tensions normatives entre l’idéal de l’AME et la manière dont cette pratique est vécue par les mères. Ces tensions normatives s’expliquent par l’intrication des normes sociales et professionnelles qui, amplifiées par les politiques institutionnelles d’AME, contribuent à déterminer les pratiques visant le meilleur intérêt du nourrisson. Il devient pertinent de se questionner sur les effets que peuvent avoir ces prises de position engagées sur le vécu des mères qui choisissent des alternatives à l’AME et qui négocient ces normes dans leurs parcours de soins. À partir des résultats d’une analyse situationnelle du vécu de mères ayant choisi une alternative à l’AME cette présentation vise à exposer les rapports de pouvoir qui émergent de cette négociation et plus généralement de l’idéal de la performance parentale par les mères. Les résultats suggèrent que les mères qui choisissent une alternative à l’AME puissent vivre un sentiment d’échec et de la culpabilité. Une discussion visant à rendre plus inclusives les politiques portant sur l’AME sera ensuite proposée.

Bénédicte VERGÉ-BRIAN, Infirmière conseil et infirmière clinicienne, Services aux Autochtones Canada et CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Sylvie GENDRON

Résumé

Introduction et objectif: Dans leur trajectoire d’intégration socioprofessionnelle, les infirmières formées à l’étranger (IFE) sollicitent des réseaux communautaires de pairs (RCP), en complémentarité aux ressources institutionnelles existantes. Le but de cette recherche fut d’explorer la pertinence de ces réseaux de pairs afin d’en saisir les apports potentiels et des leviers pour leur pérennisation.
Méthode: Une étude qualitative exploratoire selon une posture constructiviste pragmatique a été réalisée au Québec dans deux réseaux d’IFE ayant complété leur formation en France. Quinze personnes, IFE usagers, bénévoles et des experts, ont participé à un entretien semi-dirigé.
Résultats: La pertinence des RCP est modulée par 1) la dynamique apprenante de ce système d’action, tant dans les réponses individuelles aux IFE qu’aux ajustements apportés suivant l’évolution de réalités politiques de l’intégration socioprofessionnelle; 2) leurs actions visant le bien-être des IFE; 3) leur appui à la rétention de cette main d’œuvre essentielle; et 4) leur nature bénévole.
Conclusion: La pertinence des RCP se situerait surtout à un niveau individuel, en réponse aux réalités quotidiennes des IFE. L’accroissement de la pertinence de ces réseaux constitués de bénévoles enjoint toutefois de se concentrer sur leurs actions et finalités propres, avec l’aide de facilitateurs, plutôt que de mettre des énergies sur la création d’alliances incertaines avec des partenaires aux intérêts divergents. Cette recherche sur une stratégie de type grassroots, par et pour des IFE, illustre une pratique sociale d’infirmières engagées faisant appel au savoir émancipatoire de la discipline infirmière et aux visées politiques de la profession.

INNOVATIONS CLINIQUES

Kétia ALEXANDRE, Ph. D., Professeure associée, Haute Ecole de Santé Vaud – SUISSE
Coauteurs: Isabelle PEYTREMANN-BRIDEVAUX, Olivier DESRICHARD

Résumé

L’autogestion du diabète (AgD) demande un engagement proactif dans l’accomplissement de multiples comportements de soins nécessaires au bon contrôle de la maladie. L’accomplissement de ces comportements est tributaire de plusieurs facteurs jouant un rôle d’obstacles ou de facilitateurs. Cette présentation a pour objectif de décrire les travaux menés dans le cadre d’une revue de littérature des revues systématiques (RS) visant à identifier et déterminer l’importance relative de ces différents types de facteurs chez l’adulte. Nous avons adopté l’approche de la Joanna Briggs Institut et effectué une recherche documentaire sur 11 bases de données de 1990 à juin 2019. La revue a mis en évidence 51 types de facteurs parmi les 114 RS incluses. Nous avons identifié deux catégories prédominantes de facteurs barrières/facilitateurs de l’AgD : les facteurs de type psychologique (ex., dépression, motivation) et ceux associés aux caractéristiques des comportements d’AgD et des compétences requises (ex., complexité du traitement, sentiment d’auto-efficacité). Nos résultats soulignent aussi la nécessité d’agir sur d’autres types de facteurs facilitateurs moins examinés, tels que les facteurs sociaux/culturels (ex. soutien social) et ceux liés à l’environnement physique des personnes (ex. services de soins dirigés par des infirmières et pharmaciens). Quant au rôle des facteurs démographiques et biologiques non modifiables comme l’âge, le sexe ou les comorbidités, ils sont à prendre en considération en fonction de l’influence des autres types de facteurs. Cette revue permet d’obtenir une vision plus globale des principaux déterminants à prendre en compte pour cibler les interventions en promotion de l’autogestion de la santé.

Cette présentation a aussi fait l’objet d’une Grande discussion en 2023 et est disponible en rediffusion pour les membres dans l’Espace Membre

La transition démographique et l’évolution des besoins des personnes rendent nécessaire une transformation des pratiques et imposent d’innover pour relever les défis du bien vieillir. Il s’agit de mettre en œuvre une démarche efficiente de promotion de la santé intégrant la prévention, l’accompagnement social et le soin. L’enjeu est de favoriser, maintenir ou restaurer la santé des personnes, de maximiser leur niveau d’autonomie, de développer leurs compétences dans la gestion de leur santé, de maintenir leur intégration sociale et de faciliter l’appui de leur entourage. L’aide et les soins à domicile sont ainsi appelés à jouer un rôle de pivot au cœur d’une offre diversifiée portée par les acteurs de la vie des seniors (collectivités locales, associations, services de soin…).

L’objectif de l’atelier est de partager et de discuter un ensemble de propositions visant la mise en œuvre de dispositifs d’aide et de soins à domicile promoteurs de santé. Le fil rouge, constitué de verbatims de bénéficiaires de l’aide et des soins à domicile, s’appuiera sur des travaux de recherche et de développement de l’AVASAD, menés en collaboration avec la Chaire Unesco, ainsi que sur l’expertise des client.e.s, des proches aidant.e.s et des professionnel.le.s. L’atelier laissera une place significative au partage d’expériences des participants et aux échanges sur la base des initiatives présentées.

A l’issue de l’atelier, les participants disposeront d’éléments d’analyse pour la mise en œuvre d’une approche de promotion de la santé dans l’aide et les soins à domicile, et d’exemples concrets d’approches développées par l’AVASAD.

Présentatrices:

  • Isabelle Brès-Bigey, infirmière, Master en Human System Engineering et en éducation des sciences de la santé
    Directrice d’un service d’aide et de soins à domicile – canton de Vaud, SUISSE
  • Hélène Morgenthaler, infirmière, Master en management des organisations sanitaires et sociales, CAS en Gestion d’un établissement de soins de santé public et privé
    Directrice d’un service d’aide et de soins à domicile –  canton de Vaud, SUISSE

Colette BALICE-BOURGOIS, Ph. D., Infirmière chercheuse, Ente Ospedaliero Cantonale – SUISSE
Coauteurs: Maya ZUMSTEIN-SHAHA

Résumé

Les nouveau-nés sont soumis à de nombreuses procédures douloureuses et les approches pharmacologiques et non-pharmacologiques seules ne suffisent pas, et il est nécessaire de prendre en compte d’autres éléments tels que l’environnement, la collaboration interprofessionnelle et l’implication des parents. L’objectif de cette étude de faisabilité était d’explorer l’interprofessionnalité et le rôle des parents dans l’amélioration de la gestion des procédures et des stratégies de gestion de la douleur. Une approche de méthode mixte a été menée pour décrire le point de vue des parents su la gestion de la douleur de leur enfant et leur implication dans les soins, ainsi que pour explorer le niveau d’interprofessionnalité et de faisabilité après l’implémentation de l’intervention NEODOL. La collaboration entre les médecins et les infirmières s’est améliorée à la suite de la mise en œuvre de l’intervention interprofessionnelle complexe impliquant les professionnels, les parents et les nouveau-nés. Malgré l’amélioration de la collaboration professionnelle dans la gestion de la douleur procédurale, il a été attribué aux parents un rôle passif ou une participation marginale dans la gestion de la douleur du nourrisson. Cependant, les parents ont déclaré – comme l’ont révélé les questionnaires et les entretiens – qu’ils souhaitaient recevoir plus d’informations et être inclus dans les procédures douloureuses réalisées à leur enfant. En conclusion, nous avons constaté que l’intervention NEODOL constitue un moyen innovant de démontrer l’importance de la collaboration interprofessionnelle dans la gestion des procédures douloureuses et qu’il est essentiel d’inclure les parents comme membres actifs de l’équipe de soins interprofessionnelle.

Anne-Marie BARAER-MOTTAZ, Ph.D., Enseignant, CHU Nîmes et Université de Montpellier – FRANCE

Résumé

Les soins dispensés aux nouveau-nés grands-prématurés hospitalisés en réanimation néonatale ont un enjeu crucial pour leur développement neurosensoriel (Millette & al., 2019).
Cette présentation vise à partager la méthodologie de construction des données et les résultats de recherche qui ont permis de caractériser cette activité.
L’activité des infirmières-puéricultrices est étudiée dans le cadre du Programme de Recherche Cours d’Action, dans les situations naturelles d’exercice (Theureau, 2006). Le dispositif méthodologique articule plusieurs types de données empiriques : a) des écrits du journal de terrain favorisant un jeu de proximité/distance (Ibid.) ; b) des données sur les contraintes et effets de l’activité dans les corps, situations et cultures et une documentation fine de l’activité incorporée des professionnelles ; c) des données psycho-phénoménologiques, construites lors d’entretiens d’autoconfrontation à partir des traces vidéographiques de l’activité de puéricultrices expérimentées ; d) des données proxémiques (Hall, 1971) explorant la dimension culturelle, corporelle et spatiale de cette activité. Les résultats soulignent l’importance du toucher dans le soin. La communication avec le nouveau-né mobilise un engagement corporel (mains, corps, voix) et des artefacts technologiques (e.g., scope cardiorespiratoire). Elle rend compte d’une nécessaire connexion avec l’enfant qui passe par une « empathie sensorimotrice » (Chemero, 2016). Elle permet des ajustements réguliers et une coordination en action qui favorise une continuité de la relation avec l’enfant et le rend co-acteur. Les résultats conduisent à envisager des pistes d’enrichissement pour la formation, prenant en compte les dimensions sensibles de cette activité.

Maryse BEAUMIER, Ph. D., Professeure régulière, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteur: Julie GAGNON

Résumé

Introduction: L’innovation pharmaceutique et technologique a manifestement contribué à l’amélioration de l’espérance de vie malgré la croissance des maladies chroniques dont le diabète et les maladies vasculaires périphériques. Cette situation expose le vieillissement de la population à bien d’autres défis, dont celui du maintien de l’intégrité de la peau. De la plaie artérielle, à la plaie veineuse, aux lésions de pression, aux plaies liées au cancer et aux infections des plaies opératoires, celles-ci sont devenues un dénominateur commun dans nos organisations de santé. Plusieurs pays les reconnaissent comme un enjeu de santé publique. Ces plaies sont au cœur de la profession infirmière depuis toujours, et plus particulièrement dans ce nouveau millénaire. Toutefois, les cursus académiques, les reconnaissances de spécialisation et la législation persistent dans une incohérence qui nuit à l’application des meilleures pratiques en soins des plaies.
Objectifs: Brosser le portrait de l’univers en soins de plaies des infirmières et infirmiers de la francophonie, cibler les obstacles et proposer des pistes de solution pour l’indépendance et l’autonomie professionnelle à l’application des meilleures pratiques en soins des plaies.
Méthode: Une revue historique et une synthèse narrative seront présentées.
Résultats et conclusion: La méconnaissance de l’ampleur de la prévalence des plaies dans nos organisations, la formation insuffisante en soins des plaies, le manque de ressources et l’absence d’interdisciplinarité engendrent d’importants obstacles au plein potentiel de l’autonomie infirmière en soins de plaies, lesquels freinent la qualité de vie des personnes aux prises avec une plaie.

Maryse BEAUMIER, Ph. D., Professeure régulière, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteur: Thérèse VAN DURME, Lucia ALVAREZ

Résumé

Les personnes souffrant de plaie chronique sont majoritairement soignées dans la communauté ou dans leur lieu de vie. Néanmoins la dispensation de soins et la manière dont celle-ci s’organise est influencée par des facteurs propres aux contextes de soins spécifiques de chaque région et chaque pays. Le financement, le cadre législatif des professions de santé, le type de pratique organisationnelle ainsi que l’accès à des compétences spécifiques vont influencer l’organisation en matière de soins de plaie.
L’objectif de la présentation sera de décrire deux perspectives internationales distinctes de la dispensation de soins aux plaies chroniques dans la communauté ou au domicile, celle du Québec et de la Belgique francophone à partir des facteurs généraux (niveau macro du système). Ces facteurs se réfèrent au cadre normatif, législatif et organisationnel.
Différentes méthodes ont été mobilisées pour collecter les données et l’analyse du cadre législatif et normatif (textes légaux, enquêtes et entretiens auprès des parties prenantes)
Le cadre macro de dispensation de soins façonne l’organisation, l’accessibilité aux compétences spécifiques, aux matériaux, les intervenants dans la prise en charge des personnes ayant une plaie chronique selon le contexte spécifique de soins.
L’amélioration de la qualité de soins offerts aux personnes souffrant de plaie chronique passe par une prise en considération de ce contexte macro de soins, lequel inclut aussi les cursus de formation, les modes de prestations et les cadres législatifs spécifiques à chaque pays. L’harmonisation des compétences en soins des plaies est à viser.

Clément BIATA, infirmier, Hôpitaux Universitaire de Genève – SUISSE
Coauteurs: Laëtitia CHAILLOU, Séverine TRIVERIO, Nicolas PEIGNE

Résumé

À la prison de Champ-Dollon, à Genève 110 nationalités sont représentées ; source de disparités économiques, sociales et sanitaires.
D’après l’ordonnance sur la lutte contre les maladies transmissibles de l’homme (loi sur les épidémies, article 30 ; 29 avril 2015) les personnes vivant en détention doivent bénéficier d’un accès à l’information, au dépistage des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS).
La communauté carcérale reste une population précaire, n’ayant pas ou peu accès aux soins et à l’éducation à la santé. La prévalence des hépatites B et C, du VIH et de la Syphilis est plus élevée que dans la communauté.
Dès lors s’est posée la question suivante : Comment proposer ce dépistage à toutes les personnes détenues ?
Nous avons élaboré un algorithme décisionnel permettant à chaque soignant de proposer un dépistage sanguin des ITSS systématiquement lors du questionnaire d’entrée, ceci afin d’unifier nos pratiques au sein du service médical et se mettre en conformité avec la loi. Tous les détenus doivent pouvoir bénéficier du dépistage sauf s’ils s’y opposent.
Nous avons diagnostiqué des patients atteints de VIH, de l’hépatite C et B ou de la syphilis. Il leur a été proposé un traitement et un suivi médico-infirmier dans le respect de l’équivalence des soins.
Cette démarche permet aussi de proposer des activités de prévention et d’améliorer la promotion de la santé dans ce domaine des ITSS ce qui constitue un enjeu de santé publique majeur.

Sandra BONILLA, M. Sc., Chargée de cours – Étudiante cycles supérieurs, Université du Québec en Outaouais – CISSS de l’Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Assumpta NDENGINYOMA, Roseline GALIPEAU

Résumé

Problématique: Pour les adolescentes enceintes et les mères adolescentes, la disponibilité d’interventions éducatives en santé en période périnatale axées sur leur propre réalité est fondamentale. Les approches utilisées au cours de ces interventions influencent la façon dont ces adolescents feront face simultanément aux défis de leur développement psychosocial vers l’âge adulte et de leur transition vers la parentalité.
Objectif: décrire l’expérience des quatorze adolescentes au regard de leur expérience de la périnatalité et des interventions éducatives reçues durant cette période. Résultats: L’expérience périnatale a été décrite comme une transition en deux étapes. Il s’agit de devenir adulte rapidement et de composer avec les différences entre les attentes de la parentalité pendant la grossesse et la réalité vécue après l’accouchement. L’expérience de la périnatalité à l’adolescence est influencée par le niveau d’appropriation de la jeune femme envers sa grossesse, ainsi que par son autonomie dans la prise en charge de sa santé et de celle de son fœtus. Or, les interventions éducatives axées sur l’empowerment et l’appropriation semblent les plus pertinentes pour avoir de meilleurs résultats en matière de santé maternelle et infantile. De surcroît, les outils pédagogiques qui tiennent compte du mode de vie des adolescents et le soutien social par les pairs semblent être les stratégies éducatives les plus valorisées.

Solange BOUCHER, M. Sc., Conseillère clinique DSI en soutien à la direction de la vaccination, CISSS de Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Audrey LABRECQUE, Isabelle PARENT, Serge ASSELIN, Alain DUBÉ

Résumé

Dans le cadre de la campagne de vaccination de masse contre la COVID-19, le ministère de la santé et des services sociaux du Québec a autorisé plusieurs professionnels à contribuer à la vaccination contre la COVID-19, l’influenza et le pneumocoque. Autrefois, cette activité était réservée aux infirmières, aux médecins, aux sages-femmes, aux pharmaciens et aux inhalothérapeutes.
Dans cet atelier, les participants se familiariserons avec:
– Les différents modèles de vaccination de masse;
– La nouvelle contribution des divers professionnels selon l’arrêté ministériel 2020-099;
– Le processus d’attribution du bon vaccin, au bon moment, par le bon professionnel;
– Et un exemple clinique.
À elles seules, les ressources infirmières étaient insuffisantes pour atteindre l’objectif de vacciner toute la population québécoise rapidement dans les différents milieux. Il fallait penser au-delà du savoir, du savoir-faire et avoir une conviction élargie de la contribution des autres professionnels dans cette campagne de vaccination. À la direction des soins infirmiers, nous avons été créatif afin d’assurer un processus fluide d’attribution du bon usager au bon professionnel pour recevoir le bon vaccin, et cela, en respectant le champ de pratique de chacun. Sans oublier qu’il fallait collaborer à la gestion de la forte demande dans le but de vacciner la population au moment opportun dans le respect des recommandations ministérielles, du protocole d’immunisation du Québec (PIQ), tout en assurant la qualité des soins et la sécurité des usagers. À travers un exemple clinique, vous serez informé des enjeux cliniques, des résultats et de la vigie.

Dominique BOUDREAU, M. Sc., Infirmière cheffe, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Sylvie TIEU, Stéphanie ROY

Résumé

Le CHUM offre des services de neuromodulation psychiatrique à une population souffrant de troubles psychiatriques réfractaires depuis plus de 15 ans. Les traitements offerts incluent la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr), la stimulation du nerf vague (SNV), la stimulation intracérébrale (SIC) et, plus récemment, le traitement de kétamine. Cette présentation permettra de vous familiariser avec l’expérience du CHUM dans la continuité de soins en neuromodulation psychiatrique. Différentes trajectoires de soins en neuromodulation peuvent être envisagées, incluant des collaborations interne et externe dans un souci de qualité de la continuité des soins. Les équipes infirmières sont amenées à travailler de concert dans le cadre de l’évaluation, des traitements et du suivi des patients qui bénéficient de ces nouvelles technologies de soins. Au travers de leur leadership, les infirmières sont sollicitées dans la coordination des services, la collaboration avec les équipes traitantes et les partenaires de réseau, l’enseignement et la recherche. Elles agissent comme personnes ressources dans l’accompagnement des patients et l’exploration de leurs mécanismes d’adaptation, leurs forces et les défis à relever durant et après l’épisode de soins. En conclusion, les infirmières en neuromodulation psychiatrique font appel à leur expertise, mettent régulièrement à jour leurs connaissances scientifiques et développent leurs compétences afin d’assurer une prise en charge optimale des usagers ayant un trouble psychiatrique chronique.

Marine BOURGNINAUD, M. Sc., Infirmière en Pratique Avancée, Hôpital Pitié Salpêtrière – FRANCE
Coauteurs: Elodie MANZATO, Julie BOURMALEAU

Résumé

L’objectif est de présenter le programme JUMP et le travail des IPA au sein de celui-ci.
A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le programme JUMP est un programme innovant hospitalier trans-pathologies neurologiques proposant des soins coordonnés, visant à améliorer la transition des adolescents et jeunes adultes atteints de maladie neurologique chronique (épilepsies, maladies du mouvement, maladies neuro-métaboliques et maladies inflammatoires du système nerveux central). Meleis décrit la transition comme un processus qui a une direction et qui entraîne un changement dans les patterns fondamentaux de la vie. Ce programme vise à optimiser la continuité du parcours de soin individualisé, en intégrant les problématiques spécifiques en rapport avec le handicap et la tranche de vie. Le cœur du projet est la prévention d’une rupture du parcours de soin et la lutte contre la perte de chance dans les domaines personnels : vie intime, projets personnel et professionnel. Les patients inclus ont entre 14 et 30 ans et présentent un handicap cognitif et/ou physique.
Le rôle principal des IPA du programme JUMP est de coordonner cette période charnière. Elles sont les interlocutrices privilégiées du patient et de son aidant pendant les premiers mois du transfert. Elles les accompagnent dans la mise en place du projet de vie en optimisant la continuité du parcours de soin. Elles évaluent les besoins, attentes et problématiques des patients, proposent des solutions ou l’orientent vers le professionnel adapté.
JUMP est l’étape finale clé de la transition dans laquelle les infirmières en pratique avancée ont un rôle central.

Florence CARREA-BASSIN, M.Sc., Professeure associée-Infirmière responsable CoSaMo, Haute Ecole de santé Fribourg – SUISSE
Coauteurs: Anne-France MAYOR PLEINES, Marce PATUREL

Résumé

Différentes études montrent que 20 à 30% des étudiants en suisse jugent leur état de santé comme étant mauvais et les chiffres sont en augmentation suite à la pandémie de COVID-19. La population estudiantine du canton de Fribourg représente 7.4% de la population. Il existe peu d’offre en soins spécifique pour les étudiants. À Fribourg, la formation académique des soins infirmiers, d’ostéopathie et de médecine est dispensée. Durant leur cursus, les étudiants ont peu d’opportunités de travailler avec le jeune adulte. Les trois filières ont la volonté de développer les pratiques interprofessionnelles et de favoriser la prévention/la promotion de la santé.
Cette présentation orale vise à exposer le fonctionnement de la Consultation Santé Mozaïk (CoSaMo).
Description de consultation : Un binôme étudiant/superviseur par filière est présent lors des soirées de consultation. Un itinéraire patient a été élaboré pour déterminer les étapes de la collaboration interprofessionnelle et les modalités de prise en soins. L’exploration de la santé du jeune adulte se fait par l’utilisation de l’outil HEADSSS. Une carte réseau répertorie l’ensemble des structures afin d’orienter les patients dans le réseau de soins.
La consultation est ouverte depuis mars 2020, deux soirées par semaine. Au total 211 consultations ont été effectuées, les motifs principaux de consultations sont des troubles musculo-squelettiques, ou de santé mentale.
Ce projet répond à un besoin du jeunes adulte. La consultation séduit par l’approche globale, l’accessibilité, et le fait d’être soigné par d’autres étudiants. Il favorise dès le début du cursus de formation la collaboration interprofessionnelle.

Marie-Hélène COLPAERT, M. Sc., Infirmière cadre de santé, GHU Sorbonne Université Pitié Salpetrière Assistance publique-Hôpitaux de Paris – FRANCE

Résumé

L’éducation thérapeutique ( ETP) fait partie du parcours de soins du patient atteint de sclérose en plaques ;
la survenue d’une poussée est un événement déstabilisant, voire très angoissant, remettant parfois en cause l’efficacité d’un traitement.
Il nous a semblé judicieux d’évaluer l’impact de la prise en charge en ETP au travers d’un questionnaire administré par les soignants à chaque venue aux urgences pour suspicion de poussée de SEP.
Ce questionnaire ( N=79) évalue le degré d’anxiété du patient par rapport aux symptômes ressentis ainsi que les connaissances du patient vis-à-vis des différents symptômes possibles et la conduite à tenir .
L’hypothèse de ce travail réside dans le fait qu’un bon niveau de connaissance de la gestion d’une poussée de SEP permettrait de limiter le passage aux urgences pour des raisons non justifiées et ainsi de limiter à la fois l’anxiété du patient mais également les coûts.
Le profil des patients n’est pas impacté par l’ETP; les symptômes sont identiques dans les deux groupes de patients ( avec et sans ETP) ; les patients ayant bénéficié d’ETP ne se présentent pas aux urgences , appellent le service de neurologie, attendent le délai conseillé etc…….
L’acquisition de connaissances , de compétences et la mise en place de stratégies d’adaptations affectent positivement la proportion de patients se rendant aux urgences au moment de la survenue d’une poussée
L’ETP contribue efficacement à améliorer la gestion de la survenue de la poussée en diminuant l’anxiété

Corinne COURVOISIER, IDE, Infirmière spécialisée Consultation ambulatoire des Maladies Infectieuses, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) – SUISSE
Coauteur: Isabel Maria COBOS MANUEL

Résumé

Les avancées thérapeutiques ont permis aux personnes vivant avec le VIH d’améliorer leur espérance de vie. Cependant, le fléau de la stigmatisation persiste et ces personnes font face aux défis de la vie avec une infection chronique. Cette présentation vise à décrire (i) le développement d’ateliers collectifs d’éducation thérapeutique et (ii) l’évaluation de l’acceptabilité, des bénéfices et des freins. Une enquête auprès de 356 patients a permis d’identifier les thématiques à aborder et les objectifs pédagogiques suivants : renforcer des compétences en santé dans certains domaines spécifiques au VIH (annonce diagnostic, vie affective) et partager le vécu expérientiel. En 36 mois, 20 professionnels de la santé et du social ont animé 29 ateliers (incluant entre 2 et 15 participants) abordant 14 thématiques différentes. Treize ateliers ont été annulés en raison de la pandémie Covid-19. Au total, 77 personnes ont participé aux ateliers. Les participants perçoivent une plus-value et une bonne acceptabilité de cette prestation de soins. Les ateliers collectifs favorisent la participation et l’interactivité des participants, et sont enrichis par la mixité des profils (âge, genre, nombre d’années depuis le diagnostic, orientation sexuelle). Une difficulté pour les participants réside dans la crainte de se rendre visible. A l’avenir des ateliers spécifiques (troubles cognitifs, prévention de facteurs de risque) pourraient répondre à des besoins particuliers. Le partage expérientiel en groupe est une approche thérapeutique pertinente qui permet de lutter contre l’isolement et la stigmatisation, tout en renforçant les compétences en santé pour gérer au mieux sa vie avec le VIH.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Ginette DAVIAU, Infirmier chef, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Dr Emmanuelle DUCEPPE, Shana BISSONNETTE, Marie-Claude FORTIER

Résumé

La Clinique préopératoire (CPO) est un service d’axe stratégique dans la trajectoire de soins. En effet, celle-ci permet d’optimiser la préparation des patients en prévision d’une chirurgie élective pour toutes chirurgies confondues. La phase préopératoire est le premier maillon de la chaîne dans une trajectoire chirurgicale. Elle comporte son lot de complexité par la multitude des services qui gravitent pour répondre adéquatement aux besoins spécifiques de chaque patient. Il est largement documenté qu’une préparation sous-optimale peut avoir de grandes répercussions tant sur la trajectoire de soins que sur l’organisation du centre hospitalier (délai au bloc opératoire, durée moyenne de séjour augmentée). Dans le cadre des travaux pour rehausser la CPO, mais également pour revoir le fonctionnement de celle-ci, le comité péri opératoire a travaillé pour améliorer, dans les meilleurs délais, et standardiser, selon les meilleures pratiques, la prise en charge de la clientèle. La Collecte d’Information Pré Opératoire (CIPO), tel qu’utilisée actuellement, a été remaniée. Avec le virage électronique, les besoins grandissants des patients et selon les données probantes, nous avons développé un outil interactif via GDE. Selon la réponse obtenue, la CIPO électronique génère une conduite à tenir, à la fois standardisée et personnalisée à la condition clinique du patient, pour l’analyse de laboratoire, les demandes d’imagerie, l’enseignement, les demandes de consultations, etc. Ces éléments permettent également de déterminer le type de rendez-vous requis pour chaque patient. Présenter au congrès, nous permettrait de partager cet outil, qui sans l’ombre d’un doute devient incontournable et ainsi soutenir d’autres établissements.

Francine DE MONTIGNY, Ph. D., Professeure-titulaire, Université du Québec en Outaouais – Québec-CANADA
Coauteurs: Johanne DÉRY, Maxime PAQUET, Valérie PELLETIER, Lucie TREMBLAY, Cynthia GARCIA BECERRA

Résumé

En Occident, près de 98 % des naissances ont lieu en milieu hospitalier. Dans les unités de naissance de ces milieux, les infirmières sont des intervenantes pivots qui accompagnent, évaluent, planifient, enseignent, communiquent, coordonnent et assurent la prestation de soins sécuritaires aux femmes et à leur famille. Toutefois, au Québec, et ce, depuis 2016, les candidates à la profession infirmière (CEPI) n’ont plus le droit de pratiquer à l’unité de naissance et ce, jusqu’à la réussite de leur examen de l’OIIQ. Il s’ensuit des effets négatifs sur le recrutement et le maintien en poste d’infirmières dans ces unités, entrainant une pénurie de personnel. Un projet pilote de réintégration des CEPI BAC en unités de naissance a été implanté au printemps 2022 dans deux centres hospitaliers québécois. Objectifs. A terme, ce projet permettra de mieux comprendre comment l’intégration des CEPI BAC en unité de naissance contribue à la qualité des soins et à la sécurité des femmes et leur famille du point de vue des CEPI BAC, des familles, ainsi que des acteurs qui interagissent auprès d’eux. Méthodologie. Une étude de cas multiples, d’une durée de 12 à 18 mois, avec 4 temps de mesures est en cours. Résultats. Le contexte d’implantation, les phases du projet, incluant l’harmonisation des modalités d’intégration des CEPI entre les centres, et les analyses préliminaires du T 1 de l’étude seront présentés. Retombées. Ce projet contribuera des pistes de solutions concrètes pour faciliter le recrutement et la rétention des infirmières en unité de naissance.

Maude DESSUREAULT, Ph. D., Professeure, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Ève LEBLANC, Gabrièle DUBUC, Lyson MARCOUX, Clémence DALLAIRE

Résumé

Introduction: L’isolement social des aînés est un enjeu de santé très important, et qui a été amplifié par la récente pandémie mondiale et le confinement qu’elle a entraîné. L’apparition de symptômes dépressifs et une diminution du bien-être sont parmi les conséquences fréquentes de l’isolement. Pour contrer ces effets négatifs, les thérapies de réminiscence se sont montrées efficaces pour les aînés avec et sans déficit cognitif, mais les données sont moins nombreuses quant à leur usage auprès d’aînés demeurant dans la communauté. Aussi, les nombreux confinements vécus dans les deux dernières années incitent à la recherche de nouvelles modalités d’intervention, adaptées aux restrictions de contacts. Objectifs: Ce projet avait donc pour but d’évaluer les effets préliminaires, l’acceptabilité et la faisabilité d’un programme de réminiscence structuré d’une durée de 6 semaines (12 rencontres), administré par visioconférence auprès d’aînés demeurant dans une résidence sans but lucratif (de type OSBL d’habitation) et impliquant leurs proches. Méthode: Cette recherche-action a impliqué des méthodes mixtes. Un total de douze aînés âgés de 82 à 100 ans, provenant de deux résidences différentes, ainsi que quatre proches, ont participé à ce projet à l’aide de tablettes électroniques. Deux infirmières spécialisées en gérontologie ont offert le programme à distance en visioconférence, avec la collaboration d’une personne-ressource dans chacune des résidences. Résultats: Les résultats obtenus indiquent l’acceptabilité et la faisabilité de ce projet. Conclusion: Il est possible de réaliser des interventions de réminiscence en visioconférence, même auprès d’aînés très âgés.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Anne-Laure DRAINVILLE, B. Sc., Infirmière, assistante de recherche clinique, coach en psychonutrition, Institut et Haute Ecole de Santé la Source, HES-SO – SUISSE
Coauteurs: Shyhrete REXHAJ

Résumé

Le programme Ensemble accompagne les proches aidants·es de patient·e atteint·e de trouble psychique. Cet accompagnement se déroule de manière individuelle, en cinq séances. Il débute par une séance d’évaluation puis cible les interventions en fonction des priorités du moment. Parmi les thérapies utilisées, la thérapie de l’acceptation et de l’engagement (ACT) permet une prise de recul.
Concrètement, l’utilisation de cette thérapie dans la situation de Xavier, père d’un fils souffrant de trouble bipolaire depuis vingt ans, lui a permis de diminuer sa culpabilité à l’idée de ne pas appeler son fils lors de période de crise. Il a donné du sens, à ce qui lui paraissait comme de l’inaction, en se souvenant que c’était ce dont son fils voulait. Ce constat lui a permis de diminuer son sentiment d’impuissance et d’être plus apaisé face à ses choix d’action (ou d’inaction). Il dit que ce pas de côté lui permet de voir la responsabilité que son fils a dans sa situation et que Xavier lui-même n’est pas responsable de l’évolution de la maladie ou du suivi thérapeutique de son fils. L’acceptation de ces éléments permet à Xavier de terminer le programme en envisageant le rétablissement de son fils avec une vision centrée sur le pouvoir d’agir pour lui-même et en renforçant l’autonomie de son fils.
En conclusion, le sentiment d’impuissance du proche peut parfois se transmettre à l’infirmier, le mettant dans une posture peu agréable. L’ACT permet d’en sortir et d’accompagner le proche dans une meilleure qualité de vie.

Tina EMOND, Ph. D., Professeure, Université de Moncton, campus d’Edmundston – Nouveau Brunswick, CANADA

Résumé

La fausse couche (FC) constitue la complication de la grossesse la plus fréquente. Les parents qui y sont confrontés se présentent aux services d’urgence (SU) pour être pris en charge. Les rares études s’étant intéressées à l’expérience des parents lors d’une FC aux SU rapportent une insatisfaction quant aux soins reçus et une méconnaissance des recommandations de soins de la part des professionnels.
L’objectif de ce travail est d’élaborer une théorie propre à une situation concernant l’offre de soins aux SU pour les parents qui vivent une FC.
L’approche intégrative d’Im (2005) a été utilisée pour développer la théorie. Parmi les différentes sources qui ont permis son développement, notons (1) une étude qualitative auprès de parents et d’infirmières (N=26) pour décrire les besoins lors d’une FC aux SU au Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick et (2) l’élaboration d’un modèle logique d’approche théorique sous une démarche participative avec des parents et des professionnels de santé (N=17).
La théorie, inspirée de la théorie de transition de Meleis (2020), comprend 4 principaux concepts : le déclencheur de changement, les propriétés de la transition, les conditions de changements et les interventions qui englobent les considérations émotionnelles, culturelles, environnementales, physiques, informationnelles ainsi que les mesures de disposition de l’embryon/fœtus et de suivi.
Cette théorie fournit des informations importantes pour les professionnels de la santé qui offrent des soins à cette clientèle, ce qui pourrait optimiser la qualité des soins. Le processus détaillé de développement de la théorie pourrait faciliter une réplication d’autres théories en soins infirmiers.

Estelle ETHIER, M. Sc., Doyenne à l’enseignement, College LaCité – Ontario, CANADA
Coauteurs: Michael DUMOULIN

Résumé

Le Collège La Cité a procédé, en temps de pandémie et de pénurie, à la délocalisation de la formation clinique de Préposé au sein dans les Résidences de soins de longues durées.
L’objectif premier est d’expliquer les modalités de ce projet-pilote de délocalisation de la formation clinique qui visait à former un grand nombre de Préposés et aider les milieux à faire face à la pénurie de personnel de la santé qualifiés. Ce modèle sera reconduit dans le programme de Soins infirmiers auxiliaires pour desservir une communauté éloignée à la recherche d’infirmièr(e)s auxiliaires.
Ce projet a permis au Collège d’augmenter sa capacité de formation, d’engager le personnel des Résidences dans la formation de la relève, favoriser la maturité vocationnelle des étudiants et faciliter la dotation des milieux.
Des témoignages viendront expliquer le cheminement vécu des étudiants, des professeurs et des gestionnaires des Résidences. Des résultats seront partagés relativement aux nombres d’inscriptions, le taux d’obtention du diplôme et le taux de placement dans les Résidences participantes.
Ce projet pourra être utilisé pour desservir des communautés plus éloignées, en manque de personnel qualifié, en sciences infirmières, et sera jumelé à un enseignement en comodalité.
Les partenariats développés dans ce projet-pilote nous permet d’entrevoir, avec un enseignement en comodalité, d’offrir des programmes de formation en santé au sein des milieux cliniques dans des communautés qui n’ont pas, à proximité, de tels programmes de formation, mais des besoins réels pour une relève en soins infirmiers.

Stéphanie FAUTEUX-LAMARRE, B. Sc., Infirmière clinicienne, soins intensifs HSCM, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteur: Maxime FORTIER

Résumé

La prise en charge du patient neurolésé ne cesse de se complexifier. Le monitoring multimodal fait partie intégrante des lignes directrices mondiales pour garantir un suivi clinique individualisé visant la survie et la récupération de cette clientèle. Cet avancé technologique a bouleversé la pratique de l’équipe soignante, entre autres, celle de l’infirmière. L’uniformisation de la prise en charge multidisciplinaire est alors devenue cruciale pour assurer une qualité des soins ultraspécialisés optimale. Les efforts menés à l’interne pour potentialiser une cohésion multidisciplinaire est à l’origine du CENA. Ce centre bâti par l’équipe des soins intensifs de l’hôpital du Sacré-Cœur est disponible pour les équipes multidisciplinaires externes. Les objectifs de la présentation sont de : définir les origines de l’implantation du CENA ; démontrer l’importance de la formation multidisciplinaire spécialisée ; exposer son influence sur l’autonomie de l’infirmière pour la prise en charge des patients neurolésés. Ce centre origine d’une expertise acquise sur plus d’une décennie par le développement de formations et d’outils cliniques au sein de l’équipe. Il offre un programme modulable de formations multidisciplinaires qui est basé sur les données probantes. Le jugement clinique de l’infirmière y est hautement stimulé. Le CENA a comme mission de partager ses formations tant théoriques que pratiques afin de soutenir les équipes qui souhaiteraient développer leurs compétences multidisciplinaires pour la prise en charge du patient neurolésé. L’octroi de subvention et les sollicitations de milieux cliniques, tant nationaux qu’internationaux, à l’égard de ce centre, laisse présager que ce projet innovant à un avenir prometteur.

Eva FAVRE, M. Sc., Infirmière de pratique avancée, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) – SUISSE
Coauteurs: Anne-Sylvie RAMELET, Mauro ODDO

Résumé

Aux soins intensifs (SI), une sédation profonde peut être indiquée pour la gestion de la défaillance aiguë d’organes, mais une fois que le patient est non réactif, les cliniciens ne disposent pas d’outils validés pour évaluer la douleur, la profondeur de sédation et le delirium. La pupillométrie et l’électro-encéphalogramme (EEG) simplifié sont des nouveaux outils de mesures quantifiées prometteurs, mais très peu d’évidence est disponible quant à leur pertinence aux SI.
Ce projet de doctorat visait à tester l’utilité de ces outils auprès des patients de SI sous sédation profonde. Les objectifs des trois études observationnelles menées étaient :1) de valider la dilatation pupillaire comme mesure diagnostique de la douleur (mesures avant-pendant-après un soin (non-)douloureux), 2) d’identifier une potentielle relation entre la constriction pupillaire et la survenue de delirium, 3) d’examiner une potentielle association entre un niveau de sédation très profonde (évalué par l’EEG simplifié) et la survenue de delirium.
Nos résultats suggèrent que les deux outils pourraient fournir des informations cliniques pertinentes. Les principaux constats sont que : 1) la dilatation pupillaire est capable de diagnostiquer la douleur 2) une constriction pupillaire plus faible est un facteur prédictif de delirium, 3) le temps passé avec un index de sédation très profonde est significativement associé à une probabilité plus élevée de delirium.
La pupillométrie et l’EEG simplifié sont des outils qui pourraient contribuer à l’amélioration de la gestion de la douleur, de la sédation et du delirium chez une population très à risque.

Lawrence FILLION, M. Sc., Conseiller en soins spécialisés – Personnes âgées, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Christelle LAVIOLETTE, Evangel Theepa JOHNPULLE, Géraldine CLERJUSTE, Manuela D’OFFICE, Martine DION
Cette communication fut présentée par Ruth-Nathalie NAVARRETTE, B. Sc., infirmière, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA

Résumé

Dans le contexte de la rareté des ressources humaines, des changements dans l’organisation du travail ont été nécessaires pour assurer et maintenir la qualité des soins. L’utilisation de l’intelligence organisationnelle de l’équipe de soins (ex. infirmières et préposées aux bénéficiaires) nous est apparue comme étant une solution pour faire face à ce défi constant.
Un des objectifs de notre projet innovateur était de réviser les pratiques professionnelles pour les arrimer à un environnement de soins changeant et précaire et développer des outils cliniques pour la pratique.
En utilisant l’approche de co-construction dans une perspective infirmière, notre projet a impliqué la participation active des équipes de soins de façon itérative à chaque étape du projet soit, dans l’analyse des besoins du patient, la révision des données probantes ainsi que la reconnaissance de l’expérience clinique. Des outils tels que le plan de travail des préposés aux bénéficiaires et la note d’évolution infirmière pour la clientèle en niveau de soins alternatif ont ainsi été créés.
Un des constats réalisés suite au déploiement de ces outils est d’abord, une meilleure prise en charge clinique des patients. Nous avons aussi pu observer une grande satisfaction des équipes de soins concernant la clarté et la facilité de complétion de ces outils suite à leur implantation. Nous croyons que l’approche de co-construction a facilité la gestion du changement et provoquée l’adhésion rapide des équipes de soins et autres professionnels aux nouvelles versions des outils. Nous croyons fermement à la transférabilité de ce processus dans d’autres milieux.

Annie GAULTHIER, M. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers, volet périnatalité, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Christelle SALAMÉ

Résumé

Le déménagement de l’Unité mère-enfant (UME) de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal dans de nouveaux locaux a été l’occasion d’un changement majeur de modèle de prestation de soins : le TARP (travail-accouchement-récupération-post-partum). Ce modèle préconise des soins centrés sur la famille, améliorant la qualité des soins et l’expérience vécue. La mobilisation de l’équipe multidisciplinaire de l’UME a été primordiale pour l’implantation d’un tel changement. Plusieurs stratégies ont été mises en place pour accompagner l’équipe : activités de gestion du changement, développement de la polyvalence et de la pleine étendue du champ de pratique infirmier. En définitive, la communication et l’implication de l’équipe dans la prise de décision sont cruciales dans la réussite d’une transition de cette ampleur.

Jenny GENTIZON, M. Sc., Infirmière clinicienne spécialisée, Ph.D, Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) – SUISSE
Coauteur: Cédric MABIRE

Résumé

Introduction : Les personnes âgées sont confrontées à des prescriptions médicamenteuses plus complexes et l’utilisation inappropriée des médicaments est fréquente. Disposer d’une mesure standardisée des compétences d’autogestion des médicaments, à savoir la littératie en matière de médication, est une étape essentielle pour que les infirmier·ère·s puissent proposer des actions individualisées.

Objectif : Initier le développement d’une mesure standardisée de la littératie en matière de médication spécifique aux personnes âgées – la MEDedication Literacy Assessment in Geriatric patients (MED-fLAG).

Méthodes : En suivant les standards psychométriques de COSMIN – COnsensus-based Standards for the selection of health Measurement Instruments – une revue systématique des mesures standardisées existantes (article 1), puis une étude de développement de concept incluant une analyse combinée de publications et des narrations d’infirmier·ère·s (article 2), ont guidé l’équipe interprofessionnelle incluant un patient partenaire dans la conceptualisation de la MED-fLAG (article 3).

Résultats : La MED-fLAG a été conçue comme une évaluation tridimensionnelle auto-rapportée par des patients âgés et des proches aidants, avec une application aux médicaments prescrits et non prescrits, y compris les médecines complémentaires. Après six séries de révisions par des personnes âgées, des proches aidants et des cliniciens, la MED-fLAG a obtenu une validité du contenu satisfaisante.

Conclusion : Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les autres propriétés de mesure de la MED-fLAG. A l’avenir, la MED-fLAG fournira des informations essentielles pour l’individualisation du plan de soins et la prévention des problèmes liés à la médication.

Isabelle GUILLARD, IDE, Infirmière, CHU Bordeaux – FRANCE
Coauteurs: Florence SAILLOUR, Aurélie LAFARGUE, Fabien SALESSES, Valérie BERGER, Isabelle BOURDEL-MARCHASSON

Résumé

La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, caractérisées par des troubles cognitifs et une dépendance dans la vie quotidienne impliquent les aidants familiaux. Ils assurent un soutien indispensable, difficile à leurs aînés pour préserver leur autonomie. Les patients entrent tardivement dans les réseaux de soins qui tentent de s’adapter aux demandes des aidants. Nous faisons l’hypothèse que l’entretien clinique lors de la demande initiale de consultation mémoire diminue le fardeau et améliore la qualité de vie de l’aidant. La recherche est une étude pilote, descriptive, non-interventionnelle, avant/après, monocentrique avec 44 participants. Le volontariat compose l’échantillonnage sur 6 mois. Les critères d’évaluation sont les échelles du fardeau Mini-Zarit et de la qualité de vie EQ-5D. Un questionnaire sur les attentes des aidants (consultation mémoire, organisation de la vie domestique et des soins) est créé. Ces grilles sont complétées à J0 et J30 (+/- 7 jours). L’entretien initial, semi-directif, comporte des informations socio-démographiques, des données sur la fragilité de l’aidé : plainte cognitive, isolement social, alimentation, motricité, comportement, présence d’aides à domicile, médications, sommeil. Les résultats montrent l’absence d’effet avant/après observé sur la qualité de vie et le besoin d’information sur l’organisation du quotidien. L’échelle du fardeau identifie moins de difficultés dans la vie familiale et moins de crainte pour l’avenir de l’aidé. Le besoin d’informations sur l’annonce diagnostique, le délai, le déroulé, le suivi de consultation diminue. L’entretien est un temps d’écoute, de pédagogie et d’accompagnement pour l’aidant. Il améliore l’accès à la consultation mémoire, le rend plus fluide et pertinent.

Marie-Soleil HARDY, Ph. D., Professeure adjointe, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Chaimaa FANAKI, Camille SAVOIE

Résumé

Introduction: Les résidents des établissements de soins de longue durée (ESLD) atteints de troubles cognitifs sont particulièrement vulnérables à l’isolement social et à la solitude. Les restrictions de visites associées à la pandémie ont malheureusement exacerbé la solitude et l’isolement des résidents. Afin d’amoindrir ces effets négatifs, différentes stratégies ont été utilisées pour préserver le contact avec leurs proches, dont les visioconférences. Objectifs de la présentation: Cette présentation proposera des stratégies et recommandations basées sur les résultats d’une étude, quant à l’utilisation des visioconférences pour préserver le lien entre les résidents en ESLD et leurs proches. Description du projet: L’étude a été réalisée selon un devis mixte convergent. 17 membres du personnel soignant, 4 gestionnaires, 27 proches et 27 résidents ont été recrutés dans quatre ESLD de la province de Québec. Le personnel devait assister les résidents dans leur communication par visioconférence avec leur proche. Des données qualitatives et quantitatives ont été recueillies au moyen d’entretiens individuels semi-dirigés, d’échelles et d’outils. Résultats: La visioconférence a été favorablement accueillie par les résidents, les proches et le personnel. Selon eux, elle se veut complémentaire aux visites en personne. Par ailleurs, l’implantation de la visioconférence dans les ESLD comportent des enjeux dans la gestion et l’organisation de de travail. Conclusion: Cette recherche a démontré l’importance de maintenir les contacts entre les résidents et leurs proches, et la visioconférence est un des moyens de communication permettant de le faire.

Sandra HARRISSON, Ph. D., Professeure, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA

Résumé

Au début de la COVID-19, les médias ont rapporté le manque de soins et le taux de mortalité élevé des résidents âgés dans les centres d’hébergement. Des mesures de confinement strictes dans les résidences ont été appliquées dans le but de réduire la propagation de ce virus. L’état de la situation devenu chronique appelle à revoir maintenant les pratiques pour optimiser la qualité de vie des aînés en perte d’autonomie. L’Approche par le plaisir (APSS), qui propose de miser sur les moments plaisants au quotidien, est une avenue porteuse qui fait consensus auprès des membres de la communauté de pratique. Elle est basée sur les concepts du confort psychologique, de la mémoire affective et d’une approche sans erreur. Elle vise à susciter un sentiment de bien-être et de sécurité des résidents et, par le fait même, facilite les soins. Les objectifs de cette présentation sont de 1) décrire les grandes lignes de l’APSS; et 2) discuter de l’accompagnement des acteurs des milieux dans l’élaboration d’un plan d’implantation de l’approche. Si les changements de pratique comportent des défis, cela est encore plus prégnant dans un contexte endémique avec la multiplication de nouvelles mesures à considérer. Cela implique de réfléchir à l’humanisation des soins et des services dans une structure institutionnelle marquée par les contraintes de mesures sanitaires et une réappropriation des milieux de vie. L’ajout de moments plaisants dans le quotidien redonne un pouvoir d’agir aux différents acteurs des milieux d’hébergement et une satisfaction au travail.

Nathalie JACQUARD, M. Sc., Infirmière clinicienne spécialisée, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) – SUISSE

Résumé

Exercer sa paternité en prison est souvent difficile et peut être entravé par des obstacles tant personnels qu’environnementaux. L’interruption de ce rôle à un impact majeur sur le développement individuel des pères et celui de leurs enfants. Sur la base d’une recension rigoureuse de la littérature, les facteurs de risque de désengagement paternel ainsi que les facteurs protecteurs du maintien du rôle paternel en prison ont été définis. Un questionnaire, validé par un comité d’experts, a été élaboré et envoyé à un échantillon de 450 détenus majeurs incarcérés en Suisse. Au total, 56 pères y ont répondu. Les facteurs protecteurs de l’engagement paternel, qui ont révélé des différences significatives, sont l’investissement psychoéducatif des pères avant la détention (p = .013), le fait d’être satisfait de ses relations avec ses enfants (p = .001), vivre positivement sa détention (p = .003) et maintenir l’enfant dans son cercle familial (p = .041). L’analyse qualitative relève deux thèmes : la qualité des contacts avec les enfants et le vécu émotionnel du père quant à son rôle paternel durant la détention.
Cette étude recense l’ensemble des facteurs protecteurs de l’engagement paternel ou prédicteurs de désengagement paternel au travers de la conceptualisation d’un questionnaire. Elle met en évidence les stresseurs qui entravent l’engagement paternel et les ressources des pères détenus. Les résultats suggèrent la nécessité d’offrir un soutien aux pères détenus en interne, d’explorer le vécu de stigmatisation des pères face aux institutions et de réfléchir à une amélioration des conditions d’accueil et de télécommunications

Mirjam Konrad, M. Sc. inf., Infirmière clinicienne spécialisée, Centre hospitalier universitaire vaudois, Département de médecine – SUISSE
Coauteurs: Jenny GENTIZON, Diana DA CRUZ LOPES, Isabelle MARTEL

Résumé

Introduction: Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique qui touche 150’000 personnes en Suisse. Ces patients vivent avec un fardeau de symptômes physiques, psychologiques et sociaux nécessitant une prise en soin holistique. Objectif: Développer et évaluer un programme d’éducation thérapeutique (ETP). Description: Le modèle PEPPA – Participatory Evidence-informed and Patient-centred Process for Advanced practice nursing a été suivi. Un programme d’éducation thérapeutique en quatre séances a été développé sur la base d’études scientifiques, d’une enquête auprès des patients et d’avis d’experts. L’acceptabilité, la faisabilité, la pertinence et l’adoption du programme d’ETP ont été évalués au cours d’une enquête et d’entretiens auprès de professionnels et de patients.
Résultats: Le programme ETP a été évalué par 12 patients, 7 professionnels de dermatologie, 8 experts en ETP et 7 membres d’association. Les résultats soulignent une bonne acceptabilité et la pertinence des objectifs éducatifs. Les données narratives des patients indiquent plusieurs bénéfices perçus : l’augmentation des connaissances, la motivation à suivre le traitement et la confiance dans la relation thérapeutique. L’évaluation de la faisabilité a mis en évidence la nécessité d’adapter l’information préalable aux patients et les horaires. L’adoption évaluée après 2,5 ans indique que les séances suivent le programme établi, mais restent individualisées selon les besoins évalués lors de la première séance.
Conclusion: Les résultats ont permis d’augmenter le temps de travail infirmier dédié à la consultation et la formation en ETP d’une deuxième infirmière. Une recherche d’efficacité du programme au niveau des résultats cliniques a été initiée.

Marie-Eve LAFOREST, Ph. D., Professeure adjointe, Université de Moncton, Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteurs: Nancy LEBLANC

Résumé

Une augmentation de la prévalence des incapacités développementales chez les enfants est remarquée mondialement. Par conséquent, de plus en plus de jeunes vivant avec ces incapacités rencontrent des difficultés à mener leurs activités de la vie quotidienne et à participer activement dans la société. Les nombreux défis physiques, sociaux, politiques et environnementaux auxquels font face ces jeunes influent sur leur bien-être. Le bien-être des jeunes vivant avec une incapacité demeure un sujet peu exploré, laissant ainsi la voix de ces plus vulnérables peu représentée dans la littérature. Une étude qualitative phénoménologique a été menée auprès de 14 enfants et adolescents canadiens âgés de 5 à 15 ans et vivant avec des besoins particuliers. Inspiré de la théorie du caring humain de Jean Watson, l’analyse des entrevues semi-dirigées a permis de faire ressortir huit thèmes centraux qui décrivent l’expérience du bien-être des jeunes vivant avec des incapacités ainsi que les actions des étudiantes infirmières qui contribuent à leur bien-être, dans le contexte d’un programme communautaire innovateur. Les résultats présentent l’importance du jeu et des activités de mobilisation, des sentiments positifs ainsi que des relations avec les autres pour le bien-être des jeunes participants. L’accompagnement des étudiantes infirmières dans les activités ainsi que la relation soignante positive sont aussi révélées par les participants à travers leur expérience vécue. Enfin, cette étude apporte une nouvelle contribution aux connaissances actuelles auprès de cette population et a permis d’émettre des recommandations pour la recherche, la formation et la pratique infirmière.

Isabelle LANDRY, M. Sc. Étudiante au doctorat en sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Caroline RENÉ, Francine DE MONTIGNY

Résumé

Chaque année, entre 10 à 20 % des femmes vivront une expérience négative de la naissance. Plusieurs auront à composer avec des conséquences psychosociales importantes. La qualité des interactions entre l’infirmière, la femme et sa famille est l’un des facteurs les plus significatifs contribuant à une expérience négative de la naissance. La perspective des infirmières à cet égard étant peu documentée, il devient dès lors important de s’intéresser à leur vécu pour mieux comprendre la réalité de leur pratique auprès des femmes et leur famille en contexte de naissance. Ainsi, cette communication vise à présenter les résultats d’une revue systématique sur l’expérience des infirmières à l’égard de leur pratique en contexte de naissance. La méthode retenue pour réaliser cette revue systématique est la synthèse thématique d’études qualitatives primaires selon l’approche de Thomas et Harden. La stratégie de recherche a été effectuée à l’aide de huit bases de données permettant d’identifier un total de 13 études répondant aux critères d’admissibilité. La synthèse a permis de construire trois thèmes analytiques concernant l’expérience des infirmières de leur pratique auprès des femmes et leur famille : 1) partager le pouvoir : une opposition de croyances ; 2) se sentir efficace dans l’exercice de son rôle et 3) composer avec un environnement de travail rempli de défis. Cette synthèse thématique apporte une compréhension nouvelle de la pratique infirmière en contexte de naissance et ce regard s’avère essentiel pour développer un savoir infirmier davantage axé sur les besoins des femmes et des familles.

Sophie LANGLOIS, Ph. D. Professeure adjointe, Université de Sherbrooke –  Québec, CANADA

Résumé

Introduction: L’entretien motivationnel (EM) en soins primaires est hautement recommandé pour encourager l’adoption de comportements de santé et contrer les maladies chroniques comme première cause de décès mondiale (Morton et al., 2015). Toutefois, son application sur le terrain est sous-optimale alors que de nombreux cliniciens présentent d’importants défis de formation (Keeley et al., 2018).
Méthodologie: Cette communication présente une recherche-action participative visant à faciliter/décrire l’appropriation de l’EM et son implantation en soins primaires grâce à une communauté de pratique interprofessionnelle (CPI-EM). Seize cliniciens ont pris part à l’étude dont cinq infirmières. La collecte de données a inclus le journal de bord, l’observation participante des CPI-EM (76h), 4 groupes de discussion focalisée et l’observation non-participante de 8 consultations infirmière/patient suivie d’entrevues individuelles semi-structurées. Ces données qualitatives ont été analysées selon l’approche générale inductive de Thomas (2006).
Résultats: Les cliniciens ont entamé un changement paradigmatique passant d’une perception de leur rôle d’experts à celui de guides en santé. La culture de soins centrés sur les cliniciens plutôt que sur les patients a notamment complexifié leur parcours. Ces cliniciens ont ainsi franchi divers processus d’implantation: ambivalence, introspection, expérimentation et mobilisation. Pour ce faire, le soutien organisationnel s’est avéré primordial. Finalement, les cliniciens ayant participé à une CPI-EM ont notamment rapporté une amélioration de leurs pratiques collaboratives, de leur santé psychologique au travail et l’empowerment des infirmières.
Conclusion: La CPI-EM a facilité l’appropriation de l’EM et son implantation en soins primaires. Diverses retombées ont été documentées qui pourront guider de futurs travaux de recherche.

Manon LAZUCKIEWIEZ, M. Sc., Infirmière pratique avancée, CH Belair – FRANCE
Coauteur: Bérangère SAINGERY

Résumé

S’il est évident d’avoir recours à un professionnel de santé lorsque nous sommes souffrants, il l’est moins pour les aidants qui accompagnent le malade. Pourtant les retentissements de ce rôle affectent la personne. C’est sur la base de ce constat empirique que le projet EMAA est né.
Ancrée dans les Sciences Infirmières, EMAA a pour but de diminuer le niveau de fardeau des aidants, de réduire la détérioration de leur état de santé, de trouver un équilibre nécessaire dans leurs différents rôles et permettre d’accompagner l’évolution de la pathologie de leur proche.
EMAA base son approche conceptuelle sur la théorie de Callista ROY et le modèle des soins infirmiers fondés sur les forces de GOTTLIEB. Pour accompagner un proche dans son rôle d’aidant, l’équipe effectue une évaluation de la personne, identifie ses forces et répond aux besoins perçus. Cet accompagnement gradué par la pyramide des soins familiaux offre un panel d’interventions quelque soit le moment. EMAA favorise l’information, la promotion à la santé, un partenariat entre pairs grâce aux liens avec les associations, un volet d’éducation thérapeutique et des consultations thématiques.
Ce dispositif innovant est unique en France. Les retours positifs des familles et des professionnels engendrent un accroissement constant de la demande. Les perspectives de reproductibilité méritent d’être envisagées.
L’accompagnement des aidants avec l’amélioration de leur qualité de vie ainsi que l’équilibre biopsychosocial produit un impact positif indirect sur la santé et la qualité de vie de la personne malade. Cela contribue ainsi au rétablissement.

Pascale LEFUEL, IDE, Infirmière Spécialiste Clinique en Néphrologie, Hôpitaux Universitaires de Genève – FRANCE
Coauteurs: Catherine BOLLONDI, Aïda YAMANI, Marie-Laure CARBALLO-EHRLER, Christine CLAVIEN, Gora DA ROCHA

Résumé

Les patients dialysés souffrent d’une morbi-mortalité importante. Connaitre leurs préférences et valeurs permet une adéquation de la prise en soin tout en promouvant leur autodétermination. Cette démarche de projet de soins anticipé (ProSA) est rarement effectuée, en raison des difficultés à parler de fin de vie tant pour les patients que pour les soignants. L’utilisation de jeux sérieux permet de soutenir la communication. Un jeu de cartes « Anticip’action » est développé et intégré à une intervention de ProSA auprès de patients dialysés aux Hôpitaux Universitaires de Genève.
Les objectifs de cette étude sont d’évaluer l’acceptabilité de l’intervention pour les patients et les soignants, et d’évaluer la faisabilité de l’intervention en milieu ambulatoire, la quantité et la qualité de la documentation du ProSA dans le dossier médical.
Méthode : Etude mixte (quantitatif et qualitatif) pré-post intervention sur une période de 18 mois. Deux séances de discussion sont proposées aux patients (n=30) par 10 infirmières formées à ProSA suivi d’une consultation avec le néphrologue basée sur les informations récoltées. Le questionnaire ACP engagement survey évalue l’engagement des patients dans la démarche d’anticipation des soins. Les infirmières répondront à un questionnaire (Post intervention questionnaire for nurses) afin de recueillir leur évaluation de la démarche avec le jeu. Des entretiens semi-structurés seront menés auprès des patients afin d’explorer leur expérience et deux focus groupes seront réalisés auprès des infirmières et l’équipe interprofessionnelle au sujet de la faisabilité de cette intervention dans le service de dialyse.
Nous présenterons le plan d’étude ainsi que les résultats préliminaires.

Claire LINÉ, Ph. Dc, Infirmière, Formatrice en Institut de Soins Infirmiers, Centre Hospitalier Amiens Picardie – FRANCE

Résumé

En 40 ans l’obésité infanto-juvénile a été multipliée par dix. Les personnes souffrant d’obésité présentent une altération d’intégration et de traitement de l’information sensorielle, notamment les perceptions internes (intéroception). Peu d’études ont été menées chez les adolescents, bien qu’une intéroception atypique soit positivement associée à l’apparition de psychopathologies et d’une diminution de compétences socio-émotionnelles à l’âge adulte.
Cette recherche qualitative a pour objectif d’explorer la dimension expérientielle de l’intéroception vécue par des adolescentes présentant une obésité dans un contexte d’hospitalisation.
Cette recherche qualitative mobilise trois échelles évaluant : l’anxiété (STAIC), la douleur (EVA) et la conscience de soi intéroceptive multidimensionnelle (MAIA) ; suivi d’une courte séance posturale (practice of power posing) de 1min suivie d’un entretien de type explicitation. Les résultats du MAIA ont été croisés avec les verbatim obtenus.
Comme rapporté dans la littérature, le niveau intéroceptif des patientes interrogées est globalement bas sur les échelles d’évaluations, mais les données chiffrées du MAIA ne révèlent pas toujours la réalité corporelle perçue des adolescentes interviewées qui sous-estiment leur capacité intéroceptive. L’accompagnement des participantes dans l’explicitation de leur expérience corporelle révèle une dimension intéroceptive beaucoup plus large. Nous définissons cette dimension comme zone proximale intéroceptive et présentons ce concept.
Nous suggérons qu’une meilleure compréhension de l’expérience intéroceptive vécue permet d’accompagner les patients dans une dimension expérientielle plus sécure de leur corps. Les recherches futures devraient enrichir cette perspective qualitative de l’intéroception et ouvrir des dimensions plus incarnées du soin.

Claire LINÉ, Infirmière, Formatrice IFSI, PhDc, CHU Amiens Picardie – FRANCE

Résumé

Introduction : L’épidémie de covid-19 justifie des gestes barrières et le port de matériel de protection. Ces adaptations comportementales viennent contrarier les gestes réflexes d’auto-touchers faciaux spontanés.
Objectifs : Nous proposons d’explorer l’expérience psychocorporelle généré par la modification de cette gestuelle dans ce contexte sanitaire.
Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative menée auprès de neuf professionnels soignants portés volontaires en renfort. L’analyse des entretiens semi-structurés est faite selon l’Interpretative Phenomenological Analysis.
Résultats : La perception du risque d’auto-inoculation diffère fortement sans lien avec le niveau d’exposition au virus. L’équipement de protection facial est à la fois perçu comme sécurisant mais aussi très difficile à supporter. Le vécu des auto-touchers est influencé par le niveau d’attention porté par le sujet à l’égard de son visage et par les antécédents médicaux en lien avec celui-ci. Trois sortes d’adaptations psychocorporelles sont mobilisées pour contrôler les auto-touchers : le contrôle par l’évitement, le contrôle par occupation des mains et les stratégies corporelles compensatoires. Les représentations du soi corporel sont modifiées, au niveau de la gestuelle, du sentiment d’humanité, elles génèrent une forme d’abandon corporel et un vécu de corps souillé.
Conclusion : Les résultats mettent en évidence la charge cognitive qu’implique la contrainte des auto-touchers et le port du masque de protection et soulignent l’importance de s’interroger sur les implications de ces modifications sensori-motrices. Il apparait nécessaire d’accompagner les professionnels de santé dans l’évaluation des répercussions psychocorporelles en situation pandémiques.

Isabelle MILETTE, M. Sc., infirmière praticienne spécialisée en néonatologie (IPSNN), Hôpital Maisonneuve-Rosemont – CIUSS de l’Est-de-l’ile-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Carole-Anne U BEAUMIER

Résumé

Introduction: Le peau-à-peau (PAP) est reconnu mondialement comme étant l’environnement idéal pour le nouveau-né et sa famille en néonatalogie; dû à ses nombreux bénéfices (Conde-Agudelo et al, 2016 – Cochrane review). Les recommandations les plus récentes nous incitent à y recourir le plus tôt, le plus souvent et le plus longtemps possible. Une méthodologie rigoureuse pour le mettre en application est aussi recommandée; impliquant des méthodes de transfert et de positionnement appropriées.

Objectifs de la présentation: Démontrer l’importance d’un projet d’amélioration de la qualité sur la durée et la fréquence des séances de PAP, ainsi que sur les méthodes de transfert et de positionnement.
Description du projet: À travers un projet d’amélioration de la qualité des soins, plusieurs stratégies ont été mises en place afin d’améliorer la quantité (durée, fréquence) et la qualité (méthodes de transfert, positionnement) du PAP dont : le développement d’un protocole et d’une capsule de formation, l’obtention d’outils (chaise et tube) et de ressources pour les parents (fiches informatives et vidéos).
Résultats: Suite à l’implantation du projet, la durée et la fréquence des séances ont respectivement augmentées de 89 à 103 minutes (P=0.025) et de 29% à 100% (P=0.025); la fréquence des transferts debout et des positionnements appropriés quant à eux augmenté de 61% à 76% (P=0.025) et de 25% à 52% (P=0.025).
Conclusion: Bien que nos résultats soient non-significatifs, ce projet a amélioré la pratique du PAP de façon qualitative (durée et fréquence) et quantitative (positionnement et transfert appropriés).

Valérie MOFFATT, M. Sc., Conseillère cadre clinicienne en soins infirmiers, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Julie-Christine COTTON

Résumé

Les personnes atteintes de maladie affective bipolaire sont fortement sujettes à la rechute thymique, soit le retour à un épisode de manie ou de dépression après une période de rémission. La rechute survient souvent malgré une adhésion à la médication. Les infirmières en clinique externe jouent souvent un rôle pivot auprès de ces personnes. Elles n’ont pas de modèle théorique spécifique à la rechute thymique pour structurer leurs interventions. La prévention de la rechute est un sujet central de l’expertise en toxicomanie. Le modèle de Marlatt validé en prévention de la rechute de conduites addictives peut être adapté à la rechute thymique, la littérature faisant état de similarités importantes entre les deux phénomènes. Une adaptation du modèle en prévention de la rechute thymique a été proposée à un échantillon d’infirmières dans le cadre d’entrevues semi-structurées pour connaître leurs perceptions sur sa cohérence, sa pertinence, ainsi que la faisabilité et l’acceptabilité d’une utilisation potentielle. Le groupe a reconnu une pertinence au modèle, particulièrement pour structurer leurs interventions. Des éléments du modèles ont été perçus comme cohérent, notamment l’efficacité du coping. Le groupe a dit qu’il serait faisable de l’utiliser malgré des obstacles organisationnels et acceptable de le faire en lien avec leur champ d’exercice. La prévention de la rechute thymique doit faire partie de l’organisation du travail et les infirmières doivent être formées spécifiquement sur ce sujet. Il en va du rétablissement des personnes atteintes de maladie affective bipolaire.

Claudine MONSO GOMEZ, infirmière, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Guillaume DELEUZE

Résumé

Infirmiers en milieu forensique (milieu fermé et ouvert), nous accompagnons des patients dont la qualité des habiletés sociales est altérée par la maladie mentale. L’entrainement aux habilités sociales leur permet de mobiliser et développer des compétences au service de l’évolution de leur mesure et de leur rétablissement.
C’est à la fois un processus d’autonomisation, de réinsertion sociale mais également un outil de collaboration qui accompagne l’acquisition et/ou la réappropriation des habiletés nécessaires à l’atteinte d’objectifs.
Initialement, le programme s’adressait spécifiquement aux personnes présentant des troubles psychotiques. Au regard des retours positifs des patients et des équipes médico-soignantes, de nouvelles indications nous sont parvenues. Celles-ci concernaient en majorité des patients détenus présentant des conduites antisociales.
Nous avons alors conclu que le programme initial ne permettait pas de répondre à ces demandes.
Nous décidons donc d’expérimenter, de modéliser et d’étendre l’entrainement aux habiletés sociales aux patients détenus présentant des comportements dyssociaux en nous appuyant sur les écrits de Marc Leblanc et Pierrette Trudeau LeBlanc (programme canadien de réadaptation destiné aux adolescents antisociaux).
Ainsi, la conceptualisation nous a permis de rajouter une composante émotionnelle à l’approche cognitivo-comportementale, de développer des compétences spécifiques pour permettre d’abandonner les comportements antisociaux et de diminuer le risque de récidive.
L’objectif global est d’expérimenter et d’intégrer des comportements prosociaux et des stratégies de régulation émotionnelle.
La présentation retracera le processus mis en place et son évolution de 2017 à 2022. Nous avons, selon le modèle de Kolb expérimenté l’apprentissage par : l’expérience, l’observation, la conceptualisation et l’expérimentation.

Yorli MORADI, M. Sc., doctorant en sciences infirmières, Université Laval – FRANCE

Résumé

Le nombre de personnes malades chroniques et vieillissantes en France est en recrudescence.
Les maladies chroniques et le vieillissement augmentent le risque de complications, d’hospitalisations et les dépenses de santé.
L’éducation thérapeutique contribue à réduire ces risques.
En France, les professionnels de santé les plus nombreux à réaliser ces pratiques sont les infirmières.
Dans ce cadre, celles-ci sont confrontées à la complexité des expériences vécues des personnes malades chroniques, des personnes âgées dépendantes et de leurs entourages.
Pour répondre à cette complexité de manière holistique, les infirmières sont souvent contraintes d’emprunter des outils à leurs collègues psychologues tel que l’entretien motivationnel.
Il existe une lacune dans la littérature sur les modes d’organisation de ces pratiques d’éducation thérapeutique empruntées par les infirmières et sur la diversité des outils qu’elles mobilisent pour les mettre en œuvre.
Notre présentation est basée sur un travail de doctorat en sciences infirmières en cours. Elle propose des réponses et des questionnements sur les lieux et modes d’emprunt et de réappropriation de ces pratiques infirmières empruntées. Elle ouvre la voie vers une recherche qualitative ethnographique focalisée visant à étudier cette éducation thérapeutique et spécifier son ancrage dans la discipline infirmière.

Julie MOUGEOLLE, IDE, infirmière, Ghu Paris psychiatrie et neurosciences – FRANCE
Coauteurs: Ariane GREZARD

Résumé

La dépression résistante reste un challenge de soins : Les hospitalisations pour cette pathologie sont généralement longues et continues.
De nombreuses études récentes ont montré l’efficacité du traitement par Esketamine dans la réduction rapide des symptômes dépressifs.
C’est le premier traitement ayant une indication officielle dans la dépression résistante (AMM dépression résistante).
L’Esketamine est un traitement antidépresseur en solution pour pulvérisation intra-nasale. Son mode d’action est différent des antidépresseurs actuellement disponibles. Il va agir notamment en favorisant la production du glutamate (neurotransmetteur) qui entrainera une amélioration des symptômes dépressifs.
A la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale du GHU Paris Neurosciences et Psychiatrie, nous avons développé un Hôpital de Jour dédié à la prise en charge des patients adultes souffrant de dépression résistante et traités par Esketamine.
Nous disposons de cinq lits dans une salle dédiée dans un environnement calme. Deux jours par semaines sont consacrés à l’administration d’Esketamine. Les patients sont suivis sur une durée d’environ six mois qui comprend une phase d’induction, une phase de consolidation puis une phase d’entretien. Les signes indiquant un bénéfice thérapeutique doivent être évalués à la fin de la phase d’induction, afin de déterminer la nécessité de poursuivre le traitement.
Ce traitement représente une alternative aux hospitalisations classique. Il favorise la prise en charge rapide des patients ce qui permet d’éviter l’embolisation des lits d’hospitalisation. Ce nouveau dispositif permet de maintenir le patient dans son activité professionnel et dans son cadre de vie habituel.

Assumpta NDENGEYINGOMA, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Stéphanie-M. FECTEAU

Résumé

La promotion de la santé et du bien-être des jeunes autistes vise à les outiller afin qu’ils puissent adopter les comportements favorables à leur santé et leurs épanouissements. Toutefois, l’adoption de ces comportements est influencée par l’environnement immédiat, dont la famille. Le rôle de la fratrie dans la promotion de la santé des jeunes est souvent oublié alors que la relation fraternelle, qu’elle soit positive et harmonieuse ou au contraire conflictuelle, contribuent à la santé psychosociale. But : Déterminer les éléments caractérisant la relation fraternelle selon la perspective de jeunes autistes. Méthode. Une étude qualitative descriptive a été réalisée auprès de 15 jeunes autistes âgées entre 16 et 29 ans. Résultats. Quatre dimensions structurent les éléments caractérisant la description de la relation fraternelle. La dimension des interactions inclut les modes de communication et le contenu d’échange, la dimension de la qualité de relation se réfère à l’adaptation aux différences, l’appréciation et l’affection. Le soutien émotionnel se réfère à la réassurance et la protection. Discussion : La relation fraternelle selon la perception des jeunes autistes évolue. Même si durant l’enfance, la rivalité est plus prononcée, lorsqu’ils deviennent les jeunes adultes, les conseils réciproques dans la transition vers l’âge adulte favorise la santé mentale et physique. Conclusion. Comprendre les éléments qui caractérisent la relation de la fratrie selon les jeunes autistes permettrait aux intervenants de mieux comprendre la nature de cette relation et d’ajuster leurs interventions pour stimuler les ressources latentes de la famille.

Gabriela PEGUERO-RODRIGUEZ, Candidate au doctorat et professeure adjointe, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Viola POLOMENO, Chantal BACKMAN, Julie CHARTRAND, Michelle LALONDE

Résumé

Introduction: Les aînés sont souvent accompagnés d’un membre de leur famille à l’urgence et considèrent leur présence comme étant importante. Les familles plaident pour leurs besoins et contribuent à la continuité des soins. Toutefois, elles se sentent souvent exclues des soins. Afin d’améliorer la qualité et la sécurité des soins offerts aux aînés, il est nécessaire de considérer l’expérience des familles qui accompagnent un aîné à l’urgence. Objectif de la présentation: Présenter les résultats d’un examen de la portée ayant pour but de synthétiser la littérature scientifique traitant de l’expérience des familles qui accompagnent un aîné à l’urgence. Méthodologie: Examen de la portée réalisé selon Arksey et O’Malley (2005). Six bases de données ont été ciblées et 15 articles scientifiques ont été retenus. Une description de la littérature recensée et une analyse de contenu inductive ont été réalisées. Résultats: La majorité des articles (86 %) ont été publiés depuis 2010, proviennent de la discipline des sciences infirmières (67 %) et ont un devis de recherche qualitatif (87 %). Le Canada (27 %) et l’Australie (27 %) sont meneurs en termes de pays d’origine des études. L’analyse de contenu a permis de cibler trois principales catégories relatives à l’expérience des familles qui accompagnent un aîné à l’urgence : 1) parcours menant à l’urgence; 2) être à l’urgence et 3) recevoir son congé de l’urgence. Conclusion: L’expérience des familles d’aînés à l’urgence est multifactorielle et s’inscrit dans une trajectoire de soins et de services de santé.

Gabriela PEGUERO-RODRIGUEZ, Candidate au doctorat, professeure adjointe, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Viola POLOMENO, Chantal BACKMAN, Julie CHARTRAND, Michelle LALONDE

Résumé

Introduction: Le transfert des aînés des résidences pour personnes âgées (RPA) vers l’urgence constitue une réalité quotidienne au Québec. Plusieurs lacunes accompagnent ce type de transfert, dont l’intégration des personnes proches aidantes (PPA). Des mesures doivent être mises en place autant dans les RPA qu’à l’urgence afin de développer une prise en charge efficace et adaptées de l’aîné et de sa PPA. Objectif de la présentation: Présenter les résultats d’une étude décrivant les perceptions des PPA dans le contexte du transfert de leur aîné d’une RPA vers l’urgence. Méthodologie: Une étude à devis mixte concomitant à prédominance qualitative a été inspirée de la théorie des transitions (Meleis et al., 2000) et réalisée auprès de 12 PPA. Les données ont été recueillies à l’aide d’entrevues réalisées par vidéoconférence et un questionnaire. Résultats: L’échantillon était composé à 92 % de femmes et la moyenne d’âge est de 61 ± 7,8 ans. Les participants étaient des PPA depuis en moyenne 5 ± 4 ans et dédiaient 8 ± 9 heures par semaine à leur aîné. Les participants ont rapporté l’importance de reconnaître leur rôle auprès de l’aîné, d’obtenir de l’information, ainsi que d’avoir une bonne connaissance du système de santé. Ils se sont perçus comme des défenseurs des droits et des besoins des aînés. Conclusion: Les PPA jouent un rôle indéniable dans le parcours de l’aîné de la RPA vers l’urgence. Leur vécu doit être pris en considération afin d’offrir des soins adaptés aux aînés et aux PPA.

Boris POURRÉ, Infirmier- case manager – SUISSE
Coauteurs: Paulina REQUENA

Résumé

Les Mineurs Non Accompagnés (MNA), au-delà de l’éloignement familial et de l’adolescence, cumulent de nombreux autres facteurs de vulnérabilité (vécus traumatiques, isolement, insécurité administrative, linguistique et interculturelle…). En 2016, notre première mission infirmière en santé mentale était alors d’intervenir suite à une crise de la suicidalité touchant de nombreux MNA sur le canton de Vaud. Il ressort de notre expérience ainsi que de la littérature que l’identification des besoins de soins en santé mentale est sous-évaluée et l’accès aux soins peu efficient. Pour mieux répondre à cette problématique, dès la création de l’Unité Transculturelle de l’Enfant et de l’Adolescent du CHUV, en 2020, nous avons élaboré, de façon interdisciplinaire et co-construite avec les jeunes, la figure infirmière du Case Manager de Transition pour Adolescents en Situation Transculturelle (CMT-AST). Aujourd’hui, sa posture flexible, pragmatique et proactive est essentielle dans l’accompagnement de ces adolescents migrants qui traversent une période d’hypertransition vers leurs vies futures. Le CMT-AST évalue les ressources et besoins de ces jeunes afin d’ajuster la guidance nécessaire et mobiliser le réseau des professionnels. Notre intervention portera sur la modélisation du rôle et ses outils, nous illustrerons l’importance des compétences transculturelles comme celle du décentrage et de l’intériorisation, par le CMT-AST, des besoins spécifiques. Travaillant de façon bifocale et interdisciplinaire ou de façon proximale auprès du jeune, le CMT-AST reste un garant primordial de l’accès à des soins holistiques et intégrés, en mobilisant ses compétences d’évaluation clinique, de premiers soins, de suivi et de travail en réseau.

Dominique PRALONG, M.Sc., infirmière spécialisée, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Gérard MARY, Anne-Dominique SECRETAN, Miriam KASZTURA

Résumé

L’environnement carcéral peut causer du stress et des symptômes associés, tels que l’agitation, l’anxiété ou l’insomnie pour une population dont les problèmes de santé mentale sont fréquents déjà avant leur incarcération. En réponse à des demandes constantes d’anxiolytiques et de somnifères de la part des patients, une équipe d’infirmières, disposant de compétences spécifiques, a mis en place une intervention de relaxation psychocorporelle, basé sur des techniques dont l’efficacité en complément ou alternative aux médicaments a été démontré ces dernières décennies. L’objectif était de responsabiliser et d’impliquer les patients afin qu’ils développent des compétences en auto-gestion de leurs symptômes.
Nous avons conduit une étude exploratoire dans un établissement d’exécution de peines en Suisse utilisant une méthode mixte s’inspirant des principes de la recherche-action participative pour évaluer les avantages perçus de cette intervention.
Les participants expriment avoir davantage de vitalité dans la journée, une meilleure gestion de leurs émotions, une diminution de leur anxiété et une amélioration de la qualité de sommeil, perception qui est partagé par les soignants. En plus, ils constatent des bénéfices dans les liens qu’ils ont avec les autres et plus d’autonomie (empowerment) dans la gestion de leur santé. Pour les agents de détention, l’activité, utilisant des ressources internes, n’est pas nuisible à la sécurité. Cette offre de soins est aujourd’hui intégrée dans le fonctionnement de l’unité et montre que les infirmières jouent un rôle essentiel dans l’identification des lacunes en promotion de la santé, ainsi que dans la conception d’une réponse centrée sur le patient.

Julie RENAUT, EPD ES, Infirmière spécialisée, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Vanessa LAUFRAY

Résumé

Les services hospitaliers aigus sont connus pour leurs soins douloureux et anxiogènes, voir traumatisants lorsqu’ils sont réalisés dans l’urgence. Par conséquent l’équipe des Soins Intensifs Pédiatriques des Hôpitaux Universitaires de Genève a souhaité optimiser la qualité de ces soins prodigués aux jeunes patients en leur proposant d’utiliser un casque de réalité virtuelle lors d’un geste invasif. L’enfant s’immerge alors dans un monde bien à lui, ce qui permet au soignant d’améliorer son confort en diminuant son anxiété induite par le soin, et ainsi diminuer sa douleur. Une application ludique a notamment été développée dans le but d’accompagner les différentes étapes de la réalisation du geste. Nous formons l’équipe à cette utilisation spécifique qui permet de coordonner les sensations ressenties par l’enfant avec les moments d’action du jeu. A ce jour, peu de centres utilisent la réalité virtuelle dans ce type d’unités aiguës. Pour cette raison, peu d’études sur le sujet sont disponibles. Nous avons donc élaboré une grille d’évaluation afin de pouvoir en analyser les bienfaits, et ainsi partager notre propre expérience de terrain avec nos pairs. Cette phase d’évaluation d’une durée de 6 mois a démarré en avril 2022, ce qui nous permettra de pouvoir présenter ces résultats lors du congrès. Les premiers retours semblent montrer que l’anxiété est diminuée chez nos patients. Avec cette nouvelle technologie, nous émettons l’hypothèse que les enfants auront un souvenir moins inconfortable des soins dans leur mémorisation, ce qui pourrait avoir un impact positif pour de futures hospitalisations.

Caroline RENÉ, M. Sc., Étudiante doctorale, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Isabelle LANDRY, Francine DE MONTIGNY

Résumé

À travers le monde, un nombre grandissant de couples sont touchés par l’infertilité. Les avancées en procréation médicalement assistée permettront à plusieurs d’entre eux de concrétiser leur projet d’avoir un enfant. Toutefois, une fois la grossesse mise en route, l’expérience des couples semble peu connue ni reconnue par les professionnels de la santé. Ces situations touchant de plus en plus de futurs parents, il importe de mieux connaître leur vécu et les difficultés qu’ils rencontrent pendant la période prénatale. L’objectif de cette communication est de présenter une modélisation de l’expérience de la grossesse par PMA chez les couples touchés par l’infertilité. Une recherche bibliographique effectuée sur sept bases de données électroniques a permis de retenir 14 articles admissibles afin de réaliser une analyse intégrative des connaissances au regard des défis rencontrés par ces futurs parents. Les résultats s’articulent autour de quatre thèmes permettant de décrire et d’interpréter différents aspects de l’expérience de la grossesse par procréation médicalement assistée en contexte d’infertilité soit : 1) parcourir un chemin long et complexe; 2) s’engager dans la grossesse avec des émotions paradoxales; 3) composer avec les défis que pose une identité émergente et 4) réorganiser les relations. Cette modélisation illustre le parcours singulier des futurs parents lors d’une grossesse par procréation médicalement assistée. La transition entre la conception, la grossesse et la parentalité s’avère beaucoup plus difficile, particulièrement pour les femmes et doit être reconnue afin d’éduquer les professionnels de la santé qui les accompagnent au cours de la période prénatale.

Shyhrete REXHAJ, Ph. D., Professeure HES ordinaire, Institut et Haute Ecole de Santé la Source, HES-SO – SUISSE

Résumé

Les proches aidants jouent un rôle majeur dans le soutien et le maintien dans la communauté des patients atteints de troubles psychiatriques sévères. Le programme Ensemble propose une intervention précoce de cinq séances permettant aux proches de prendre en compte leurs besoins pour exercer leur rôle d’aidant, indépendamment du traitement du patient. Ensemble vise à promouvoir le bien-être des proches aidants et à retrouver un état de santé psychologique optimal et une bonne qualité de vie alors qu’ils exercent un rôle d’aide pouvant parfois les épuiser. À la suite d’une étude de faisabilité, une recherche clinique expérimentale est en cours. L’objectif de cette recherche est donc de comparer le soutien habituel à l’efficacité du programme Ensemble. Trois temps de mesures sont prévus (T0 pré-intervention ; T1 post-intervention (à 2mois) et T2 suivi (à 4mois). Pour 140 proches inclus au projet entre septembre 2019 et avril 2022, les résultats préliminaires montrent un niveau de fardeau modéré (m=47.5) au T0. Ce score est légèrement plus élevé chez les participants du groupe intervention (m=48.7). Après l’intervention (T1), les résultats montrent une diminution du fardeau plus importante chez les proches du programme Ensemble comparé aux proches du suivi habituel (m=39.6 vs 43.6). Ces résultats devront être complétés avec les données du T2 pour estimer l’effet du programme sur le fardeau à plus long terme. Des interventions probantes permettront ainsi d’offrir un soutien infirmier de qualité aux proches aidants.

Jean ROUSSEL, M. Sc., Conseiller-cadre en soins infirmiers, CCSMTL – Québec, CANADA
Coauteurs: Roger LAFLEUR, Isabelle AUCLAIR, Martin ROCHON, Anne-MArie DENAUL

Résumé

Comme de nombreux milieux de soin, l’urgence de l’Hôpital Notre-Dame doit composer avec de nombreux défis liés à la pénurie de main d’œuvre dans un contexte de médecine urbaine (Troubles liés à l’usage de substances, problématiques de santé mentale, itinérance etc.).
Par ailleurs, le contexte de travail de l’équipe soignante en médecine d’urgence ne permet pas toujours de répondre aux besoins sociaux de la clientèle qui se présente à l’urgence.
Au CCSMTL, plusieurs projets ont été implantés afin de trouver des solutions novatrices à cette pénurie de main d’oeuvre mais aussi afin de s’adapter aux besoins spécifiques de sa clientèle urbaine.
Venez voir comment le CCSMTL a intégré :
Des éducateurs spécialisés en interventions psychosociales auprès des populations marginalisées
Des infirmières auxiliaires en travail en dyade dans toutes les aires de l’urgence
Des préposés aux bénéficiaires au triage dans un rôle repensé
Un deuxième chef d’unité spécifique pour les quarts de travail atypiques
L’intégration de ces nouveaux titres d’emploi permet de bonifier les services qui sont offerts et permet de réduire la pression exercée sur les infirmières en poste. L’intégration d’un deuxième gestionnaire permet aussi de mettre l’emphase sur la gestion de proximité en tant que stratégie de rétention et de bien-être de notre personnel.
Venez en apprendre davantage sur cette expérience unique de réorganisation du travail.

Ann SALVADOR, BScN, MAP, Conseillère exécutive, stratégie et innovation clinique, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Nazila SATTARI, Jeanne BONNELLE, Kevin MONTGOMERY, Julie BUDD

Résumé

La Covid-19 a aggravé les difficultés existantes pour accéder aux lits d’hôpitaux et au système de soins de santé. Dans ce contexte, l’Hôpital Montfort, le Service de soutien à domicile et en milieu communautaire Champlain et le Service Paramedic d’Ottawa, tous membres de l’ÉSO de l’est d’Ottawa, ont uni leurs forces pour offrir un service de télésurveillance à domicile pour patients avec des diagnostics de Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), d’Insuffisance cardiaque chronique (ICC) ou nécessitant un Autre niveau de soins (ANS). Ces partenaires utilisent la technologie Vivify Pathways Home. Parmi les objectifs du service, mentionnons : la diminution des visites à l’urgence, des admissions et des réadmissions; assurer le lien entre les ressources communautaires et les besoins des patients; renforcir les partenariats dans l’offres de soins intégrés. Les indicateurs de performance qui sont suivis touchent l’expérience du patient, de ses proches et des fournisseurs de soins; de la performance et de la transition de soins. Au 4 mai 2022, plus de 59 patients ont été recrutés pour le programme. Jusqu’à ce jour, l’expérience des patients est très positive. L’un d’eux a d’ailleurs mentionné que le programme « nous a permis d’avoir l’esprit tranquille en ce qui concerne les soins et le soutien pour notre transition vers la maison ». Comme prochaines étapes, en plus de poursuivre la croissance du programme, nous souhaitons aussi pouvoir offrir des congés précoces aux patients MPOC et ICC, pour leur permettre un retour à domicile plus rapide, tout en bénéficiant du support de l’équipe.

Valerie SAMSON, M.Sc., Cadre conseil en sciences infirmières, CHU Sainte-Justine – Québec, CANADA

Résumé

Les preuves ne sont plus à faire, la grossesse ne met pas les futurs parents à l’abri d’un problème de santé mentale. La grossesse ainsi que la transition à la parentalité sont associées à des périodes de grande vulnérabilité tant au point de vue physiologique, psychologique que sociale. Devenir parent requiert un changement identitaire majeur, changement qui ne se fait pas toujours sans heurt.

La dépression périnatale figure parmi les complications obstétricales les plus fréquentes dans les pays industrialisés. Compte tenu des répercussions potentielles sur la santé des mères, des partenaires et des enfants, la détresse psychologique des parents, qu’elle soit légère, transitoire ou sévère, ne devrait jamais être ignorée.
Une équipe multidisciplinaire de la trajectoire Mère-Enfant et de psychiatrie périnatale du CHU Sainte-Justine s’est positionnée en leader en la matière et a développé et mis en place le projet Grande Ourse, un projet composé de trois volets dont le rehaussement de l’évaluation de la condition mentale par l’infirmière, l’implantation du dépistage systématique au moyen d’une échelle validée et le développement d’un trousse de soutien afin de promouvoir des auto-soins en matière de santé mentale périnatale.
Les objectifs de la présentation sont de partager l’état des connaissances en santé mentale périnatale, de présenter le projet Grande Ourse ainsi que de partager l’expérience de développement et d’intégration menant à la réalisation et l’implantation de ce projet.
Le projet Grande Ourse a permis d’optimiser l’étendue de la pratique infirmière, d’améliorer la satisfaction professionnelle des infirmière ainsi que la satisfaction de la clientèle.

Nazila SATTARI, M. Sc., Coordonnatrice en soins virtuel et télésurveillance, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Ann SALVADOR, James WONG, Anne GRAVELLE, Kevin MONTGOMERY

Résumé

Face aux pressions croissantes dans l’accès aux soins et le besoin d’accroître la capacité des lits d’hôpitaux, l’hôpital Montfort à tirer parti de la technologie pour offrir des soins centrés sur le patient dans le confort de leur domicile. Afin d’améliorer l’accès aux soins cliniques et chirurgicaux dans un environnement de soins intégrés, l’hôpital Montfort, en collaboration avec les paramédics communautaires d’Ottawa, a déployé en 2022 un modèle innovateur de transition chirurgicale par télésurveillance permettant la transition sécuritaire des patients suivant une chirurgie tel que:
– Résection transurétrale de la prostate (TURP)
– Procédure gynécologique
– Arthroplastie (remplacement de la hanche et genou)
Dans le cadre du modèle de soins traditionnel, certains patients doivent être hospitalisés jusqu’à 48 heures après leur opération. Ce nouveau modèle innovateur permet la transition sécuritaire des patients en communauté suivant leur chirurgie tout en évitant une admission postopératoire. Ce programme de télésurveillance est offert 24/7 aux patients pour une période de deux semaines.
Les objectifs de la présentation sont:
– Reconnaître la nature innovatrice des soins postopératoires.
– Décrire l’élaboration et la mise en œuvre du programme de télésurveillance.
– Partager les résultats préliminaires du programme et les leçons apprises.

Nazila SATTARI, M. Sc., Coordonnatrice en soins virtuel et télésurveillance, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: France MORIN, Julie GAGNIER

Résumé

En Ontario, les dyades mère-bébé sont confrontées à des réductions des services postnatals communautaires de routine qui se traduisent par un accès réduit aux soins pendant la première semaine postnatale. Les études indiquent que les parents se sentent mal préparés à la transition de l’hôpital à la maison, dépassés et incertains quant à l’état des nouveau-nés (p. ex. jaunisse, problèmes d’alimentation), ce qui entraîne des aux services d’urgences et de faibles taux d’allaitement exclusif. Compte tenu de ces données, il est nécessaire d’améliorer la transition des familles en communauté.
Objectifs :
– Reconnaître la nature innovatrice du programme virtuel post-césarienne.
– Décrire l’élaboration et la mise en œuvre du programme.
– Partager les expériences des parents et les fournisseurs de soins avec ce programme.
En 2020, le ministère de la Santé de l’Ontario a consacré des fonds pour soutenir la transition sécuritaire vers la communauté des patients ayant subi une chirurgie. Le programme virtuel post-césarienne est une collaboration entre l’Hôpital Montfort, Santé publique Ottawa et le Bureau de santé de l’est de l’Ontario. Ce programme a été élaboré afin de soutenir les familles en âge de procréer en leur assurant un soutien 24/7 au cours de la première semaine suivant leur congé de l’hôpital. Ce programme vise a à réduire les complications chez la mère et le nouveau-né, les difficultés d’alimentation du nourrisson, ainsi que d’éviter les visites aux services d’urgences et les réadmissions à l’hôpital. Les résultats de ce modèle de soins postnatals innovant seront présentés.

Camille SAVOIE, M. Sc., infirmière et Candidate PhD, CIUSSS de la Capitale-Nationale – Québec, CANADA
Coauteur: Philippe VOYER, Suzanne BOUCHER, Martin LAVALLIÈRE

Résumé

Selon le Code de la sécurité routière du Québec, l’infirmière fait partie des cinq professionnels autorisés à juger de l’aptitude d’une personne à conduire. En plus de ses compétences en évaluation clinique, la profession infirmière est bien positionnée pour effectuer l’accompagnement et le suivi des aînés et des proches qui vivent le deuil associé à la cessation de la conduite. Cependant, l’infirmière est à toute fin pratique absente de la littérature traitant de sécurité routière, notamment en raison de l’absence d’orientation sur son rôle permettant de soutenir son jugement clinique. C’est ainsi qu’un projet de recherche doctoral a émergé, ayant comme objectif de concevoir un guide d’évaluation et d’accompagnement des aînés en matière de sécurité routière. Selon un devis qualitatif descriptif, des entretiens semi-dirigés ont été effectués auprès d’aînés, de proches, d’infirmières, d’omnipraticiens et d’ergothérapeutes, permettant de mieux comprendre les besoins des aînés et des proches et de questionner les professionnels quant à leur rôle et quant au format et au contenu souhaitable pour le guide. Une triangulation des données issues des entretiens a été fait avec des données empiriques et théoriques. Cette communication présentera le premier guide d’évaluation et d’accompagnement des conducteurs âgés destiné à la profession infirmière. Ce guide est novateur, puisqu’il inclue plusieurs tests permettant d’effectuer une évaluation infirmière exhaustive de l’aptitude d’un aîné à conduire en milieu clinique, mais également un accompagnement visant à faciliter la transition des aînés et de leur proche vers la cessation de la conduite automobile.

Hadil SHENDI, inf. M. Sc., EMBA, Directrice adjointe soins infirmiers – volet opérations, CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Marjolaine BERGERON, Joseph DI LALLA, Leslie ARCHER

Résumé

Le projet «Cinq sens» a lieu dans une unité de médecine qui fait face à des difficultés de fidélisation du personnel; le projet implique la participation des usagers ressources, équipes de soins et médicales. Nous souhaitons intégrer des éléments de la nature à travers les cinq sens au sein de nos unités pour optimiser l’expérience employés pour la fidélisation des infirmières et l’expérience usagers durant le séjour hospitalier. Les objectifs de la présentation sont : 1) présenter la démarche d’identification des stratégies, 2) partager les enjeux vécus et réussites pour la mise en application et 3) présenter les résultats préliminaires et le potentiel de transférabilité. La méthodologie se décline ainsi : 1) revue de littérature impact de la nature sur le bien-être employés et usagers, 2) identification avec les équipes et les usagers ressources des stratégies démontrées efficaces, 3) identification des indicateurs clés et mesures, 4) mise en place des stratégies et 5) bilan et analyse de transférabilité. La revue de littérature fait ressortir plusieurs bénéfices : réduction du stress, meilleure performance cognitive, impact sur les émotions, réduction absentéisme, réduction de la durée de séjour, etc. Les prochaines étapes sont : acquisition des fournitures et équipements requis en lien avec la sélection des stratégies (ex. images, sons, odeurs de la nature) (printemps-été 2022) puis mise en place du projet et mesures (été-automne 2022). Nous espérons que ce projet permettra d’offrir un milieu attrayant où il fera bon travailler ou recevoir des soins et ainsi devenir une vitrine pour cette approche.

Krzysztof SKUZA, Ph. D., Professeur associé, Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV) – SUISSE
Coauteurs: Gilles BANGERTER, Natalya KOROGOD, Emmanuelle OPSOMMER

Résumé

Introduction: Les soins infirmiers psychocorporels en santé mentale regroupent des techniques visant à améliorer l’intégration psychosomatique et à induire un effet calmant. L’enveloppement thérapeutique du corps (TBW) est un soin infirmier psychocorporel indiqué en cas d’anxiété, d’agitation psychomotrice et du schéma corporel perturbé dans le contexte des troubles psychotiques et de l’humeur. Cependant, la réponse physiologique au TBW n’a jamais été étudiée, ce qui a incité certains à soulever un débat public sur l’innocuité du TBW. L’objectif de cette étude observationnelle était d’étudier la réponse physiologique et somatosensorielle au TBW chez les sujets sains.

Méthode: Cette étude a porté sur 26 (19 femmes, 7 hommes) volontaires sains (âge moyen 27 ans), qui ont fait l’expérience du TBW, qui consistait à envelopper étroitement le corps dans une couche de draps froids humides et plusieurs couvertures chaudes. Le groupe de comparaison comportait 13 participants (âge moyen 32 ans, 9 femmes, 4 hommes) se reposant en position couchée sur le dos. Les paramètres physiologiques comprenaient la fréquence cardiaque (FC), la variabilité cardiaque (VRC), la fréquence respiratoire (BR), les températures cutanées (ST) centrale et périphérique (jambes). La concentration salivaire d’alpha-amylase (sAA) et de cortisol (sC) a été évaluée à trois moments de la procédure.

Résultats: aucun signe d’hypothermie, déplacement de l’équilibre vers la réponse parasympathique, baisse significative d’anxiété. Conclusion: la diminution de l’activité du système nerveux sympathique ainsi que des niveaux de sAA et sC et le réchauffement confortable de l’ensemble du corps pendant le TBW indiquent l’innocuité du TBW.

Stéphanie THURILLET, IDE, Infirmière Puéricultrice, Centre Hospitalier Universitaire de Limoges – FRANCE

Résumé

Les soignants ont des difficultés à différencier la peur et la douleur ressenties par les enfants et ont tendance à interpréter ce que les enfants peuvent ressentir, ce qui entraîne une gestion inadéquate de la douleur. Alors que de nombreuses échelles d’auto-évaluation de la douleur sont disponibles, il n’existe aucune échelle d’auto-évaluation de la peur validée pour les enfants.
Notre objectif était de tester les propriétés psychométriques de l’échelle que nous avions créée, selon la méthodologie de Bieri (validation de Faces Pain Scale) auprès d’enfants âgés de 4 à 12 ans dans des écoles, puis en milieu hospitalier.
Notre échelle d’auto-évaluation de la peur a été validée chez des enfants âgés de 7 à 12 ans spécifiquement et était bien réalisable à l’hôpital. L’échelle d’auto-évaluation de la peur peut encore être utilisée avec les enfants de 4 à 6 ans en fonction de leur degré de maturité intellectuelle.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans Journal of Pediatric Nursing.
(https://doi.org/10.1016/j.pedn.2022.02.020)
Nous proposons l’utilisation de l’échelle de peur en combinaison avec l’évaluation de la douleur dès que les soignants identifient des composantes comportementales telles que les pleurs, les cris, l’évitement … Cette évaluation combinée, aidera à mieux différencier le diagnostic de peur et de douleur et permettra à l’infirmière d’adapter ses stratégies de médication et de distraction.

Karine TOURIGNY, M. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers volet qualité de la pratique, CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Guylaine DUPUIS

Résumé

Le CCSMTL a déployé un protocole infirmier de retrait de dispositif intra-utérin. Cette activité s’inscrit dans le porte-feuille d’outils de l’infirmière afin de répondre aux besoins intégrés en santé sexuelle. Il s’inscrit dans le spectre de la prescription infirmière et de la pratique avancée en santé sexuelle développée en collaboration avec nos collaborateurs médicaux. Les outils développés lui permettent d’occuper son plein champ d’exercice inscrit dans la Loi sur les infirmières et les infirmiers : « évaluer l’état de santé d’une personne, à déterminer et à assurer la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers, à prodiguer les soins et les traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie ainsi qu’à fournir les soins palliatifs ».
Le développement de cette pratique est très actuel surtout en santé urbaine québécoise où en début d’année les médias faisaient état de la difficulté d’accès à un médecin pour faire retirer un stérilet. L’infirmière devient donc une actrice importante dans l’accès aux soins et services.
La DSI a fait preuve de leadership en mettant en place un parcours qualifiant détaillé afin de former les infirmières dans une pratique de qualité et sécuritaire en santé sexuelle.

Marie TURRIAN, M. Sc., Infirmière de transition soins pédiatriques- soins adultes en diabétologie, CHUV – SUISSE
Coauteurs: Michael HAUSCHILD

Résumé

Introduction
Les adolescents et jeunes adultes de 16 à 25 ans avec diabète insulinodépendant qui quittent les structures pédiatriques pour poursuivre leur suivi vers les soins adultes ont des besoins spécifiques. Un accompagnement structuré novateur par une infirmière de transition pour les soutenir dans leur autonomie est proposé.
Objectifs
Présenter le rôle à multi facettes de cette infirmière qui permet autant de prévenir d’éventuelles complications du diabète que d’accompagner les jeunes adultes dans la transition progressive vers un nouvel équilibre de vie.
Description du projet
L’infirmière de transition assure un soutien éducatif, motivationnel et émotionnel pour les jeunes et leurs parents.
Ces prestations d’éducation thérapeutique et d’aide au maintien d’une meilleure qualité de vie se font autant à l’Hôpital, au domicile qu’en ville.
Pour favoriser le partage d’expérience, des rencontres entre pairs sont organisées.
Sa disponibilité via des moyens de communications adaptés pour les jeunes permettent une réponse rapide et efficace à leur demande (SMS, face time). L’infirmière de transition crée le lien en les accompagnant à la première consultation chez le diabétologue adulte. Elle coordonne le réseau de soin par un travail pluridisciplinaire intra et extrahospitalier.
Résultats
Une diminution de 50% des hospitalisations pour complications aiguës chez les patients de 15-19 ans et un taux de satisfaction élevé auprès de ses bénéficiaires.
Conclusion
L’accompagnement du patient pendant la phase vulnérable de la transition semble essentiel. Le travail a été récompensé par le Prix qualité 2020 de la Fondation de l’Association suisse du diabète.

Monique UNY, Infirmière référente endométriose, Département femme enfant adolescent Hopitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Sandra CONSTANTINO, Séverine BAUDRY, Nicola PLUCHINO

Résumé

L’endométriose est une affection complexe qui concerne une femme sur 10 .Cette maladie dont les mécanismes sont encore mal connus est souvent diagnostiquée après 7 à 9 ans d’errance médicale, de douleurs intenses avec d’importantes répercussions sur la qualité de la vie sociale, familiale et professionnelle.
Offrir aux patientes un espace d’information et de conseil dans un climat d’écoute et de partage serait un moyen de les aider à faire face à la maladie et à devenir active dans leur parcours de soins.
Aux Hôpitaux Universitaires de Genève , l’infirmière référente anime des séances mensuelles d’éducation thérapeutique , libres et gratuites, qui ont pour objectif de les informer sur les mécanismes de l’endométriose, les moyens diagnostics, les conséquences de la maladie sur la fertilité et les traitements proposés. La gestion de la douleur et l’intérêt des thérapies complémentaires sont aussi abordées.
La pertinence et l’intérêt de ces séances ont fait l’objet d’une évaluation auprès de 179 patientes via des questionnaires anonymes remis en fin de séance .
Les résultats démontrent que ces séances répondent aux besoins des patientes en terme d’information ( 99.44 % ) et qu’elles représentent une aide pour mieux comprendre et gérer leur parcours thérapeutique pour 92 % d’entre elles.
Donner accès à des outils pour comprendre son corps, sa maladie , les différents traitements et leur intérêt permet aux patientes de développer des compétences d’adaptation à la maladie .Elles peuvent ainsi développer des objectifs thérapeutiques personnels et devenir actives dans leur prise en charge.

Isabelle VAILLANT, M. Sc., Infirmière praticienne spécialisée en soins aux adultes, Centre hospitalier de l’université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Monika DYSKO, Marie-Laure RAPHAEL BROSSARD, Jean-Maxime CÔTÉ, Patrice SAVARD, Soumeya BRACHEMI

Résumé

En 2018, selon les statistiques québécoises du comité de surveillance des bactériémies des cathéters en hémodialyse, le CHUM possédait l’un des plus hauts taux de bactériémies de la province. Un comité multidisciplinaire fut formé afin de préciser l’origine, réviser et adapter les pratiques locales et élaborer un programme longitudinal d’évaluation de ces nouvelles stratégies visant à réduire l’incidence locale de bactériémies.
Ainsi, plusieurs problématiques ont été identifiées: les bactériémies précoces suivant l’installation de nouveaux cathéters, l’hétérogénéité de la pratique infirmière concernant les techniques de soins, des différences notables entre les produits utilisés localement et les recommandations les plus récentes et d’importants délais chirurgicaux pour la création de fistule artério-veineuse (FAV).
Ainsi, les pansements et produits de désinfections ont été modifiés, les protocoles de soins de cathéter ont été mis à jour et un enseignement multimodal (vidéo, formation ciblée, présence d’infirmière pivot aux accès) a été entrepris auprès de l’équipe infirmière, suivi d’audits longitudinaux afin de s’assurer du maintien et de l’uniformisation des soins. Également, l’équipe de radiologie a révisé leur protocole d’insertion de cathéter et l’équipe de chirurgie vasculaire a optimisé les délais de création de FAV. Le taux de bactériémies passa de 0.45 épisode/1000 jours-cathéter au printemps 2018 à 0.08 épisode/1000 jours-cathéter à l’été 2021.
En somme, grâce aux efforts et interventions mis en place depuis 2021, le centre d’hémodialyse du CHUM se situe maintenant dans le peloton de tête québécois en regard à son faible taux de bactériémies sur cathéter.

Jocelyn VEILLARD, Directeur clinique – Programme de santé mentale et Psychologie de la santé, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs:  Caroline SÉGUIN-LECLAIR, Myriam VEILLEUX, Maud MÉDIELL, Marie-Hélène CHOMIENNE, Jean GRENIER

Résumé

Introduction
Ce projet financé par Santé Canada vise à combler des lacunes en matière de soins de santé mentale pour francophones en situation minoritaire, notamment en régions éloignées.
Objectifs
Les innovations de ce projet seront présentées sous les angles de l’accessibilité à des soins supportés empiriquement, de la collaboration inter-institutionnelle, de l’organisation de soins selon un modèle en étapes, et de l’évaluation de programme.
Description du projet
Notre modèle de soins par étapes s’inspire du modèle britannique IAPT (Improving Access to Psychological Therapies) dans lequel un continuum de services est dispensé selon 3 niveaux d’intensité. Les niveaux d’intensité varient en fonction des besoins des patients et incluent : 1) Intensité légère : intervention TCC auto-dirigée pour anxiété et dépression accessible 24/7 sur le web; 2) Intensité modérée: intervention psychologique dispensée par un psychothérapeute ou un psychologue; 3) Intensité élevée : consultation psychiatrique pour gestion pharmacologique ou intervention psychologique spécialisée pour cas plus récalcitrants.
Résultats ou Perspectives et recommandations
Le modèle fera l’objet d’un processus rigoureux d’évaluation de programme. Les composantes majeures du modèle logique d’évaluation seront présentées.
Conclusion
Cette initiative permet de combler des lacunes en matière de soins de santé souvent non accessibles aux francophones en milieu minoritaire. Elle améliorera l’accès et la prestation de soins de santé mentale communautaires opportuns et fondés sur des données probantes pour le traitement des troubles de santé mentale fréquemment rencontrés en soins primaires. Via téléservices, elle met en œuvre un modèle de prestation entièrement à distance pour les régions éloignées de l’Ontario.

PARTENARIAT DE SOINS

Valérie AMATOBENE, IDE, Infirmière équipe mobile de consultation en soins palliatifs, Hôpitaux universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Caroline MATIS, Huguette GUISADO, Céline VENTOSE, Charline COURDEC

Résumé

Le service de médecine interne de réadaptation accueille des patients dont l’objectif est de gagner en autonomie suite à un épisode de soins aigus. Lorsque la situation évolue défavorablement, l’accompagnement des proches aidants se fait parfois jusqu’au décès du patient. Une étude transversale sur la fin de vie et l’accompagnement des proches aidants auprès des soignants souligne l’importance du partenariat et de la formation. Le but de l’étude était de développer les compétences de l’équipe pour accompagner les proches aidants en collaboration avec les soins palliatifs. L’objectif visait à identifier les besoins et les ressources de l’équipe pour accompagner les proches aidants de patients en fin de vie. Méthodologie : 15 sessions d’ateliers thématiques sur les soins palliatifs, la définition du proche aidant et la fin de vie ont été proposés en considérant des résultats d’une enquête préliminaire réalisée auprès de (n) 103 pluri-professionnels soignants en 2020 Résultats : 131 professionnels ont participé aux ateliers entre le 17.02.2021 et le 30.04.2021. Les soignants ont acquis des connaissances sur l’identification des proches aidants et ont été sensibilisés sur les besoins des patients et de leurs proches. La satisfaction des soignants a été mesurée par un sondage à 3 mois auprès des professionnels ayant participé aux ateliers. Des actions ont été déployées pour soutenir l’accompagnement des proches aidants lors de la fin de vie de patients en unité de réadaptation. En conclusion, les thématiques proposées ont suscité de l’intérêt. La perspective sera de mener une étude auprès des proches sur leur vécu.

VOIR LE DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Patricia BOURRIER, M.N., Professeure en sciences infirmières, Université de Saint-Boniface – Manitoba, CANADA
Coauteurs: Dominique ARBEZ, David ALPER, Danielle DE MOISSAC, Tristan PHAIR

Résumé

Dans la francophonie canadienne en contexte minoritaire, la population croissante d’aînés est à risque d’isolement social en raison des effets du vieillissement et du statut minoritaire. Des études ont démontré que la participation aux programmes intergénérationnels (IG) favorise la santé physique et mentale des aînés, ainsi que leur engagement social, tandis que pour les enfants, ils favorisent leurs compétences sociales et émotionnelles, et le développement d’attitudes positives à l’égard des aînés. Un programme IG a été mis en place pour pallier l’isolement social des aînés et favoriser le développement d’attitudes positives chez les enfants à l’égard des aînés. Huit (8) séances d’activités ont eu lieu au foyer de soins de longue durée. Une collecte de données a été faite avant et après le programme par entrevues individuelles : 1) auprès des aînés, en ce qui a trait à leur réseau social et leur sentiment d’isolement et 2) auprès des enfants d’âge préscolaire, pour qualifier leur perception des personnes âgées. Au total, treize (13) aînés et neuf (9) enfants ont participé. Cinq (5) membres du personnel du foyer et quatre (4) éducatrices en petite enfance ont également évalué la programmation. Les sessions ont eu un impact positif sur le bienêtre des aînés, qui ont un réseau social limité. Quant aux enfants, leur perception des aînés est devenue davantage réaliste. Ces activités rapprochent les générations, contribuent à la vitalité de notre communauté et favorisent une meilleure connaissance des personnes qui la forment.

Nathalie BRODU, B.Sc., Diététicienne, chargée du programme nutrition, NOMAD , institution de soins à domicile du canton de Neuchâtel – SUISSE

Résumé

La clientèle de NOMAD est principalement composée de personnes de plus de 80 ans, population pour laquelle la prévalence de la dénutrition s’élève de 22 à 28%. L’instrument d’évaluation RAI-HC utilisé pour l’évaluation globale ne propose pas d’indicateurs affinés pour repérer les clients à risque de dénutrition. L’identification et la prise en charge précoce de la dénutrition permet d’améliorer son traitement, mais pour être complète, cette dernière doit comprendre des consultations nutritionnelles et l’implication du médecin .
L’objectif de la présentation est de partager une expérience innovante et collaborative autour des activités nutritionnelles dans un contexte de soins à domicile.
L’élaboration d’un concept de prise en soins de la dénutrition et son outil de dépistage scientifique, intégré au dossier client informatisé, est le fruit d’une collaboration interprofessionnelle. Tous les membres de l’équipe soignante, quel que soit leur métier, sont formés à cette nouvelle démarche clinique, étayée par des directives et autres documents de support. Les transmissions avec le médecin traitant sont automatiques et simplifiées.
L’engagement d’un diététicien apporte la plus-value d’une expertise nutritionnelle au service de l’analyse clinique pluridisciplinaire.
Les premiers résultats ont permis de repérer les clients à risque de dénutrition, ainsi que les clients dénutris avérés. Des mesures préventives et correctives sont prises en accord avec le client, son entourage et son médecin traitant. L’instauration d’une collaboration interdisciplinaire au sein de l’équipe soignante améliore l’efficacité de la prise en soins de la dénutrition.

Marie-Ève CARON, B. Sc., Candidate à la maîtrise en sciences infirmières, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Dave BERGERON, Nicole OUELLET

Résumé

Introduction. Le partenariat patient gagne en popularité dans les soins et services de santé afin d’en améliorer l’efficacité, la qualité et la sécurité. En ce sens, un programme de formation a été offert à des patients partenaires (PP) vivant avec une maladie inflammatoire ou musculosquelettique telle que l’arthrite.
Objectif. Cette étude qualitative a pour objectif de décrire les retombées de l’engagement de PP en milieu clinique dans un contexte de maladies chroniques auprès des patients, des PP eux-mêmes, des professionnels et de l’organisation.
Méthode. Quatre PP, un patient et cinq professionnels d’une clinique externe de rhumatologie ont participé à des entrevues individuelles. Les résultats ont été validés lors d’un groupe de discussion focalisé avec 3 PP et d’une entrevue individuelle auprès d’un patient. Les données ont été cocodées et analysées selon la méthode d’analyse thématique continue.
Résultats. Les interventions des PP ont favorisé l’autogestion de la maladie par les patients et les PP, en plus de développer leurs connaissances sur la maladie et de briser leur isolement. Les professionnels ont vu une amélioration de la relation thérapeutique avec le patient et les ressources de l’organisation étaient mieux utilisées selon les participants aux entrevues.
Conclusion. Ces résultats permettent aux professionnels de la santé d’identifier les bienfaits du partenariat patient. Le rôle de leader de l’infirmière dans l’équipe interdisciplinaire est un levier important pour la promotion et l’implantation de telles innovations dans leurs milieux respectifs, permettant ainsi l’amélioration des soins et services dans une optique de promotion de la santé populationnelle.

 

Sofiane CHOUGAR, B. Sc., Infirmier Clinicien Assistant Infirmier Chef, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Sara-Kim LAMONT, Barbara KOTSOROS, Herminthe CLERJUSTE, Adama-Salam DIALLO

Résumé

Notre programme vise à rejoindre les personnes ayant des besoins complexes, n’arrivant pas à avoir accès aux services de santé, renoncé à consulter, se sentant mal comprises et stigmatisées ou parce que les traitements offerts ne répondent pas à leurs besoins. Plusieurs de ces personnes sont en situation d’itinérance, atteint d’infections chroniques, à haut risque de conséquences liées à leur consommation, dont de surdoses. L’objectif du CHUM et de CACTUS Montréal est d’offrir des traitements pour le trouble d’usage des opioïdes et des soins de santé basés sur les données probantes, en tenant compte de la situation et des besoins de la personne. Ces personnes fréquentant l’organisme communautaire peuvent avoir accès aux soins du service de médecine des toxicomanies (CHUM) via la télésanté directement des locaux de CACTUS, deux jours par semaine. En augmentant l’accessibilité, en misant sur les liens de confiance déjà établis avec les intervenants de CACTUS, en privilégiant une approche qui tient compte de l’ensemble des déterminants sociaux de la santé, nous offrons la possibilité à ces personnes d’améliorer leur santé et leur qualité de vie en s’engageant dans une démarche de soins qui leur convient. Cette approche permet de diminuer l’écart entre services et la stigmatisation qui en découle. Cette collaboration démontre l’importance de travailler avec les communautés, de cerner les besoins et d’oser innover, tout en impliquant les acteurs clés et mesurer les impacts de ce qu’on fait. Les résultats préliminaires de notre étude d’implantation démontrent que les usagers sont satisfaits et se sentent compris.

 

Patrice CROQUETTE, DESS, infirmier adjoint, Hôpitaux universitaires de Genève – SUISSE

Résumé

Avril 1994, le Rwanda connait un drame humanitaire. En 3 mois, environ 850 000 personnes seront victimes du génocide. Une multitude de survivants, d’orphelins n’auront pas accès aux soins psychiatriques dans ce pays dévasté. Construire un réseau de soins psychiatriques primaire est une priorité. Cette communication mettra l’accent sur les différentes étapes d’accompagnement et de construction d’une consultation en psychiatrie. En 2004, un seul médecin psychiatre est présent. Les infirmières sont au premier rang et assument l’immensité des besoins en soins psychiatriques. Un médecin genevois et un infirmier s’engagent dans l’accompagnement et la mise en place d’une structure de soins. C’est ainsi que nous construisons avec nos collègues sur place une première consultation spécialisée. Notre objectif est faire de « Kigali » le pôle de référence pour le pays. Lors de nos missions annuelles, les matinées sont consacrées à la clinique, les entretiens d’évaluations sont réalisés avec les professionnels sur place. Les après-midis sont axés sur les apports théoriques dans le domaine des troubles de l’humeur. En 2017, la première consultation spécialisée démarre, les proches des patients participent aussi à des groupes qui leurs sont destinés. Aujourd’hui les soins sont de haute qualité, nos collègues du Rwanda ont montré toutes leurs capacités et leur engagement dans les soins. Des discussions sont en cours pour disséminer ce modèle dans d’autres provinces du pays et nous les accompagnons dans les dispensaires du pays. Notre expérience montre que l’implémentation des modèles de soins malgré les différences culturelles répond aux besoins des patients.

Marie DAUVRIN, Ph. D., chargée de recherches, Haute Ecole Léonard de Vinci, BELGIQUE
Coauteur: Isabelle AUJOULAT

Résumé

Introduction. Ces dernières années, l’implication des patients comme acteurs de recherche et non uniquement comme sujets de recherche s’est intensifiée, donnant lieu à de nombreuses initiatives, avec différentes modélisations de cette collaboration (patient-partenaire, patient expert, patient représentant ou encore expert du vécu). Indépendamment de leur forme, ces collaborations poursuivent des objectifs d’amélioration de qualité et de la sécurité des soins, de renforcement de la justice sociale et de lutte contre les inégalités sociales de santé, à différents niveaux des systèmes de santé. Si la plus-value des recherches collaboratives n’est plus à démontrer en termes de pertinence et de transférabilité dans la pratique, des questions se posent quant à leurs capacités de générer du savoir académique et donc à répondre aux besoins des chercheurs.
Méthode. Ce constat a été le point de départ d’un processus réflexif itératif démarré en janvier 2021, processus alternant des temps de travail collectifs et des temps de travail individuels entre 2 chercheuses autour d’un projet collaboratif commun. Ce processus a pris la forme d’une analyse réflexive qualitative de différentes recherches collaboratives menées avec des patients et des professionnels de santé, analyse complétée par une revue focalisée de la littérature scientifique et grise sur les recherches collaboratives.
Résultats et conclusion. Ce travail réflexif a débouché sur des points de repère pour créer des recherches collaboratives qui correspondent aussi aux besoins des chercheurs académiques. Ces points de repère feront l’objet de cette présentation et seront proposés en discussion avec le public.

 

Dulcinda DELANNOY, L., Itinéraire Patient Manager – Responsable de secteur – Référent de filière institutionnel, Hôpitaux universitaires de Genève – SUISSE
Coauteur: Gaelle RUCHAUD

Résumé

La maîtrise des dépenses de santé et l’amélioration du niveau de qualité et de sécurité des soins sont des enjeux majeurs pour nos systèmes de santé. Nos hôpitaux sont en permanence sous tension sans ressources supplémentaires. Pour continuer à offrir la même qualité de soin nous devons être efficients.
Toutes les étapes d’une hospitalisation sont essentielles au bon déroulement du séjour. La sortie et le transfert du patient sont des étapes primordiales du processus de soins. Leur organisation est une source d’angoisse importante pour les patients et reste une étape sensible. Cette organisation concerne l’ensemble des actions visant à assurer la coordination et la continuité des soins lorsqu’un patient est transféré ou sort d’hospitalisation.
En Suisse romande une fonction a été créée : Itinéraire Patient Manger « IPM » , toutes infirmières de profession. L’IPM en collaboration étroite avec le médecin et les équipes pluriprofessionnelles a pour mission d’optimiser les durées de séjour en s’appuyant sur des protocoles de prise en charge clinique, de diminuer les journées d’hospitalisation inappropriées, d’améliorer la qualité de la documentation clinique et d’améliorer les processus de prise en charge. Pour cela l’IPM anticipe et coordonne la trajectoire et la sortie des patients en l’impliquant dans son projet de soin.
En poste depuis plusieurs années, grâce au suivi d’indicateurs au travers de tableaux de bord institutionnels, nous avons pu mettre en évidence , une optimisation des durées d’hospitalisation, une amélioration de la facturation des séjours (codage) et une amélioration de la satisfaction patient.

 

Pascale FERRARI, M. Sc., Infirmière clinicienne spécialisée (MScSI) & Maître d’enseignement A, Service de Psychiatrie communautaire, Département de Psychiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois & Laboratoire de santé mentale et psychiatrie, Institut et Haute Ecole de la Santé La Source – SUISSE
Coauteurs: Caroline SUTER, Mathilde CHINET, Laura Elena RAILEANU, Maude BERTUSI, Anne LEROY

Résumé

Le plan de crise conjoint (PCC) est une mesure anticipée spécifique en santé mentale dont le contenu est le fruit d’une décision partagée entre un professionnel et un patient, voire un proche. Outil d’autogestion et de promotion de la santé mentale, il permet de prévenir les rechutes et les réadmissions, de diminuer la contrainte et de limiter les coûts de la santé. Son implantation est un enjeu de santé publique afin de répondre aux défis humains, sociétaux et financiers des troubles psychiques. Entièrement conçu et déployé en partenariat avec des pairs et des proches, le projet d’implantation du PCC dans le canton de Vaud comportait quatre volets : la promotion de l’outil et des bonnes pratiques, la formation, l’accompagnement de l’implantation institutionnelle, le développement d’une plateforme web et d’une application mobile. Le monitoring du projet, un sondage en ligne pré-post, des questionnaires d’évaluation des formations, des questionnaires sociodémographiques et cliniques des bénéficiaires du PCC et deux travaux de master en sciences infirmières ont mis en évidence des retombées positives : La connaissance du PCC, sa prévalence et les compétences professionnelles ont significativement augmenté. Faisable pour tout type de patients psychiatriques, le PCC permet de diminuer les réadmissions précoces et la contrainte à 9 mois, le soutien d’un professionnel y étant associé. Le partenariat professionnel, patient et proche est un puissant levier de changement, mais l’implantation du PCC reste fragile. Principalement portée par les infirmiers, elle nécessite d’être soutenue de façon interdisciplinaire à long terme.

Élodie GENOUD, IDE, Infirmière, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Caroline MATIS, Monica ESCHER, Catherine SIRIEX, Nathalie WERNLI

Résumé

L’attitude de soins pour les décisions prises avec et pour le patient lors d’une hospitalisation ne fait pas état d’un processus formel de discussion. Ce projet s’intéresse à la communication et à la transmission des informations transmises du patient aux soignants sur ses valeurs, ses attentes et ses besoins par le biais de l’utilisation du plan de soins anticipé (PSA). L’objectif est d’améliorer la communication médico-soignante autour des discussions d’attitude en utilisant le PSA pour les patients hospitalisés et atteints d’une maladie chronique évolutive. Le PSA a été proposé lors d’ateliers formatifs réalisés auprès de 4 infirmières, à la suite d’un questionnaire qui évaluait les besoins en communication et qui mesurait la facilité du dialogue sur les discussions d’attitude pour les patients atteints d’une maladie chronique évolutive. Les résultats du questionnaire envoyé à (n) 13 infirmières et (n) 2 médecins expriment que la discussion autour de l’attitude de soins pour un patient en situation palliative reste un exercice difficile pour lequel, les pistes d’amélioration sont majoritairement citées autour de l’apport de connaissances dans le domaine des soins palliatifs. En conclusion, les discussions d’attitude pour les patients ayant une pathologie chronique évolutive ne sont pas toujours faciles à initier pour les professionnels médico-soignants souvent par manque de connaissances en soins palliatifs. Le PSA permet d’ouvrir le dialogue, de faciliter et de renforcer la communication interprofessionnelle mais aussi de mieux intégrer les soins palliatifs dans la pratique quotidienne.

 

Marie-Hélène GOULET, Ph. D., Professeure adjointe, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Christine CASSIVI, Sophie SERGERIE-RICHARD, Christine GENEST

Résumé

En santé mentale, le plan de crise conjoint (PCC) a pour objectif de permettre à la personne d’exprimer ses désirs et préférences en matière de soins et traitements en prévention d’une situation de crise (Ferrari et al., 2018). Ce plan indique, de façon anticipée et personnalisée les signes indiquant une crise, les mesures et directives à prendre si cette situation se concrétise ainsi que les proches et les ressources à mobiliser. Ce type d’intervention, dont les fondements théoriques s’appuient sur l’autodétermination, la prise de décision partagée et le partenariat entre la personne et l’équipe de soins, place l’infirmière dans un rôle clé quant à la promotion du pouvoir d’agir de la personne et à l’implication de cette dernière dans ses soins et traitements. L’objectif de cette présentation est de présenter le PCC développé en collaboration avec un comité d’experts (professionnels de la santé, gestionnaires, utilisateurs de services et proches). Les résultats préliminaires de l’étude pilote à devis mixte visant à implanter et évaluer le PCC dans 4 unités de soins psychiatriques : urgence, soins intensifs, psychiatrie légale et de réadaptation seront ensuite discutés. Entre autres, les indicateurs liés au climat de prévention de la violence et aux mesures de contrôle seront examinés, et des entrevues semi-structurées seront conduites auprès des participants pour lesquels la collecte de données est en cours. Cette présentation permettra de contribuer au savoir infirmier sur une intervention actualisant les principes du partenariat et du rétablissement dans la pratique en santé mentale.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Rinda HARTNER, M. Sc., chef de programme URFI, CIUSSS centre sud de l’ile de Montréal – Québec, CANADA
Coauteur: Julie LALONDE

Résumé

Se relevant à peine de la première vague de la pandémie à IUGM, nous avons compris que l’implication de l’usager et/ou sa famille est primordiale dans la réadaptation gériatrique (75 ans et plus). Ainsi, nous avons mis sur pied un comité patient-partenaire et sommes venus avec l’idée d’instaurer un intervenant-ressource (IR) qui accompagnera tout au long du séjour l’usager et validera ses objectifs de réadaptation. Un plan de santé est complété avec l’IR afin que l’usager puisse décrire ses forces, ses objectifs de réadaptation pour un retour à domicile sécuritaire. Ce changement s’articule autour de la volonté d’inclure le patient au cœur de son continuum de santé en faisant de lui un membre à part entière de l’équipe interdisciplinaire, de permettre le développement de ses compétences en plus d’offrir au patient les connaissances et les informations requises pour que la prise de décision en lien avec sa propre santé soit libre et éclairée. Cette approche novatrice pour notre secteur de réadaptation nous permet d’être connecté directement avec les besoins et les objectifs de l’usager/famille tout au long du séjour. Nous évitons que les questions soient posées de façon répétées par divers intervenants, nous sommes plus efficaces dans nos planifications de congé et les IR agissent à titre de porte-parole de l’usager ce qui valorise grandement leur expertise. L’équipe interdisciplinaire est davantage axée sur la santé plutôt que sur la maladie et l’usager/famille nous aide à garder le focus sur le vrai Nord le tout en cohésion avec les meilleures pratiques.

Laura JOLIET, M. Sc., Infirmière Clinicienne spécialisée du centre de la prostate, Centre hospitalier universitaire vaudois – SUISSE

Résumé

Introduction Le cancer de la prostate est le 2e plus fréquent dans le monde pour l’homme, après le cancer du poumon. 93 % des patients ayant reçu un diagnostic de cancer de la prostate survivent plus de 5 ans. Ces éléments favorisent le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques, qui augmente l’éventail du choix thérapeutique.
Objectifs Placer le patient au cœur des décisions, afin de déterminer le traitement qui sera le plus adapté à ses besoins. Cette présentation met donc en évidence l’accompagnement du patient dans son choix thérapeutique au centre de la prostate du CHUV.
Méthode Une consultation multidisciplinaire réunissant tous les spécialistes de cancer de la prostate est proposée à chaque patient. Après 5 minutes de discussion entre experts, 20 minutes de consultation sont accordées au patient et aux proches qui l’accompagnent. Les spécialistes présents sont : les oncologues, les radio-oncologues, les chirurgiens et l’infirmière de pratique avancée (IPA) du centre. Chacun partage son analyse de la situation de manière objective. La semaine avant la rencontre, l’infirmière voit le patient pour déterminer ses priorités et ses préoccupations principales. Elle lui fait un enseignement spécifique sur son cancer et sur les effets bénéfiques et négatifs de chaque traitement.
Résultat En 2020, 90 patients ont bénéficié d’une consultation interdisciplinaire au centre de la prostate.
Conclusion En plus de l’aide à la décision, cette consultation présente au patient l’ensemble de l’équipe et prévient les regrets sur leur décision. L’IPA a un rôle de « patient advocacy », de consultation et de coaching

 

Sandrine JONNIAUX, M. Sc., Responsable du programme Patients Partenaires, Hôpitaux universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Armelle FONTAINE, Sandrine BOIRE

Résumé

La direction générale de l’hôpital a lancé ce projet en 2016 dans l’objectif de développer la culture du partenariat, afin d’accompagner, soutenir, encourager tous les partenaires à « Faire avec le patient-e».
Ce projet s’est mis en place en consultant des patient-es, des proches aidant-es, des professionnel-les. Il a évolué avec l’intégration de patient-es et proches aidant-es dans des activités de partenariat, dans les quatre domaines suivants: le soin, l’enseignement, la recherche (pour les 3 missions des HUG), mais aussi pour l’organisationnel.
Un autre aspect de ce projet a été la création d’une plateforme pour faciliter le lien entre les différents partenaires (professionnels, autres institutions, patient-es et proches aidant-es). Celle-ci permet le recrutement et le suivi de tous les Patient-es Partenaires (PP), Proches Aidant-es Partenaires, membre du Public. A ce jour, 670 personnes ont été recrutées, et 10 % de ces personnes sont très actives et impliquées.
En janvier 2021, ce projet est devenu le programme Patients partenaires +3P (Proches aidants, Professionnels et Public), mettant en avant l’importance du proche et du PP. Il est géré par deux infirmières: une responsable du programme et une coordinatrice de la plateforme.
La formation au partenariat dans les soins et les services initiée pour les cadres de l’institution se poursuit, deux autres formations de partenariat sont en cours de co-construction, la première dans la recherche et la seconde dans le co-enseignement.
Si ce programme est institutionnel, le changement, lui est bien individuel, il concerne chacun et à tous les moments de l’hospitalisation.

 

Sylvie LAFRENIÈRE, M. Sc., Infirmière-conseil, Fondation pour l’avancement de la gériatrie et la gérontologie sociale (FAGES) – Québec, CANADA
Coauteurs: François TALBOT, Stéphane LEMIRE

Résumé

Le modèle de gériatrie sociale (GS) développé par la FAGES et soutenu par un financement du gouvernement du Québec, est mis en application au sein de projets pilotes depuis 2019. Il vise à favoriser le vieillissement en santé des ainés vivant à domicile. Son cadre d’action porte sur une vision large des déterminants de la santé. Il propose une action intersectorielle qui favorise la prévention et le repérage précoce, par l’ainé à domicile, son réseau social et communautaire, de conditions et de situations pouvant le mener dans une trajectoire de vieillissement accéléré et de perte d’autonomie. Cette présentation portera sur le volet infirmier du modèle: clientèle visée, équipe GS, description de la pratique, facteurs facilitants, outil clinique AINÉES AD-PLUS. Dans ce modèle, des infirmières du réseau public de santé font équipe avec des intervenants d’organismes communautaires qui oeuvrent auprès des ainés à domicile. Faciles d’accès elles sont en mesure, avec leurs partenaires, de réduire et parfois même renverser une détérioration de santé qui s’installe. Avec eux, elles contribuent à renforcer le pouvoir d’agir des ainés face à leur situation de santé et à la création de compétences individuelles et communautaires en matière de santé des ainés. Elles favorisent la continuité relationnelle et informationnelle entre l’ainé, les acteurs de la communauté et ceux du réseau public de santé. La GS offre aux infirmières une occasion unique d’offrir des soins de santé primaires aux ainés. Leur contribution varie toutefois selon les modalités organisationnelles choisies par l’établissement de santé associé à chaque projet.

Marjolaine LANDRY, Ph. D., Professeure agrégée, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA

Résumé

La Loi visant à reconnaître et à soutenir les personnes proches aidantes et modifiant diverses dispositions législatives, adoptée et sanctionnée le 28 octobre 2020, représente un outil très puissant pour la reconnaissance sociétale de toutes les personnes proches aidantes au Québec et ce, peu importe l’âge de la personne aidée, son milieu de vie ou la nature de son incapacité. Cette loi et la Politique nationale lancée le 22 avril 2021 placent en lumière la notion de partenariat. Les objectifs de cette communication orale visent à préciser la notion de partenariat dans la triade personnes proches aidantes-personnes aidées-professionnels de la santé, dont les infirmières et les médecins, et à identifier certains enjeux dont sous l’angle juridique. Un essai réalisé dans le cadre d’une maîtrise en droit et politiques de la santé a permis de mettre en lumière que le partenariat dans les soins soulève différentes questions d’ordre juridique dont en ce qui concerne le partage d’informations. De plus, la question de responsabilité peut être soulevée par rapport à la personne proche aidante qui prodigue des soins à domicile de même qu’en ce qui a trait à la responsabilité de l’infirmière. Certaines normes ou balises juridiques peuvent soutenir les pratiques professionnelles sous l’angle du partenariat en ce qui concerne le secret professionnel, la confidentialité du dossier et la responsabilité. Par ailleurs, en vue de favoriser le repérage précoce des personnes proches aidantes, leur référencement et leur accompagnement, des recommandations seront émises pour soutenir les infirmières et autres professionnels de la santé.

Didier MAILHOT-BISSON, Ph. D., Professeur adjoint, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Nicole DUBUC, Marie-France DUBOIS, André TOURIGNY

Résumé

Le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a appliqué dans les centres hospitaliers « l’Approche adaptée à la personne âgée (AAPA)» qui propose aux infirmières des interventions probantes pour le suivi de la récupération fonctionnelle des aînés. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’application des connaissances (AC) issues de l’AAPA par les infirmières. Il s’agit de la phase quantitative d’une étude mixte s’appuyant sur le Consolidated Framework for Implementation Research et le Processus des connaissances à la pratique. Un sondage en ligne a été administré à 683 infirmières. Celui-ci comportait 35 énoncés d’accord/désaccord en lien avec les composantes de l’implantation et son application dans le milieu de travail et 16 énoncés sur la fréquence de l’application des pratiques cliniques promues par l’AAPA. Des analyses descriptives ont été réalisées. Les résultats relèvent que l’AC de l’AAPA par les infirmières est, selon les énoncés évalués, entre modérée et faible. 89,5 % des infirmières sont positives par rapport à leurs connaissances/croyances quant aux soins gériatriques et leur leadership. Or, seulement 40,1 % réalisent les activités de soins en lien avec l’évaluation et la surveillance. Les activités en lien avec le dépistage et la planification du congé sont mieux réalisées avec 70,0 % d’application. Finalement, seulement 37,2 % sont positives face aux enjeux organisationnels et d’implantation de l’AAPA en particulier les éléments relatifs au climat d’implantation et à l’implication des supérieurs immédiats. Des recommandations émergent de l’étude afin d’augmenter l’AC de l’AAPA par les infirmières et en faciliter l’implantation.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Christiana MARTINEZ, DAS, Infirmière Spécialisée, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Jérôme BOUCHET, Jiména BROTONS DIAS, Bénédicte DELACQUIS, Gisèle GARNIER, Joanna MANGET NÉANT

Résumé

L’hospitalisation en pédopsychiatrie soumet les parents à un stress important. Elle déséquilibre le système familial et est parfois vecteur de représentations négatives. Ce constat a encouragé une recherche infirmière afin d’améliorer la qualité de l’accueil et l’alliance thérapeutique avec les familles en proposant un Entretien infirmier d’Accueil des Parents (EAP).
Il s’agit d’offrir un espace formel de parole, planifié dès l’admission pour répondre aux questions, donner des informations et effectuer un génogramme.
Cet entretien permet de créer un lien de confiance, de développer l’empowerment, d’établir une relation égalitaire, de promouvoir les compétences parentales et de recueillir leurs difficultés. Il participe à renforcer le rôle infirmier et la collaboration médico-infirmière en préparant l’entretien de famille.
Afin d’évaluer la pertinence de l’EAP, nous avons questionné les familles sur l’utilité de cet entretien, du génogramme, leur satisfaction concernant les informations reçues et l’évolution de leurs émotions avant et après l’EAP.
Les résultats montrent que 94 % des parents considèrent l’EAP utile et sont satisfaits d’avoir transmis des informations. 89% des familles ont réalisé un génogramme, 81 % reconnaissent son utilité. 67% valident l’utilité de la brochure d’accueil. Les émotions telles que la colère, le mécontentement, le sentiment d’être jugé présents avant l’EAP ont complétement disparu. Le stress et la tristesse ont fortement diminué.
Ces résultats nous encouragent à poursuivre l’EAP pour optimiser le partenariat avec les familles et d’implémenter cet outil dans les unités d’hospitalisations pédopsychiatriques dans la perspective de l’ouverture de la Maison des Enfants et des Adolescents en 2023.

Cécile MASSEBIAUX, B. Sc., infirmière spécialiste clinique, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Alban LANGLOIS, Frédérique JACQUERIOZ, Ghislain MASURE, Paul TAIRRAZ, Gaëlle CHOUPAY DESSARD

Résumé

A l’arrivée des vaccins anti-COVID-19, les Hôpitaux Universitaires de Genève ont été mandatés par la Direction Générale de la Santé pour former des étudiants en santé, des pharmaciens et des non professionnels de santé à la vaccination (préparation et administration).
Dans un contexte de pénurie de formateurs et de soignants, la constitution d’une équipe projet pluri-professionnelle a été déterminante pour un transfert rapide de compétences. Elle regroupait les expertises métiers médico-soignantes, en processus, en communication, en ingénierie de formation. Les modalités de formation (elearning, classe inversée, simulation puis mise en pratique au centre de vaccination) ont favorisé la transmission des savoirs. Les ressources et procédures organisationnelles développées en soutien ont permis une appropriation rapide par les formateurs. Des briefings/débriefings incluant formateurs et centre de vaccination ont permis des réajustements immédiats entre apprentissage et pratique clinique.
En résultat, plus de 310 personnes (9 catégories professionnelles d’apprenants) ont été formées à la préparation des vaccins et/ou à la vaccination sur 28 demi-journées en 6 semaines par 11 formateurs. 110 ont été formés aux deux modules et 200 ont été formés uniquement à l’administration.
L’acquisition des compétences et la sécurité du processus ont été soutenu par des algorithmes, check list, qui précisait les conduites à tenir en cas d’urgence.
Ce processus interprofessionnel a permis de mettre en place la formation en 3 semaines, sans prétériter les ressources soignantes dans un contexte de pénurie liée à la pandémie.

Olivier PERRIER-GROS-CLAUDE, M. Sc., Directeur des opérations, imad-institution genevoise de maintien à domicile – SUISSE
Coauteurs: Alexandre MORAGA, Laure LENORMAND, Fanny VALLET, Catherine BUSNEL

Résumé

A Genève, les services de soins infirmiers à domicile sont très mobilisés auprès des personnes les plus vulnérables pour faire face aux problématiques de dépistage, de vaccination et de prises en charge aigües et post-covid des plus fragiles. Un itinéraire clinique, de 4 équipes, multimodal, interprofessionnel a été élaboré par l’institution genevoise de maintien à domicile (imad) dont les infirmières ont un rôle essentiel : 1) « interco » pour le dépistage à domicile, 2) « covidhome » pour les soins à domicile durant la phase aigüe de l’infection, 3) « covimad » pour le suivi post hospitalisation et la phase de réadaptation, 4) une équipe vaccination pour les plus fragiles. Ce dispositif vise à répondre à une complexité de prise en charge et d’intervention domiciliaire en situation de crise sanitaire. En décembre 2021, 81 infirmières sont intervenues auprès de : 1) 5500 personnes pour le dépistage, 2) 6600 patients pour des soins en phase aiguë, 3) 796 patients pour des soins post-hospitalisation et réadaptation et 4) 2200 personnes pour la vaccination. Les infirmières ont agi sur des axes préventifs (prévention de la contamination, repérage des risques ex. dénutrition, sédentarité, isolement), curatifs (aides et soins,) et palliatifs (gestion des Covid longs) intégrant l’axe de coordination avec les différents acteurs de santé du réseau genevois. Ce dispositif piloté par les soins infirmiers à domicile a permis d’apporter des réponses cliniques, sanitaires et opérationnelles de proximité pour soulager les tensions hospitalières et maintenir à domicile des personnes vulnérables.

Valérie RICHARD, M. Sc., Infirmière praticienne en soins spécialisés de première ligne, CIUSSS-de-l’Est-de-l’île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Ève ALARY, Valérie BOUCHER

Résumé

L’infirmière praticienne spécialisée (IPS) au Québec a maintenant une pratique autonome quant à l’ensemble de ses actes suite à l’adoption d’une nouvelle loi à l’échelle provinciale (Loi 6) (OIIQ, 2021). Elle peut désormais poser des diagnostics, des actes invasifs, prescrire des médicaments et effectuer des suivis de grossesse à risque élevé sans supervision médicale (OIIQ, 2021). En effet, sa pratique est désormais encadrée par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) (CMQ, 2021). Les anciens documents officiels signés par l’IPS et ses médecins partenaires doivent faire place à des ententes de collaboration sans valeur légale. L’IPS devient donc responsable d’établir des mécanismes de collaboration et des corridors de services avec sa direction d’attache, soit la direction des soins infirmiers (DSI) (OIIQ, 2021). Or, comment l’infirmière avertie peut-elle parvenir à ce changement de culture d’envergure, et comment l’IPS novice, déjà en adaptation de rôle et d’environnement, peut-elle simultanément établir des ententes de collaboration efficaces? La philosophie de gestion de la DSI du Centre intégré universitaire de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CEMTL), basée sur le modèle humaniste des soins infirmiers (Cara et al., 2019), semble une solution prometteuse et probante (CEMTL, 2019). Selon ce modèle, l’IPS est soutenue tout en étant au cœur du développement de l’entente de collaboration à caractère humaniste, qui sous-tend des visées d’amélioration de la qualité des soins à la personne. Les résultats préliminaires de l’implantation et la mise à l’essai de ce modèle seront présentés, lesquels sont issus de sondages réalisés auprès des IPS, de médecins et des gestionnaires.

 

Caroline RIVEST, B. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers volet santé mentale et dépendance, Centre intégré universitaire de santé et services sociaux de la Mauricie-Centre-du-Québec – Québec, CANADA
Coauteurs: France CLOUTIER, Nicolas BERTHELOT

Résumé

Introduction : Être le parent d’un adulte atteint de schizophrénie représente un défi très important.
Objectif : Explorer les stratégies de coping utilisées par les parents d’un adulte atteint de schizophrénie dans le contexte socioculturel de la Mauricie–Centre-du-Québec.
Méthode: Une étude ethnographique a été réalisée avec neuf participants afin de mettre en lumière les stratégies de coping en tenant compte du contexte socioculturel.
Résultats: Les principales stratégies de coping identifiées sont d’obtenir de l’aide pour soi et son enfant, décider de ne pas se culpabiliser, prendre les responsabilités de l’enfant afin de limiter les répercussions de la maladie, chérir les souvenirs de l’enfant avant la maladie, comprendre la maladie de l’enfant, participer à des rencontres de l’organisme communautaire aidant les proches et la famille des adultes atteints de schizophrénie. Cette étude a également permis l’émergence de nouvelles stratégies de coping telles, l’utilisation de la technologie et des médias sociaux de maintenir une communication avec son enfant. Les résultats démontrent également une évolution des stratégies de coping au fil du temps.
Conclusion: Cette étude permet de souligner les nombreuses stratégies de coping qu’ont dû développer les parents d’un adulte atteint de schizophrénie et de l’importance pour les infirmières qui œuvrent dans le domaine de la santé mentale de soutenir l’acquisition et l’utilisation de ces stratégies de coping.

Caroline RIVEST, B. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers volet santé mentale et dépendance, Centre intégré universitaire de santé et services sociaux de la Mauricie-Centre-du-Québec – Québec, CANADA
Coauteurs: France CLOUTIER, Nicolas BERTHELOT

Résumé

Introduction : Être le parent d’un adulte atteint de schizophrénie représente un défi très important.
Objectif : Explorer les stratégies de coping utilisées par les parents d’un adulte atteint de schizophrénie dans le contexte socioculturel de la Mauricie–Centre-du-Québec.
Méthode: Une étude ethnographique a été réalisée avec neuf participants afin de mettre en lumière les stratégies de coping en tenant compte du contexte socioculturel.
Résultats: Les principales stratégies de coping identifiées sont d’obtenir de l’aide pour soi et son enfant, décider de ne pas se culpabiliser, prendre les responsabilités de l’enfant afin de limiter les répercussions de la maladie, chérir les souvenirs de l’enfant avant la maladie, comprendre la maladie de l’enfant, participer à des rencontres de l’organisme communautaire aidant les proches et la famille des adultes atteints de schizophrénie. Cette étude a également permis l’émergence de nouvelles stratégies de coping telles, l’utilisation de la technologie et des médias sociaux de maintenir une communication avec son enfant. Les résultats démontrent également une évolution des stratégies de coping au fil du temps.
Conclusion: Cette étude permet de souligner les nombreuses stratégies de coping qu’ont dû développer les parents d’un adulte atteint de schizophrénie et de l’importance pour les infirmières qui œuvrent dans le domaine de la santé mentale de soutenir l’acquisition et l’utilisation de ces stratégies de coping.

PRATIQUE INFIRMIÈRE AVANCÉE

Véronique BAUDEWYNS, M. Sc., (1-2) Maître assistant, (1) coordinatrice – Master en Sciences infirmières, (3) collaboratrice scientifique, (1) Haute École Libre de Bruxelles Ilya Prigogine, (2) Haute école Galilée, (3) École de santé publique de l’Université libre de Bruxelles – BELGIQUE
Coauteurs: Jacinthe DANCOT, Dan LECOCQ

Résumé

A l’instar d’autres pays, la Belgique a franchi un pas supplémentaire en précisant en 2019 les conditions légales d’accès au titre d’infirmier de pratique avancée (IPA). Sur base d’une analyse documentaire, les objectifs de cette exposé sont tout d’abord de présenter un historique du développement de la pratique infirmière avancée en Belgique francophone ainsi que de la création du master en sciences infirmières (MSI). Ensuite, il s’agit aussi de partager les enjeux que devront relever les futurs IPA au sein du système de soins de santé belge et dans une perspective européenne. En particulier, se pose la question de leur place au sein des équipes intra- et interprofessionnelles. Il appert, entre autres, qu’aucun résultat empirique ne nous éclaire sur les fonctions des infirmières exerçant des rôles proches de ceux des IPA, ni sur les champs de pratique dans lesquels elles exerceraient en Belgique francophone. Compte tenu de ces éléments, les prochaines années seront cruciales dans la détermination de la place que ces futurs IPA prendront au sein du système de soins de santé grâce à l’expression de leurs compétences spécifiques, développées au cours de la nouvelle formation de MSI.
Ces dernières devront également être prêtes à initier des recherches dans une perspective disciplinaire au service des bénéficiaires de santé. Des partenariats avec d’autres pôles académiques belges, européens et internationaux mettant à disposition leur expertises dans la mobilisation et la production de nouveaux savoirs disciplinaires seront nécessaires afin de se mettre en chemin sans tarder vers un doctorat en sciences infirmières.

Line BEAUDET, Ph. D., Conseillère senior en soins spécialisés et en recherche clinique, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, Canada
Coauteurs: Geneviève BEAUDET-HILLMAN, Marie-Scarlett PRIEUR

Résumé

Introduction : Au Canada avec les changements législatifs entourant l’aide médicale à mourir (AMM), deux principaux enjeux émergent soient: 1) la complexité accrue des demandes provenant de la clientèle du milieu ambulatoire; et 2) le souci des infirmières de pratique avancée (IPA) d’avoir les compétences pour offrir des soins de fin de vie de qualité aux personnes touchées par des maladies chroniques et à leurs proches.
Objectifs de la présentation : 1) échanger sur la démarche de co-développement d’un parcours qualifiant novateur et sur les compétences requises par les IPA lors de demandes d’AMM; et 2) discuter des composantes du parcours qualifiant et des facteurs facilitant sa mise en application dans la pratique.
Méthode : La démarche repose sur: 1) la sensibilisation des IPA et des parties prenantes face aux enjeux cliniques et à leurs impacts sur la pratique infirmière; 2) la tenue de groupes focalisés permettant d’identifier les besoins de soutien des IPA et de prioriser les stratégies éducationnelles pour y répondre.
Résultats : Cette présentation expose la démarche de co-développement réalisée, le plan d’action et les stratégies déployées ainsi que le parcours qualifiant, ses fondements et les compétences ciblées par les IPA (pratique clinique, éthique, collaboration, leadership et éducation).
Conclusion : Le parcours qualifiant proposé et les compétences approfondies par les IPA favorisent leur mobilisation lors des processus d’AMM initiés en ambulatoire et pourront contribuer à l’optimisation du rôle infirmier auprès des personnes et de leurs proches lors de cette transformation majeure des soins de fin de vie.

Julie-Anne BOUTIN, M. Sc., Cheffe de service des IPSSA et à l’intégration et au soutien clinique en soins infirmiers, Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval – Québec, CANADA

Résumé

Au Québec, le vieillissement de la population et la complexité des soins médicaux rendent de plus en plus difficile l’accès rapide aux soins et services de santé.
Ainsi, les modèles de pratique doivent changer pour mieux répondre aux besoins de la population.
L’infirmière praticienne spécialisée (IPS) est la professionnelle toute désignée pour répondre à ces besoins de santé complexes combinant à la fois l’exercice d’une pratique infirmière avancée et l’exercice d’activités médicales tout au long du continuum de soins et services. À l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval, elle exerce dans différents domaines de soins tels que l’oncologie pulmonaire, l’insuffisance cardiaque et la médecine spécialisée.
À la clinique d’oncologie, l’IPS prend en charge 24 usagers supplémentaires par semaine, elle a permis la diminution de 20% de la liste d’attente en insuffisance cardiaque la première année et depuis, elle assure plus de 1 000 visites par année. En médecine spécialisée, elle prend en charge environ 25 nouveaux usagers par mois présentant de l’obésité, du diabète, de la cirrhose, de l’anémie, des troubles thyroïdiens ou de l’insuffisance rénale.
Bref, l’IPS est d’abord et avant tout une valeur ajoutée pour l’usager permettant une meilleure gestion des soins de santé notamment en ce qui a trait à l’accès aux soins et services mais elle est également une grande avancée pour la profession infirmière.

Laetitia CADORET, Infirmière en Pratique Avancée, Centre Georges François Leclerc – FRANCE
Coauteurs: Leila BENGRINE, Sophie MARILIER, Valérie QUIPOURT, Sophie HENON-HILAIRE

Résumé

L’IPA permet de repérer les patients, les adresser plus précocement et assurer une coordination entre les différents acteurs afin d’ optimiser le parcours dans sa globalité.
Evaluer l’intérêt de la place d’une IPA dans le parcours de soin en oncogériatrie
Evaluation par l’IPA des patients âgés de 70 ans et plus, non vus par l’oncogériatre, pris en charge en oncologie médicale entre le 11/02/2020 et le 18/03/2020 et entre le 02/06/2020 et le 31/01/2022 au Centre de Lutte contre le Cancer Georges-François Leclerc (CGFL) à Dijon. L’identification du patient par l’IPA peut se faire avec le logiciel informatique ou signalé par les oncologues ou les secrétaires médicales. L’IPA réalise systématiquement le G8 puis l’évaluation gériatrique approfondie si le score est ≤ 14, suivis de propositions de prise en charge.
Deux cents six patients ont été identifiés dont 84 % (n=173) avaient un G8 ≤14 et 98 % (n=169) ont bénéficié d’une évaluation gériatrique. Treize pour cent avaient moins de 75 ans avec des comorbidités cardiaques, carcinologiques et endocrinologiques. Concernant les propositions de prise en charge, 90% des patients ont été orientés vers l’assistante sociale, 77% vers la diététicienne et 4% vers la psychologue. Les évaluations pharmaceutiques sont réalisées pour tous les patients hospitalisés.
Devant une proportion croissante de patients âgés atteints de cancer au sein du CGFL, il existe une sous-évaluation gériatrique de ces patients et l’IPA peut répondre en partie à cette problématique et assurer le suivi des patients évalués par l’oncogériatre.

Mariama CAMARA, B .Sc., Directrice Adjointe des soins, Extendicare West End Villa – Ontario, CANADA
Coauteur: Sylvie Larocque

Résumé

L’intégration et la contribution des infirmières cliniciennes spécialisées (ICS) à l’équipe de soins de longue durée est un important champ de recherche en pratique infirmière avancée. L’infirmière clinicienne spécialisée possède des connaissances et des aptitudes en soins infirmiers avancées pour prendre des décisions complexes. L’objet de la présentation est de dresser un tableau, à l’aide d’une revue systématique de la littérature, décrivant les interventions des ICS en soins de longue durée et comment celles-ci apportent satisfaction aux résidents et à leur famille. Disposer d’une synthèse des connaissances sur leur contribution, aide à illustrer comment la pratique avancée en soins infirmiers est devenu un maillon important de la prestation de services, qui s’efforce d’améliorer le plus possible l’état de santé des résidents caractérisé par la dépression, les escarres, les problèmes cognitifs, la comorbidité et la complexité des soins liés à l’hébergement. Ces différents problèmes de santé qui ajoutent à ceux des résidents constituent un défi pour les équipes interprofessionnelles chargées des soins d’où l’importance d’adopter un cadre théorique, tel que celui d’Hamric pour assurer une intégration efficace du rôle des ICS au sein de l’équipe des soins de longue durée. Selon ce modèle, afin d’obtenir la confiance du résident, lors de la prestation des soins de santé, le rôle de l’infirmière de pratique avancée doit se distinguer par une grande autonomie, des compétences de gestion des situations complexes et de gestion de risques.

Kim CARON, M. Sc., Infirmière en pratique avancée, CISSS de Chaudière-Appalaches – Québec, CANADA
Coauteurs: Ariane CHOUINARD, Geneviève PLOURDE, Yves ROY

Résumé

Une proportion de 5 % de la population du Québec est atteinte d’une maladie rénale sévère. De celle-ci, 20 % a 65 ans et plus. Il s’agit d’une clientèle vulnérable, souvent affectée par des comorbidités. De plus, 24 % des aînés vivent seuls dans la région de Chaudière-Appalaches. Une vaste région qui amène donc de longue distance à parcourir pour obtenir des soins spécialisés de suppléance rénale deux à quatre fois par semaine. C’est un impact majeur sur la décision d’un tel traitement et pour la qualité de vie.
Depuis la fusion des établissements de santé au Québec en 2015, le CISSS de Chaudière-Appalaches travaille ardemment à harmoniser les outils cliniques des infirmières en hémodialyse afin de faciliter la continuité de soins et l’accès aux usagers à des soins intégrés dans leur région. D’autant plus qu’avec la pénurie de personnel représente un enjeu majeur à l’accès aux services spécialisés de manière équitable.
L’implantation d’un programme clinique en suppléance rénale favorisera l’accès à la population régionale des personnes atteintes de maladies rénales, ainsi qu’une pratique clinique harmonisée dans les quatre services d’hémodialyse du CISSS-CA. Il fera connaître les rôles et responsabilités de chacun des professionnels impliqués et l’ensemble des activités visant à assurer un continuum de soins et services remplissant entièrement sa mission. Tout en recherchant l’adhésion et la motivation de tous les intervenants à travailler en collaboration pour parvenir à répondre aux orientations ministérielles.
L’implantation et la diffusion du programme débuteront au printemps 2022 avec la présentation aux équipes impliquées.

Julie DEVICTOR, M. Sc., IPA, APHP – FRANCE
Coauteurs: Espérie BURNET, Anne LECLERCQ, Tatiana HENRIOT, Kelley KILPATRICK, LJILJANA JOVIC

Résumé

Introduction: Le cadre législatif de la pratique avancée infirmière (PAI) français a été créé en 2016 pour une entrée en fonction en 2019 des premiers diplômés. Par ailleurs, des freins et des leviers à l’implantation des infirmières en pratique avancée (IPA) ont été identifiés au niveau international.
Objectifs: décrire les caractéristiques des premiers IPA français et comparer le modèle français aux normes internationales.
Méthodes: -Comparaison du modèle français au cadre conceptuel de PAI de Hamric et aux définitions du Conseil international des infirmières.
-Enquête transversale menée en février 2021, à l’aide de trois questionnaires en ligne auto-administrés : Deux ont été distribués aux 320 IPA diplômés en 2019 et 2020 et un troisième aux responsables des formations accréditées.
Les caractéristiques des IPA ont été décrites et comparées en fonction du statut d’emploi (soins primaires vs établissements de santé) et du domaine d’exercice.
Résultats: Le modèle français de PAI répond aux critères primaires et aux compétences clés de Hamric. Cependant, il ne fait pas de distinction entre les rôles d’infirmière praticienne et d’infirmière clinicienne spécialisée.
L’âge et l’expérience moyen des 165 répondants est de 40 et 15 ans respectivement. En 2021, 30 % exerçait en tant qu’infirmiers en soins généraux. Les obstacles comprenaient des revenus générés insuffisants, un manque de création de postes, une dépendance à l’orientation médicale des patients et une méconnaissance du rôle des IPA.
Conclusion: La mise en œuvre de la PAI en France se heurte à plusieurs obstacles. Des ajustements des cadres législatif et économique semblent nécessaires.

Laurence FONTENEAU, DAS (Santé sexuelle intervention par l’éducation et le conseil), Infirmière spécialisée conseil en santé sexuelle, Hopital Cantonnal Universitaire de Genève – SUISSE
Coauteurs: Sandra CONSTANTINO, Sévérine BAUDRY, Isabelle STREULI

Résumé

L’infertilité et les traitements de procréation médicalement assistée ont un impact sur le bien-être émotionnel, la relation de couple, la sexualité et les interactions sociales. Cet impact a une répercussion sur les abandons de traitements sans avoir eu d’enfant. Une prise en charge globale, selon plusieurs échelons est préconisée afin de les éviter.
L’objectif est de développer une consultation de counseling centré sur le problème d’infertilité (échelon 2 de la prise en charge globale) afin de diminuer l’impact émotionnel des traitements d’infertilité, d’améliorer le vécu, d’obtenir une meilleure adhésion des couples à leurs traitements et d’éviter les abandons.
Une infirmière de l’unité de médecine de la reproduction a suivi un DAS en santé sexuelle : Intervention par l’éducation et le conseil, afin d’assurer des entretiens individuels ou de couple(bilan des ressources, aide à la décision, préparation aux traitements) Ils permettent de dépister les patients qui ont besoin d’un soutien plus spécifique.
En 2021, 340 traitements réalisés et 136 couples ont souhaité une consultation de counseling. L’évaluation par questionnaire, en cours en 2021/2022, permettra d’ajuster la prise en charge aux besoins des patients.
La médecine de la reproduction illustre le rôle primordial des infirmières dans la prise en charge et l’accompagnement des patients. Celui-ci est maintenant considéré comme co-responsable de son traitement. Il apparait alors la nécessité que les infirmières qui ont des connaissances théoriques, un savoir-faire en matière de procréation médicalement assistée puissent évoluer vers une pratique avancée de leur rôle en matière de counseling et d’éducation du patient.

Johanne GAGNON, Ph. D., Professeure, Faculté des sciences infirmières, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteur: Ginette MBOUROU AZIZAH

Résumé

Introduction. Pour exercer une pratique professionnelle fondée sur des résultats probants, il est essentiel, tant sur une base individuelle qu’organisationnelle, de cultiver un esprit de recherche et de questionnement afin d’être en mesure de remettre en question certaines pratiques institutionnelles.
Objectif. Les infirmières en pratique avancée, appelées à interroger leur pratique et à affiner leurs prises de décision clinique en regard de la qualité des soins offerts, exercent un leadership à la fois clinique et de recherche.
Description. Un esprit de recherche et de questionnement fait référence à une pensée innovante et à une curiosité intellectuelle continue envers les bonnes pratiques pour guider la prise de décision clinique. Ainsi, une infirmière animée d’un esprit de recherche et de questionnement, ciblera des problématiques cliniques, remettra en cause les pratiques traditionnelles existantes et cherchera des approches créatives pour leur résolution.
Perspectives. Aborder un problème clinique selon une démarche scientifique informée par des résultats probants implique de poser les questions pertinentes, de la bonne manière, de s’interroger sur ses propres compétences ainsi que sur les besoins et les préférences des patients, de trouver les meilleures preuves scientifiques disponibles et d’évaluer quel changement de pratique peut s’avérer nécessaire.
Conclusion. La complexité et les coûts des soins ainsi que le nombre croissant de maladies chroniques révèlent la nécessité d’une actualisation continue des pratiques de soins. Cette actualisation ne sera possible qu’en habilitant les infirmières à utiliser l’abondance des revues de synthèses en soins infirmiers et en facilitant la formation continue axée sur les preuves scientifiques.

Mathilde GARRY-BRUNEAU, M. Sc., Etudiante au doctorat en sciences infirmières, Infirmière, et enseignante en sciences infirmières, Université Laval, Québec – Canada
Coauteur: Clémence DALLAIRE

Résumé

La France a officialisé l’enseignement des sciences infirmières par la création d’une section disciplinaire au Conseil National des Universités en 2019. Dans ce courant, la formation au grade master du diplôme d’état de la Pratique Infirmière Avancée (PIA) a été actée par le décret du 18 juillet 2018. Le contenu prescriptif du référentiel de formation suggère d’apprécier ce référentiel au niveau international en ciblant des programmes implantés depuis longtemps. La communication proposée vise à un survol des programmes de formation de la PIA et à situer les choix français dans un contexte international. Ainsi, le premier objectif décrit la composition générale de programmes PIA de différents pays ayant traversé différents cycles d’agrément quant à leur contenu et leurs caractéristiques. Le deuxième objectif décrit les compétences à développer dans ces différents programmes ainsi que les attentes visées. Par la suite, une analyse du référentiel et des compétences suggérées par les règles législatives françaises dans le contexte de l’accord de Bologne (1999) seront comparées et contrastées à celles des programmes et des cadres d’agrément présentés. Enfin, un portrait sommaire du contenu à enseigner, et, des personnes en mesure d’enseigner dans un tel programme seront précisés à la lumière des précédentes analyses. En conclusion, ce travail d’analyse, en montrant les écarts et les similitudes avec ce qui est enseigné à l’intérieur des programmes, permettra de proposer des voies afin de situer les orientations françaises dans le contexte international de la pratique avancée.

Jean Michel GAUTIER, M. Sc., Infirmier anesthésiste – cadre de santé, Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier – FRANCE
Coauteurs: Marie Hélène REQUENA-LAPARRA

Résumé

Le déploiement de l’exercice Infirmier en Pratique Avancée (IPA) au Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier s’inscrit dans les priorités du projet d’établissement avec la mise en place de « nouveaux métiers » permettant des réponses personnalisées dans le cadre des nouveaux parcours de soins. En parallèle, le projet de soins infirmiers, de rééducation et médicotechniques propose l’intégration de « nouveaux métiers » pour accompagner le projet médical et les nouvelles modalités de prise en charge.
Cette proposition d’intervention a pour objectif de présenter la stratégie institutionnelle mise en œuvre dès 2018 pour l’implémentation des IPA dans les organisations de soins : mise en place d’un comité de pilotage, identification des besoins, accompagnement à la mise en œuvre de projets médico-soignants déclinant un nouveau modèle d’organisation intégrant l’exercice infirmier en pratique avancée, entrée en formation universitaire des infirmiers dans le cadre d’une promotion professionnelle.
A ce jour, 12 projets médico-soignants ont été validés par l’institution, 5 IPA ont intégré leur nouveau poste en 2021 et 7 projets sont en cours de réalisation sur les 3 années à venir.
La plus-value de cette stratégie institutionnelle est d’avoir instaurer une dynamique collective réunissant les représentants des directions, la Commission Médicale d’Etablissement, la Direction des soins, la Commission des usagers, les équipes de soins, nécessaire à l’implantation d’un nouveau métier à l’hôpital.
L’évaluation de cette stratégie permettra de faire évoluer le dispositif au regard de l’expérience des premières implantations pour faciliter l’intégration de la pratique avancée dans les organisations de soins.

Emmanuel HARDY, M. Sc., Infirmier libéral en Pratique Avancée – FRANCE

Résumé

En France, le parcours de soin du patient insuffisant cardiaque systolique doit répondre à des recommandations éditées par la Haute Autorité de Santé. Or, il a été démontré des inégalités territoriales dans l’accès aux soins et la mortalité reliée. En tant que nouvel acteur dans le système de santé français, l’infirmier en pratique avancée (IPA) doit adopter une posture réflexive sur sa pratique afin de l’adapter à son territoire d’exercice.
Vérifier si le parcours de soins et le suivi recommandés sont respectés au sein d’une maison de santé implantée dans un territoire de vie à moindre accessibilité aux soins. Identifier les compétences IPA adaptées pour répondre aux besoins de cette patientèle.
Étude rétrospective 2019-2020 réalisée à partir des dossiers informatisés des patients. 1232 dossiers passés en revue à l’aide d’un arbre décisionnel. Double lecture des 43 inclusions puis revue des dossiers avec une grille fixe. Recueil des données et analyse à l’aide du logiciel Sphinx®.
Le délai médian pour une consultation de médecine générale en sortie d’hospitalisation est de 21 jours contre 7 recommandés. 16.3% des patients n’ont ainsi pas eu d’électrocardiogramme de suivi en 2019 contre 49.1% en 2020 bien que recommandé annuellement. 86% des patients n’ont pas eu accès à une prise en soin paramédicale et 90.7% à une prise en soin complémentaire recommandée.
L’IPA en soins primaires dispose donc d’un champ de compétences cliniques mobilisables pour répondre à la moindre accessibilité aux soins et ainsi fluidifier le parcours de soin du patient insuffisant cardiaque.

Vanessa HELLEUR, M. Sc., Infirmière praticienne, Hôpital Montfort – Ontario – CANADA

Résumé

Le but de cette discussion est d’examiner l’histoire des infirmières praticiennes au Canada et d’explorer le paysage de la pratique des infirmières praticiennes (IP) au Canada en général et en Ontario en particulier.
Un examen de l’environnement réglementaire et législatif actuel des IPs en Ontario sera exploré : le champ de pratique des IPs en termes de prescriptions des médicaments, des tests diagnostiques et autres actes autorisés qui relèvent de la compétence des IPs.
Les exigences actuelles pour l’obtention de permis de pratique dans la province de l’Ontario seront revues.
Nous explorerons les mesures générales de performance du système de santé telles que les admissions aux services d’urgence, la polypharmacie et la satisfaction des patients qui sont positivement influencées par les soins des IPs.
Nous examinerons la chronologie historique du cheminement parcouru pour l’expansion et la mise en œuvre de ces changements pour atteindre le champ de pratique actuel. Les obstacles actuels et les orientations futures du plaidoyer seront également examinés.
Finalement, nous discuterons les modèles de soins actuellement mis en œuvre dans le milieu des soins primaires et tertiaires ainsi que de l’utilisation du secteur privé et public des infirmières praticiennes en Ontario.

Josée JOLIAT, M. Sc., Gestionnaire en santé mentale, Collège Boréal – Ontario, CANADA
Coauteur: Sylvie LAROCQUE

Résumé

Les cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien ont tendance à desservir les populations vulnérables telles que les personnes à statut socio-économique basses, minoritaires ou qui consomment des drogues. Ces populations sont plus à risque d’acquérir des problèmes de santé. Malgré les atouts de ces cliniques à mieux gérer les maladies chroniques et à avoir de meilleurs résultats de santé, la convergence de la santé et la vie en milieu urbain ont causé des statistiques inquiétantes dans nos communautés sur les taux de décès liés aux surdoses, de sans-abrisme, de pauvreté et de troubles de santé mentale mal-gérés. L’intégration d’infirmières cliniciennes spécialisées (ICS) auprès de ces cliniques qui desservent les populations vulnérables dans les centres-villes pourrait servir comme un modèle efficace pour améliorer la santé de ces populations. Cette présentation a pour but de mettre en lumière les recherches pertinentes pour argumenter cette proposition. Un survol de la littérature démontre que ce modèle n’a pas été grandement considéré, qu’il y a un manque d’études sur l’efficacité des ICS dans ce milieu et un manque de priorisation des décideurs dans l’intégration des ICS dans les systèmes de santé. Cependant, un partenariat entre infirmières praticiennes et infirmières cliniciennes spécialisées est possible avec l’utilisation du modèle PEPPA. Plus de recherches et initiatives doivent avoir lieu pour déterminer si ce modèle pourrait être viable et bénéfique pour les populations identifiées.

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Marie-Hélène LAOUADI, M. Sc., Infirmière praticienne spécialisée aux soins à l’adulte, Centre Leenaards de la mémoire au Centre hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) – SUISSE
Coauteurs: Gilles ALLALI, Magali STEFFEN, Félicien KIM CHI, Nicole REY-PIEDRA-GARCIA, Andrea BRIOSCHI-GUEVARA

Résumé

L’infirmière de pratique spécialisée (IPS) au soins à l’adulte du Centre Leenaards de la mémoire souhaite rendre visible l’importance du partenariat entre le médecin traitant, l’IPS, les spécialistes du Centre et les professionnelles externes pour le diagnostic et la prise en charge de patient atteint d’une pathologie complexe, la maladie à Corps de Lewy. Cette pathologie est la seconde démence neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Nous souhaitons mettre l’accent sur l’accompagnement de la dyade (le patient et son proche aidant) dans des parcours parfois parallèles et individualisés. Cette pathologie nécessite un plan de soins orienté sur les difficultés cognitives, sur les troubles moteurs ainsi qu’un accompagnement ciblé sur les manifestations psychologiques et comportementaux. En ce sens, la mise en communs de professionnels qualifiés alliant ses 3 axes permet une co-construction du plan de soins et un accompagnement individualisée essentiel à un maintien à domicile dans des conditions optimales. Nous avons donc réfléchi ensemble (le professeur Allali, mon médecin partenaire, une ergothérapeute indépendant, un physiothérapeute qui octroie en séance de groupes des prises en charge pour cette patientèle, une IPS en santé mentale et une docteur en neuropsychologie pour des éléments de psychoéducation sur le syndrome prédominant, à savoir les troubles dysexécutif mais surtout visuo-spatiale. Ensemble, avec le proche aidant et patient partenaire de son plan de soins, nous allons mettre en exergue l’importante de cette construction par étape et à un rythme pondéré.

Lucie LEMELIN, Ph. D., Professeur, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Pierre PARISEAU-LEGAULT, Annie RIOUX-DUBÉ, Karine LAVALLÉE, Linda MASSÉ, Audrey GRONDIN

Résumé

Au Québec, depuis 2000, les infirmières praticiennes spécialisées sont présentes. Cependant, leur reconnaissance résulte en de nombreuses luttes. Elles ont réussi avec beaucoup d’efforts à mettre en valeur leur rôle et leur expertise clinique. En 2020-2021, la création d’un programme de formation en soins pédiatriques a permis à 24 infirmières praticiennes spécialisées en soins pédiatriques (IPSSP) de joindre le réseau de santé québécois. S’inscrivant au sein des nombreuses spécialités de la pratique infirmière avancée (PIA), les IPSSP sont préparées à répondre aux besoins des 0-18 ans atteints de problèmes de santé complexes. La présente étude décrit l’expérience vécue des IPSSP à l’égard de l’intégration de leur rôle et du déploiement de leurs compétences. Un devis qualitatif descriptif adjoint d’une analyse thématique ont permis d’explorer ce sujet très peu documenté. Les perceptions des IPSSP participantes (n=10) quant à leur pratique, leur satisfaction et leur degré d’insertion dans les équipes ont été récoltées par le biais d’entrevues semi-dirigées. Ces données ont été interprétées à la lumière du cadre de pancanadien portant sur les soins infirmiers en en PIA de l’Association des infirmières et des infirmiers du Canada (AIIC). Les résultats préliminaires suggèrent une méconnaissance du rôle et une impuissance ressentie par les IPSSP à faire valoir leur contribution. Les résultats mettent en lumière des pistes de solution afin de favoriser leur déploiement. D’ailleurs, les résultats font ressortir les impacts potentiels pour la mise en œuvre et l’optimisation du rôle des IPSSP dans une perspective de pleine occupation du champ d’exercice.

Hélène MAGNIER, M. Sc., Infirmière en Pratique Avancée et Coordinatrice des IPA, Centre Hospitalier Universitaire de Rouen – FRANCE
Coauteurs: Françoise DELAIRE, Michèle PARADIS, Lynda BELANGER, Isabelle VEZINA, Daniel LA ROCHE

Résumé

Les premières infirmières en pratique avancée françaises (IPA) ont été diplômées en 2019. Leur cadre législatif évolue régulièrement en s’adaptant aux réalités du terrain. Les arguments justifiant l’intégration de ces nouveaux professionnels de santé sont associés à des défis pour les organisations en place. Ainsi, l’implantation de ce rôle infirmier, sur l’ensemble des territoires, doit être soutenue et accompagnée par l’ensemble des décideurs pour être réussie et pérenne.
L’objectif de cette étude est de documenter les perceptions concernant la plus-value du rôle des IPA en France et des infirmières praticiennes spécialisées (IPS) au Québec et de mieux comprendre les enjeux entourant l’implémentation de ce rôle dans les équipes cliniques.
Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de diverses parties prenantes, incluant des IPA/IPS, médecins spécialistes, pharmaciens travaillant en collaboration avec ces professionnels et des patients. Une évaluation de la qualité de l’expérience patient par questionnaire a également été réalisée pour recueillir l’opinion d’un plus grand nombre de patients. Dans un premier temps, nous illustrons le développement et l’évolution du rôle infirmier en France et au Québec, les modalités de sélection pour l’accès à la formation puis les parcours d’intégration dans les milieux cliniques. Dans un second temps, en décrivant l’activité des IPA/IPS, le profil des patients qui leur sont confiés, la plus-value ressentie pour les professionnels ainsi que la satisfaction des collaborateurs médico-soignants et des patients. Nous prévoyons que cette étude permettra d’identifier les freins et les leviers impactant l’implantation du rôle d’IPA et d’IPS dans les organisations de santé.

Lise MANTISI, M.Sc., Infirmière en pratique avancée, Centre hospitalier Pitié Salpêtrière- Assistance Publique des Hôpitaux de Paris – FRANCE
Coauteurs: Marine BOURGNINAUD

Résumé

La pratique avancée infirmière (PAI) née dans les pays anglo-saxons, il y a environ 60 ans, a montré sa plus-value dans la prise en charge des patients. En France, c’est en 2016 que la PAI émerge via la loi de Modernisation du système de santé. L’IPA est inclus dans une équipe de soins primaires coordonnée par un médecin traitant. Il peut suivre un patient atteint d’une maladie chronique, lui prescrire des examens complémentaires ou adapter ses prescriptions. Une des mesures proposées permet d’élargir les compétences des infirmiers au service des grandes priorités de santé publique. La pratique avancée vise un double objectif : améliorer l’accès aux soins ainsi que la qualité des parcours des patients en réduisant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées.
En 2018, le gouvernement poursuit l’engagement de la mise en place de la pratique avancée infirmière et celle-ci voit le jour avec la parution du 1er décret relatif à l’exercice infirmier en pratique avancée et les textes régissant la formation universitaire. La France a fait le choix d’un modèle hybride d’Infirmière en pratique avancée contrairement à ses pays homologues qui proposent des Infirmières praticiennes spécialisées et infirmières cliniciennes. Aujourd’hui la France dispose de 935 diplômés, et 1425 infirmiers étudiants en formation universitaire. Pour 2023, près de 3000 IPA sont attendus pour travailler dans les zones en tension où la densité médicale par habitant est la plus pauvre. Véritable changement dans le système de santé français, cette profession implique de réels changements de paradigmes.

Anne-Laure MEYNARDIER-TICHET, M. Sc., Infirmière de pratique avancée oncologie-chirurgie Oto-Rhino-Laryngologie, Centre Hospitalier Universitaire – FRANCE
Coauteurs: Claire LEMAIRE

Résumé

La communication décrit l’implantation d’une Infirmière en Pratique Avancée dans un service d’Onco-chirurgie d’Oto-Rhino-Laryngologie. Le projet s’adosse sur un fonctionnement pluridisciplinaire intra-hospitalier, reflet d’une prise en charge holistique, déjà accompagné par une infirmière d’annonce et de coordination. Ce dispositif a montré sa montré sa plus-value mais aussi ses limites sur le suivi des patients, facilitant l’implantation d’une Infirmière en pratique avancée qui s’appuie sur l’article 119 de la loi hospitalière de 2016, répondant aux différents plans cancer Français, aux recommandations de l’Association française des Infirmières en Cancérologie et celles du référentiel de la société française d’Oto-Rhino-Laryngologie. L’accompagnement du projet consiste en la formation universitaire de cette infirmière suivi d’un compagnonnage médical spécifique. Un travail collaboratif permet de mieux cerner les activités de chacun. Le protocole d’organisation pose les missions de l’infirmière en pratique avancée. il définit les interfaces dans un processus de prise en charge médico-soignante et l’organisation du parcours en consultation. Ce projet s’expérimente sur une file active de patients ciblés. L’évaluation porte sur notre capacité à prendre en charge ses patients, sur les retombées attendues auprès des bénéficiaires. La Pratique Avancée prend ici tout son sens sur ce parcours complexes de soins. Elle accompagne de façon personnalisée des patients en fragilités socioéconomiques mutilés par la chirurgie et les traitements adjuvants. L’évaluation montre à ce jour une prestation efficiente sur la génèse du parcours intra-hospitalier, la relation soignant/soigné, et les soins de support ville/hôpital après cancer.

Eva Ester MOLINA BELTRAN, M. Sc., Infirmière en Pratique Avancée, Institut Curie Saint-Cloud – FRANCE
Coauteurs: Carla MATTA

Résumé

La Prise en charge des patients suivis en Oncologie digestive au sein de l’Institut Curie est assurée par deux établissements distincts mais par une équipe médicale bi-site. Ces patients présentent des fragilités nécessitant des suivis rapprochés et une mise en place des soins oncologiques de support dès l’annonce. La nécessité de sécuriser le parcours et d’assurer une réponse rapide et adaptée aux besoin des patients et professionnels de santé nous ont mené à intégrer une Infirmière en pratique avancée (IPA) dans ce parcours.
Cette intervention vise à présenter :
• Les parcours patients en oncologie digestive
• Le rôle de l’IPA au sein du parcours
• L’apport du poste d’IPA pour les différents acteurs
Les fragilités repérées chez les patients ayant des tumeurs digestives nous permettent d’identifier le parcours adapté.
Il s’agit de trois types de parcours :
• Vert: Patients ne présentant pas de fragilités
• Orange: Patients présentant des fragilités avec un général conservé permettant un traitement
• Rouge: Patients très altérés nécessitant des soins oncologiques de support exclusifs
L’IPA intervient chez les patients inclus dans le parcours orange dès l’annonce, elle assure leur évaluation, suivi, adaptation de thérapeutique jusqu’à la sortie du parcours. Les résultats montrent une meilleure coordination du parcours.
Les consultations IPA ont libéré du temps médical et permis une augmentation de la file active des patients.
L’intégration de l’IPA dans le parcours digestif a permis de sécuriser et fluidifier le circuit patient, libérer le temps médical et permettre un suivi personnalisé et rapproché du patient.

Louise MUKADI, B. Sc., Infirmière bilingue en santé publique/Programme Bébés en Santé-Enfants en Santé, Ville de Toronto/Santé Publique de Toronto – Ontario, CANADA
Coauteur: Sylvie LAROCQUE

Résumé

La maladie mentale est la principale cause d’invalidité parmi les jeunes et cette situation devient de plus en plus préoccupante dans le contexte actuel des soins et services de santé. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révèle qu’à l’échelle globale, un jeune sur sept, âgé de 10 à 19 ans souffre d’un trouble mental, ce qui représente 13 % de la charge mondiale de morbidité dans cette tranche d’âge. Ce rapport souligne également que la dépression, l’anxiété et les troubles du comportement sont parmi les causes principales de morbidité et d’invalidité chez les adolescents, avec le suicide comme quatrième cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans. À ce tableau sombre, s’ajoute l’impact de la pandémie de Covid-19 qui depuis 2020, a mis la santé mentale des jeunes à une rude épreuve. Le but de cette présentation est d’offrir une réflexion critique à l’aide de la littérature, portant sur l’infirmière clinicienne spécialisée (ICS) en santé mentale dans la pratique avancée auprès de la clientèle adolescente au Canada. Les avantages et les obstacles à la mise en œuvre de ce rôle y seront discutés. Des nombreux problèmes affectent négativement la santé mentale des adolescents de nos jours, créant des défis majeurs pour les familles et les communautés. L’ICS détient des connaissances et compétences approfondies pour résoudre des problèmes complexes, et la pandémie de COVID-19 a démontré que l’expertise infirmière en santé mentale est plus importante que jamais, surtout quand l’accès aux ressources dans ce domaine demeure insuffisant.

Romain PÉROT, M. Sc., Infirmier en Pratique Avancée, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences – FRANCE

Résumé

Dans ce contexte de tension du système de santé et de difficultés psychologiques en lien avec la pandémie, les urgences psychiatriques sont particulièrement sollicitées. Avec une augmentation du nombre de passages et une augmentation des délais d’attente de prise en charge, les équipes des urgences psychiatriques font face à de nombreux défis. En septembre 2021, un Infirmier en Pratique Avancée (IPA) a rejoint l’équipe du CPOA : Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil à Paris. L’une de ses fonctions est d’assurer des Consultations Post Urgence (CPU) pour les personnes consultant initialement aux urgences et ayant une problématique d’accès aux soins. Ces CPU sont organisées par l’IPA jusqu’à ce que le relai soit effectif sur les Centres Médico-Psychologiques, en libéral ou sur des consultations spécialisées. L’IPA travaille le lien avec le patient, l’évalue pendant la crise et favorise l’accroche aux soins, enjeu primordial en psychiatrie. L’objectif n’est pas de se substituer aux missions de l’aval mais de temporiser la crise. Les CPU IPA permettent au patient de trouver du soutien, de briser l’isolement et d’aller vers une sortie de la crise. En plus de son activité clinique, l’IPA des urgences psychiatriques peut mettre ses compétences au service de l’amélioration des pratiques professionnelles. Au sein même des urgences, l’IPA concourt à la transmission du savoir en participant au compagnonnage des nouveaux arrivants dans le service et sa participation à des projets de recherche permet le développement de la pratique et des sciences infirmières.

Véronic POULIN, B. Sc., Infirmière clinicienne à l’équipe de consultation en gériatrie, CIUSSS de l’Estrie-CHUS – Québec, CANADA
Coauteur: Didier MAILHOT-BISSON

Résumé

Introduction : L’urgence s’est peu adaptée aux personnes âgées qui requièrent des soins complexes dus à leur fragilité. Plusieurs modèles d’urgence gériatrique ont été développés afin de mieux répondre aux soins de santé de cette population. L’élément central de ceux-ci est l’infirmière en pratique avancée en gériatrie (IPAG). Cependant, cette fonction est encore inédite au Québec.
Objectifs: 1) Définir les compétences et le rôle de l’IPAG à l’urgence; 2) Décrire la contribution de l’IPAG au plan clinique et organisationnel; 3) Formuler des recommandations quant à l’implantation de ce nouveau rôle à l’urgence.
Méthode : Une revue systématique des écrits a été effectuée. Le but de celle-ci était d’établir un consensus quant au rôle, aux compétences, la formation universitaire et la contribution de l’IPAG au sein du système de santé tout en exposant les éléments favorables et nuisibles au déploiement de celle-ci.
Résultats : Les écrits démontrent une meilleure compréhension et intégration du rôle de l’IPAG dans l’établissement. De plus, elle contribue à l’amélioration de la qualité des soins (diminution des complications iatrogéniques) et à la performance organisationnelle de l’établissement (diminution du taux hospitalisation, durée de séjour).
Conclusion : L’IPAG a sa place dans toutes les urgences du Québec et peut être facilement adapté à chaque réalité internationale. L’avenir des IPAG repose sur la reconnaissance de la pratique avancée et sur la création de formations spécialisées en gériatrie reconnue. L’utilisation adéquate de leurs compétences peut avoir un impact positif sur notre capacité future à répondre aux besoins des clientèles plus vulnérables.

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Louis PROD’HOM, M. Sc., Infirmier clinicien spécialisé, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois- CHUV, Département de psychiatrie – SUISSE
Coauteur: Stéphanie MAHÉ

Les épisodes d’hétéro-agressivité sont très fréquents lors d’hospitalisations en psychiatrie. Ces violences qu’elles soient verbales ou physiques ont un impact non négligeable sur la qualité des soins par leurs répercussions négatives sur les patients, sur la relation thérapeutique, sur les soignants et sur l’organisation. La pratique de l’évaluation du risque d’hétéro-agressivité par les soignants apparait dans la littérature comme une mesure de prévention efficace pour réduire les violences à l’hôpital. L’objectif est de présenter l’implantation d’une démarche d’Evidence-Based Practice (EBP) visant à promouvoir la prévention soignante de l’hétéro-agressivité dans un hôpital universitaire psychiatrique de Suisse Romande. Ce projet a utilisé une méthodologie d’audits et de feed-back basée sur le modèle CLARITY développé par le Johanna Briggs Institute. Lors d’un audit initial, les actions de prévention et de gestion de l’hétéro-agressivité de trois unités hospitalières ont été comparées aux recommandations internationales. Des interventions d’amélioration de la qualité de la prise en soin ont ensuite été implantées durant quatre mois puis un audit de suivi a été effectué dans le but de mesurer les changements réalisés. Les résultats ont mis en évidence une amélioration de l’adhésion des pratiques soignantes aux recommandations internationales, une augmentation du nombre d’interventions de prévention ainsi qu’une diminution de la fréquence d’exposition des soignants aux agressions verbales et physiques en comparaison avec l’audit initial. La démarche EBP utilisée dans ce projet a permis de modifier les pratiques soignantes autour de l’évaluation du risque d’hétéro-agressivité pour améliorer la qualité des soins.

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Annie RIOUX-DUBOIS, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Lucie LEMELIN, Safa REGRAGUI, Mélissa LAVOIE, Elsa GILBERT, Sophie LONGPRÉ

Résumé

Les Universités du Québec (UQ) misent sur des efforts concertés pour offrir une formation en réseau des futures infirmières praticiennes spécialisées (IPS) dans toutes les régions du Québec. Ces universités ont collaboré afin d’améliorer la qualité de la formation en adoptant l’approche par compétences, dans une approche programme réseau, qui s’est concrétisée par la création d’une référentiel commun de compétences et d’un portfolio en ligne. Cet exposé vise à présenter les assises scientifiques et les processus de co-création dans une approche programme et réseau. Ce projet a réuni des représentants professoraux des cinq UQ, des conseillers pédagogiques et des étudiants IPS. Les résultats du projet seront présentés sous trois principaux axes : 1) les principales compétences de la pratique infirmière avancée (PIA) qui ont émergé d’une revue narrative des écrits; 2) l’approche programme et réseau en soulignant les étapes encourues, leurs espoirs et leurs enjeux; et 3) la présentation du référentiel commun des compétences ainsi que le portfolio virtuel créés. En somme, l’approche programme réseau est bénéfique puisqu’elle soutient des initiatives pédagogiques novatrices en conjuguant les expertises diversifiées, pouvant être intersectorielles, qui solidifient un créneau de formation avancée et spécialisé, soit en PIA. Cette approche apporte son lot de défis, mais des leviers peuvent être envisagés pour les minimiser. Le leadership du réseau UQ en sciences infirmières et les savoirs que ses membres partagent et conjuguent ouvrent à de nouveaux horizons en formation et en recherche pouvant inspirer plusieurs pays du monde dans le développement de la PIA.

Isabelle SAVARD, M. Sc., Étudiante au doctorat en sciences infirmières, Université McGill – Québec, CANADA
Coauteurs: Grace AL HAKIM, Kelley KILPATRICK

Résumé

Introduction: La valeur ajoutée des infirmières praticiennes (IP) est un concept mal défini. Puisque le rôle de l’IP se développe de manière significative à l’échelle mondiale, cette lacune dans les connaissances est préoccupante car la valeur ajoutée des IP est souvent utilisée pour justifier sa mise en œuvre.
Objectifs: Cette présentation vise à clarifier le concept de la valeur ajoutée des IP.
Méthodes: Une analyse conceptuelle selon l’approche évolutionniste de Rodgers a été réalisée. Une recherche documentaire effectuée dans les bases de données CINAHL, PubMed, Embase et Medline a permis d’inclure seize articles.
Résultats: Les attributs de la valeur ajoutée des IP comprenaient : les aptitudes et les compétences, les activités réalisées, les résultats positifs et les perceptions positives du rôle. La valeur ajoutée dépend du contexte et est souvent comprise en comparant le rôle des IP à un contexte antérieur à leur mise en œuvre ou à d’autres rôles professionnels. Les antécédents comprenaient des charactéristiques intrinsèques et extrinsèques des IP et les conséquences de la valeur ajoutée des IP ont été présentées au niveau des patients, des équipes et du système de santé. Une définition de la valeur ajoutée des IP a été proposée.
Conclusion: Cette analyse a permis de mieux caractériser ce qui constitue la valeur ajoutée des IP. Ainsi, une plus grande clarté conceptuelle permettra aux IP, aux équipes de soins, aux gestionnaires et aux chercheurs de mieux comprendre la contributions des IP afin de soutenir la mise en œuvre de ce rôle, l’enseignement et la recherche.

Jean TONIOLO, M. Sc., Infirmier, M.Sc, PhDc, CHU de Limoges – U1094 Inserm U270 IRD USC1501 INRAE Epidémiologie des maladies chroniques en zone tropicale EpiMaCT – FRANCE
Coauteurs: Edgar NGOUNGOU, Simon ATEGBO, Pierre-MArie PREUX, Pascale BELONI

Résumé

Introduction: Les maladies chroniques (MC), tuent 31 millions de personnes chaque année dans les pays à faibles et moyens revenus (PRFI). Ces décès surviennent notamment en Afrique, en lien avec la faible démographie médicale et les difficultés d’accès aux soins. Le Conseil international des infirmières recommande de développer la prise en charge des MC par les infirmiers du fait de leurs compétences cliniques et de leur expertise déjà existante dans la prise en charge des maladies transmissibles. Implanter des Infirmiers en pratique avancée (IPA) en Afrique et notamment au Gabon permettrait comme les définitions et modèles internationaux le suggèrent d’améliorer l’accès et la qualité des soins, promouvoir une approche centrée sur les personnes, diminuer les coûts pour les usagers mais aussi de favoriser des parcours de soins innovants et un maillage territorial étendu. Afin de préparer cette implantation et d’adapter la formation aux besoins spécifiques des PRFI et du Gabon, il s’avère nécessaire d’identifier les besoins et enjeux liés à celle-ci.
Méthode: étude mixte d’évaluation des besoins liés à l’implantation des IPA basée sur le modèle PEPPA développé par Bryant-Lukosius et DiCenso en 2004. Elle comprend des questionnaires et des focus group réalisés avec les différentes parties prenantes (infirmiers, enseignants, étudiants infirmiers, médecins…).
Résultats: étude en cours, les résultats seront présentés lors du congrès.
Discussion- conclusion: les résultats permettront d’alimenter la construction du programme de formation d’IPA qui est en cours de développement au sein de la faculté de sciences infirmières de Libreville.

Sabrina URBINATI MOINAT, M. Sc., Infirmière Praticienne Spécialisée, CHUV – SUISSE
Coauteurs: Michael HAUSCHILD

Résumé

Avec une croissance des besoins en soins, une pression sur les coûts, une complexification des prises en charge thérapeutiques et un nombre de médecins souvent insuffisant, nos systèmes de soins sont aujourd’hui mis sous pression. Face à ces défis, un nouveau rôle s’est développé depuis plusieurs années dans les pays anglo saxons, l’infirmière praticienne spécialisée (IPS), mais reste encore peu connu en Europe francophone. Le rôle de l’IPS vise à améliorer l’accessibilité, la qualité, la sécurité, la continuité et la coordination des soins et des services de santé pour une patientèle déterminée. En diabétologie pédiatrique, des nouvelles technologies tel que les pompes à boucle fermé (closed loop) ou semi-hybrides sont en train de révolutionner la prise en charge, mais demandent des compétences techniques spécifiques. Dans notre service, grâce à sa double fonction médicale et infirmière, le nouveau rôle d’IPS a permis d’intégrer cette nouvelle technologie et de la faire accepter autant par l’équipe que par les patients. Dixhuit mois après la prise de fonction de l’IPS, l’objectif de ce travail est de dresser un premier bilan de l’introduction de cette nouvelle technologie par l’IPS et son médecin partenaire selon trois dimensions : l’acceptation de l’outil technique par le patient (PedsQL) et par l’équipe soignante, l’impact sur l’équilibre métabolique, et l’impact sur les coûts de santé. Les premiers résultats sont extrêmement positifs et permettent d’envisager un nouveau modèle de soins pour ces patients et d’élaborer des pistes de recherches futures.

Kevin VAN DEN BERGH, M. Sc., infirmier en pratique avancée, Centre hospitalier de Perpignan – FRANCE

Résumé

L’infirmier en pratique avancée aux urgences sera une réalité en France à partir de l’été 2022. C’est un nouvel acteur des services de l’urgence qui est créé dans le but de fluidifier le parcours patient tout en s’inscrivant dans une démarche de qualité et de sécurisation des soins. Les cinq premiers IPA urgences diplômés pourront mobiliser les compétences propres de la pratique avancée infirmière, tout en s’adaptant au milieu spécifique des urgences avec de nouvelles activités. Ce service traverse des périodes critiques depuis des années, frappé par des crises sanitaires et sociales qui s’espacent de moins en moins dans le temps. Entre le secteur hospitalier public et privé sous pression et une médecine de ville en souffrance, les services des urgences en France doivent trouver des solutions à court et moyen termes pour s’adapter au mieux aux besoins populationnels de santé. Nombreux sont les rapports qui soulignaient la nécessité pour les acteurs infirmiers de l’urgence de monter en compétence pour améliorer l’efficience des soins. Les IPA peuvent apporter un souffle nouveau à ces services si les conjonctures administrative, législative et financière le permettent. La pratique avancée aux urgences ne sera pas la solution à toutes les problématiques de terrain mais peut être une solution parmi d’autres. Elle a déjà fait ses preuves à l’international, et se montre prête à relever le défi en France.

Elise VEROT, Ph. D., Maître de conférences universitaire contractuel, Université Jean Monnet, faculté de médecine, Saint-Etienne – FRANCE
Coauteurs: Franck CHAUVIN

Résumé

Pour accompagner au mieux la maladie chronique, l’OMS préconise que les professionnels de santé organisent les soins autours du patient, en prenant en compte ses valeurs, ses besoins et préférences pour soutenir sa capacité à prendre en charge ses problèmes de santé chroniques. Accompagner et soutenir le partenariat des patients pour vivre au mieux avec leur maladie chronique est un des enjeux de la pratique infirmière avancée pour la prise en soin de ces patients. Le programme IMPACT implémentera le Modèle de Partenariat Humaniste en Santé pour structurer la prise en charge IPA en intégrant des outils de mesures validés pour prendre en compte les déterminants de l’adaptation du patient à sa maladie chronique. Ces outils mesureront le niveau d’autogestion du patient vis-à-vis de sa maladie chronique, son niveau de littératie en santé, le niveau perçu de sa qualité de vie ainsi que son ressenti vis-à-vis de son expérience des soins, pour lui permettre de gérer au mieux son quotidien avec la maladie. L’objectif de cette étude multicentrique randomisée en stepped-wedge sera d’ (i) évaluer l’efficacité du programme IMPACT sur l’augmentation du partenariat avec le patient comparativement à la pratique avancée infirmière courante, (ii) évaluer l’impact d’une telle prise en soin sur l’engagement du patient et (iii) évaluer les freins et leviers au déploiement de ce programme.
Le programme IMPACT permettra à l’IPA de co-construire avec le patient partenaire une trajectoire de soins intégrative pour mener à bien son projet de vie en composant avec la maladie chronique.

PRÉVENTION DES INFECTIONS ET CONTRÔLE DES ÉPIDÉMIES

Mounir ARAI, Ph. D., Cadre infirmier Hygiéniste, CHU IBN ROCHD- Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca – MAROC
Coauteurs: Mohamed Ouhadous, Khalid Zerouali

Résumé

Introduction: Le COVID-19 a provoqué une crise sanitaire majeure et mis en quarantaine la moitié de la population planétaire, La pandémie a mis une énorme pression sur le personnel soignant. Ceci a incité les hôpitaux à réorganiser leurs services, à assurer la mise à disposition d’équipements appropriés et à renforcer les précautions et les mesures d’hygiène. L’objectif de notre étude était de partager les initiatives réalisées par l’infirmier en prévention et contrôle de l’infection en matière de maitrise du risque infectieux lié au Covid-19.
Méthode: étude rétrospective descriptive de deux ans, (2020-2021) depuis la phase de déclenchement du plan de crise covid -19, jusqu’à la reprise des activités au niveau d’un centre hospitalier universitaire.
Résultats: les mesures prises pour faire face à la pandémie comporte essentiellement le processus de gestion d’opération de dépistage des cas suspects et confirmés, au total 4115 prélèvements pour PCR ont été effectués durant l’année 2020. Entre février et décembre 2020 environ 900 professionnels de santé a été formé, un guide relatif aux mesures de prévention de la COVID-19 a été élaboré et diffusé auprès de tous les services impliqués dans la prise en charge des malades covid-19. 5043 opérations de désinfection après le passage d’un cas suspect ou confirmé COVID-19 ont été coordonnées.
Enfin, l’étude présente les défis, les difficultés rencontrées et les retombées positives de covid 19 sur l’établissement, les soignants et l’activité de maitrise des IAS.

Stéphanie BOUGET MOHAMMEDI, M. Sc., Responsable pédagogique, Institut Régional de formation sanitaire et sociale Auvergne Rhône Alpes Site de Valence – FRANCE
Coauteurs: Claire DINH, Caroline LANDELLE

Résumé

Introduction: Les étudiants en soins infirmiers français bénéficient d’une unité d’enseignement « Infectiologie, Hygiène » en début de formation. Les objectifs de cette étude étaient de décrire les techniques pédagogiques utilisées en formation en soins infirmiers pour l’apprentissage de l’hygiène et d’évaluer les facteurs contribuant à la réussite aux examens.
Méthode: Une enquête a été réalisée en octobre 2021 auprès des 320 Instituts de Formation en Soins Infirmiers de France. Un questionnaire en ligne a été réalisé. Les facteurs prédictifs de la réussite à l’examen ont été recherchés par analyse univariée puis multivariée. Les tests statistiques ont été réalisés sous Stata12.
Résultats: 169 établissements ont participé à l’enquête soit 52,8% des instituts. Parmi eux, 91,73% des étudiants infirmiers ont réussi l’évaluation en hygiène et la moyenne était de 12,32 sur 20. Les 2 modalités pédagogiques les plus utilisées étaient les cours magistraux et l’utilisation de la lampe à ultra-violet. Il existait de grandes disparités dans le nombre d’heures de cours réalisés et des différences de modalités d’évaluation. Le taux de réussite à l’évaluation était significativement associé à la région Nord-Ouest (Odds Ratio = 1,060, Intervalle de Confiance à 95% [1,006-1,117] et à un nombre d’étudiants supérieur à 93 (OR = 1,034, IC95% [1,004-1,065]) ajusté sur le nombre de techniques pédagogiques utilisées.
Conclusion: Le taux de réussite à l’examen était très satisfaisant mais la moyenne obtenue à l’évaluation n’était pas très élevée. Le nombre ou le type de technique pédagogique n’ont pas démontré d’impact sur la réussite aux examens.

Caroline GIBBONS, Ph. D., Professeure en science infirmière, Université de Moncton – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteurs: Rose McCLOSKEY, Pamela DUREPOS, Karen FURLONG, Lisa KEEPING-BURKE, Matt ROGERS

Résumé

Introduction: En contexte de pandémie, il est important d’identifier les meilleures pratiques pour maintenir les visites sécuritaires dans les établissements de soins de longue durée, en élaborant une stratégie de formation des visiteurs efficace, durable et fondée sur des résultats probants.

Objectif: Décrire les connaissances et les compétences liées à la prévention des infections de visiteurs des foyers de soins de longue durée du Nouveau-Brunswick (N.-B,) qui ont reçu une formation obligatoire pour entrer dans un de ces établissements.

Méthode: Une recherche-action implique une visite simulée dans un foyer de soins de longue durée créée dans deux laboratoires de simulation de deux Universités du N.-B. Les connaissances seront évaluées à l’aide de questionnaires et la performance sera enregistrée par le logiciel SimCapture et évaluée par trois observateurs, à l’aide de listes de vérification. La collecte des données aura lieu entre mai et septembre 2022.

Résultats: Démontreront si les participants (n ciblé = 40) peuvent effectuer le dépistage COVID-19, effectuer l’hygiène des mains, intervenir à une situation où la propagation d’un agent infectieux est possible, utiliser la technique appropriée pour mettre et enlever l’équipement de protection individuelle et expliquer le but de l’équipement de protection individuelle.

Conclusion: Les connaissances, les compétences, les forces et les points à améliorer observés dans les performances seront présentées et guideront le développement de ressources éducatives en ligne en français et en anglais qui seront offertes gratuitement aux établissements de soins de longue durée du N.-B.

François KAJIRAMUGABI, M. Sc., Enseignant et chercheur en Sciences infirmières, Doctorant en Sciences infirmières, Université de Montréal (Québec), Institut Supérieur des Techniques Médicales de Bukavu – RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Coauteurs: Christian MOUALA, Monique ROTHAN-TONDEUR, Patrick MURHULA CHIRIMWAMI, Aurore MARGAT, José CÔTÉ

Résumé

Contexte: Depuis son apparition fin 2019 en Chine, la Covid-19 perturbe la prestation des services de santé prioritaires et de routine y compris ceux liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) réduisant l’accès aux services de prévention, soins cliniques et traitement. En République démocratique du Congo (RDC), l’effet de Covid-19 sur les services VIH reste peu décrit à ce jour.
Objectif: Evaluer et comprendre l’effet du confinement lié à la Covid-19 sur l’accessibilité des services VIH par les personnes vivant avec le VIH dans les Centres de traitement ambulatoire (CTA) de Bukavu avant et pendant la période de Covid-19.
Méthode: Étude mixte explicative, réalisée à Bukavu entre Juillet et Septembre 2021. La phase quantitative était descriptive rétrospective multicentrique basée sur l’analyse des rapports d’activités mensuelles des CTA. Les données étaient extraites du système d’information sanitaire de district (DHIS2) grâce au Canevas Unique du Programme national de lutte contre le Sida. Les services VIH constituaient les éléments de données. La phase qualitative était descriptive, utilisant la méthode d’analyse de contenu. Des entretiens semi-structurés ont été menés auprès des patients et soignants. Le logiciel ATLAS.ti 9 a servi pour l’analyse des données qualitatives.
Résultats: le DHIS2 et les entretiens ont montré un effet négatif de 2 à 20% de la Covid-19 sur tous les services VIH.
Discussion et conclusion: en RDC, la Covid-19 affecte le continuum de soins du VIH et entrave la réalisation des objectifs 95-95-95 liés au VIH et la génération sans VIH d’ici 2030.

Josiane LÉTOURNEAU, Ph. D., Stagiaire postdoctorale, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Émilie BÉLANGER, Éric TCHOUAKET, Stephanie ROBINS, Maripier JUBINVILLE

Résumé

Les établissements de soins de longue durée ont été durement touchés par la pandémie de la COVID-19. Alors que la majorité d’entre eux ont rapporté un nombre élevé de cas et de décès, certains ont été plus performants. Objectif. Identifier les facteurs qui ont influencé la performance de ces établissements dans la gestion de la pandémie de la COVID-19. Méthode. Une revue de la portée, basée sur un cadre multidimensionnel de la performance, a été utilisée. Les articles, publiés entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021 en français ou anglais dans CINAHL, MEDLINE, CAIRN, Science Direct, Scopus et Web of Science, ont été révisés par trois co-auteurs de manière indépendante. Résultats préliminaires. 6 107 articles ont été identifiés dans les bases de données. Suite à deux étapes de sélection, l’analyse finale porte sur environ 150 articles. Les facteurs organisationnels, tels que le dépistage rapide du personnel et des résidents, la disponibilité des ressources humaines et matérielles sont les facteurs qui semblent avoir le plus influencé la performance des établissements de soins de longue durée. Ces facteurs sont en lien avec une des dimensions de la performance de notre cadre conceptuel- soit l’efficacité, définie comme la capacité à utiliser les ressources disponibles de manière optimale. Conclusion Cette revue de la portée pourrait mener à une compréhension globale des facteurs qui influenceraient la performance dans ces établissements de soins et permettraient d’élaborer des interventions efficaces pour la gestion des éclosions ainsi que pour les pandémies actuelles et futures.

Monique ROTHAN-TONDEUR, Ph. D., Directrice de la chaire Recherche Sciences Infirmières, APHP et Université Sorbonne Paris Nord – FRANCE
Coauteurs: Stéphanie CHANDLER-JEANVILLE, Rita NOHRA, Valérie LOIZEAU, David NAUDIN, Roger ZINTCHEM

Résumé

Du fait de la pandémie liée au nouveau coronavirus, l’engagement des infirmiers et étudiants français en première ligne pour soigner les personnes infectées a eu des conséquences sur leur santé mentale, mais également sur leur vie professionnelle. L’objectif de cette recherche était d’explorer en profondeur leur perception de cette expérience. Une étude qualitative a été réalisée avec des entretiens individuels semi-directifs, menés de juin à août 2020 par vidéoconférence avec des infirmiers, étudiants et leurs proches. Le recrutement a été réalisé à partir d’un échantillonnage non aléatoire par la méthode boule de neige. Les entretiens, dont le guide était basé sur la théorie d’Abric avec l’aide du logiciel Atlas Ti®. Ainsi, 97 entretiens ont permis de faire émerger 6 paradoxes. Le paradoxe du silence et celui du héros soulignent les perceptions divergentes des infirmiers et de leurs proches concernant l’héroïsation des infirmiers et l’atmosphère ambiante. En parallèle, les infirmiers sont divisés sur la gestion des ressources humaines durant cette période, comme le montrent le paradoxe des effectifs et celui de l’apprentissage. Le paradoxe de l’échange symbolique et celui de l’incertitude témoignent des conséquences de l’engagement professionnel des infirmiers sur leur vie familiale et professionnelle, sachant que cette crise a entraîné une remise en question de leur avenir professionnel pour 23% des infirmiers interrogés. L’engagement professionnel des infirmiers constitue donc un important facteur anxiogène et de vulnérabilité psychologique, car ils ont souffert de l’inhumanité de certaines situations de soins et du manque de valorisation de leurs compétences et de leur engagement.

Rima SASSINE-KAZAN, Ph. D., Doyenne, Faculté des sciences infirmières – LIBAN
Coauteurs: Claire ZABLIT, Pauline MERHEB, Najay HATAB, Michèle KOSEREMELLI-ASMAR

Résumé

La pandémie de COVID-19 a provoqué une transformation radicale de la vie quotidienne de quelque trois milliards de personnes. Cette pandémie a mis en lumière le rôle des infirmières en tant que leaders experts dans le système de santé. Le Liban n’a pas été épargné de cette pandémie sanitaire qui vient s’ajouter à une situation politique et socio-économique dégradées. Dans ce contexte, les leaders infirmiers: cadres cliniques, académiques et de l’Ordre national professionnel se sont mobilisés pour faire face à la crise sanitaire. Ils ont mis en place des commissions de travail, aménagé des structures, formé le personnel et élaboré de nouveaux protocoles et procédures pour répondre aux besoins de santé de la population. La présente étude descriptive qualitative, réalisée auprès de 12 cadres infirmiers interviewés selon un guide d’entrevue, avait pour but de: 1)Décrire les pratiques de leadership dans les différents domaines d’exercice infirmier et 2)Identifier les défis relevés par les leaders infirmiers durant la crise sanitaire. A partir du cadre de RNAO et de McKinsey, utilisés comme toile de fond, l’analyse réalisée selon Miles et Huberman (2003) a permis d’identifier cinq pratiques de leadership : l’organisation de la réponse aux crise, la décision dans l’incertitude, la communication efficace, la collaboration intra et interprofessionnelle et faire grandir les équipes en temps de crise. Des défis ainsi que des facteurs favorisant la pratique de leadership ainsi que leur impact ont également été identifiés. Les retombées permettraient de mettre en avant les pratiques exemplaires d’un leader infirmier dans une crise sanitaire.

Eric TCHOUAKET, Ph. D., Professeur titulaire, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Idrissa BEOGO, Drissa SIA, Kelley KILPATRICK, Stéphanie ROBINS, Sandra BOIVIN

Résumé

Contexte : Les infections nosocomiales constituent un fardeau financier pour les patients, les établissements de santé et la société. L’importance des mesures de prévention et contrôle des infections (PCI) à travers les pratiques d’hygiène des mains, d’hygiène et l’assainissement, de dépistage, et des précautions de base et additionnelles, pour réduire ce fardeau n’est plus à démontrer. Or, aucune étude scientifique à notre connaissance n’a évalué l’efficience, soit les économies associées à l’investissement, de ces pratiques.Objectif : Évaluer l’efficience des quatre pratiques de PCI dans les unités de médecine et chirurgie par l’estimation du rapport bénéfice-coût.
Méthodes : Une revue systématique des études publiées de 2000 à 2019 dans les bases de données scientifiques a été réalisée. Les études d’évaluation économique suivantes ont été inclues : minimisation des coûts; coût-efficacité, coût-utilité, coût-bénéfice et coût-conséquence. Les données extraites ont été analysées, dans une perspective des établissements, pour évaluer le rapport bénefice-coût associé aux pratiques de PCI. Des analyses de sensibilité et d’actualisation ont été réalisées.
Résultats : 11 898 articles ont été examinés et sept ont été retenus. L’efficience des mesures de PCI en médecine-chirugie a été démontrée avec un rapport bénéfice-coût qui variait de 2,48 à 7,66.
Conclusion : Les résultats montrent qu’avant même la pandémie de la COVID-19, un dollar investi en PCI engendrerait sept fois plus de gains financiers. Ces gains permettraient aux décideurs d’avoir des ressources supplémentaires pour investir dans la promotion de la PCI en vue de minimiser les conséquences des éclosions et des pandémies futures.

 

Adila ZAHIR, M. Sc., Cheffe de service de PCI-CCOMTL, CIUSSS Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Fannie BOURGEOIS, Jasmine ALAMI, Diane BRAULT

Résumé

Dans le contexte de la pandémie COVID, l’équipe de la prévention et contrôle des infections (PCI) a été appelé à étendre leur prise en charge pour inclure 26 résidences privées pour aînés, des congrégations religieuses ainsi que plusieurs CHSLD privés. Alors que les rôles et responsabilités envers ses secteurs demeurent ambiguës sur le plan provincial, une réorganisation et une restructuration du service de PCI fut nécessaire. L’objectif de la présentation est de souligner l’ingéniosité, l’agilité et la créativité dont l’équipe PCI a fait preuve pour assurer une prise en charge adéquate et sécuritaire des secteurs visés. En tant que membre clé au sein du comité de coordination et de l’équipe d’intervention rapide (équipe SWAT) qui ont été mis en place, l’équipe de PCI s’est engagée activement et sur plusieurs niveaux pour soutenir les collaborateurs imputables et leur permettre d’obtenir des informations de qualité sur le statut épidémiologique et les mesures PCI nécessaires. La méthode utilisée par l’équipe de la PCI se résume dans 3 niveaux d’interventions:
  • Stratégiques : mise en place et participation aux mécanismes de collaboration
  • Tactiques : réorganisation des ressources au sein du service de PCI
  • Opérationnelles : surveillance, gestion d’éclosion et formation.
Le résultat le plus impressionnant fut la baisse constante du nombre d’éclosions, de leur durée et du nombre de cas. Bref, l’engagement de l’équipe de la PCI auprès de ses collaborateurs et les stratégies mises en œuvre permettent d’assurer des solutions novatrices tout en maintenant la sécurité des soins de la clientèle des milieux visés.

QUALITÉ DES SOINS ET SÉCURITÉ DES PATIENTS

Rachid AKROUR, M. Sc., Infirmier Clinicien Spécialisé (ICLS), Centre Universitaire Vaudois – SUISSE
Coauteurs: Sylvain MEYLAN, Sanito PEPE, Jérémie DESPRAZ, Thierry CALANDRA, Isabelle LEHN

Résumé

Introduction
Une personne sur cinq à une personne sur dix décède d’un sepsis. L’hétérogénéité des manifestations ainsi que les lacunes des connaissances limitent la détection précoce du sepsis et l’initiation des interventions infirmières spécifiques.
Objectifs
Présenter le programme initié au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Suisse afin d’améliorer la détection précoce et la mise en place des interventions infirmières spécifiques dans la prise en charge du sepsis.
Description du projet
Le programme sepsis, soutenu par un concept cadre interprofessionnel, se décline en trois volets. Le premier, comprend la conceptualisation du processus de la prise en charge infirmière du sepsis, avec un soutien à la détection de la péjoration des patients automatisée dans le dossier de soins informatisé (calcul du score NEWS). Le deuxième volet, consiste en la formation post-grade en présentiel soutenue par un E-learning lors du déploiement institutionnel du programme. Le troisième volet englobe le suivi des performances du programme et sa pérennisation.
Perspectives et recommandations
Les perspectives du programme sepsis sont d’uniformiser la détection précoce du sepsis, d’initier les interventions infirmières et interprofessionnelles précoces et ainsi de diminuer la survenue des chocs septiques. Ces aspects sont soutenus par des outils, d’aide au jugement clinique, automatisés dans le dossier de soin informatisé. Ce processus doit faire l’objet d’une analyse continue d’indicateurs afin d’évaluer leurs impacts.
Conclusion
L’amélioration de la prise en charge du sepsis nécessite une approche ciblée, interprofessionnelle et multimodale. L’évaluation, le suivi et la coordination de chacun des aspects du programme sepsis sont nécessaires pour une visée pérenne.

 Abby AYOUB, M. Sc., Assistante de recherche, Institut de Recherche Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Ines ZOMBRE, Chantal BLACKMAN, Chantal CHABOT, Daniel BÉDARD, John JOANISSE

Résumé

Chaque année en Ontario, 13 000 personnes subissent une fracture de la hanche, dont la majorité est des personnes de 65 ans et plus. L’implication des soins gériatriques en orthopédie diminuerait la mortalité hospitalière, les complications postopératoires et la durée de séjour. Une barrière importante aux soins orthogériatriques est l’accès à un gériatre, de surcroît francophone. Pour résoudre cette problématique, un modèle de soins innovant, centré sur la collaboration entre les orthopédistes et une infirmière praticienne (IP) en gériatrie, a été mis en place à l’Hôpital Montfort. Cette présentation porte sur une étude, visant à décrire l’impact du Modèle orthogériatrique de Montfort sur les soins prodigués et explorer le rôle de l’IP au sein de ce modèle. La phase 1 de l’étude consistait à une revue rétrospective des dossiers électroniques des patients admis sous ce modèle. La phase 2 visait à explorer le rôle de l’IP et la contribution du modèle aux soins gériatriques. Les résultats de l’étude ont montré que le modèle permet une meilleure prise en charge des patients gériatriques, en soins postopératoires. Le modèle permet de prodiguer des soins holistiques et favorise le travail interdisciplinaire. Au sein du modèle, l’IP prodigue des soins gériatriques incluant la revue des médicaments, les chutes et la gestion des congés. Aussi, elle traite plusieurs complications postopératoires, comme la douleur et le délirium. Le modèle orthogériatrique de Montfort joue un rôle important dans le rétablissement post-chirurgical des patients gériatriques. Il pourrait être bénéfique pour les hôpitaux n’ayant pas accès à un gériatre.

Amélie BÉLANGER, M. Sc., Étudiante au doctorat en sciences biomédicales, CIUSSS de la Mauricie et du Centre du Québec – Québec, CANADA
Coauteurs: Julie HOULE, Line BEAUDET, Thalia LAPOINTE

Résumé

Introduction: Des indicateurs sont élaborés pour mesurer les pratiques actuelles en matière d’AVC. Malgré un large éventail d’indicateurs en phase aiguë, il n’y a aucune synthèse de ces indicateurs et il manque des informations sur la manière dont ils ont été testés, validés et intégrés dans la pratique. L’objectif de cette étude vise à identifier les indicateurs cliniques et organisationnels favorables à la prise en charge optimale de l’AVC ischémique en phase aiguë.
Méthode: Un examen de la portée appuyé sur le cadre méthodologique d’Arskey et O’Malley (2005) a été effectué dans les bases de données Medline, CINHAL, EBSCO, Cochrane Library et Google Scholar. La littérature grise et les études scientifiques menées et publiées depuis 2015, en français et en anglais ont été retenues. Deux réviseurs indépendants ont effectué 10% de la sélection des études et l’extraction des données.
Résultats: Sur 3 712 références identifiées, 26 ont été incluses dans l’examen de la portée. Environ 300 indicateurs ont été recensés et soumis à un tri préliminaire par deux experts. Cinquante-quatre indicateurs ont été évalués pour leur validité, leur pertinence et leur faisabilité par un comité d’experts selon la méthode Delphi. Au total 34 indicateurs ont été retenus et classés selon les dimensions de la performance des soins. La sécurité représentait environ le tiers des indicateurs alors que la viabilité, l’équité d’accès et la réactivité contenaient peu d’indicateurs.
Conclusion : La surveillance d’indicateurs pertinents, valides et faisables est nécessaire à l’amélioration de la qualité des soins en phase aiguë de l’AVC.

Louise BÉLANGER, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais (UQO) – Québec, CANADA
Coauteurs: Denis BOURQUE, Lucie LEMELIN

Résumé

Les savoirs des personnes aînées vivant à domicile doivent être entendus au cours de projets sociaux inclusifs visant le développement du pouvoir d’agir de ces personnes, mais aussi des communautés dans lesquelles elles vivent. Pour développer un tel pouvoir, une recherche-action basée sur les écrits de Stringer (2014) a été menée dans trois communautés. La pratique fondée sur les forces de Gottlieb (2014), ayant pour origine les sciences infirmières, a inspiré la collecte des données. L’étude s’est déroulée en deux cycles. Dans le premier cycle, les chercheurs ont exploré auprès des participants leurs forces, leurs ressources et leurs défis et ont animé des rencontres visant à identifier une intervention pertinente pour chaque communauté. Lors du deuxième cycle, ils ont soutenu la mise en œuvre des interventions choisies. Les participants étaient des personnes aînées vivant à domicile, leurs proches aidants, ainsi que des représentants des organismes communautaires, municipaux et de la santé. Des entrevues individuelles avec des personnes âgées (n = 45) et des groupes de réflexion composés de personnes aînées, de proches aidants, ainsi que des représentants des organismes communautaires, municipaux et de la santé (n = 34) ont permis de collecter les données. Des analyses variées ont été réalisées. Divers obstacles n’ont pas permis d’implanter, dans les délais prévus, les interventions choisies. Toutefois les résultats obtenus offrent de multiples indicateurs permettant de pressentir que les démarches entreprises se poursuivront. Les résultats ont des implications pour la pratique, l’enseignement et la recherche qui seront abordées lors de cette communication.

Amina BENIDIR, M. Sc., étudiante à la maîtrise, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteur: Karine BILODEAU

Résumé

Bien que les taux de survie des patients atteints de cancer aient augmenté, cette maladie peut impacter les couples de manière significative. Cela dit, la religion et la culture semblent faire partie du processus thérapeutique de certaines personnes touchées par le cancer. Malgré l’affluence de la communauté arabo-musulmane dans les pays occidentaux, peu de données sont disponibles quant à leur expérience face au cancer. Le but de cette présentation est d’introduire les résultats de cette étude menée auprès de couples (n=6) de culture arabo-musulmane atteints d’un cancer au Québec. Une analyse des données itérative a été effectuée. Les résultats ont été rapportés sous les thèmes suivants: i) vivre la maladie dans un contexte d’immigration; ii) faire preuve d’acceptation face à la maladie grâce aux croyances et aux pratiques religieuses musulmanes; iii) vivre des enjeux relatifs à l’expression des besoins et des sentiments au sein du couple; iv) vivre un rapprochement au sein de la famille ; v) vivre la maladie dans le contexte hospitalier en tant que musulmans. Nos résultats suggèrent que l’Islam procure des croyances facilitantes afin d’accepter le diagnostic de cancer. Ces mêmes croyances semblent allier les conjoint(e)s afin de se soutenir et de garder espoir dans un contexte difficile. Des enjeux de communication persistent toutefois au sein d’un couple en raison de la maladie. Les résultats de cette étude pourraient sensibiliser les infirmières quant à l’importance d’explorer les valeurs religieuses et spirituelles dans l’accompagnement des couples touchés par le cancer afin d’humaniser leur expérience de soins.

Dave BERGERON, Ph. D., Professeur, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANDA
Coauteurs: Ana Ines COLLINO, Giselly MATAGIRA RONDÓN, Santiago Alberto MORALES MESA, Maite Catalina AGUDELO CIFUENTES, Nicole OUELLET

Résumé

Introduction. En Colombie, le vieillissement de la population entraîne une augmentation du nombre de personnes en perte d’autonomie nécessitant des soins. Les soins et le soutien sont généralement offerts par un proche aidant. La charge de travail peut constituer un fardeau important pour le proche aidant et mener à de l’épuisement. Dans la municipalité d’Envigado en Colombie, le secrétariat de la Santé a mis en place depuis 2011, un programme de soutien et de formation impliquant des infirmières et une équipe interdisciplinaire afin d’améliorer la qualité de vie des personnes en perte d’autonomie et de leur proche aidant. Objectif. Cette étude a pour objectifs d’évaluer les effets de ce programme ainsi que d’explorer différents éléments pouvant expliquer son fonctionnement. Méthode. Une approche réaliste a été utilisée afin d’évaluer les effets, les éléments contextuels et mécanismes sous-jacents avec différents types d’acteurs impliqués. Des entrevues individuelles et de groupes suivies d’une analyse itérative des données a permis l’identification de configurations contexte-mécanisme-effet. Résultats. Les proches aidants se sentent mieux outillés pour faire face à leur tâche et bénéficient d’un répit. Les bonnes pratiques transmises par le personnel infirmier et les auxiliaires de soins formés favorisent la relation aidant-bénéficiaire et leur qualité de vie. Des participants ont mentionné aussi de l’incertitude et un sentiment d’abandon dû aux fluctuations bureaucratiques du programme. Conclusion. Cette recherche permet d’identifier les forces du programme et les points qui requièrent une correction pour favoriser la qualité de vie des proches et des personnes en perte d’autonomie.

Vincent BILLÉ, M. Sc., Infirmier en Pratique Avancée en santé mentale et psychiatrie, Centre Hospitalier Charles Perrens – FRANCE
Coauteurs: Claire GONSALVÈS, Hélène VERDOUX

Résumé

A notre connaissance, la recherche de solutions alternatives à la contrainte auprès des personnes présentant un Trouble NeuroDéveloppemental (TND) est un sujet principalement traité dans le domaine de la pédopsychiatrie dans la littérature en France mais peu abordée pour la population adulte. Au sein de notre établissement public de santé mentale à Bordeaux (France), un projet de moindre utilisation des mesures d’isolement et de contention a été élaboré dans une unité accueillant en hospitalisation complète de long séjour des patients atteints de TND avec ou sans comorbidités psychiatriques. Les objectifs de cette présentation sont tout d’abord d‘exposer l’ensemble de l’intervention mise en œuvre, puis de présenter l’étude monocentrique portant sur l’évaluation de cette intervention visant à la diminution des mesures d’isolement et de contention mécanique dans une unité d’hospitalisation de longue durée accueillant des patients adultes atteints de TND et présentant des comportements agressifs sévères. Un devis mixte séquentiel explicatif a été utilisé pour cette recherche. Il s’est déroulé en deux étapes consécutives. L’évaluation de l’impact des changements de pratiques sur les taux d’isolement et de contention mécanique a été évaluée dans une étude rétrospective descriptive. Une enquête qualitative a ensuite été réalisée auprès de 12 soignants exerçant dans cette unité afin d’appréhender la mise en œuvre des interventions destinées à la diminution du recours aux mesures coercitives. Une baisse statistiquement significative a été observée pour les mesures d’isolement et de contention. Les résultats du volet qualitatif précisent les leviers et les freins de cette modification des pratiques.

Anick BOIVIN, B. Sc., Infirmière de pratique avancée, étudiante à la maîtrise, CHU de Québec-Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Mélanie BÉRUBÉ

Résumé

La SCCM préconise les interventions non-pharmacologiques pour prévenir le délirium aux soins intensifs, telle que la trousse ABCDEF. Malgré les conséquences du delirium, ces recommandations ne sont pas toujours appliquées.
Methodologie: Un projet a été réalisé dans une unité de soins intensifs à Québec. Les barrières et les facilitateurs à l’implantation des recommandations de la SCCM ainsi que les stratégies de transfert de connaissances ont été identifiées durant 2 groupes nominaux. Dix participants ont été recrutés pour ces entrevues dont 9 professionnels de l’équipe interdisciplinaire et une patiente-partenaire. La cadre de référence Theoretical Domain Framework a guidé la sélection des stratégies.
Résultats: 22 barrières et 17 facilitateurs ont été identifiés Les barrières et les facilitateurs étaient plus fréquemment reliés aux domaines de l’opportunité et de la motivation. Plusieurs stratégies de transfert de connaissances ont conséquemment été identifiées, par exemple: une restructuration de l’environnement par l’ajout d’un rappel visuel des interventions de la trousse ABCEDF et la diminution automatisée de la lumière la nuit, ou une modification du contexte social par la participation des familles aux tournées médicales. La formation du personnel aussi ressorti comme étant essentielle. En outre, les participants ont souligné l’importance d’utiliser des outils cliniques tels que des ordonnances médicales ajustées à la réalité du quart de nuit pour promouvoir le sommeil ainsi qu’un plan de soins électronique interdisciplinaire.
Conclusion: Une méthode structurée a été utilisée durant cette étude afin de guider la sélection de stratégies de transfert de connaissances. Cette approche peut potentiellement améliorer la pratique clinique.

Naima BOUABDILLAH, Ph. D., Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA

Résumé

Le conflit syrien constitue une crise sans précédent dans l’histoire de ce pays. Des millions de citoyens ont choisi le chemin de l’exil pour préserver leur vie. Le Canada a réinstallé des dizaines de milliers de ces réfugiés. La question du bien-être psychologique constitue un enjeu de santé majeur qui risque d’entraver l’intégration de cette population à la société canadienne. L’objectif de ce cette recherche est de contribuer à mieux comprendre les déterminants du bien-être psychologique de ces réfugiés et des conditions de vie qui leurs sont favorables. Le cadre théorique sur lequel se base cette recherche est celui de la théorie de l’autodétermination qui permet une meilleure compréhension des déterminants de la motivation surtout en ce qui a trait au bien-être psychologique sachant que la satisfaction des besoins psychologiques fondamentaux (d’autonomie, de compétence et d’affiliation) est à la base de la motivation et du bien-être.
Des entrevues semi-structurées et audio-enregistrées ont eu lieu avec neuf participants syriens, recrutés dans des lieux de culte et des centres communautaires à Ottawa.
Les résultats de l’étude montrent que ces réfugiés souffrent de stresseurs défavorisant leur bien-être et sont confrontés à plusieurs défis liés au traitement de la société d’accueil au niveau des déterminants socioculturels et de santé. Les réfugiés syriens ont besoin de plus d’aide de la communauté d’accueil pour surmonter les désavantages sociaux et les motiver à s’intégrer à la société canadienne.
Les résultats représentent des données favorisant des relations intercommunautaires harmonieuses et l’utilisation de services adaptés aux besoins des réfugiés.

Pascale BOUCHARD, M. Sc., Conseillère cadre en pratique clinique, IUCPQ – Québec, CANADA
Coauteurs: Patrick MARTIN

Résumé

Le but de cette étude visait à décrire les dimensions de l’expérience de la prise de décision substituée par les proches d’un patient dans un contexte de soins palliatifs. Un devis qualitatif incluant un échantillonnage par choix raisonné de 7 proches a été mis à profit. Au terme de cette étude, l’expérience de prise de décision substituée serait facilitée par le soutien de l’infirmière, les connaissances préalables et l’obtention d’informations. Toutefois, les conflits familiaux, une attitude peu empathique et la transmission insuffisante d’informations contraignent celle-ci. Les proches baseraient la majorité de leurs décisions sur le désir que leur proche ne souffre pas. Ils ont précisé avoir vécu de la culpabilité et s’être questionnés s’ils avaient fait les bons choix. Finalement, les résultats indiquent que l’infirmière se doit d’offrir un accompagnement chaleureux en considérant le patient comme un être humain jusqu’à la mort tout en restant attentive aux besoins des proches

Anne BRIDIER-BOLORÉ, DAS, Responsable des pratiques professionnelles, imad- Institution genevoise de maintien à domicile – SUISSE
Coauteurs: Monica BIANCHI, Catherine BUSNEL, Laura MASTROMAURO, Cesarina PRANDI

Résumé

Afin de répondre aux besoins des infirmières d’être mieux équipées pour évaluer la complexité des situations et optimiser les soins à domicile dans un contexte perçu comme de plus en plus complexe, un projet a été mis en place pour créer un guide théorique et pratique de la complexité dans les soins à domicile basé sur l’outil de complexité multidimensionnelle : le COMID. L’objectif de ce guide est de fournir aux professionnels de la santé et du social des outils d’identification/d’évaluation, des aides à l’analyse et un ensemble d’actions interprofessionnelles pour assurer une prise en charge intégrée et coordonnée. Une démarche intégrative dans sa construction a été entreprise auprès de 12 professionnels de l’institut genevois de maintien à domicile (imad) (infirmiers, cliniciens, cadres) avec : un état des lieux des connaissances et des concepts de la complexité, une structuration autour de l’identification de la complexité au domicile, une analyse multidimensionnelle et des actions globales et spécifiques. Les résultats obtenus sont : 1) la création du guide et d’un e-book, 2) leur distribution à plus de 1’000 professionnels, 3) l’intégration du matériel dans la formation interprofessionnelle, 4) la mise à disposition gratuite de l’e-book à des partenaires externes et aux universités de la santé, et 5) la collaboration et le développement d’une version italienne avec l’Université de la Santé du Tessin (SUPSI). Face à des situations de soins plus complexes, de nouveaux outils professionnels doivent être développés pour anticiper et optimiser les soins de manière encore plus personnalisée, intégrée et coordonnée.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Laetitia CADORET, IPA, Centre Georges François Leclerc – FRANCE
Coauteurs: Cédric CHEVALIER, David THIBOUW, Noémie VULQUIN, Sophie HENON HILAIRE

Résumé

La radiothérapie ORL est pourvoyeuse de nombreuses toxicités aigues dont la prise en charge est essentielle au bon déroulement du traitement. L’IPA, grâce à sa capacité à diagnostiquer et prescrire, apporte son aide dans la gestion complexe de ces traitements.
Evaluer l’intérêt de la mise en place d’une IPA dans le parcours de soin en ORL.
Etude descriptive des patients pris en charge par radiothérapie exclusive ou par radiothérapie/chimiothérapie à l’encontre d’un cancer ORL au Centre de Lutte contre le Cancer entre le 1/06/2020 et le 31/01/2022. L’IPA assiste à la consultation initiale avec le radiothérapeute référent du patient. Tout au long du parcours de soins, elle coordonne, suit de façon hebdomadaire le patient en association avec le médecin.Une consultation d’évaluation globale à 15 jours post traitement pour l’évaluation et la prise en charge des toxicités aigues avec orientation et suivi si nécessaire.
Deux cent vingt et un patients ont été pris en charge dans le service de radiothérapie. 57% ont bénéficié d’une radiothérapie/chimiothérapie concomitante.Tous les patients sont évalués par la diététicienne, 58% ont été orientés vers l’assistante sociale, 3% vers la psychologue.En 2021, tous les patients ont été vus en consultation d’annonce infirmière dans le cadre de la radiothérapie/ chimiothérapie concomitante.Cent quatre-vingt-six patients ont été évalués en consultation par l’IPA.
L’IPA permet d’être une personne ressource pour les patients ainsi que pour les équipes médicales et paramédicales.Le début d’activité est très encourageant avec une collaboration active avec les oncologues, les radiothérapeutes, les équipes paramédicales et des soins de support.

Emmanuelle CARTRON, Ph. D., Maître de conférence, Université de Paris Cité – FRANCE
Coauteurs: Leïla MORET, Myriam BLANCHIN

Résumé

Introduction : En dehors de la transplantation rénale qui est reconnue comme le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale (IRC), plusieurs modalités de suppléance existent quand la maladie évolue. Le processus de prise de décision partagée (PDP) entre le patient et les professionnels de santé est recommandé au stade terminal de l’IRC. Comment, dans ce contexte où les connaissances démontrent une supériorité de la transplantation sur les autres traitements, le patient prend-il part à la décision d’être greffé ?
Méthode : Une analyse phénoménologique interprétative a été menée pour explorer l’expérience de ces patients lors du choix de la greffe. Elle fut complétée par une recherche descriptive corrélationnelle mesurant le conflit décisionnel (Decision conflict scale / DCS) lors de l’attente de greffe et les facteurs qui influencent le regret décisionnel, la qualité de vie et l’observance après la transplantation.
Résultats : 25 patients ont été interviewés. Ils perçoivent la greffe comme une étape obligatoire et non comme un choix et se sentent exclus des autres décisions jalonnant leur parcours. Par ailleurs, les 81 patients inclus pour le volet quantitatif n’ont pas ressenti de conflit décisionnel lors de la décision (DCS moyen = 19), ce qui ne traduit pas l’hétérogénéité des réponses par dimension du DCS pour lequel le score « valeurs peu clarifiées » illustre une moindre facilité à expliciter ses valeurs.
Discussion : Ces résultats invitent les infirmières à développer des interventions pour la PDP, notamment celui d’identifier les décisions prises pour engager le patient dans le processus.

Manouche CASIMIR, M. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l ‘Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Claude DUVAL

Résumé

Les soins de plaies constituent un sujet de préoccupation dans tous les milieux de soins particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population. Suite à la création du CCSMTL, la DSI a constaté une disparité au niveau des pratiques en gestion des soins de plaies dans les différentes constituantes. Pour faire face à ce défi et dans l’optique d’optimiser la qualité des soins dispensés aux usager à risque de développer une lésion de pression ou présentant une plaie, une table de travail composée d’expertes en prévention et soins de plaies des différentes missions du CCSMTL a été mise en place. Le but premier était d’harmoniser les pratiques en prévention et soins de plaies dans le CCSMTL selon les meilleures pratiques en vigueur dans le domaine.
Les objectifs de cette présentation sont de :
– Présenter l’ensemble des méthodes de travail préconisées, ainsi que les réalisations à ce jour.
– Donner un aperçu sur les défis et les opportunités d’apprentissages.
Il faut noter, que depuis la création de cette table, une utilisation croissante de l’ensemble des outils et documents harmonisés est observée
dans le CCSMTL. Notons également, que l’expertise des membres de la table de travail est reconnue et utilisée dans toute l’organisation. À la lumière de ces résultats, l’expérience de cette table de travail a permis à notre équipe de mieux comprendre les facteurs de réussite et les obstacles aux changements de pratiques.

Julie CHARTRAND, Ph. D., Professeure agrégée, École des sciences infirmières, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA
Coauteurs: Lindsay JIBBS, Camille GRANDMONT, Elisabeth BÉLANGER-HARDY, Sara CHENG, Dr Donna JOHNSTON

Résumé

Introduction : Les soins oncologiques offerts à domicile sont essentiels au traitement complet et efficace du cancer tant chez les enfants anglophones que francophones du Canada. Les francophones en situation linguistique minoritaire dans la province de l’Ontario (Canada) constituent une population sous-étudiée en dépit d’importantes disparités et inégalités en matière de santé en raison de leur langue. Objectif : Afin de tenir compte des enjeux liés à l’offre de soins et de services de santé aux communautés francophones et de fournir des soins oncologiques pédiatriques à domicile de qualité en français, cette étude visait à décrire les perceptions des professionnels de la santé canadiens quant aux soins oncologiques pédiatriques à domicile offerts en français dans la région d’Ottawa-Gatineau. Méthode : Une étude descriptive qualitative a été menée à l’aide d’entrevues individuelles semi-dirigées faites auprès de 22 professionnels de la santé. Une analyse thématique des données a été menée de façon indépendante par deux membres. Résultats : Les soins oncologiques pédiatriques sont offerts en français surtout au Québec, alors qu’il y a un manque d’accès à ceux-ci en Ontario. Les causes et les effets possibles de ce manque d’accès ainsi que les solutions utilisées pour y faire face sont discutés dans cette présentation. Conclusion : Les perceptions recueillies dans la présente étude ainsi que celles d’enfants francophones atteints du cancer et celles de leurs parents devraient être prises en compte afin d’assurer que des soins oncologiques pédiatriques à domicile de qualité soient offerts en français.

France CHASSÉ, Ph. D., Professeure titulaire, Secteur science infirmière, Université de Moncton, campus d’Edmundston – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteur: Micheline PLANTE

Résumé

L’étude s’inscrit dans le désir d’identifier des solutions viables au maintien sécuritaire des aînés à domicile. Au Canada, les maladies chroniques sont en hausse chez les autochtones, alors que le rétablissement est plus long et plus ardu comparativement aux non autochtones. Parmi les difficultés recensées figurent le fait de résider en milieu éloigné, l’accès limité à un médecin ou spécialiste et à des ressources dans leur langue, l’isolement social et le nombre décroissant d’aidants naturels. La pandémie actuelle n’a fait qu’accentuer ces défis. Le projet Initiatives aux aînés (IAA) de la Première Nation Malécite du Madawaska (PNMM) vise à réduire les barrières en utilisant une application mobile déposée sur une tablette électronique reliée au Centre de santé. Cette présentation énonce les besoins en matière de santé identifiés par les aînés de la PNMM, les initiatives ont été créées pour y répondre et la formation à la technologie offerte. Une approche participative avec un devis mixte a été retenue pour effectuer l’entrevue semi structurée des 35 participants. Les données ont été recueillies par deux outils quantitatifs (sociodémographique et du SF-36 sur l’État de santé) complémentés de six questions ouvertes. Trois initiatives prioritaires ont été implantées en octobre 2020, l’une liée au transport lors des rendez-vous médicaux, l’autre liée au soutien à domicile et la dernière pour répondre à d’autres besoins qui se manifestent. La technologie permet de cumuler des données concernant l’utilisation, la nature et le niveau d’appréciation des services reçus. Le projet prend de l’ampleur par l’ajout de nouveaux services.

Christine COHEN, M. Sc., Professeure associée, HEdS La source – SUISSE
Coauteurs: Louise BÉLANGER, Filipa PEREIRA, Mathieu TURCOTTE

Résumé

Les comorbidités et la diminution des réserves physiques et cognitives et de la capacité de récupération des personnes âgées en font une population à haut risque de complications lors d’une hospitalisation pour une chirurgie de la hanche à la suite d’une chute. En plus d’une équipe multidisciplinaire et de soins chirurgicaux adéquats, un environnement adressant la complexité de l’analgésie et des besoins médicaux, cognitifs, nutritionnels, sociaux et de réadaptation est nécessaire pour que les soins soient sécuritaires et de qualité. À cet égard, une étude de cas multiple a été réalisée. Elle visait à comprendre les stresseurs découlant d’une chirurgie de la hanche à la suite d’une chute chez une personne âgée hospitalisée en orthopédie, ainsi que les stratégies d’adaptation utilisées par la personne hospitalisée, ses proches aidants et les professionnels impliqués dans leurs soins pour y faire face. Le modèle des systèmes de Neuman (Neuman & Fawcett, 2011) a inspiré cette étude. Les participants (n = 32), regroupés en huit unités d’analyse comprenant une personne âgée, son proche aidant, ainsi qu’une infirmière, un chirurgien orthopédiste et un physiothérapeute impliqués dans les soins de la personne âgée, ont été interviewés. Des analyses intra et intercas ont été effectuées. Les résultats ont mis en évidence cinq thèmes qui seront présentés et discutés lors de cette communication. Les implications des résultats de cette étude pour la pratique, l’enseignement, la gestion et la recherche seront également abordées.

Caroline CÔTÉ, DESS, M. Sc., Infirmière praticienne spécialisée en première ligne / Étudiante au doctorat en sciences infirmières, CIUSSSCN – Québec, CANADA
Coauteur: Mélanie BÉRUBÉ

Résumé

L’utilisation prolongée d’opioïdes (> 3 mois) est fréquente à la suite d’une blessure traumatique et plusieurs personnes y sont particulièrement vulnérables. Cet usage engendre de lourdes conséquences individuelles et collectives. La littérature fait d’ailleurs ressortir les lacunes en matière de prévention et l’importance de développer des stratégies misant sur le suivi des patients et l’optimisation de la communication entre les professionnels dans l’ensemble de la trajectoire de soins.
Un devis mixte sera utilisé. D’abord, des groupes de discussion seront effectués pour évaluer les préférences et les barrières/facilitateurs des membres des équipes interdisciplinaires, des gestionnaires et des patients partenaires en ce qui concerne les composantes des stratégies. Ensuite, une étude de validation par les parties prenantes permettra de concevoir les stratégies. Les prototypes seront validés à deux reprises auprès des patients partenaires et des professionnels ciblés. Finalement, une étude de cohorte prospective évaluant la faisabilité et l’acceptabilité des stratégies conçues sera effectuée auprès de 30 patients. Un journal de bord sera complété par les professionnels impliqués pour évaluer les critères de faisabilité et un questionnaire sur l’acceptabilité et les préférences en matière de traitement permettra d’apprécier l’acceptabilité chez les patients.
Ce projet novateur vise donc à améliorer les soins offerts aux personnes ayant subi un traumatisme, en mettant l’accent sur la prévention, principalement auprès des gens présentant des facteurs de risque et en misant sur l’équité dans les soins. Il devrait permettre d’établir une nouvelle trajectoire afin d’assurer un suivi adapté et empreint d’humanité dans l’ensemble du parcours de la clientèle.

Delphine COULON, Ph. D., Maitre d’enseignement-chercheur HES, Haute Ecole de Santé de Genève Université de Suisse occidentale – SUISSE
Coauteurs: Shadya BARTUTE, Emma LEAVY

Résumé

La transition à la parentalité augmente le risque de vulnérabilité. Les situations de stress, de maladie, d’isolement et de migration peuvent accroître le risque de maltraitance et peuvent impacter le développement de l’enfant (Luang, 2011). Plusieurs obstacles impactent la compréhension des familles et limitent l’accès aux soins de santé. Le programme écosystémique PEPS(I)E est un programme qui permet d’avoir une vision commune basée sur le bien-être et les besoins de développement de l’enfant (Barbe Coulon & Bartute, 2018; Léveillé et al., 2009).
L’objectif est de mettre en visibilité la collaboration entre intervenants pour s’entretenir auprès de parents allophones
Le devis mixte comprend des mesures quantitatives et qualitatives auprès de parents d’enfants de moins de 3 ans (N=75), d’intervenants et d’interprètes communautaires (38). Les considérations éthiques sont respectées.
La collaboration avec les interprètes communautaire formés à l’approche participative a permis de créer du lien avec les familles et a contribué au bien-être et au développement de l’enfant.

Stéphanie DANEAU, Ph. D., Professeure, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, CANADA
Coauteurs: Anne BOURBONNAIS, Myriam ASRI, Émilie ALLARD, Deborah UMMEL, Elliot BOLDUC

Résumé

La sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative affectant les motoneurones, touche selon les études entre 4,1 et 8,4 personnes sur 100 000. Malgré la progression de la recherche, la maladie demeure actuellement incurable, avec une survie médiane au Canada estimée à 36 mois suite à l’apparition du premier symptôme. Peu d’études se sont penchées sur la perspective des infirmières et infirmiers quant aux soins qu’elles prodiguent lors de la fin de vie des personnes vivant avec la maladie.
Cette présentation a pour objectif d’exposer les résultats préliminaires d’une étude de cas qualitative visant à explorer les enjeux reliés aux soins prodigués par l’infirmière aux personnes vivant avec la SLA en fin de vie. Une vingtaine d’infirmiers et infirmières québécoises ont été rencontrées dans le cadre d’une entrevue individuelle semi-structurée dans laquelle ont été explorés les caractéristiques spécifiques des soins offerts aux personnes vivant avec la SLA en fin de vie, ainsi que les besoins des infirmiers et infirmières lorsque sont prodigués ce type de soins. Les résultats préliminaires visent notamment les stratégies de communication avec la personne en fin de vie, l’adaptation de l’évaluation clinique infirmière, les enjeux éthiques soulevés et les besoins de formation identifiés par les participant.e.s. Les connaissances développées permettront d’améliorer les soins infirmiers offerts aux personnes vivant avec la SLA en fin de vie, en plus de soutenir le développement d’autres projets de recherche reliés aux soins à cette clientèle.

Gwenaelle DE CLIFFORD-FAUGÈRE, M.Sc., Étudiante au doctorat, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Marilyn AITA, Nacy FEELEY, Sébastien COLSON

Résumé

Introduction. Les prématurés subissent de nombreuses procédures douloureuses qui peuvent nuire à leur développement si elles ne sont pas correctement prises en charge. Cette étude visait à évaluer la perception des infirmières sur la douleur des prématurés, leurs pratiques d’évaluation et de gestion de la douleur, ainsi qu’à identifier les facteurs individuels et contextuels influençant leurs pratiques.
Méthode. Des analyses secondaires ont été effectuées à partir des données recueillies dans le cadre d’une étude transversale comparative internationale. Un total de 202 infirmières a été recrutées dans 4 unités néonatales (France et Québec). Le Nurses’ Attitudes and Perceptions of Pain Assessment Questionnaire (NAPPAQ-FIPM) a été utilisé. Un modèle mixte a été réalisé.
Résultats. Les infirmières avaient des attitudes et des perceptions favorables de la douleur des prématurés. Elles ont déclaré utiliser principalement des indices comportementaux de la douleur et peu d’instruments normalisés pour son évaluation. Les infirmières ont déclaré employer largement le sucrose, la succion non nutritive et le positionnement comme interventions de gestion de la douleur, tandis que le contact peau à peau était rarement pratiqué. Les pratiques d’évaluation et de gestion de la douleur des infirmières étaient significativement influencées par plusieurs facteurs contextuels (pays, niveau de soins, poste de travail) et individuels (âge, niveau d’éducation, présence d’un enfant prématuré, perception des soins centrés sur la famille et du contact peau à peau).
Conclusion. Ces résultats soulignent l’importance des guides pratiques pour la gestion de la douleur et pourraient guider le développement d’interventions éducatives interdisciplinaires.

Philippe DELMAS, Ph. D., Professeur ordinaire HES, Institut et Haute École de Santé La Source HES-SO – SUISSE
Coauteurs: Assunta FIORENTINO, Matteo ANTONINI, Dominique JACCARD, Olivier HUGLI

Résumé

Introduction : L’attribution du degré d’urgence par l’infirmière de tri a un impact important sur la sécurité des patients. Des méthodes d’évaluation ont montré des écarts modérés entre le degré attribué par l’infirmière et celui donné par l’expert, mais elles reproduisent partiellement les conditions de l’activité de tri comme l’exposition à des distracteurs ou les contraintes de temps. Afin d’évaluer la qualité du triage en situation simulée, un SG intégrant 20 vignettes cliniques et différents distracteurs a été développé.
Objectif: Évaluer la faisabilité et l’acceptabilité par les infirmières urgentistes d’un SG reproduisant un espace de triage virtuel.
Méthode : Le développement du SG a été réalisé sur un modèle itératif et une étude pilote a été réalisée pour évaluer la faisabilité et l’acceptabilité du SG. L’expérience utilisateur a été évaluée à l’aide de l’échelle AttraDkiff 2.
Résultats : 55 infirmières de différents services d’urgences romands ont utilisé et évalué le SG après avoir reçu préalablement une formation de 30 minutes. Le réalisme du SG a obtenu un score de 8.08 (ET= 1.79) sur une échelle visuelle analogique. Le nombre moyen de vignettes évalué était de 15,8 (ET=3.68) sur une période de 2 heures. Des erreurs techniques mineures sont apparues sur 14 (23%) séquences de simulation.
Conclusion : Le SG atteint des valeurs positives en matière de satisfaction des participants concernant l’expérience utilisateur. Le SG présente des avantages pour soutenir la recherche et la formation des infirmières de tri, mais des améliorations techniques sont nécessaires pour optimiser l’expérience utilisateur.

Odette DOYON, Ph. D., Formatrice et consultante; professeure invitée, Odette Doyon, formation et consultation en soins infirmiers; Université de Lausanne – Québec, CANADA

Résumé

Introduction: La capacité des infirmières à détecter une détérioration au moyen de l’examen et de la surveillance cliniques est une condition reconnue pour réduire les événements indésirables. Depuis vingt ans, ces événements surviennent dans environ 10 % des hospitalisations dont la moitié est évitable. Ces événements, réfèrent principalement à la non-reconnaissance des changements de l’état clinique des patients et la non-application, dans un délai approprié, des moyens pour renverser ces changements (Schmid, et al., 2007), et ils font parfois l’objet de cas légaux pour lesquels une expertise infirmière est effectuée.
Objectifs: Décrire le processus de réflexion dans et sur l’action utilisé par des infirmières lors d’événements indésirables.
Méthode: Une analyse qualitative de 19 expertises légales, utilisant le modèle du développement de la compétence du praticien réflexif de Schön (1994), et pour lesquelles une cinétique de cas a été effectuée permettant d’observer l’adéquation entre la surveillance clinique effectuée et celle correspondant aux bonnes pratiques. Résultats: Les infirmières en difficulté présentent des lacunes en regard des quatre déterminants de la réflexion sur l’action : 1) les liens entre la fin et les moyens, 2) la présence de normes tacites, 3) les appréciations qui sous-tendent un jugement, et 4) les stratégies et théories implicites. Ces difficultés sont observées individuellement, au niveau de l’équipe et de l’institution.
Conclusion: Les leçons apprises lors de ces analyses suggèrent que les lacunes de la pratique réflexive contraignent l’application optimale de la compétence en surveillance clinique.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Anik DUBE, Ph.D., Professeure-chercheure, Universite de Moncton, Nouveau-Brunswick – CANADA
Coauteurs: France CHASSE, Liette Andrée LANDRY, Marie-Eve LAFOREST, Mylène LACHANCE-GRZELA, Jalila Jbilou

Résumé

La réduction des inégalités en matière d’accès, la prévention du racisme et la promotion de la sécurité culturelle en santé font partie des priorités gouvernementales même en situation pandémique (ASPC, 2021). Les sciences infirmières se doivent d’être à l’écoute afin de répondre aux besoins de la population autochtone. Cette étude qualitative exploratoire s’inscrit dans une approche postcoloniale et populationnelle. Le but vise à comprendre les initiatives culturelles dans la protection contre la COVID-19 et le maintien de la santé chez les personnes autochtones. Cette étude collaborative s’est déroulée dans trois communautés autochtones Malécite et Mi’kmaq. Un total de vingt entrevues de 60 à 90 minutes ont été effectuées auprès des participants. Une analyse thématique des données a été effectuée selon Braun et Clark (2006), ainsi qu’une validation des contenus assurée par deux participants. Une validation culturelle des textes a été effectuée par deux Aînés, afin d’assurer le respect de la représentation culturelle. Le codage des données a été effectué de manière itérative en collaboration avec l’équipe de recherche, puis les résultats ont été comparés et la fiabilité d’intercode assurée. Les résultats préliminaires décrivent une thématique culturelle particulière chez les Peuples autochtones. Les savoirs autochtones en santé, la réappropriation d’une culture et la réconciliation, ainsi que la stigmatisation organisationnelle en santé sont des thèmes initiaux ressortis. Des pistes de solution ont aussi été émises par les communautés participantes afin de permettre une meilleure consolidation des compétences culturelles pour promouvoir et soutenir la santé des Peuples autochtones en science infirmière.

Eugénie DUCHARME, B. Sc., Infirmière Clinicienne au Guichet d’accès et d’investigation, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal ( CHUM ) – Québec, CANADA
Coauteurs: Sarah AL-AMERI, Shana BISSONNETTE, Nancy RAMOS, Renée ST-VIL

Résumé

Le service de chirurgie hépatobiliaire et pancréatique (CHBP) du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal est une spécialité chirurgicale offrant des soins et des services de niveau quaternaire. Ce sont 1900 patients, en 2021, qui ont été référés à l’équipe de CHBP, dont 1114 nouvelles demandes au guichet, pour des conditions cliniques multiples et complexes, nécessitant des connaissances et des compétences approfondies. Avec la volonté d’améliorer la fluidité, la qualité et la sécurité des soins et des services, l’équipe de CHBP a revu son fonctionnement et a mis en place un guichet d’accès et d’investigation. Ce guichet permet d’analyser la pertinence des références, d’optimiser l’investigation en ambulatoire et de standardiser les processus d’investigations dans un délai idéal. De ce fait, nous avons objectivé un délai moyen de prise en charge par l’infirmière de 4.6 jours, d’obtenir un diagnostic et d’établir un plan de soins en collaboration avec les médecins référents dans un délai moyen de 20.4 jours. Débuté en 2019 et porté par des infirmières cliniciennes, le guichet assure une couverture complète et holistique afin d’avoir le bon patient, au bon moment. La pratique des infirmières est autonome et encadrée par des ordonnances collectives pour mettre à profit l’étendue de leur pratique. Celles-ci coordonnent, évaluent, dépistent et enseignent ce qui permet d’optimiser la prise en charge et d’éviter des hospitalisations. L’objectif de cette présentation est de faire connaître le guichet, les retombées positives au Québec, les perspectives d’avenir du projet ainsi que de promouvoir le rôle et le leadership infirmier

Joelle DURBECQ, M. Sc., Directrice des soins infirmiers, Cliniques universitaires Saint-Luc – BELGIQUE
Coauteur: Jean-Marie BOULANGER

Résumé

Depuis plus de cinq ans, diverses données nous invitent à définir un autre modèle de soins. En effet, les soins intégrés ne répondent plus aux attentes de la jeune génération, d’autant plus face à la pénurie infirmière.
Aux Cliniques st luc, nous avons décliné un modèle, basé sur le nurse ladering et traduit pour répondre à la culture belge afin de mettre l’infirmière dans un rôle de coordinatrice qui lui permet d’exercer le « top de son art ».
Pour cela, nous avons mené un projet pilote, commencé en 2020 et qui arrive à la phase d’implémentation. En parallèle, suite à la pénurie d’infirmières, nous avons du accélérer la transformation de notre organisation en mode « burning units ». Nous avons pu le faire en nous basant sur tous les concepts du projet pilote.
Nous souhaitons partager notre projet, nos écueils, nos réussites:
Nous pourrons démonter nos indicateurs qualité classiques (satisfaction patient/personnel, plaie de pression, infection cathéter, chute, réadmissions, durée de séjour) mesurés au temps 0 (février) et T3 mois( mai) et T6 mois (septembre) mais aussi les difficultés vécues au niveau du changement de paradigme pour le terrain, l’importance du leadership tant de la direction infirmière que de l’infirmière en chef et de l’infirmière coordinatrice. Nous pourrons partager l’importance de consolider la délégation avant tout chose, élément qui nous semblait acquis au départ.
Nous pourrons également donner un retour sur la satisfaction des étudiants venus en stage dans ces unités et partager la vue des enseignants.
Un tour d’horizon pour l’ensemble des parties.

Émilie DUFOUR, M. Sc., Candidate au doctorat, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Arnaud DUHOUX, Damien CONTANDRIOPOULOS, Mylaine BRETON, Marie-Thérèse LUSSIER, Jolianne BOLDUC

Résumé

L’audit-feedback est une approche d’amélioration dont l’apparente facilité d’utilisation, le faible coût et la flexibilité en font une intervention courante dans les établissements de soins de santé. L’efficacité de ce type d’intervention a surtout été étudiée auprès d’équipes médicales. Les caractéristiques liées à l’organisation des soins et au rôle des infirmières suggèrent qu’elles réagissent différemment à ce type d’intervention et que certains de ses paramètres devraient être ajustés en conséquence. Cette étude quasi-expérimentale longitudinale visait à évaluer la faisabilité et l’efficacité préliminaire d’une intervention d’audit-feedback auprès d’une équipe d’infirmières en soins de première ligne sur une période de 24 mois. Sept indicateurs sensibles aux soins infirmiers en soins de plaies ont été mesurés à partir de données clinico- administratives, dont le soutien à l’autogestion et la continuité. Les indicateurs ont été rapportés aux cliniciens et aux gestionnaires lors de deux sessions de feedback. La majeure partie de ces sessions a été consacrée à la discussion des indicateurs, laissant peu de temps pour élaborer un plan d’action. Les scores des indicateurs ont été comparés à partir d’un échantillon total de 1605 épisodes de soins de plaies. Les indicateurs de soutien à l’autogestion et d’évaluation initiale ont démontré une amélioration significative à la fin de la période d’intervention. Nous suggérons que l’intervention d’audit-feedback est faisable et engage les membres de l’équipe infirmière, mais doit mieux soutenir l’élaboration du plan d’action et sa mise en œuvre, en particulier au niveau de l’équipe.

Ali EL-AKHRAS, M. Sc., Spécialiste en activités cliniques au CIUSSS du Nord de l’île de Montréal et étudiant-chercheur à l’Université de Montréal, Centre hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Karine BILODEAU

Résumé

Au Canada, plus de 7 500 jeunes adultes ont été diagnostiqués d’un cancer. Les jeunes hommes atteints d’un cancer semblent présenter des défis et des enjeux distincts (ex., aptitudes physiques, changements d’apparence, le réseau social, le travail, la vie scolaire et la fertilité) selon leur propre développement cognitif. On s’attend à ce que les jeunes hommes atteints d’un cancer aient un accompagnement infirmier personnalisé à leur parcours de vie et leurs préoccupations. Cependant, les jeunes hommes peuvent avoir de la difficulté à demander de l’accompagnement de la part des infirmières. Cette étude avait pour but de décrire et comprendre un accompagnement infirmier personnalisé à l’expérience de jeunes hommes atteints d’un cancer. Une étude qualitative descriptive interprétative (Thorne, 2016) a été réalisée auprès de jeunes hommes atteints d’un cancer (n= 8, âge moyen= 28 ans). Les résultats ont été divisés en deux thèmes : 1) l’établissement d’une relation de confiance entre l’infirmière et le jeune homme atteint d’un cancer et 2) les besoins demeurent non comblés par l’accompagnement infirmier. Les résultats de cette étude proposent que les jeunes hommes atteints d’un cancer veuillent recevoir une présence humaine des infirmières et que celles-ci s’intéressent davantage à leur ressenti. Finalement, cette étude a permis de démontrer qu’un accompagnement infirmier personnalisé aux jeunes hommes atteints d’un cancer devrait inclure plusieurs notions dont une présence humaine, la planification des rencontres de suivi avec les infirmières, l’expression des sentiments, la rencontre avec d’autres jeunes, l’implication des jeunes dans les soins et le soutien psychologique.

VOIR LE DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Françoise FILION, M. Sc., Professeur adjoint, CIUSSSNIM, Université McGill – Québec, CANADA
Coauteurs: Catherine BAXTER, Ruth SCHOFIELD, Claire BEKTER, Geneviève CURRIE, Pattie GAULEY

Résumé

Introduction: Au cours de la pandémie COVID 19, les infirmières en santé communautaire (ISC) ont éprouvé une souffrance morale en étant témoins d’inégalités de santé importantes chez des personnes en situation de marginalisation.
Objectif: Présenter les contraintes, les inégalités en matière de santé, les conflits moraux et les facteurs aggravants qui ont contribué à la souffrance morale des ISC durant la pandémie de COVID-19.
Méthode: Le Comité permanent du leadership des Infirmières et infirmiers en santé communautaire du Canada (IISCC), en collaboration avec le Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé et le département des sciences infirmières de l’Université de Brandon, a mené une enquête nationale afin de déterminer comment les inégalités en matière de santé parmi les populations ont contribué à la souffrance morale vécue par les ISC pendant la pandémie.
Résultats: Au total, 245 participants ont répondu à l’enquête, et les réponses ont révélé un niveau élevé de souffrance morale chez les ISC. Des solutions potentielles seront mises en évidence comme décrire l’effet de la pandémie sur le niveau de souffrance morale ressentie par les ISC au Canada ou discuter la façon dont les iniquités en matière de santé chez les personnes en situation de marginalisation ont contribué à la souffrance morale chez les ISC.
Conclusion: Ces solutions pourront aider les ISC à mettre en œuvre des orientations permanentes afin de remédier aux iniquités en matière de santé maintenant et après la pandémie de COVID-19.

Christelle FOURNEAU, M. Sc., Infirmière en pratique avancée, Asalee – FRANCE
Coauteur: Hada SOUMARE

Résumé

En France, l’association Asalée est un acteur des soins primaires ayant pour objet le travail collaboratif entre médecins généralistes et infirmiers dans le champ de l’éducation à la santé et de l’éducation thérapeutique. Cela représente des millions de patients suivis, 1500 infirmières dont 42 IPA et 5500 médecins. Cette proximité des soins permet un abord des publics dont les personnes migrantes et facilite leur parcours de santé. Ces accompagnements ont nécessité de concevoir des modèles organisationnels, des outils, une démarche « d’aller vers » à l’échelle territoriale. Le questionnement des soignants, autour de l’interprétariat et des représentations culturelles de la santé, les ont mobilisés autour d’un renforcement de leurs connaissances. L’objectif étant une meilleure compréhension de soi et de l’Autre pour aborder et percevoir les questions de santé avec une posture adaptée.
Partant de ce constat, des projets se sont mis en place :
  • une consultation infirmière en foyer de personnes migrantes consistant à aller à la rencontre des résidents isolés parfois précaires et vieillissants. Cette action valorise leur parole en tenant compte de leurs habitudes de vie.
  • la médiation transculturelle permettant l’expression de la personne dans sa langue maternelle, de lever les blocages des professionnels de santé afin d’avoir une meilleure lecture des besoins des patients allophones notamment. La médiation a pour objet de trouver un compromis au service du parcours de santé.
Ces actions permettent d’être dans la rencontre, de repérer la spécificité de leurs besoins puis de partager les différences dans la complémentarité et l’altérité.

Josée GILL, DNP, Doctor of Nursing Practice, Doctorat en Sciences Infirmières, Directrice de Qualité, Henderson Hospital – ÉTATS-UNIS

Résumé

L’insuffisance cardiaque congestive est due à l’incapacité qu’a le cœur à fournir un apport sanguin suffisant pour répondre aux besoins métaboliques de l’organisme. Elle est caractérisée par une diminution de la capacité cardiaque à l’effort et est la cause de plus de 20% des réadmissions dans les hôpitaux aux États-Unis et plus de 50% des patients sont réadmis en dedans de six mois. Cette maladie a un taux élevé de morbidité et de mortalité qui impose un fardeau sur les patients/familles et aussi sur le système de santé. Il est estimé qu’en 2030, il y aura approximativement plus de huit millions de personnes diagnostiquées avec une insuffisance cardiaque aux États-Unis.
Un mauvais processus de congé peut augmenter le risque de réadmissions et un résultat malheureux pour les patients. Quand les infirmières utilisent un protocole standardisé, le patient a 30% de chances de moins d’être réadmis en dedans de 30 jours du congé, comparé à un patient qui n’a pas reçu le protocole de sortie standardisé. Le fait d’avoir créé ce protocole de congé standardisé pour les infirmières et en leur apprenant ce qui est requis d’enseigner aux patients avant leur congé a démontré une meilleure prise en charge des patients/familles. Un programme d’amélioration de qualité fut utilisé pour ce projet avec le modèle de Donabedian comme fondation théorique . Les résultats de ce projet ont démontré une forte corrélation entre le protocole et une diminution des réadmissions d’insuffisance cardiaque. Les infirmières ont grandement apprécié cette structure pour enseigner les patients.

Marie-Noëlle GOMBERT, IDE, Infirmière de coordination en cancérologie, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux – FRANCE
Coauteurs: Hélène HOARAU, Laura SIMOES, Sylvie MARTY, Valérie BERGER, Françoise COLOMBANI

Résumé

En France, la fonction d’ Infirmière de Coordination en Cancérologie (IDEC) a été développée pour faciliter la prise en charge des patients « fragiles » ayant un parcours complexe en renforçant la coordination des soins et en développant une continuité ville – hôpital.
Cependant, cette fonction n’est décrite qu’au travers de 4 fonctions (évaluation, facilitation et coordination, information et soutien).
De ce fait, l’absence de description concrète induirait un manque de repères dans les pratiques soignantes des IDEC exerçant cette fonction.
L’objectif principal est d’identifier les actions et interventions mises en place par l’IDEC qui découlent de ces quatre fonctions.
La recherche, bâtie sur une analyse pluridisciplinaire, s’est déroulée avec une approche qualitative (entretiens semi-directifs) et quantitative (questionnaires) auprès de 16 IDEC incluses sur les 19 IDEC identifiées dans la région Nouvelle Aquitaine.
Les résultats permettent de décrire la population des 16 IDEC (données sociodémographiques, organisationnelles) ; d’identifier leurs actions, leurs interventions, leurs compétences, leurs rôles et valeurs, leurs spécificités propres tout en tenant compte de leur territoire d’exercice.
En donnant ainsi la parole aux IDEC de Nouvelle Aquitaine nous avons pu recueillir des informations importantes sur leur fonction et cœur de métier. Cependant, le système de santé français et l’offre de soins sont en constante évolution avec l’émergence de nouveaux métiers tels que les infirmières de pratiques avancées. Dans ce contexte mouvant, il est donc essentiel de mieux connaitre la fonction IDEC afin qu’elle reste un professionnel pivot dans les parcours complexes.

Diane GUAY, Ph. D., Professeure agrégée, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Isabelle MARCOUX, Marie GIRARD-HURTIBISE

Résumé

Introduction : Qu’elle soit définie comme un attribut personnel, une compétence ou une habileté relationnelle, la compassion est associée à l’idéal de soin autour duquel se construit l’identité professionnelle des infirmiers et infirmières. Hautement réclamée par la clientèle, la compassion est également considérée comme facteur de protection contre l’épuisement professionnel. Or, en dépit du pouvoir relationnel qu’exerce la compassion sur soi et l’autre, les données récentes démontrent que la compassion figure encore aujourd’hui parmi les principales attentes non comblées des patients et leurs proches et le taux d’épuisement professionnel du personnel infirmier est en constante croissance. Objectif: Cette communication propose de situer l’état actuel des connaissances sur les principaux moyens de développer, de nourrir et de maintenir la compassion envers soi et l’autre afin de satisfaire les besoins de la clientèle et restaurer l’essence du soin chez les infirmières. Description du projet: Les stratégies individuelles et organisationnelles susceptibles d’améliorer la satisfaction de la clientèle et de rehausser le bien-être de l’infirmière seront présentées. Perspectives et recommandations: La compassion est au cœur de la pratique infirmière et le moment de rendre à la compassion la place qui lui revient ne pourrait être plus opportun. Osons agir maintenant.

Comment naviguer vers des soins avec mention d’honneur, tous les jours pour le bien être des patients et des infirmières ?

Dès que le patient se présente à l’hôpital que ce soit pour une hospitalisation ou CDJ, l’infirmière est là pour évaluer, enseigner et mettre en place un plan en collaboration avec le patient/sa famille afin d’optimiser son séjour et sa transition vers le domicile.

La télémédecine permet un filet de sécurité pour le patient à domicile.

Afin de toujours donner des soins selon les meilleures pratiques, les infirmières ont recours à de la formation continue, basée selon les recherches cliniques.

Présentatrices:

  • Judith Makana : Infirmière autorisée. Conseillère à la pratique professionnelle. Educatrice clinique. ONTARIO, CANADA
  • Nazila Sattari : Infirmière autorisée. Coordonnatrice soins virtuels et de télésurveillance. ONTARIO, CANADA

Catherine HUPÉ, Ph. D., Adjointe à la directrice des soins infirmiers, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteur: Caroline LARUE

Résumé

Introduction. L’utilisation de substances aux propriétés sédatives dans le but de contrôler les comportements, ou contention chimique, constitue une pratique de dernier recours risquée pour la santé physique et mentale des personnes, pouvant mener à des accidents et des décès (Foebel et al., 2016; Maust et al., 2015). Actuellement, les établissements de santé ne disposent d’aucun outil valide pour apprécier dans quelle mesure les soins infirmiers en matière de contentions chimiques s’avèrent conformes aux normes de pratique. La prévalence demeure aussi globalement inconnue.
Objectifs. Le but de cette étude métrologique est de développer et de valider un outil d’évaluation de la qualité des soins infirmiers en matière de contention chimique.
Description du projet. Le projet s’est réalisé en trois grands volets : le développement, la validation et le pré-test de l’outil. Une alliance de méthodes qualitatives (modélisation, entrevues, analyse thématique) et quantitatives (Delphi, statistiques) ainsi que deux synthèses systématiques des écrits ont permis de répondre aux quatre questions de recherche.
Résultats. L’étude a permis de fournir la première définition mondiale de la contention chimique qui fait consensus auprès d’experts, ainsi que 28 normes de qualité validées (validité de contenu, pertinence: 90% accord entre-juges, clarté 95%). L’outil d’évaluation réflexive, qui se complète sur une plateforme en ligne, a été apprécié favorablement par les futurs-utilisateurs en vue d’une implantation.
Conclusion. Une réduction de l’utilisation des contentions chimiques (Gouvernement du Québec, 2015) pourrait découler de l’utilisation de cet outil novateur, un pas vers l’élimination des mesures de contrôle recommandée par l’OMS (2019).

Lili JACQUES, M. Sc., Infirmière clinicienne, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Anita ROUSSELOT, Lisa MERRY

Résumé

Les populations autochtones doivent avoir des ressources pour la petite enfance culturellement sécurisantes, qui soient respectueuses de l’identité culturelle des autochtones, qui visent l’équité et promeuvent l’autonomisation, car la colonisation a créé dans ces populations une méfiance due au racisme et à la discrimination vécus. Dans la communauté de Pessamit, située sur la Côte-Nord du Québec, une étude qualitative descriptive a été réalisée. Dans une perspective de « sécurisation culturelle » et d’acceptabilité des soins, le but de cette étude était d’explorer les barrières et les facilitants influençant la participation et l’engagement des familles autochtones avec des enfants âgés de 0-5 ans dans les ressources de la communauté.Quinze entrevues semi-dirigées ont été réalisées. De l’analyse thématique se dégagent divers thèmes comme « les défis liés à la parentalité avec un enfant », « le soutien des proches et de la famille » et « le développement personnel des parents ». Plusieurs barrières ont été identifiées, entre autres, « la méconnaissance et le manque de cohérence » et « les besoins non comblés ». Nombreux facilitants ont également été relevés comme « les services accueillants et sécuritaires » et «la disponibilité et l’accessibilité des intervenants et des ressources». Une des recommandations était une table de concertation pour la petite enfance afin de développer et de renforcer les ressources communautaires pour les familles.Ces nouvelles connaissances aideront le centre de santé de Pessamit à promouvoir la participation et l’engagement des familles dans les ressources.

Carla JOMAA, M. Sc., Infirmière-chef, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Carl-Ardy DUBOIS, Isabelle CARON

Résumé

Le système de santé actuel fait face à une augmentation du vieillissement et des maladies
chroniques. Les professionnels de la santé doivent prodiguer des soins de plus en plus complexes. Il est ainsi nécessaire de disposer de personnel en quantité suffisante, utilisant toute l’étendue de leur pratique et opérant dans un environnement de travail favorable.
Le but de cette étude est de décrire l’organisation des services (dotation, étendue de pratique et travail d’équipe) dans trois centres hospitaliers de réadaptation de la région de Montréal et d’examiner l’association entre l’organisation des services et la sécurité des patients.
Un devis descriptif corrélationnel a été utilisé. En total, cinq unités de réadaptation ont participé à cette étude pour une période de 93 jours. L’unité d’analyse est le quart de travail pour un total de 1 395 quarts analysés.
Cette étude originale indique que les unités de réadaptation examinées sont caractérisées par une dotation d’intensité modérée, un niveau relativement faible de soins manquants et une perception moyennement favorable du travail d’équipe. Une association directe et positive a été trouvée entre la sécurité des patients et l’intensité de la dotation, de la proportion d’infirmières bachelières et d’une façon inattendue, du personnel de la main d’œuvre indépendante. Par ailleurs, cette étude montre le rôle clé de la dotation en personnel (la quantité de ressources mesurée par le nombre d’heures de personnel par quart-patient et la composition de l’équipe mesurée par la prédominance d’infirmières bachelières par quart) dans la réduction du risque de survenue d’événements indésirables.

Riwa KHALIFEH, M.Sc., Doctorante- Université Catholique de Louvain – LIBAN
Coauteurs: William D’HOORE, Marie DAUVRIN, Christiane SALIBA

Résumé

Le Liban accueille 1.5 millions des déplacés Syriens fuyant la guerre. La délivrance de soins pour les Syriens est un défi, particulièrement quand des obstacles et des problèmes de discrimination apparaissent dans l’accès au système de santé libanais et dans les interactions avec les professionnels. Cette étude qualitative visait dès lors à comprendre les causes des biais, leurs mécanismes, leurs formes et leurs conséquences sur l’accès et la qualité de l’offre des soins pour les déplacés Syriens au Liban. En 2021, 28 entretiens semi-directifs ont été menés auprès des médecins (n=12) et infirmiers (n=16). Six entretiens de groupe ont été réalisés avec des déplacés syriens (n=22) dans différents établissements de soins libanais. L’analyse thématique des entretiens montre que plusieurs obstacles freinent l’accès des Syriens aux soins de santé. Les déplacés syriens sont sujets à la discrimination et à des préjugés de la part des médecins et infirmiers libanais. Les causes sous-jacentes de ces discriminations sont la fragilité du système de soins libanais, son infrastructure détruite par les guerres, le contexte historique, et les problèmes financiers. Le partage des ressources rares tant pour les déplacés syriens que les Libanais se traduit par une chute de l’équité dans les soins. Les médecins et infirmiers déclarent avoir besoin de formations dans leur cursus universitaire initial, notamment des cours en relation avec l’interculturalité dans les soins. De changements aux niveaux micro (compétences culturelles) et macro (refinancement permettant une distribution équitable des ressources) sont nécessaires pour permettre aux déplacés l’accès à des soins de qualité.

Sylvie KLOPFENSTEIN-CRELEROT, M. Sc., ICLS, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois – SUISSE

Résumé

Les patients référés en centre d’antalgie pour un traitement de neuromodulation ont souvent des parcours de soins et de vie complexes. Une meilleure connaissance de leurs attentes et des expériences qu’ils font avec ces thérapies permet à l’équipe soignante d’améliorer le partenariat.
Installer une consultation infirmière dédiée à cette filière de patient douloureux chronique et optimiser la prise en charge pluri professionnelle et proactive, centrée sur un patient informé et actif est notre objectif.
Le parcours de soins comprend des rencontres infirmier – patient en pré, per et post interventionnel. Dans une vision holistique, l’évaluation bio psycho sociale de l’état de santé, des besoins de soins, du projet de vie ainsi que des ressources et freins aux capacités d’auto soins sont recueillis. Ces données orientent la discussion des objectifs cibles et le choix des stratégies à mettre en œuvre (informations, conseils, thérapeutiques complémentaires).
Plus de mille consultations ont été réalisées en deux ans malgré une période sanitaire compliquée avec un taux d’adhésion à l’une des thérapeutiques proposées qui est passé de 68% à 90%. L’amélioration de ce parcours est effective, la satisfaction des patients réelle et l’expertise infirmière valorisée.
Faciliter l’expression, accepter les doutes et les critiques des patients, orienter, réajuster et anticiper les difficultés de parcours sont nécessaires pour maintenir les résultats positifs de ces thérapeutiques au long cours.
Avec une vision globale du projet thérapeutique et de ses enjeux, l’infirmier est une personne ressource qui contribue à personnaliser, sécuriser et co construire ce parcours avec le patient.

Amélie LADOUCEUR, Ph. D., Professeure régulière, Département des sciences infirmières, Université du Québec à Trois-Rivières – Québec, Canada
Coauteur: David PELOSSE

Résumé

La pratique infirmière en milieux psycholégaux se situe au croisement des milieux correctionnels et hospitaliers, elle est marginale et peu connue. Les obligations morales, éthiques ou déontologiques du personnel infirmier ne devraient pas être influencées par l’environnement de pratique. Certaines études suggèrent que les impératifs de sécurité peuvent inculquer une culture coercitive au personnel infirmier qui risque d’adopter une attitude plus autoritaire. Cette sorte de soins met grandement en danger la perspective humaniste généralement au cœur de la profession infirmière. L’établissement d’une relation thérapeutique significative est également compromis. Cela est un obstacle indéniable à la qualité des soins et des services dispensés auprès de cette clientèle. Dans ces conditions, comment le personnel infirmier parvient-il à concrétiser leurs soins ? Une recherche a été réalisée afin de comprendre l’expérience vécue du personnel infirmier exerçant en milieux psycholégaux. Une analyse phénoménologique interprétative a été employée comme devis de recherche qualitative. Des entretiens semi-dirigés auprès de 17 participants ont été réalisés. Les objectifs de cette présentation sont d’exposer les résultats de cette étude et de sensibiliser à la réalité du soin en milieux psycholégaux tel que décrit par le personnel infirmier qui y exerce. Nos résultats suggèrent que le personnel infirmier dépeint un milieu qui ne reconnaît pas leur expertise et qui les éloigne de leurs idéaux professionnels, notamment l’établissement d’une relation thérapeutique significative. Cette communication permettra une réflexion concernant le développement d’une formation idoine pour la pratique infirmière en milieux psycholégaux, afin d’optimiser la qualité et la sécurité des soins dispensés.

Karine LAVALLÉE, B. Sc., Étudiante à la maitrise (profil mémoire) en sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Lucie LEMELIN, Valérie LEBEL

Résumé

Environ le 2/3 des femmes ménopausées sont touchées par le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM). La perte hormonale à la ménopause est responsable de l’atrophie vaginale et l’incontinence urinaire qui découlent de ce syndrome. L’infirmière en soins de proximité est exposée à cette clientèle à qui elle offre des soins. Lorsque l’infirmière rencontre la cliente, son mandat d’éducation vise entre autres à combler un manque de connaissances de celle-ci face au SUGM. Or, les écrits portant sur les soins entourant le SGUM mettent en lumière un vide entre les connaissances établies et celles du personnel soignant susceptible d’impacter leurs compétences éducationnelles sur le sujet. De plus, les tabous entourant les problèmes urogénitales font en sorte que tant le soignant que la cliente n’abordent le sujet lors de l’évaluation clinique. Toutefois, les écrits scientifiques confirment que les clientes souhaitent que le soignant initie la discussion sur la symptomatologie urogénitale. La présente étude quantitative vise à décrire le profil de connaissances des infirmières québécoises œuvrant en soins de proximité sur le SUGM et leur profil de confort à initier la discussion sur la problématique avec les clientes. Les retombées de cette étude permettront de décrire l’état des connaissances des infirmières concernant le SGUM et le niveau de confort de ces dernières en matière d’éducation à la santé sur ce sujet. Ce constat établit permettra d’identifier des éléments utiles au développement et à la mise en place d’un plan de formation pour les infirmières de proximité en lien avec le SGUM.

Patrick LAVOIE, Ph. D., Professeur adjoint, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal, Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Christina CLAUSEN, Margaret PURDEN, Jessica EMED, Valerie FRUNCHAK, Sean P. CLARKE

Résumé

Dans les centres de soins aigus, les infirmiers et les infirmières partagent la responsabilité des soins aux patients hospitalisés et se transmettent des rapports (ou transferts) à chaque changement de quart de travail. Dans cette étude qualitative descriptive, nous avons exploré l’expérience des infirmières et décrit comment elles gèrent les différents facteurs contextuels qui affectent le rapport au changement de quart de travail. Nous avons réalisé 19 groupes de discussion auprès d’un échantillon de convenance de 51 infirmières de quatre unités de soins médicaux et chirurgicaux dans un hôpital universitaire. L’analyse des données a montré que l’infirmière sortante et l’infirmière entrante prennent des mesures différentes pour assumer leur responsabilité quant à la continuité des soins et la sécurité des patients. Dans les deux rôles, les infirmières mettent en œuvre des stratégies pour naviguer à travers le rapport en s’ajustant mutuellement, en prêtant attention l’une à l’autre, en gérant leurs jugements, en restant concentrées, et en ventilant ou en procédant à un débriefing au besoin. Le rapport est également façonné par des facteurs contextuels liés aux normes et pratiques de rapport, à l’environnement de soins, aux attributs individuels des infirmières et aux caractéristiques des patients. Cette étude a mené à l’élaboration d’une conceptualisation des rôles et de l’expérience des infirmières, décrivant la relation entre les éléments et les conditions qui façonnent les rapports. Elle pourrait donc aider à identifier des domaines d’amélioration de la qualité et guider les efforts de formation futurs.

 Claudia LECOULTRE, M. Sc., ICLS adjointe à la direction DC / DCV, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois – SUISSE
Coauteur: Yohanna GUYON

Résumé

En 2021, deux études réalisées au centre des consultations préchirurgicales ont montré que 41% des patients présentent une anxiété préopératoire et 78% expriment un besoin en information non satisfait. Le CHUV a souhaité développer l’étendue de pratique infirmière dans l’accompagnement des patients dans leur parcours préchirurgical, afin d’intégrer leurs besoins spécifiques et répondre aux attentes individuelles des patients.
L’objectif est de présenter le projet d’implantation en cours, qui vise à renforcer l’étendue de pratique infirmière et la qualité de l’offre en soins. Deux indicateurs investigués sont l’anxiété préopératoire et le besoin en information.
En septembre 2021, la direction de soins du département de chirurgie a créé une consultation infirmière de 30 minutes pour l’ensemble des patients consultant au centre des consultations préchirurgicales. L’équipe infirmière, qui comprend une ICLS, accueille en moyenne 100 patients par semaine de toutes les spécialités chirurgicales. Dans un cadre privilégié, elle adapte le processus préopératoire aux attentes et besoins du patient.
Le développement de la consultation est réalisé par étapes. Actuellement, une anamnèse infirmière bio-psycho-sociale et un entretien d’information adapté au mode d’hospitalisation sont dispensés. La prochaine étape prévoit l’implémentation d’une évaluation clinique infirmière visant à dépister précocement les risques préopératoires liés à la mobilité, la dénutrition et la préparation à la sortie.
Cette nouvelle consultation infirmière permet d’offrir des soins centrés sur la personne. Les résultats, issus de la deuxième récolte de données prévue, montreront les effets d’une prise en charge de qualité et individualisée sur l’anxiété et le besoin en information de notre patientèle.

Clara LESSARD-DESCHÊNES, M. Sc., Étudiante au doctorat et auxiliaire de recherche, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Vincent BILLÉ, Marie-Hélène GOULET, Pierre PARISEAU-LEGAULT

Résumé

La coercition et la stigmatisation sont deux concepts prédominants dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie. Bien que leurs définitions, leur prévalence et leurs conséquences sur les patients soient largement documentées, la relation qui les unit est pourtant peu étudiée dans la littérature. Les objectifs de cette présentation sont d’abord de présenter les résultats d’une revue narrative des écrits scientifiques sur le lien complexe existant entre la coercition et la stigmatisation dans le domaine de la santé mentale, puis de discuter de leurs implications pour la pratique infirmière. Les résultats permettent d’identifier la coercition et la stigmatisation comme étant deux notions étroitement liées qui s’influencent de manière mutuelle, c’est-à-dire que la coercition est présentée comme étant à la fois cause et conséquence de la stigmatisation et vice-versa. Les sciences infirmières peuvent jouer un rôle important dans la diminution de la coercition et de la stigmatisation autant par le biais de la recherche visant à mieux comprendre ces phénomènes que par le développement d’interventions basées sur des interactions justes et humaines – notamment en valorisant une approche des soins de santé mentale axée sur les droits humains et le rétablissement. Puisque l’une des principales conclusions de l’analyse des écrits est l’importance du respect des droits humains dans les soins psychiatriques, des pistes de solutions seront explorées sur l’apport unique de la profession infirmière à cet égard. Pour ce faire, deux projets doctoraux s’intéressant respectivement à la coercition et à la stigmatisation seront finalement présentés.

Caroline LONGPRÉ, Ph. D., Professeure, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Maripier JUBINVILLE, Sylvie CHARETTE, Monique BENOIT, Isabelle SAVARD

Résumé

Introduction : L’étude se rapporte aux défis et impacts liés à la double crise associée à la pandémie de COVID-19 et des surdoses chez les personnes utilisatrices de drogues (PUD). Ils mettent en évidence les lacunes associées à une prise en charge et une réponse concertée du réseau communautaire pour les PUD.
Objectif : Présenter les résultats de cette étude qui vise à identifier les meilleures pratiques en réduction des risques et des méfaits (RRM) limitant les surdoses au Québec. Il s’agit de dresser le portrait de la réalité et besoins des PUD, de répertorier des initiatives communautaires exemplaires en RRM et de développer une synergie des groupes communautaires et sociosanitaires pour la formulation de recommandations en lien avec les meilleures pratiques en RRM.
Méthode : Une méthode mixte explicative séquentielle (triangulation) a été menée via une recension des écrits, des entrevues et un focus groupe impliquant des PUD, intervenants et gestionnaires d’organismes et d’associations communautaires au Québec. L’approche en RRM et le cadre d’analyse « Leviers et obstacles à l’intégration des soins et services » (LODISS), (Longpré, 2017) ont été utilisés. Des analyses statistiques descriptives, comparatives, bi-variées et qualitatives ont été effectuées.
Résultats : L’étude met en perspective des approches prioritaires en RRM, qui soient attribuables tant à la mobilisation des environnements, aux relations humaines et à la dispensation de soins complexes.
Conclusions : Le mieux-être des PUD et la réponse à leurs besoins et réalités peut être renforcés par les recommandations qui émaneront de cette étude.

Christel MADELAINE, M. Sc., Infirmière clinicienne spécialisée MScN, Centre hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) – SUISSE
Coauteurs: Véronique SECHET, Diana DAN, Caroline RIEDO, Camille MEYER

Résumé

Les patients, atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) et traités par biothérapie, doivent connaître les modalités et les risques liés à l’administration de leur traitement ainsi que les signes d’alertes qui les amènent à consulter. Il est donc essentiel qu’ils bénéficient d’un enseignement spécifique, afin d’acquérir les compétences nécessaires à l’autogestion de leur traitement, d’optimiser l’adhérence thérapeutique et de garantir un traitement sécuritaire et de qualité. L’enseignement à la clientèle et aux familles étant une des 6 dimensions du modèle de l’étendue de pratique infirmière, le service de rhumatologie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) en Suisse a décidé d’impliquer plus largement ses équipes infirmières dans ce processus. Une consultation infirmière d’éducation thérapeutique ciblée a été créée, dans le cadre du déploiement d’un itinéraire de soins pour les patients atteints d’un RIC. Le but est d’accompagner les patients dans le développement d’autosoins, liés à la stratégie thérapeutique, à l’aide d’un apprentissage structuré et adapté aux besoins éducatifs de cette patientèle. Trois axes prioritaires ont été identifiés pour déployer cette consultation : l’identification des besoins éducatifs des patients, l’identification des compétences et des besoins de formation des équipes infirmières et la création d’un standard d’enseignement infirmier structuré. Ce projet permet de renforcer le rôle et la place de l’infirmière comme agent « promoteur de la santé », d’impliquer le patient dans la planification des soins et d’optimiser la sécurité et la qualité des soins. Cette communication présentera les différentes étapes d’implantation de ce projet, ainsi qu’un premier bilan de son déploiement.

Tanya MAILHOT, Ph. D., Professeure adjointe, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Christina CLAUSEN, Laura CRUMP, Rania BENHANNACHE, Marie-Ève LEBLANC, Patrick LAVOIE

Résumé

Éviter le délirium et diminuer l’ampleur des conséquences associées reposent sur l’utilisation d’interventions proposées dans les guides de pratique. Les préposés aux bénéficiaires (PAB), pourrait contribuer à ces interventions, mais on ne connait pas la nature de leur participation. Le but du projet était de décrire cette participation dans un contexte de soins aigus. Dans une étude multiméthode, la phase quantitative consistait en un questionnaire de 20 items à choix de réponses ou à échelle à 4 points. Des 35 PAB, 23% (n=8) s’identifiait au genre masculin et la moyenne d’âge était de 47 ans (écart-type (ET) de ±12). La majorité avait reçu une formation sur le délirium (n=27, 77%) dans le milieu de soins (n=22, 63%), mais désirait obtenir plus d’information à ce sujet (n=26, 74%). Moins de la moitié des PAB (n=16, 46%) a recours aux interventions de prévention (ex : encourager port de lunettes, mobilisation). En présence de délirium, la majorité des PAB déclarent encourager la présence de la famille au chevet (n=24, 69%) et d’emmener un objet familier (n=21, 60%); 42% (n=15) ont rapporté modifier la manière dont ils communiquent avec le patient. Le tiers des PAB ont rapporté que l’équipe de soins ne communique jamais avec eux au sujet du délirium (n=13, 37%) alors que la majorité juge que cette communication est importante (n=20, 57%). Les résultats de l’étude permettront de décrire la participation des PAB; une première étape dans l’amélioration de la prise en charge du délirium et la diminution des conséquences associées.

Fabienne MAITRE, DESS, Coordinatrice Qualité et sécurité, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Maud AMATE, Aurélie HSISSOU, Christine HUDRY, Anne-Claire RAE, Aimad Eddine OURAHMOUNE

Résumé

Depuis 2018, un tableau de bord opérationnel (TBO) dynamique d’indicateurs cliniques permet le suivi d’indicateurs par entité (département, service, unité). Ce TBO intègre progressivement différents indicateurs nationaux et institutionnels (mortalité, réadmission, escarre, chute, douleurs, évolution score Mesure d’indépendance fonctionnelle en réadaptation…). L’utilisation des indicateurs qualité dans le management implique leur diffusion auprès des collaborateurs, une analyse des résultats et la mise en place d’actions d’amélioration.
L’objectif est de partager l’expérience d’un déploiement du management par la qualité au sein d’un département médical.
A partir du TBO, des rapports automatisés sont générés et diffusés mensuellement pour chaque unité de soins, recensant leurs résultats. Les cadres médico-soignants analysent les tendances en regard des référentiels et des cibles. Un échange en séance multidisciplinaire permet de valoriser les points forts et définir des mesures d’améliorations pour les points d’attention.
Les résultats sont :
Un impact sur les indicateurs tel une diminution de nos taux de prévalence escarre et une amélioration des taux de détection des risques et de la douleur à l’admission.
L’implémentation de projets d’améliorations au sein des unités de soins
Une dynamique d’équipe renforcée grâce à une amélioration de la communication interprofessionnelle, la proactivité dans la recherche de solutions pratiques et concrètes, la valorisation des compétences et une visibilité de l’impact des actions d’amélioration.
Cette démarche intégrant un feed-back systématique montre des résultats encourageants sur les indicateurs et la dynamique d’équipe et se développe dans tous les niveaux structurels de l’institution afin d’engager tous les cadres dans un management par la qualité.

Marie Christine MALOUIN-BENOIT, M. Sc., Conseillère cadre en soins infirmiers, Centre intégré de soins et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Annie DENOMME

Résumé

Les équipes médicales sont régulièrement exposées à des événements complexes où la santé des gens est mise en jeu, et qui requièrent efficacité et performance dans la dispensation des soins. Plusieurs études ont démontré que le débreffage immédiat optimise le travail d’équipe et l’amélioration de la pratique à la suite d’un événement critique comme une réanimation cardiovasculaire ou des comportements violents. Ainsi, le débreffage permet aux différents intervenants d’échanger sur les performances individuelles et collectives, d’identifier les erreurs et les bons coups, et de développer un plan d’amélioration de la performance. Puisque les impondérables opérationnels des milieux de soins compliquent l’établissement et le maintien d’une culture d’amélioration continue, il importe d’opter pour des outils et du matériel didactique rigoureux, parfaitement synthétisés et prêt à être utilisés. Cette présentation vise à partager les fruits d’un projet d’implantation d’une culture de débreffage post évènement critique en centre hospitalier tertiaire et quaternaire. Nous présentons l’outil et le matériel didactique déployés en 2019 et mis à jour en 2022. Les observations s’appuient sur une analyse quantitative et qualitative effectuée à partir des données statistiques et d’entrevues semi-structurées. Nous présenterons aussi les résultats du déploiement récent de cette même initiative dans un milieu hospitalier communautaire. Avec des outils simples et scientifiquement rigoureux, instaurer une culture de débreffage et d’amélioration continue est non seulement réaliste, mais essentiel. Nos équipes soignantes possèdent déjà un savoir et une expertise formidables. Ils ont simplement besoin d’un contexte favorable aux échanges, à la réflexion et à la co-construction.

Patience MBOMBO KAYEMBE, M. Sc., Directrices des Soins Infirmiers, Stratégos Médical Solutions – République Démocratique du Congo
Coauteurs: Jopierline Nadia NGOMA MBONDO, Sylvie KINKINA BANZUNZI

Résumé

La pratique des soins de santé dans les hôpitaux de la République Démocratique du Congo, est de plus en plus confrontée à la problématique de la qualité ainsi que de la sécurité des patients. La pratique réflexive, serait l’une des solutions pour lever cette équivoque. L’objectif de cette présentation est de partager l’expérience de l’implantation de la pratique réflexive et ses évidences chez les infirmiers praticiens des soins à Strategos Medical Solutions. D’après les observations faites sur terrain, il a été constaté que les patients ne reçoivent pas souvent des soins adaptés à leur situation de santé car l’infirmière éprouve des difficultés à questionner et à analyser les données recueillies chez les patients afin de donner du sens à ses actions. Ceci a un impact péjoratif sur la qualité des soins, de surcroit sur la sécurité des patients. Implanter une intervention visant le développement de la pratique réflexive chez les infirmières correspond à introduire une innovation qui amène un changement dans l’organisation des soins en général et dans les individus concernés en particulier. Le modèle de « diffusion de l’innovation de Rogers (Rogers, 1995) » nous facilite de comprendre la pratique réflexive, d’identifier les facilitateurs et les obstacles à son implantation. Dans une démarche qualitative phénoménologique, des entrevues, des focus groupes et des observations directes, ont été utilisées auprès de 30 infirmiers praticiens des soins ; et au bout d’une période de 3 mois nous évaluerons les résultats (en avril).

Dave MÉTRAS, B. Sc., Étudiant à la maîtrise en sciences infirmières, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteur: Anne BOURBONNAIS

Résumé

Les caractéristiques du travail en centre d’hébergement soulèvent des défis pour les infirmières nouvellement diplômées (IND) et la transition entre leur milieu de formation et le centre d’hébergement représente pour celles-ci une période difficile et anxiogène. Des activités de développement professionnel pourraient permettre de les aider à développer les compétences nécessaires à la réalisation de leurs rôles. À cet effet, une revue narrative des écrits a été effectuée afin d’établir un état des connaissances sur la transition des IND en centre d’hébergement, notamment sur leur développement professionnel et les défis rencontrés par celles-ci. Cette revue des écrits a été effectuée à l’aide de CINAHL, Embase et Medline au moyen des mots-clés accompagnement, développement professionnel, compétences, connaissances et transition dans la pratique. Des mots clés, descripteurs et équations ont été identifiés pour chaque concept et les publications écrites en anglais et français de moins de 15 ans ont été incluses dans cette revue des écrits. Les résultats mettent en lumière certains enjeux auxquels sont confrontées les IND soit sur les soins à donner, au rôle infirmier en centre d’hébergement, les lacunes liées à la préparation des IND et la nécessité d’avoir des compétences spécifiques. Cette revue des écrits a permis d’identifier les éléments à considérer lors de l’entrée en fonction des IND en centre d’hébergement. Toutefois, peu d’études abordent le développement professionnel de ces infirmières afin qu’elles puissent assurer la sécurité et la qualité des soins qui sont prodigués aux résidents des centres d’hébergement.

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Stéphane MORICONI, M. Sc., Infirmier Spécialiste Clinique / Infirmier en Pratique Avancée, CHS Sevrey – FRANCE
Coauteurs: Manon LAZUCKIEWIEZ, Hélène LEFEBVRE, Dan LECOCQ

Résumé

Dans les hôpitaux psychiatriques aussi, des modifications importantes et rapides de l’organisation des services ont été décidées dès le début de la pandémie de COVID-19. Le but de cette recherche est de décrire et comprendre le vécu des infirmières et cadres de santé, en unités intra-hospitalières de psychiatrie, confrontés aux bouleversements professionnels occasionnés par la première vague de l’épidémie ainsi que l’impact de cet événement sur la relation avec les patients. Une recherche qualitative consensuelle selon Hill a été mise en œuvre. Seize entretiens individuels ont été réalisés auprès de onze infirmières et cinq cadres de santé. Les idées exprimées peuvent être regroupées en cinq domaines : les aspects du vécu se rapportant à la relation de soins, les aspects positifs du vécu des soignants, les aspects négatifs du vécu des soignants, les réflexions sur l’après-crise et le rôle du cadre remis en question. Ces cinq domaines peuvent être subdivisés en 11 catégories et 31 sous-catégories. Des valeurs, attitudes et comportements humanistes-caring sont identifiés comme faisant partie d’un futur désirable. Ils semblent être à la fois des éléments du processus de transformation et du résultat souhaité. Il parait indispensable de repenser sans délais sur cette base l’organisation des soins.

Nadia NOUAR, MAS (Santé publique), infirmière spécialisée en santé publique, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Ana Maria PETTMAN, Isabelle GIROD-AMOROS

Résumé

L’augmentation du recours aux mesures limitatives de liberté (MLL) est devenue une préoccupation majeure des institutions de soin en Suisse.
En 2019, au Département de psychiatrie, rattaché aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le
taux de MLL a atteint 16,8%, contre une moyenne nationale dans les cliniques psychiatriques de
1
9,1% . Ces mesures, de par leur impact émotionnel, éthique et légal, doivent être utilisées avec une
prudence accrue. Dans ce contexte un projet de réduction des MLL a été créé en juillet 2020 : le mandat de Coordinateurs.trices de bonnes pratiques (CBP).
Ces infirmier.res, intégrés dans les soins, ont pour mission de renforcer les pratiques soignantes dans les équipes afin de diminuer le nombre de MLL dans les unités du département. Depuis la création du mandat, ils ont mobilisé les équipes de soin autour de la recherche d’alternatives aux MLL par le biais d’espaces de réflexion pluridisciplinaires. Ils ont également mis en place des entretiens de débriefing destinés à la verbalisation des vécus des patient.tes et des soignants.es ; favorisé l’intégration par les équipes des procédures institutionnelles et travaillé sur l’aménagement des chambres des soins intensifs (CSI).
Depuis la création du mandat, on note une meilleure sensibilisation des équipes sur la thématique de la contrainte, une diminution aussi bien du recours aux CSI que de leur durée, un meilleur respect du droit du patient avec une inclusion réelle de ce dernier dans sa prise en soins renforçant ainsi l’alliance thérapeutique.

Claudia ORTOLEVA BUCHER, Ph. D., Professeur HES ordinaire, Haute Ecole de la Santé La Source – SUISSE
Coauteurs: Maryline ABT, Christine COHEN

Résumé

Les établissements de longs séjours accueillent des personnes très âgées présentant une diminution des réserves cognitives et physiques et souvent plusieurs comorbidités qui les rendent plus particulièrement vulnérables face à la pandémie de COVID-19. Des moyens drastiques ont été mis en place par les gouvernements pour protéger cette population en la confinant strictement, l’isolant ainsi de ses proches. Les résidents ont pu même être isolés strictement dans leurs chambres. Ces mesures imposées par la pandémie ont généré chez les résidents et leurs proches des stresseurs que la population générale ne connaît pas. Notre recherche a pour objectif d’explorer quels sont les stresseurs vécus par les résidents et leurs proches durant la pandémie de COVID-19 et d’explorer quels sont les stresseurs que les professionnels de la santé et de l’accompagnement ont observé chez les résidents et leurs proches. De plus cette étude explore quelles sont les stratégies que les professionnels ont mis en œuvre pour soutenir les résidents et leurs proches.
Nous avons réalisé jusqu’à saturation des données des entrevues avec des résidents (N=8) et des proches (N=12) ainsi que des groupes de discussion focalisée avec les professionnels de la santé et de l’accompagnement de différents établissements de longs séjours en Suisse Romande.
Les entrevues ont été intégralement retranscrite et ont fait l’objet d’une analyse thématique de contenu. Les résultats de cette recherche apportent des connaissances essentielles sur les effets de la pandémie Covid-19 pour cette population durement touchée et vulnérable et met en lumière les moyens permettant de la soutenir.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Simon OUELLET, M. Sc. étudiant au doctorat, Infirmier d’urgence, Urgence de Rimouski et chargé de cours Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Mélanie BÉRUBÉ, Guy BÉLANDER

Résumé

Introduction :
Le triage joue un rôle essentiel dans les départements d’urgence (DU), permettant de prioriser et de prendre en charge rapidement les patients selon la gravité de leurs symptômes. Afin d’assurer l’efficacité et la sécurité des patients, une mesure et une évaluation de la qualité des triages infirmiers s’avèrent essentielles. À cet effet, une équipe de chercheurs et de cliniciens québécois ont développé l’Audit triage (AT), un instrument mesurant la qualité des triages infirmiers.
Cette présentation a comme objectif de préciser la fidélité interjuges de cet instrument telle que mesurée dans une étude méthodologique effectuée dans le cadre d’études de 2e cycle.
Méthodes (description du projet) :
Cinquante triages infirmiers parmi les plus courants (douleur thoracique, douleur abdominale, problèmes neurologiques, trauma, fièvre) ont été sélectionnés aléatoirement. Quatre auditeurs ont mesuré individuellement la qualité de ces triages à l’aide de l’AT. La fidélité interjuges a été mesurée par le coefficient de corrélation intraclasse (CCI), le pourcentage d’unanimité (PU) et le pourcentage d’accord (PA).
Résultats :
Selon les résultats du CCI, 67 % des critères (33/49) ont démontré une fidélité interjuges faible (CCI < 0,60) ou très faible (CCI < 0,40). Ce nombre a diminué à 37 % (18/49) en interprétant les analyses statistiques complémentaires (PU et PA).
Conclusion :
Les futures recherches portant sur la mesure et l’évaluation de la qualité des triages devraient se concentrer sur une validation approfondie d’un nouvel instrument de mesure (objectif de mon projet doctoral).

Amélie PAQUET, M. Sc., Infirmière clinicienne en pratique avancée, Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches – Québec, CANADA

Résumé

Les soins buccodentaires sont intimement liés à la qualité des soins offerts en soins palliatifs et de fin de vie (SPFV) et leurs impacts sont souvent sous-estimés par les soignants. Pourtant, les résultats de la négligence de ces soins auprès des personnes recevant des SPFV sont bien documentés. Bien qu’ils soient perçus comme importants pour le confort et la qualité de vie de la personne recevant des SPFV, trop de soignants pensent que ces soins ne font pas partie de leurs responsabilités professionnelles et n’en font pas une priorité de soin. Identifions les barrières compromettant la mise en place des soins buccodentaires. Certaines proviennent des soignants eux-mêmes (perception de poser un geste intrusif, désagréable et difficile à effectuer; manque de connaissances et d’habiletés), d’autres proviennent des personnes recevant les soins (résistance face au soin) ou de l’environnement (manque de temps, manque de personnel, inaccessibilité du matériel, absence de cadre de pratique clair).
Malgré les barrières perçues, la mise en place de soins buccodentaires préventifs doit être priorisée auprès de la clientèle en SPFV.

Béatrice PERRENOUD, Ph. D., Adjointe scientifique à la Direction des soins du Département des centres interdisciplinaires, Centre hospitalier universitaire vaudois – CHUV – SUISSE
Coauteurs: Pierre DELPY, Philippe MARAVIC

Résumé

La prévalence des escarres peropératoires est estimée à 19%. Les professionnels du bloc n’étant pas toujours conscients du risque d’escarre, la prévention reste un défi. Le but de ce projet était de promouvoir la prévention des escarres chez les adultes en améliorant l’évaluation des risques et les mesures adéquates de prévention peropératoire. Ce projet a été conduit dans un bloc opératoire suisse réalisant annuellement environ 12’000 opérations. Les 227 collaborateurs participant étaient les infirmières anesthésistes et du domaine opératoire, techniciennes en salle d’opération et aides de salle. La méthode du JBI a été utilisée avec des audits et feedbacks des pratiques pour implanter 9 recommandations scientifiques. Dans l’audit pré implantation incluant 31 patients, 7/ 9 critères ont obtenu un score inférieur à 20%, démontrant une faible conformité aux pratiques recommandées. Les principales barrières étaient le manque : de sensibilisation et connaissance du problème des escarres, d’une politique et d’équipements de prévention. Les principales stratégies pour renforcer la prévention étaient une offre de formation sur mesure, un encadrement direct et une répartition des responsabilités dans la prévention. L’audit post-implantation conduit avec 33 patients a montré une importante amélioration pour 8 critères. L’équipement de prévention a été appliqué dans 97% des cas. L’audit post-implantation a montré le maintien des pratiques recommandées. Il est important de former aussi le personnel non infirmier et de clarifier la responsabilité concernant les multiples mesures de prévention. Des stratégies engageant les cadres sont efficaces pour intégrer la prévention des escarres dans l’activité routinière d’un bloc opératoire.

Sophie POUZOLS, M. Sc., infirmière clinicienne spécialisée (ICLS), coordinatrice Performance des soins, CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois) – SUISSE
Coauteurs: Jérémie DESPRAZ, Jean-Louis RAISARO, Cédric MABIRE

Résumé

Les lésions de pression nosocomiales (LPN) sont des résultats sensibles aux soins infirmiers. Leur prévention représente un enjeu majeur pour la qualité des soins. L’évaluation du risque est la première étape pour les prévenir. Cette évaluation se fait au travers de l’utilisation de l’échelle de Braden, tous les deux jours si le score est inférieur ou égal à 18 et tous les quatre jours s’il est supérieur à 18. Toutefois, le développement d’une LPN peut être plus rapide et dépend de nombreux facteurs qui ne sont pas tous évalués avec l’échelle de Braden. Nous émettons l’hypothèse que l’utilisation du machine learning s’appuyant sur l’analyse des données de routine permettrait aux infirmier·ère·s de prédire le risque de LPN de manière plus performante et de gagner du temps et de l’efficacité grâce à un calcul automatisé du risque. Cette présentation a pour objectifs de décrire l’étude que nous avons menée dans les services de médecine et de chirurgie durant une année et de mettre en lumière les résultats obtenus et leurs perspectives. Les objectifs du projet étaient de développer un modèle prédictif pour la détection des patients à risque de LPN et de le comparer à l’échelle de Braden. Les résultats obtenus ont montré que ce modèle prédictif était plus performant que l’échelle de Braden et que l’utilisation des données de routine est pertinente. Ces résultats sont encourageants pour envisager d’élargir la prédiction à d’autres risques et implanter un outil informatisé d’aide à la décision dans les dossiers de soins.

Annie PROULX, B. Sc., infirmière clinicienne et étudiante au 2e cycle en administration des services de santé, CIUSSSNIM, Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Christine LAVALLÉE, Virginie L’HEUREUX-LEBEAU

Résumé

Introduction: Les patients de soins intensifs sont à risque de développer un syndrome post soins intensifs (SPSI) regroupant des atteintes physiques, cognitives et psychologiques. Afin de répondre à cette problématique, une clinique de suivi a été mise sur pied à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Objectifs de la présentation: Présenter la clinique et sa genèse, témoigner de son impact tangible sur la clientèle et sur la qualité des soins ainsi que de refléter les avenues potentielles pour la recherche et la formation.

Description du projet: L’idée d’une clinique a germée à compter de 2018, et ce n’est en 2020 qu’elle s’est concrétisée grâce à une équipe interdisciplinaire. La clinique se déroule en 3 volets: consultation avec une infirmière, consultation médicale et visite de l’unité. Cette approche permet de dépister des comorbidités reliées au SPSI grâce à une prise en charge holistique. Des références médicales et professionnelles sont offertes selon les besoins de la clientèle. De l’enseignement est également dispensé par les intervenants.

Résultats: À ce jour, 10 cliniques ont été réalisées, rejoignant 37 patients et leurs proches. Au regard des commentaires de ces patients, cette clinique de suivie contribue à leur réintégration sociale et à l’amélioration de leur qualité de vie ainsi que de celle de leur entourage.

Conclusion: Il devient important de prévenir et prendre en charge le SPSI. La recherche permet de développer un modèle de clinique idéal pour répondre aux besoins de la clientèle et augmenter la qualité de vie des patients.

Isabelle REEVES, Ph. D., Professeure, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Laurence BRETON, Karine LAVOIE,  Isabelle LEGER, Denis RANCOURT

Résumé

La prévention des lésions de pression est une pratique organisationnelle requise dans les établissements de santé. L’usage d’une surface d’appui réactive ou à pression d’air alternative et la mobilisation selon un horaire permettent de réduire ce risque. La surface d’appui réactive permet une distribution constante de pression sur la peau selon la répartition du poids de la personne alors que celle d’une surface active à pression d’air alternative offre une redistribution de la pression sous le corps de façon alternée par gonflement et dégonflement des unités (air) à l’aide d’un moteur. Dans le cadre de cette étude, une comparaison entre ces deux types de surface a été effectuée à partir d’un devis expérimental prospectif exploratoire de type essai contrôlé randomisé avec groupe témoin. L’étude visait plus spécifiquement à évaluer la mobilisation aux 2 heures vs 4 heures sur l’incidence des lésions de pression et à comparer les coûts de l’utilisation d’une surface d’appui active à $15,00 /location/jour de celle d’une surface d’appui réactive à $4000,00 CAD à l’achat sur une utilisation de 5 ans. Les résultats ont démontré qu’il n’y avait pas de différence dans l’incidence des lésions de pression entre une mobilisation aux 2 heures vs 4 heures. Par contre, la location s’est avérée significativement plus couteuse (P<0,001) que l’achat. La location entraine également des délais d’application significatifs (P<0,005) comparativement à l’achat qui permet d’avoir directement accès aux surfaces. En conclusion : l’achat d’une surface réactive est tout aussi efficace qu’une surface active mais coute six fois moins cher.

Tanya SEBAÏ, B.Sc., infirmière référente pour les patients sourds, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Patricia BORRERO, Marie-José ROULIN, Sylvie WELKER, Raphaël MEYLAN. Marianne RUBIO

Résumé

Les personnes sourdes rencontrent de nombreux obstacles lorsqu’elles s’adressent aux systèmes de santé, cause d’iniquité et d’inégalité face aux soins. C’est ainsi, qu’elles ont dans la grande majorité des lacunes d’informations en matière de la santé. Par ailleurs, la Suisse est signataire de la Convention des droits des personnes handicapées et le Canton de Genève reconnait la langue des signes française (LSF) dans sa Constitution.
Dans le cadre d’un projet pilote, les Hôpitaux universitaires de Genève, ont engagé une infirmière référente pour les patients sourds, elle-même sourde et mettent à disposition des outils facilitant la communication.
La mission de l’infirmière référente est d’accueillir et accompagner les patients sourds tout au long de leur trajectoire dans le système hospitalier, de coordonner les soins, de leur offrir la possibilité de faire le point sur des questions de santé par le biais d’une consultation infirmière, d’être référente pour les équipes de soins et de sensibiliser les soignants et le personnel d’accueil à la prise en charge de cette patientèle. L’identification de personnes sourdes est améliorée et celles-ci disposent d’une page WEB spécifique, de vidéos en LSF et d’un dispositif pour contacter directement l’infirmière référente.
Les résultats attendus sont la satisfaction des patients sourds : ils se rendront à l’hôpital en toute confiance et les soignants auront acquis des compétences pour mieux répondre aux particularités de cette communauté.
Les perspectives d’avenir sont le déploiement du projet pour les patients malentendants, l’ouverture d’une consultation médicale en LSF et l’engagement d’un interprète.

Isabelle ST-PIERRE, Ph. Dc, Professeure et étudiante au doctorat, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Liette ST-PIERRE

Résumé

Introduction : Les personnes présentant un trouble concomitant font face à des problématiques complexes et utilisent fréquemment les services d’urgence. Malgré la recommandation d’utiliser des services intégrés pour cette clientèle, cette approche est encore peu déployée. Des opportunités d’amélioration des services doivent être envisagées, notamment par la contribution rehaussée de l’expertise infirmière.
Objectifs : 1) Caractériser la trajectoire de soins des personnes présentant un trouble concomitant et consultant à l’urgence pour idées suicidaires ou problématiques liées à la consommation; 2) Cibler les opportunités de contribution de l’expertise infirmière pour la prise en charge de cette clientèle.
Méthodologie : Une étude rétrospective a été effectuée dans quatre services d’urgence du Québec. La collecte de données a ciblé 150 dossiers médicaux de personnes adultes présentant un trouble concomitant et ayant fréquenté un service d’urgence sur une période de 12 mois.
Résultats : Les idées suicidaires et problématiques liées à la consommation représentent 50% de toutes les raisons de consultation. Pour la majorité des visites (52-72%), les personnes ont quitté à domicile sans référence vers un service à l’externe (49%). Les infirmières de liaison en santé mentale (20-30%) et en dépendance (15-20%) ont été peu sollicitées lors de ces visites.
Conclusion : La prise en charge des personnes présentant un trouble concomitant pourrait être améliorée, notamment en permettant une plus grande implication des infirmières de liaison en santé mentale et en dépendance afin qu’elles puissent utiliser pleinement leur expertise.

Anne ROBERTS, B. Sc., IA, conseillère en soins palliatifs, Hôpital Montfort – Ontario, CANADA
Coauteurs: Valérie GRATTON

Résumé

Environ 55% des décès au Canada ont lieu à l’hôpital. Les études démontrent que la gestion de symptômes chez les patients en fin de vie est souvent inadéquate et que ces patients sont davantage exposés à des interventions médicales invasives et inutiles. Une stratégie pour remédier cette situation inclus le développement d’ordonnances standardisées regroupant les meilleures pratiques en soins de fin de vie. Cette présentation a pour but de partager le développement, l’intégration et l’évaluation des ordonnances de fin de vie standardisées introduisent à l’hôpital Montfort à Ottawa en 2015. Une étude rétrospective des dossiers cliniques de patients décédés à notre hôpital avant et après l’introduction des ordonnances, a démontrer une amélioration dans la qualité des soins prodigués aux patients mourants. Des ordonnances précises, complètes et conformes comme outil clinique, contribuent à une prestation de soins palliatifs optimale et peuvent facilement s’intégrer à un programme palliatif en milieu hospitalier.

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Faradi SAADI, M. Sc., Infirmière praticienne spécialisée en soins aux adultes, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal – Hôpital Maisonneuve Rosemont – Québec, CANADA
Coauteurs: Jessica RASSY, Labelle RÉAL, Caroline LARUE, Alain LESAGE, Camille BROUSSEAU

Résumé

Près de la moitié des personnes décédées par suicide ont visité les urgences dans l’année précédant leur décès et pour près d’un tiers de ces personnes, cette visite a eu lieu dans le mois précédant leur décès par suicide. Le but de cette étude employant la méthode Delphi était d’établir un consensus d’experts sur le contenu d’un protocole basé sur les pratiques exemplaires d’évaluation et d’accompagnement des personnes à risque de suicide dans les services d’urgence. Ce projet a été mené en trois étapes. Premièrement, une revue de la littérature a été réalisée par un groupe de chercheurs experts en prévention du suicide afin d’identifier une première liste d’énoncés potentiels à inclure au protocole. Deuxièmement, un groupe de discussion a été mené auprès d’un premier groupe d’experts (n=10) pour bonifier la liste d’énoncés à inclure. Troisièmement, les participants du deuxième groupe d’experts (n=23) ont complété un questionnaire de type Delphi afin d’établir un consensus sur la pertinence, la clarté et la complétude des énoncés précédemment développés. SécUrgence a été finalisé suite à l’obtention d’un consensus de 75% et plus sur les trois critères recherchés, et ceci après deux rondes de consultation. En somme, l’urgence est un lieu de prédilection pour appliquer ce protocole. Ce dernier est destiné spécifiquement à être utilisé par les infirmières et les médecins des urgences, mais il a été élaboré par la collaboration de différents acteurs clés : professionnels de la santé, intervenants communautaires, chercheurs experts, décideurs, personnes ayant une expérience vécue et leurs proches.

Petra SCHÄFER-KELLER, Ph. D., Professeure HES ordinaire à la Ra&D de la HEdS-FR, HES-SO Haute école de santé Fribourg (HEdS-FR) – SUISSE
Coauteurs: Gabrielle SANTOS, Graf DENIS, David A. RICHARDS, Anna STRÖMBERG

Résumé

Introduction : Les personnes avec insuffisance cardiaque vivent avec une maladie progressive, des hospitalisations fréquentes, une qualité de vie réduite et une mortalité élevée. Un suivi multidisciplinaire à composantes multiples est recommandé, mais une telle intervention manquait.
Objectif: Présenter une intervention infirmière complexe pour l’insuffisance cardiaque.
Description du projet: Notre équipe a développé une intervention à composants multiples basée sur le Medical Research Council Framework et les recommandations de la Société européenne de cardiologie, ainsi que les besoins de patients et de soignants du terrain. Une structure en algorithme intègre des données sur l’état de santé, les autosoins, l’expérience des symptômes et la vulnérabilité du patient afin d’offrir un soutien individualisé. La faisabilité et l’acceptabilité de l’intervention ainsi que son efficacité préliminaire ont récemment été testées dans un essai clinique contrôlé randomisé pilote auprès de 60 patients.
Résultats: L’intervention est perçue par le personnel de santé comme un soutien supplémentaire pour délivrer des soins de qualité, malgré les nouvelles compétences et le temps nécessaires pour la délivrer. Une augmentation cliniquement pertinente des autosoins est constatée par rapport aux patients sans exposition, ainsi qu’une amélioration de l’état de santé auto-rapporté.
Conclusion: Les premiers résultats de cette intervention infirmière complexe innovante sont prometteurs, ce qui permettra de préparer un essai clinique contrôlé randomisé de plus grande ampleur afin de démontrer l’efficacité de l’intervention avant son implémentation dans les soins usuels.

Cette présentation a également donné lieu à une Grande discussion en 2023, que les membres du SIDIIEF peuvent retrouver dans l’Espace Membre

Résumé

Au Canada, plus d’un million de francophones vivent en minorité linguistique. C’est à l’aube de l’an 2000 que divers enjeux portent la question des services de santé en français à l’avant-plan des priorités fédérales. La constatation que 55% des francophones hors Québec n’ont pas ou peu d’accès à des services de santé dans leur langue donne lieu à la création de la Société Santé en français (SSF).
La SSF vise à améliorer la santé des communautés francophones et acadienne en situation minoritaire (CFASM) partout au Canada ainsi qu’à promouvoir et outiller les prestataires de services de santé vers l’utilisation de la langue française. La SSF est le chef de file d’un réseau de 16 réseaux régionaux, provinciaux et territoriaux. Ensemble, ils se concertent, collaborent, influencent et agissent avec cinq partenaires selon le modèle de responsabilité sociale « Vers l’unité pour la santé » développée par l’Organisation mondiale de la Santé.
La SSF partagera les réalités du développement d’une offre de services de santé, allant de l’expérience du terrain, de la formation des ressources humaines et jusqu’à l’accréditation professionnelle. Une occasion de saisir l’importance de recevoir des services de santé dans sa langue, les défis et les impacts inhérents à un statut de minorité linguistique, de s’inspirer des succès et innovations!

Présentatrices et présentateurs :

  • Antoine DESILETS, M.A., Directeur général, Société Santé en français (SSF)
  • Jacinthe DESAULNIERS, Maîtrise en gestion des services de santé, Présidente-directrice générale, Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario ainsi que Présidente-directrice générale 10551040 Canada Institut, Direction générale, par intérim, Regroupement provincial pour la planification des services de santé en français de l’Ontario
  • Dominique CARDINAL, M.A., B. Sc., pht, Gestionnaire des volets formation et recherche, CNFS-Volet Université d’Ottawa
  • Manon TREMBLAY, Ph. D., Directrice Consortium national de formation en santé (CNFS), Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC)
  • Lise GUERRETTE DAIGLE, MBA, B. Sc., présidente sortante Groupe d’infirmières et infirmiers francophones du Nouveau-Brunswick (GIIFNB)
  • Véronique LANDRY, Ph. D(c), infirmière praticienne, professeure, présidente du Groupe des infirmières et infirmiers francophones du Nouveau-Brunswick

Animatrice de la séance :
Nathalie BOIVIN, Ph. D., Agente de mobilisation des connaissances et des communication

Alexandra USCLADE, M. Sc., Infirmière puéricultrice, Coordinatrice paramédicale de la recherche, CHU Clermont-Ferrand – FRANCE
Coauteurs: Emmanuelle ROCHETTE, Justyna KANOLD, Emmanuelle LABRAISE

Résumé

La pose d’aiguille sur chambre implantable chez les enfants suivis pour un cancer est un soin fréquent. Il peut être vécu différemment selon l’enfant, son environnement et le moment du soin. Cette expérience parfois douloureuse peut avoir un impact sur la qualité de vie des enfants à plus ou moins long terme. L’objectif de notre étude était d’explorer l’expérience des enfants âgés de 6 à 12 ans atteints de cancer lors du soin de la pose d’aiguille sur PAC. Il s’agit de comprendre les phénomènes expérientiels ou adaptatifs des enfants lors de ce soin, afin de pouvoir améliorer leur accompagnement. Cette recherche qualitative multicentrique réalisée en France par des entretiens semi-structurés, a été menés auprès de 10 enfants dans les services d’oncologie pédiatrique de Clermont-Ferrand, Lyon et Saint-Etienne, en 2022. Nous avons pu identifier les besoins des enfants concernant ce soin et leurs différents vécus en fonction du moment, de l’environnement et de la présence familiale. La théorie du confort ouvre de nouvelles perspectives d’approche pour comprendre leur vécu. Ce soin courant ne doit pas être banalisé et l’évocation des gestes autour de ce soin doit être adaptée à la compréhension et à l’âge de l’enfant pour éviter de sous-estimer l’impact que ce soin peut avoir sur la qualité de vie de l’enfant. La singularité de la prise en soin et la compréhension de leur vécu lors de la pose d’aiguille sur chambre implantable nous amènent à considérer que les soins en cancérologie pédiatriques peuvent encore être optimisés.

Nicolas VONARX, Ph. D., Professeur, Université Laval – Québec, CANADA

Résumé

Introduction: En dépit des efforts déployés au sein du système de santé pour offrir des soins sécuritaires et de qualité aux usagers, des professionnels peuvent nuire involontairement aux personnes soignées lors des soins. C’est le cas dans des établissements de soins où des événements indésirables peuvent avoir parfois des conséquences sur l’état de santé des usagers. 513 357 de ces événements indésirables ont été déclarés au Québec en 2018. 14,5% d’entre eux ont eu des conséquences temporaires et 421 ont conduit à des décès. Même si les premières personnes concernées par ces événements sont les patients et leurs proches, les infirmières impliquées doivent aussi être considérées comme des secondes victimes en raison des conséquences de ces événements et des suites qui peuvent leur être données dans le milieu de travail. Notre projet de recherche visait alors à comprendre le vécu, la souffrance et les besoins de soutien de ces infirmières dans le cadre d’une gestion des événements indésirables et des risques qui est adoptée dans les milieux de soins québécois.
Méthode: Une recherche qualitative et une approche sensible à la profondeur du vécu et du sens individuel donné à des événements difficiles sur le plan émotionnel a été menée pour atteindre ce but. La compréhension de la souffrance des infirmières et de leurs besoins en termes d’accompagnement et de prévention a été partagée dans le cadre d’entretiens individuels.
Résultats: Nous reviendrons dans cette communication sur la nature de cette souffrance des infirmières et leurs besoins de soutien.

Philippe VOYER, Ph. D., Professeur, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Marie-Soleil HARDY, Anne-Marie VEILLETTE, Sylvie REY

Résumé

Devant le vieillissement de la population et la prévalence croissante de la maladie d’Alzheimer et des autres troubles neurocognitifs majeurs affectant les personnes âgées, les modèles d’hébergement conventionnels sont remis en question, ce qui a contribué à l’émergence de nouveaux modèles d’hébergement et de soins. L’objectif de l’étude est de décrire quatre milieux de vie novateurs destinés à une clientèle atteinte de troubles neurocognitifs majeurs afin de mieux comprendre les caractéristiques de ce type de modèles d’hébergement au Québec. Un devis de recherche descriptif, basé sur une étude de cas multiples, permet de décrire les perceptions de résidents (n=25 entrevues), de proches aidants (n=60 entrevues) ainsi que de soignants et d’employés (n=91 entrevues) sur un intervalle de 12 mois. Cette présentation permet de souligner les principales sources de satisfaction et les incontournables à la conception de ce type de milieux de vie, soit : 1) l’approche adaptée aux besoins de cette clientèle; 2) la création d’environnements physiques dégageant une ambiance familiale; 3) l’offre d’interactions sociales et d’activités occupationnelles; 4) l’organisation du travail dans le respect du rythme et des préférences des résidents; et 5) l’ouverture à la latitude décisionnelle et à la prise d’initiatives. Cette étude s’inscrit dans les préoccupations des instances politiques et des établissements de santé visant à favoriser l’amélioration des soins et des services pour cette clientèle. Ces données permettront d’éclairer les décideurs et la communauté scientifique sur certaines pratiques cliniques et organisationnelles novatrices à privilégier dans le domaine de l’hébergement pour aînés.

SANTÉ NUMÉRIQUE

Magali AUBAC CAMELIO, M. Sc., cadre de santé, CHU de Montpellier – FRANCE
Coauteurs: Laurent VISIER

Résumé

En 2021 les infirmiers comme plus de 2 milliards de personnes dans le monde utilisent des réseaux sociaux. Dans le cadre d’une recherche doctorale l’utilisation de réseaux sociaux pour réaliser des transmissions infirmières libérales a été mise en lumière.
Une revue de la littérature des mode de communication des relèves des infirmières libérales sera présentée puis nous décrirons plus précisément les critères de choix des infirmiers observés. Un approfondissement sur les transmissions sur WhatsApp® sera également proposé . Les entretiens et enquêtes ethnologiques auprès de 16 infirmiers libéraux Français ont permis de décrire le phénomène et de l’analyser en suivant la méthodologie de la théorisation ancrée (Glaser et Strauss 1967). Une enquête quantitative auprès de 300 infirmiers a permis d’évaluer si les usages observés étaient généralisables.
Les infirmiers libéraux utilisent différents modes de transmissions via leur smartphone dont le réseau social What’s App®. Les entretiens qualitatifs ont permis d’élaborer une liste de critères de choix du mode de communication selon les objectifs visés par les infirmiers.
En conclusion la littérature sur les transmissions infirmières est orientée sur l’efficience et la qualité des soins mais peu d’articles documentent les transmissions via les réseaux sociaux pourtant ces usages ont été observé au cours de cette enquête. Comprendre ce phénomène peut permettre de réfléchir sur la qualité des soins, la sécurisation des données en santé et d’envisager des outils de transmissions adaptés aux besoins des professionnels libéraux.

Maxime BÉNARD, B. Sc., Conseiller en soins infirmiers, systèmes d’information et dossier clinique informatisé, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Québec, CANADA
Coauteurs: Véronique CHOUINARD

Résumé

La technologie Enovacom Patient Connect®, interfacée avec les appareils multiparamétriques Welch Allyn®, permet au personnel infirmier d’envoyer les signes vitaux directement depuis l’appareil vers le dossier clinique informatisé. Ce projet pilote a débuté sur deux unités Covid-19 et est progressivement déployé dans les 700 lits des unités de soins de médecine et de chirurgie au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (Québec). L’objectif de la présentation est de partager les retombées d’un projet technologique au bénéfice des infirmières, s’exprimant par un leadership infirmier apportant une importante valeur ajoutée au projet. Le cycle de l’innovation du CHUM a été utilisé pour structurer la vision apportée au projet. Après avoir déterminé les besoins du personnel infirmier, un groupe de travail a pu développer l’outil technologique. Une fois le projet pilote lancé, les impacts ont été mesurés sous forme d’audit de temps et de mouvement, et par un questionnaire de satisfaction. Les résultats ont démontré une satisfaction accrue, un gain en efficience en ce qui concerne le processus clinique et une réduction dans les délais et les erreurs reliés à la documentation. Ce projet n’aurait pas pu être déployé sans la forte collaboration de divers professionnels et la contribution du leadership infirmier qui a été particulièrement essentiel et crucial pour bien positionner les besoins du personnel infirmier au centre d’un projet conjoint technologique et clinique. Ce projet ouvre la porte à de nouveaux horizons dans l’utilisation de futures technologies innovantes au service du personnel infirmier.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Carole DÉLÉTROZ, M. Sc., Maitre d’enseignement et de recherche, Haute École de Santé Vaud (HESAV) – SUISSE
Coauteurs: Claudio DEL GRANDE, Maxime SASSEVILLE, Patrick BODENMANN, Marie-Pierre GAGNON

Résumé

Introduction Dans le contexte de la santé numérique, il est nécessaire de disposer d’un outil de mesure des résultats rapportés par les patients pour évaluer le niveau de littératie en santé numérique (LSN). Présentation des résultats d’une étude Delphi électronique modifié (e-Delphi) et du consensus obtenu sur la pertinence, la perfectibilité, l’auto-évaluation des domaines et des questions d’un nouveau questionnaire auto-administré de LSN.
Description du projet Une étude internationale francophone e-Delphi de trois rondes a été menée en se basant sur les recommandations du Guidance on Conducting and Reporting Delphi Studies. L’étude a eu lieu entre janvier et avril 2022. 40 panélistes volontaires, chercheurs-professionnels de santé- patients partenaires, de Belgique, France, Québec, et Suisse ont participé à l’étude « en ligne ».
Résultats Présentation de la première version du questionnaire nommé Lisane (Littératie en santé électronique) issus du consensus d’experts. Sur les 15 items soumis aux experts, le consensus du groupe (> 70 % fortement accord et en accord) porte sur un questionnaire de 11 items qui couvre cinq domaines. Le domaine du pouvoir d’agir et une question sur le besoin d’aide issus d’un questionnaire existant sont importants pour la mesure de la LSN. Un résumé des commentaires, ainsi que des zones de tension apparues lors de la consultation des experts est présenté.
Conclusion Le consensus d’expert obtenu sur le contenu de cet outil de mesure de la LSN permet de définir clairement les compétences du patient dans un questionnaire court destiné à la recherche et à la pratique clinique.

Marie-Violaine DUBÉ PONTE, B. Sc., infirmière clinicienne, CIUSSS de l’Estrie-CHUS – Québec, CANADA
Coauteurs: Sonia SEMENIC, Alexandre PRUD’HOMME, Stéphane TURCOTTE, Geneviève ROCH

Résumé

L’éducation prénatale (ÉP) vise entre autres à promouvoir l’allaitement. Les restrictions sanitaires instaurées en raison de la COVID-19 ont mené à l’interruption des services d’éducation prénatale de groupe (ÉPG) en présentiel, mais certains services d’éducation prénatale en ligne (ÉPL) asynchrone ont été maintenus. L’influence des services d’ÉP en contexte pandémique sur l’allaitement demeure mal comprise. Objectif: Estimer l’influence de l’utilisation que les futures mères d’un premier enfant font des services d’ÉPG et/ou d’ÉPL sur le sentiment d’auto-efficacité à allaiter (SAEA), l’initiation de l’allaitement et le mode d’alimentation du nouveau-né au début de la crise pandémique de COVID-19. Méthode : Étude prédictive s’imbriquant à une étude de cohorte réalisée auprès de femmes enceintes d’un premier enfant (N=859) invitées à remplir trois questionnaires : (T1) 10-23 semaines de grossesse ; (T2) 34 semaines ; (T3) 6 semaines après date prévue d’accouchement. Analyses effectuées auprès de 273 répondantes n’ayant pas déclaré de condition physique rendant l’allaitement impossible et ayant complété le T3 après l’annonce de l’état d’urgence sanitaire. Des analyses de variance et d’indépendance, ainsi que des régressions linéaires et logistiques ont été effectuées, en considérant l’influence de variables de contrôle. Résultats : En contexte pandémique, l’utilisation des services d’ÉPG et/ou d’ÉPL est associée à l’initiation de l’allaitement (p < 0.001), mais elle n’est pas associée au mode d’allaitement exclusif, ni au SAEA. Conclusion : Ces résultats mettent en lumière l’apport distinctif et complémentaire des services d’ÉPG et d’ÉPL à l’allaitement pendant et au-delà de la pandémie de COVID-19. DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Sylvie GROSJEAN, Ph.D.,  Professeure titulaire, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA
Coauteurs: Lysanne Lessard, Émilie Dionne

Résumé

Plusieurs initiatives gouvernementales visent à soutenir le déploiement de services de santé numériques au Canada. Dans ce contexte, se développent des services de « soins virtuels » reposant sur la télémédecine, des applications mobiles de télé-suivi ou des objets connectés. Le développement de ces technologies de santé ouvre de nombreuses opportunités tant pour les patients, leurs familles que pour les professionnels de la santé et apparaissent comme étant des solutions à plusieurs défis que doit relever notre système de santé, par exemple la hausse de la prévalence des maladies chroniques ou encore le vieillissement de la population. Cependant, les usages de ces technologies de santé restent à être mieux documentés auprès des francophones vivant en contexte minoritaire. L’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’une enquête en ligne menée auprès des francophones de l’Ontario afin d’identifier et comprendre les conditions qui rendent l’usage de ces technologies de santé acceptable pour recevoir des soins virtuels. Plus précisément, nous avons utilisé la méthode des histoires à achever (enquête narrative en ligne) qui invite les participants à compléter un récit impliquant des personnages fictifs utilisant des technologies numériques de santé dans leur quotidien. L’analyse des récits produits par les participants nous a permis d’identifier des « trajectoires d’usages » imaginées qui mettent de l’avant les préoccupations et conditions qui rendent l’usage de technologies numériques de santé acceptables pour les francophones de l’Ontario dans le cadre de soins virtuels.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Suzanne HARRISON, Ph. D., Directrice de l’École réseau de science infirmière, Université de Moncton – Nouveau-Brunswick, CANADA

Résumé

L’innovation dans les acquisitions des savoirs en science infirmière est une composante importante du développement des compétences essentielles chez la population étudiante. Les technologies à haute définition et les appareils sans fils utilisés lors des activités de simulation favorisent le développement des compétences informationnelles requises en milieu clinique. Exposer les étudiants aux contextes réelles avec des simulations permettent le développement de la pensée critique et la capacité d’intervention. En pédiatrie, les expériences cliniques peuvent être stressantes en raison de la vulnérabilité de la population et des défis associés à l’accompagnement de l’enfant et sa famille. Afin d’adresser les défis rencontrés en milieu pédiatrique, une poupée à prix modique imitant des convulsions fébriles a été intégrée à une simulation hautefidélité. Cette présentation décrit la création, la mise en œuvre et l’évaluation de Kayla. Trois essais sur le terrain ont permis de la raffiner avant sa mise en œuvre dans un cours clinique pédiatrique. La tension entre les participants était palpable lorsque Kayla a commencé à convulser, tout comme le soulagement collectif lorsqu’elle s’est arrêtée, confirmant ainsi le réalisme accru de la poupée. Le réalisme a également été assuré par le contrôle à distance des convulsions via une application sur téléphone intelligent, ainsi que l’utilisation d’équipement télécontrollable. Grâce au développement et à l’évolution de cet outil d’enseignement unique, l’espoir est d’inspirer d’autres écoles de science infirmière à entrevoir des solutions technologiques à faible coût au lieu de toujours utiliser des équipements coûteux, surtout lorsque les mêmes objectifs d’apprentissage peuvent être atteints.

Sandra LALIBERTÉ, B. Sc., Adjointe aux affaires médicales – pilote clinique télésanté, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-UL – Québec, CANADA
Coauteurs: Sylvain BUSSIÈRES, Frédéric LOUAZEL, Myriam MORIN, Mylène LEBRUN-PARÉ

Résumé

L’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (Institut) est une institution de soins tertiaires qui se distingue par ses programmes de soins ainsi que de services spécialisés et ultraspécialisés dans le traitement des maladies cardiovasculaires, respiratoires et liées à l’obésité. Il dessert un bassin de près de deux millions d’habitants, dont près de la moitié résident à l’extérieur de la région de la Capitale-Nationale. Au cours des deux dernières années, l’accès à plusieurs services cliniques de même que leur fonctionnement ont dû être modulés afin d’en assurer la continuité. Plusieurs de ces services ont été adaptés selon différentes modalités liées à la télésanté. Tel que recommandé par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, la consultation téléphonique et les téléconsultations ont été mises de l’avant afin de maintenir l’accès aux soins ambulatoires spécialisés et surspécialisés. La présentation portera d’abord sur la mise en place de critères de pertinence pour la détermination du mode d’accès à partir des résultats d’un projet d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé de l’Institut. L’implantation des téléconsultations de même que la création d’une équipe responsable de l’accompagnement des usagers et des professionnels dans l’utilisation des nouvelles technologies seront ensuite présentés. Nous terminerons par la démonstration de notre offre de services cliniques multidisciplinaires en télésanté et nos indicateurs de qualité et de performance.

Alexandre Mignault, Infirmier-chef bloc opératoire volet ressources et matérielles, Centre hospitalier de l’Université de Montréal – Québec, CANADA
Coauteurs: Pascal Mondolini, Stéphane Dupuis

Résumé

Une chirurgie est source d’anxiété pour les patients et leurs proches. Pendant la journée opératoire, leurs proches n’ont pas accès à un suivi de l’avancement du parcours du patient. Une communication par SMS permet de réduire l’anxiété en améliorant la satisfaction de la communication auprès des proches. Cette présentation a pour but de décrire un système d’information en temps réel basé sur l’utilisation des SMS pour informer les proches de l’évolution d’une journée opératoire. Nous vous présenterons son mode de fonctionnement ainsi que les résultats que nous avons obtenus avec ce service novateur. Le taux de participation était de 76 % (n=6 149/8129). Nous avons transmis 34 129 SMS. Le sondage de satisfaction a été rempli par 34% (n=2 088/6 149) des proches. Au niveau de la satisfaction, les proches ont déclaré être « tout à fait d’accord » que les messages reçus étaient adéquats (71 %), clairs (74 %) et informatifs (72 %). Les proches ont signalé 111 erreurs techniques. Le système a permis de réduire l’anxiété des proches de 8,2/10. Le score global de satisfaction (4,5/5) était fortement corrélé avec la réduction de l’anxiété (rs= 0,608, p<0,001). Les pistes d’amélioration du système ressorties étaient une augmentation de la fréquence des messages, une description plus personnalisée des SMS et une offre de messages dans d'autres langues. Cette innovation a permis l'intégration d'un système standardisé de SMS qui est aujourd’hui permanent et qui a un effet anxiolytique sur les proches en attente de nouvelle de leur proche. [/av_toggle] [av_toggle title='TÉLÉCONSULTATIONS ET PRATIQUE INFIRMIÈRE EN CONTEXTE DE PANDÉMIE : UNE ÉTUDE QUALITATIVE (#629) - REGRAGUI, Safa' tags='' custom_id='' element_template='' one_element_template='' av_uid='av-47e10g' sc_version='1.0'] Safa REGRAGUI, Ph. D., Postdoctorante, Université de Sherbrooke – Québec, CANADA
Coauteurs: Sabina ABOU MALHAM, Lara MAILLET, Caroline BOIS, Annie SAVOIE, Mylaine BRETON

Résumé

Introduction : Les téléconsultations ont connu une croissance rapide pendant la COVID-19. Leur mise en œuvre a davantage été documentée chez les médecins généralistes et les spécialistes, mais très peu étudiée chez les infirmières de première ligne. But : Analyser l’expérience d’implantation des téléconsultations vécue par les infirmières praticiennes (IPS) et les infirmières cliniciennes (IC) de de première ligne durant la pandémie soit les barrières et les facilitateurs rencontrés ainsi que les stratégies potentielles pour en assurer une meilleure intégration. Méthode : Une étude qualitative descriptive et des entretiens semi-structurés ont été conduits auprès des IPS (n=6) et des IC (n=4) à l’automne 2021 dans trois cliniques interdisciplinaires de première ligne. L’analyse thématique est basée sur les quatre concepts de la théorie du processus de normalisation. Résultats : La majorité des participants ont rapporté l’importance et l’utilité des téléconsultations sur leur travail (ex. conciliation travail-famille) et sur les patients (ex. rapidité d’accès). La principale modalité utilisée par les infirmières était le téléphone et la consultation vidéo était quasiment absente. Plusieurs facilitateurs (ex. plateformes web) et défis (ex. manque de ressources matérielles), ont été identifiés quant à la réussite de l’intégration des téléconsultations au niveau organisationnel, technologique et systémique. Les participants ont également soulevé des impacts positifs (ex. évaluation des troubles cognitifs) et négatifs (ex. population en milieu rural) de l’utilisation des téléconsultations. Conclusion : Cette étude propose des solutions concrètes pour encourager leur mise en œuvre dans les milieux de soins première ligne après la pandémie.

DOCUMENT DE PRÉSENTATION

Geneviève Roch, Ph.D. , Professeure titulaire, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Alexandre Prud’homme, Marie-Violaine Dubé-Ponte, Julie Poissant, Stéphane Turcotte, Marie-Pierre Gagnon

Résumé

Depuis 2015, certains établissements de santé québécois offrent des services d’éducation prénatale en ligne (EPL) asynchrones, tout en poursuivant l’offre de ceux de groupe (EPG) en présentiel. Suivant la COVID-19, il est essentiel d’estimer l’apport des services d’ÉPG et d’ÉPL au niveau de connaissances périnatales de futurs parents. But : Estimer l’influence de l’utilisation des services d’ÉPG et/ou d’ÉPL sur le niveau des connaissances périnatales de femmes enceintes et futurs pères. Méthode : Étude prédictive issue d’une cohorte de 1 212 futurs parents (863 Femmes; 349 Hommes) recrutés entre 10-23 semaines de grossesse (Temps 1). Sont retenus les 826 praticipants.es ayant retourné le questionnaire transmis à 34 semaines de grossesse (Temps 2) avant l’état d’urgence pandémique. Analyses descriptives, bivariées et régressions linéaires multiples ont été réalisées séparément pour les femmes et les hommes en contrôlant pour variables confondantes. Résultats : Amélioration des connaissances entre T1 et T2 pour tous.tes, mais supérieure pour les femmes (p<.001). Le niveau de connaissances au T1 est le plus important prédicteur de celui au T2 (R2=0,208). L’utilisation combinée des services d’EPG et d’ÉPL contribue davantage aux connaissances que les autres sources et ajoute 3% d’explication pour les femmes et 2% pour les hommes. Conclusion : La combinaison de modalités éducatives présentielles et numériques asynchrones est à privilégier pour maximiser le gain de connaissances périnatales. Bien qu’ayant une portée explicative limitée, la contribution des services d’ÉPG/ÉPL est considérable, puisqu’il s’agit d’une des seules variables sous le contrôle des futurs parents. [/av_toggle] [av_toggle title='COMMENT MESURER L’ACCEPTABILITÉ D’OUTILS NUMÉRIQUES EN SANTÉ? - ROULEAU, Geneviève(#426)' tags='' custom_id='' element_template='' one_element_template='' av_uid='av-136jw0g' sc_version='1.0'] Geneviève ROULEAU, Ph. D., Stagiaire postdoctorale, Women’s College Hospital – Ontario, CANADA
Coauteurs: Guillaume DECORMEILLE

Résumé

Introduction
En santé, l’usage des outils numériques est couramment utilisé pour la prestation des soins et pour la formation numérique au service des apprentissages. D’un point de vue de son usage, l’outil numérique peut enrichir l’expérience des utilisateurs. Cependant, la mise en place d’un outil numérique ne conditionne pas son usage efficace. L’efficacité de mise en place dépend de la qualité et du type de l’outil, des facteurs individuels et institutionnels. L’objectif est de démontrer comment évaluer l’acceptabilité d’un outil numérique basé sur un modèle théorique.
Méthode.
Examiner les modèles existants dans la littérature en santé. Exposer l’évaluation de l’acceptabilité à travers un cas d’usage franco-canadien portant sur des simulateurs numériques.
Résultats.
La littérature en santé fait état de peu de publications sur l’évaluation de l’acceptabilité des outils numériques, contrairement à d’autres disciplines comme l’éducation ou la gestion. Le modèle Acceptation de la Technologie et le modèle Unifié de l’Acceptabilité des Technologies sont les plus utilisés. Les variables principales sont l’utilité perçue et la facilité d’utilisation. Elles sont normalement prédictives des intentions comportementales d’usage et de l’usage réel. Des variables externes comme le sentiment d’efficacité, l’expérience antérieure, le plaisir, la motivation, la satisfaction peuvent influencer les intentions comportementales d’usage. L’usage de questionnaires validés en français est accessible et reproductible par tous.
Conclusion
L’utilisation des modèles proposés peut s’appliquer à une variété de contextes, auprès de diverses populations (ex: patients, soignants, formateurs) et d’un éventail d’outils numériques.

SANTÉ PUBLIQUE

Jacqueline AVANTHAY STRUS, M. Sc., Professeure, Université de Saint-Boniface – Manitoba, CANADA
Coauteurs: Viola POLOMENO

Résumé

Les couples non-monogames consensuels (CNMCs) semblent connaître davantage de disparités en matière de santé. Cela peut être attribué au stress minoritaire (Saewyc, 2019), qui peut augmenter avec la discrimination rencontrée dans leur vie quotidienne ainsi que lors des rencontres de soins de santé (Landry & Kensler, 2019). Ces disparités sont problématiques lorsque les infirmières en santé communautaire et les chercheurs examinent de plus près l’ensemble des recherches disponibles.
Quelques études se sont penchées sur les CNMC et leurs pratiques sexuelles (O’Byrne & Watts, 2011), mais très peu d’études se sont intéressées aux CNMCs en lien avec la parentalité. Cette conférence présentera les résultats partiels d’une étude exploratoire descriptive à méthodes mixtes, qui a examiné la conciliation du rôle parental et du style de vie sexuelle chez les CNMCs (Avanthay Strus, 2019).
Les infirmières manquent des connaissances en matière de sexualité, particulièrement la sexualité des parents qui sont aussi des CNMCs, ne sont pas toujours à l’aise avec ceux-ci, et ne savent pas comment intervenir dans les situations cliniques qui les impliquent (Avanthay-Strus, 2021). Or, les conclusions tirées de la présente étude renforcent la nécessite des infirmières en santé communautaire d’être à l’affut de cette sous-population de parents, de comprendre leurs besoins, et comment y répondre. Les infirmières en santé communautaire devraient avoir plus de connaissance en ce qui concerne la sexualité humaine et la diversité sexuelle. Les programmes de formation initiale en sciences infirmières pourraient être améliorés et les infirmières déjà diplômées pourraient recevoir l’éducation continue sur la diversité sexuelle.

Laure BOURDON, M. Sc., Chargée d’enseignement clinique à l’École de science infirmière, Université de Moncton – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteurs: Carole C. TRANCHANT, Hélène CORRIVEAU, Danielle DOUCET, Vickie PLOURDE

Résumé

Obtenir des soins de santé mentale appropriés dans le système de santé conventionnel peut s’avérer difficilement accessible et intimidant pour de nombreux jeunes. L’intégration de pair(e)s aidant(e)s aux services de santé mentale communautaire jeunesse est une avenue prometteuse pour mieux répondre à leurs besoins. Toutefois, pour que les pair(e)s aidant(e)s comprennent leurs rôles et acquièrent des habilités propres à ces rôles, la mise en place d’une formation est nécessaire. Cette étude pilote visait à documenter la fidélité de l’implantation du modèle théorique de Mead et al. (2001) à une nouvelle formation pour pair(e)s aidant(e)s intervenant en santé mentale communautaire jeunesse, ainsi que ses impacts sur la compréhension et la capacité perçue des participant(e)s à fournir du soutien à leurs pairs. Une méthodologie mixte convergente longitudinale a été utilisée avec collecte des données par questionnaires avant et après la formation. La formation comprenait huit sessions et a été offerte par visioconférence à l’automne 2020. Les participantes ont été recrutées via ACCESS Esprits Ouverts, une initiative interdisciplinaire pilote d’évaluation et de recherche sur un programme de santé mentale communautaire jeunesse. Un partenariat entre l’équipe de recherche et la communauté a permis de développer, délivrer et évaluer la nouvelle formation. Les résultats montrent que les éléments de la formation ont un niveau élevé de fidélité envers le modèle théorique. De plus, les participantes mentionnent se sentir prêtes et capables d’offrir du soutien comme paires aidantes. Des suggestions sont également ressorties pour améliorer les futures initiatives de formation.

Audrey CHEVALIER, Infirmière Spécialisée, Hôpitaux Universitaires de Genève – SUISSE
Coauteurs: Céline TOURNAIRE

Résumé

Les Soins Intensifs de Pédiatrie des Hôpitaux Universitaires de Genève portent une grande attention au syndrome de délirium. Celui-ci se caractérise par la survenue brutale d’une perturbation de la conscience et une altération du fonctionnement cognitif.
Il participe également à l’augmentation de la durée de séjour et accroît le risque de comorbidité.
Comment anticiper et réduire le risque d’apparition de ce syndrome, en exerçant son rôle propre d’infirmier(e) ?
De la définition et l’évaluation par le score RASS et SOS-PD, à la mise en place de mesures environnementales, le projet médico-infirmier sous forme de protocole émerge dès 2019 au sein de notre unité.
La mise en place des mesures environnementales peut prévenir l’apparition d’un délirium. Systématiquement implémentées et référencées sous forme d’un tableau, elles sont définies en 3 axes ; le respect du sommeil, l’amélioration du confort et la réorientation temporo-spatiale. Le but est de ré-afférenter le patient à son univers.
En 2021, ce projet a bénéficié d’un financement de La Fondation Privée, permettant aux mesures environnementales de gagner en puissance par des travaux, achats et formations.
Au-delà des moyens matériels, les mesures environnementales induisent un changement de philosophie de soins. De plus, dans un objectif de formation et de renforcement de prise de conscience, un blended learning est en cours d’élaboration.
L’intégration des mesures environnementales aux soins intensifs de pédiatrie émane des valeurs soignantes fondamentales comme le bien-être, la sécurité et le respect du patient hospitalisé et de sa famille. Elles peuvent être appliquées par tous et pour tous.

L’infirmière en pratique avancée et pandémie: une plus-value pour le système de protection de l’enfance au Québec

Les conséquences de la pandémie sont nombreuses, notamment une augmentation de la détresse psychologique étant observée chez les jeunes. Les jeunes sous la protection de l’enfance n’étant pas épargnés, cette présentation permet de mieux comprendre l’importance du rôle de l’infirmière de pratique avancée œuvrant auprès de cette clientèle vulnérable.

Présentatrices : Mélanie-Anne Lalonde, M. Sc. Inf., IPS en santé mentale, Maggie Ghaleb, M. Sc. Inf., conseillère de pratique avancée en santé mentale et Marie-Chantale Riverin-Simard, B. Sc. Inf., DESS en administration des services de santé, infirmière en gestion d’épisode de soins / conseillère en soins infirmiers, volet santé mentale (MSSS) – QUÉBEC, CANADA

L’évolution du rôle infirmier en pandémie dans le rétablissement des personnes vivant avec un trouble mental grave

La pandémie a fait évoluer la pratique infirmière en favorisant le développement de la flexibilité dans nos pratiques et la capacité à gérer l’anxiété de notre clientèle, et de la population générale, en plus d’avoir un impact sur la qualité des soins. Cette présentation propose un aperçu de ces changements.

Présentateur : François Hubin, B. Sc. Inf., clinique externe des troubles psychotiques – QUÉBEC, CANADA

Impacts de la COVID-19 au coeur d’un programme de gérontopsychiatrie: agilité, adaptabilité et créativité

Depuis l’urgence sanitaire, la mise en place des mesures collectives s’est accentuée afin de protéger les aînés hospitalisés.  Ces mesures ont bouleversé la vie des aînés et des travailleurs de la santé qui ont dû rapidement s’adapter à cette nouvelle réalité inconnue, changeante et source de stress et d’anxiété.

Présentatrice: Isabelle Emond, B. Sc. Inf., chef de services, programme de gérontopsychiatrie - QUÉBEC, CANADA

Suivi systématique des clientèles – Quand la transdisciplinarité entre en jeu pour optimiser l’épisode hospitalier

À l’ère des modèles de soins par étape dans les unités psychiatriques, le suivi systématique répond à un besoin inhérent de collaboration interprofessionnelle. Misant sur l’expertise ainsi que sur les forces de l’équipe interdisciplinaire, ce modèle encadre les activités permettant de dynamiser l’épisode de soins et services en santé mentale.

Présentatrices : Marie-Chantale Riverin-Simard, B. Sc. Inf., DESS en administration des services de santé, infirmière en gestion d’épisode de soins et Maggie Ghaleb, M. Sc. Inf., conseillère de pratique avancée en santé mentale / conseillère en soins infirmiers, volet santé mentale (MSSS) – QUÉBEC, CANADA

Gora DA ROCHA, Ph. D., Doyenne de la filière soins infirmiers, Haute école de santé Vaud (HESAV) – SUISSE
Coauteurs: Béatrice CASINI MATT, Eileen MORROW BLASER, Monique ARCHAMBAULT, Christine DURGNAT-SCIBOZ

Résumé

L’étendue de pratique des infirmières scolaires (ISC) est en évolution perpétuelle. L’amélioration de leurs compétences s’inscrit pleinement dans le projet visant à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité unitaire de la santé dans les démarches de promotion de la santé et de prévention. L’objectif est d’implémenter une approche des soins centrée sur la personne inspirée de Martha Rogers : la Vision Unitaire (VU) et d’explorer les changements dans les pratiques des ISC suite à sa mise en œuvre. Une étude longitudinale mixte pré-post intervention évalue l’évolution des compétences perçues des infirmières au travers de 141 questionnaires à l’aide de l’échelle « Nurse competence scale » (autoévaluation de leur niveau de compétences perçu et de la fréquence d’utilisation dans les sept domaines suivants : « rôle aidant », « enseignement-coaching », « fonctions diagnostiques », « gestion des situations », « interventions thérapeutiques », « garantir la qualité » et « rôle professionnel »). Le questionnaire a été soumis à trois reprises : avant l’intervention (T0), 12 mois après l’intervention (T1) et finalement 27 mois après (T2). Enfin, une analyse qualitative thématique à travers des focus groupe a permis de mettre en évidence 5 thèmes (Ingrédients incontournables, Chemin faisant, Centré sur l’être humain, Être là, Posture professionnelle) illustrant le vécut de l’implémentation de la VU et la manière dont elle est utilisée au quotidien. Les résultats montrent que les compétences infirmières évoluent positivement après introduction de la VU. Les infirmières ont alors questionné leur pratique et l’ont adaptée. L’utilisation de la VU en milieu scolaire est innovante et apporte une réelle plus-value.

Céline DE PALACIO, DESS, Infirmière responsable d’équipe, Hôpitaux Universitaires de Genève, Service du développement et de la croissance UD au Département de la Femme, de l’Enfant et de l’Adolescent – SUISSE
Coauteur: Stéphanie PARGUEY

Résumé

L’équipe pluridisciplinaire de l’unité hospitalière de développement et croissance aux Hôpitaux Universitaires de Genève soutien et accompagne les familles dans le cadre de l’hospitalisation de leur enfant. Elle met en place des actions afin de favoriser et renforcer les liens parents-enfants, de promouvoir les compétences parentales, de prévenir les risques de négligence et de maltraitance et de mettre en place un réseau de soutien adapté.
Afin de poursuivre notre accompagnement auprès de ces familles avec qualité, une échelle d’évaluation des compétences parentales nommée TECAP a été mise en place, permettant une observation clinique fiable et commune aux multiples acteurs. L’équipe infirmière utilise également les outils de l’approche systémique : l’écocarte, le génogramme et les entretiens de famille.
Les objectifs de cet outil TECAP sont d’améliorer et de standardiser l’observation des compétences parentales, cibler les zônes d’interventions auprès des parents, exploiter les différents concepts de soins et les relier entre eux, d’améliorer la qualité des informations, de réduire le délais de décisions, de diminuer le temps d’hospitalisation de l’enfant , de diminuer le risque d’hospitalisme et de réduire les coûts des hospitalisations sociales.
Les différents partenaires participants à l’élaboration de ce projet sont l’équipe médico-soignante, l’assistante sociale, l’équipe de pédopsychiatrie de liaison, la guidance enfantine, le service de protection des mineurs, les foyers de placement et le service informatique.
La réflexion et les recherches autour de la mise en place d’un outil standardisé pour une transmission ciblée renforcent nos convictions quant à une prise en charge efficiente de ces enfants vulnérables.

Christelle FOURNEAU, M. Sc., IPA, Association Asalée – FRANCE

Résumé

Les violences faites aux femmes se manifestent sous des formes multiples et peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie. En France, en 2019 selon l’observatoire national des violences faites aux femmes, 243 000 femmes ont subies des agressions sexuelles, 146 ont été tuées par leur conjoint .
Ces violences répétées, qui correspondent à des traumatismes, entrainent des complications somatiques et psychologiques majeures. 40% n’arrivent pas à exprimer verbalement leur vécu. Le devoir des professionnels de santé est alors essentiel dans le repérage des phénomènes de violences.
Les professionnels formés à se repérage peuvent enrayer le phénomène en donnant la possibilité aux victimes de s’exprimer sur leur vécu, et de les accompagner dans leur cheminement. Dans le cadre de la collaboration Asalée, les médecins généralistes et les infirmières œuvrent par un accompagnement dédié auprès des patients atteints de maladies chroniques, souvent dans des contextes de précarité et de grande vulnérabilité.
Ils aident les patients à développer leurs compétences à agir sur leur santé. De par leur posture professionnelle, relationnelle, leur proximité ils reçoivent les patientes victimes de violences.
Cette collaboration associée à un espace de paroles sécure, non jugeant, permet aux victimes de prendre conscience de l’emprise qu’elles subissent, et de mettre en œuvre des actions de protections, pour elle et pour leurs enfants.
Le projet Asalée, à ce jour est de rendre visible les compétences, les connaissances des équipes Asalée sur cet accompagnement spécifique, pour venir renforcer le soutien à apporter aux victimes de violences.

Marie-Ève GAGNON, M. Sc., étudiante au doctorat, Université Laval – Québec, CANADA
Coauteurs: Denis TALBOT, Florence TREMBLAY, Marc-Antoine TOURVILLE, Caroline SIROIS

Résumé

Certains médicaments sont individuellement associés au risque de chute et de fracture. Cependant, la polypharmacie (≥5 médicaments) augmente-elle le risque de fracture? L’objectif est de recenser les connaissances concernant l’effet de la polypharmacie sur le risque de fracture osseuse chez les personnes âgées ≥65 ans et les méthodes utilisées pour étudier cet effet. Nous avons réalisé une revue systématique avec une synthèse narrative d’études publiées jusqu’en juin 2021 dans PubMed, Embase, CINAHL, PsychINFO, Cochrane, Web of science, et de la littérature grise, sans restriction langagière. Nous avons examiné les titres, résumés et textes complets, puis effectué l’extraction des données et l’évaluation de la qualité à deux réviseurs indépendants. Un total de 20 articles publiés entre 2008 et 2021 ont été inclus. Neuf définitions différentes de la polypharmacie ont été utilisées et étaient basées sur trois méthode de comptabilisation des médicaments (simultanée 8/20, cumulative 4/20, moyenne quotidienne 2/20, 6/20 indéterminée). La polypharmacie est un facteur modifiable pertinent dans les deux études prédictives incluses. Elle est prévalente auprès d’aînés qui ont une fracture et une relation dose-réponse entre le nombre croissant de médicaments et les fractures est démontrée. De ces articles, cinq présentaient des analyses multivariées. Les articles ont été évalués de qualité faible à acceptable. La polypharmacie est un facteur de risque modifiable d’intérêt pour les fractures chez les aînés. La diversité des méthodes utilisées met en évidence l’importance d’une méthodologie détaillée pour comprendre et comparer les résultats. L’ajustement des variables confondantes, par exemple avec des analyses multivariées, est recommandé.

Myriam GUZMAN VILLEGAS-FREI, M. Sc., Maître d’enseignement, Institut et Haute Ecole de la Santé la Source – SUISSE
Coauteurs: Jonathan JUBIN, Claudia ORTOVELA BUCHER, Meichun MOHLER-KUO, Annie OULEVEY BACHMANN

Résumé

Introduction. La moitié des troubles psychiques graves apparaissent avant l’âge de 26 ans. La pandémie COVID-19 et ses restrictions ont particulièrement exposé la santé mentale des étudiants prégradués. Augmenter leurs capacités à gérer cette exposition est un enjeu capital sur le plan de la formation et de la santé publique. Objectifs de la présentation. Présenter les résultats d’une étude salutogénique longitudinale qui a identifié les ressources qui ont protégé la santé mentale des étudiants bacheliers suisses durant la pandémie. Méthode. La santé mentale, le stress perçu et quatre ressources de santé (l’auto-efficacité, la résilience, la pleine conscience et le soutien social) ont été mesurés par questionnaire électronique à trois reprises auprès de 2’534 étudiants : avant la première vague, puis deux fois pendant la pandémie (mars 2020-21-22). Résultats. À tous les temps de mesure, une analyse de régression multiple a révélé que le stress perçu avait un impact négatif sur la santé mentale. En revanche, les quatre ressources étaient chaque fois associées positivement à cette dernière. La santé mentale des étudiants s’est affaiblie durant la pandémie tandis que le stress perçu a augmenté. Toutefois, leurs ressources se sont maintenues. Conclusion. Lorsque l’exposition à des stresseurs est inévitable, aussi bien en temps de pandémie qu’en temps normal, acquérir des connaissances sur des ressources de santé potentielles et bénéficier d’interventions préventives permettrait aux étudiants d’augmenter leur capacité à protéger leur santé mentale.

Andréanne HUOT, M. Sc., Chef des infirmières praticiennes spécialisées, Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches – Québec, CANADA
Coauteurs: Julie POIRIER, Maxime FORTIN

Résumé

La prophylaxie pré exposition (PPrE) au VIH est une méthode de prévention de la transmission du VIH reposant sur l’utilisation de médicaments antirétroviraux. Elle est indiquée chez les personnes séronégative au VIH ayant des pratiques sexuelles à risque. Le risque de transmission du VIH est extrêmement faible lorsque l’adhésion thérapeutique à la PPrE est respectée (MSSS, 2019). Toutefois, peu de professionnels sont habiletés à prescrire et assurer un suivi de la PPrE. Les services d’évaluation et de dépistage d’ITSS offert par des infirmières œuvrant dans des services de premières lignes favorisent l’accessibilité à la PPrE. Cependant, ces dernières n’ont pas le droit de la prescrire. La collaboration entre une infirmière et une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne (IPSPL) s’avère ainsi prometteuse. Les objectifs de la présentation sont : 1) présenter le développement de l’offre de service de la PPrE au VIH ; 2) partager le modèle de prise en charge et de suivi entre l’infirmière et l’IPSPL ; 3) aborder les avantages de la collaboration intraprofessionnelle dans la prise en charge de clientèle vulnérable. L’offre de service s’est développée à partir des besoins manifestés. Elle s’est réalisée avec la collaboration d’un infectiologue, des IPSPL et des infirmières afin de favoriser la pleine étendue de l’autonomie professionnelle de chacun. L’offre de service de prise en charge et de suivi conjoint par l’infirmière et l’IPSPL auprès des personnes chez qui la PPrE peut être prescrite, est un moyen de contribuer à la lutte contre la transmission du VIH.

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Liette-Andrée LANDRY, Ph. D., Professeur, Université de Moncton, Campus de Shippagan – Nouveau-Brunswick, CANADA
Coauteur: Marie-Ève LAFOREST, Anik DUBÉ, France CHASSÉ, Mylène LACHANCE-GRZELA, Jalila JBILOU

Résumé

Les effets de la COVID-19 se font ressentir sur plusieurs plans partout à travers le monde, et ce plus particulièrement chez certaines populations vulnérables telles les Peuples autochtones. La réponse rapide des différentes instances canadiennes pour pallier la situation sanitaire, depuis le mois de mars 2019, a certes ajouté aux nombreux défis et inégalités déjà vécus par ce peuple. Ancrée dans une approche postcoloniale, cette étude qualitative exploratoire a été menée dans le but d’explorer l’expérience vécue lors de la pandémie des membres et des intervenants de la santé de trois communautés autochtones du Nouveau-Brunswick (N.B.), en plus d’explorer la prise en charge de la santé de ces communautés. Vingt entrevues ont été effectuées auprès d’intervenants de la santé et des membres autochtones provenant de deux communautés Mi’kmaqs et d’une communauté Malécite. Une analyse thématique itérative de Braun et Clarke (2006) à travers le processus d’intercode ainsi que la validation culturelle auprès des membres des communautés ont été effectuées. Les résultats préliminaires permettent d’exposer le contexte particulier quant à la prise en charge de la santé et de la sécurité de la communauté, au rôle du centre de santé communautaire, à la collaboration avec la Santé Publique ainsi qu’aux effets de la COVID-19 sur leur peuple autochtone. Finalement, l’analyse permet d’identifier des défis vécus par les intervenants de la santé dans la prise en charge de la santé de ces communautés de Premières nations au N.B.

Sandrine LEFEBVRE, M. Sc., cadre supérieur de santé co-coordinatrice paramédicale de la recherche et de l’éducation thérapeutique APHP Sorbonne université, APHP – FRANCE
Coauteurs: Lorraine COUSIN, Julie BOURMALEAU, Julie DEVICTOR, Philippe MARTIN, Ljiljana JOVIC

Résumé

Introduction: La santé sexuelle est un droit humain et une dimension de la qualité de vie des individus. L’altération du système neurologique impacte cette santé sexuelle. Néanmoins, les patients atteints de pathologies neurologiques sont rarement interrogés et accompagnés sur ce point, notamment par les infirmières.
Objectif de la présentation: Présenter les pratiques infirmières, en santé sexuelle pour les patients atteints de maladies neurologiques, identifiées et analysées.
Méthode: Une revue narrative de la littérature scientifique internationale, suivant la grille SANRA, a été réalisée dans les bases de données PubMed, Embase, SciencesDirect et Cinahl. Les données des articles ont été extraites à l’aide d’une grille d’extraction. Les résultats des études incluses ont été discutés au regard de la typologie des savoirs de Carper.
Résultats: 9 articles ont été inclus. Ils présentent des pratiques infirmières (interrogation, évaluation, identification, accompagnement, information, démystification, conseil, préconisation, réassurance, vérification de l’adéquation des prescriptions et des besoins, orientation, éducation à la reproduction et/ou à la sexualité, suivi de l’évolution des symptômes et des thérapies proposées), leur environnement (représentations, savoirs, stratégies et compétences) et les freins et facilitateurs à leur réalisation. La discussion rend compte que les modes de savoir personnel et éthique décrits par Carper sont peu visibles.
Conclusion: Plusieurs articles préconisent l’intervention des infirmières mais peu présentent et évaluent précisément les pratiques. La recherche devrait décrire plus minutieusement les pratiques, rendre visible le recours aux modes de savoirs infirmiers et évaluer l’impact des interventions réalisées par les infirmières.

Valérie LOIZEAU, Doctorante, Coordination recherche, Centre Hospitalier Poissy – FRANCE
Coauteurs: Kelley KILPATRICK, Dominique POUGHEON, Monique ROTHAN TONDEUR

Résumé

Introduction: Dans un contexte mondial d’explosion des maladies chroniques l’environnement capacitant est un élément du puzzle Empowerment. Un environnement rendant favorable le développement du pouvoir d’agir des personnes augmente leur capacité à faire des choix éclairés, à améliorer leur qualité de vie et à développer un sentiment de contrôle. Un tel environnement serait donc une réponse en lien avec une gestion efficiente de la maladie. Si l’environnement capacitant est contributif au développement de l’Empowerment, il semble important de l’observer en situation réelle auprès des personnes.
Objectifs de la présentation: Identifier les stratégies de développement d’un environnement capacitant auprès des personnes vivant avec une maladie chronique.
Méthode utilisée: Il s’agissait d’une étude ethnographique permettant de se préoccuper des comportements humains et de la notion de culture au sens large. Une orientation vers l’ethnographie critique a été choisie à l’égard de sa situation envers les personnes vulnérables. L’étude a eu lieu directement au domicile des personnes.
Résultats: Au total 15 personnes ont été suivies représentant ainsi 135 heures d’observations/entretiens. Les résultats pourront guider les professionnels dans l’accompagnement des personnes vivant avec une maladie chronique notamment en termes de suivi en consultation, dans la réflexion de mise en place de parcours de soin et dans le lien « ville hôpital » entre professionnels.
Conclusion: la description des stratégies et des facteurs favorisants en lien avec le développement d’un environnement capacitant s’intègrera dans une perspective globale de soins centrés sur les besoins des personnes et de leurs choix.

Audrey LORTIE, M. Sc., Infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne, CIUSSS de la Capitale nationale – Québec, CANADA
Coauteurs: Charles BILODEAU, Audrey ROY, Amelia JOUDCAR, Lydia Tania ZIANI

Résumé

Face à l’augmentation de problématiques de santé liées aux changements climatiques, les infirmières sont de plus en plus sollicitées et doivent adapter leur pratique à cette réalité. Cette présentation a pour objectifs d’identifier des actions permettant de sensibiliser et de former les membres de la profession infirmière aux enjeux climatiques et à leurs conséquences sur la santé des individus et des populations. Elle vise également à encourager les infirmières et infirmiers à devenir des agents de changement dans la lutte contre les changements climatiques. À la lumière de la littérature scientifique et des échanges réalisés avec la relève par 13 jeunes infirmières et infirmiers, différentes stratégies et pistes de solution ont été identifiées. Par exemple, intégrer dans la formation initiale et continue les notions relatives aux changements climatiques et leurs impacts sur la santé, pour que les infirmières puissent contribuer efficacement à la mise en place de modes d’organisations des soins visant à répondre aux urgences climatiques. Également, encourager les actions individuelles et collectives des infirmières visant la diminution de l’empreinte carbone, comme la création de comités sur le développement durable et les enjeux environnementaux dans les établissements. Puis, encourager les infirmières à devenir des actrices politiques importantes en s’impliquant à différents niveaux (scène municipale, regroupements politiques, associations professionnelles, etc.) afin de prendre position sur les enjeux environnementaux. Au terme de cette présentation, les infirmières disposeront d’arguments et de moyens pour prendre leur place au sein des organisations dans la lutte aux changements climatiques.

Jérémie NKUYI SISI, Assistant, Croix rouge de la RDC – Croix rouge de la RDC
Coauteurs: Bertin MUKUNA NYEMBO

Résumé

La gestion de déchets solides au marché central de Bandundu pose un problème de la me-gestion due à l’insalubrité de l’environnement alors qu’un grand nombre de la population habitent aux alentours ainsi que les vendeurs. Selon Noureddine ABDELSADOKO (2010), en Europe, généralement les déchets solides sont rendus au milieu naturel après traitement. MBUYAMBA Sam (2OO5) stipule que 97,5 % des chefs de ménages connaissent que la contamination de plusieurs maladies est liée par piqures des mouches et moustiques anophèles des genres femelles.
La population rurale qui abrite cette province comprend en soi 30% d’intellectuels et 70 % d’analphabètes.
De ce fait, la problématique de la me gestion des déchets solides au marché de Bandundu est réelle. Par ailleurs, cette ville qui est le chef-lieu de la province de Bandundu en RDC, étant chercheur et Assistant à l’ISSS/CR, nous avons constaté un taux élevé de morbidité à 60% et de mortalité à 2% due aux maladies des mains salles (amibiase, fièvre typhoïde, diarrhée, cholera Partant de ces méfaits, ce présent exposé vise l’assainissement de cet environnement en vue de protéger cette population.
Il poursuit l’objectif d’être un guide de référence permettant au Ministre provincial de Santé à la mise en place des stratégies de traitement de déchets, d’encourager la recherche dans le domaine de la santé publique et l’information de masse par l’éducation pour le changement de comportement et de déterminer le profil du personnel qualifié en vue d’une bonne gestion des déchets solides dans cette province.

Nicole OUELLET, Ph. D., Professeure, Université du Québec à Rimouski – Québec, CANADA
Coauteurs: Anne-Sophie BERGERON, Éric GAGNON, Benoît COSSETTE, Cory Andrew LABRECQUE, Caroline SIROIS

Résumé

Contexte: Les personnes âgées de 80 ans et plus sont parmi les plus grands consommateurs de médicaments, mais aussi les plus sensibles aux effets indésirables potentiels de ceux-ci. Pour guider la prescription optimale et la déprescription chez les personnes de grand-âge (80+ ans), il existe encore peu de données.
Objectifs: Cette étude visait à explorer les perceptions des personnes de grand âge, des proches et des professionnels de la santé afin d’approfondir les questionnements cliniques et éthiques que soulèvent la prescription et la déprescription.
Méthode: Des entrevues individuelles et de groupes ont été réalisées auprès de personnes de grand âge (n=10), de proches aidants (n=6) et de professionnels de la santé (n=11). L’analyse thématique a servi à dégager les éléments de convergence et de divergence entourant la prescription et la déprescription.
Résultats: Les personnes d’un grand âge sont satisfaites de la médication qu’elles prennent, ne voient pas la nécessité d’en réduire la consommation et considèrent le médecin comme l’expert du traitement. Les proches aidants ont des perceptions semblables à celles des aînés de grand âge. Quant aux professionnels de la santé, ils croient que les aînés consomment beaucoup de médicaments inappropriés et nomment de nombreux obstacles à la déprescription. Tous relatent la normalisation de l’usage de médicaments avec le vieillissement.
Conclusion: Pour réduire la consommation de médicaments inappropriés et optimiser la prescription, un incontournable semble être d’avoir un meilleur partenariat patient-professionnels de la santé incluant la contribution du médecin, du pharmacien et de l’infirmière.

Lea PERONI, M. Sc., RN, PhDs, Chaire Recherche Sciences Infirmières – LEPS UR 3412 – Université Sorbonne Paris Nord / Fondation Korian pour le Bien Vieillir – FRANCE
Coauteurs: Didier ARMAINGAUD, Tassadit YAKOUBI, Monique ROTHAN-TONDEUR

Résumé

L’incontinence urinaire est un problème majeur de santé publique. Méconnue et souvent mal comprise, elle concerne pourtant un grand nombre de personnes âgées en maisons de retraite et a de nombreuses conséquences, notamment sur leur qualité de vie. Dans la littérature, de nombreuses informations sont données sur ses symptômes, ses facteurs de risque ou encore ses approches thérapeutiques, mais ses représentations ont rarement été étudiées. L’objectif de la présentation est donc de présenter l’étude qui avait pour objectif de comprendre les représentations sociales des aidants et des individus de la population générale sur l’incontinence urinaire. Une étude qualitative par focus-groupes a été réalisée. 7 focus groupes ont été organisés avec 41 participants partout en France. Après des analyses manuelle et logicielle, les résultats ont montré que les aidants et les individus de la population générale ont peu de connaissances sur le sujet de l’incontinence urinaire, mais également sur les moyens de protection. Le problème de santé est représenté comme un élément perturbateur dans la vie quotidienne des personnes concernées, entraînant des conséquences physiques, psychologiques et une altération de l’image de soi. De plus, il est représenté comme altérant les relations familiales, pouvant aller jusqu’aux conflits. Cette étude a donc permis d’approfondir la compréhension des représentations sociales des aidants et des individus de la population générale concernant l’incontinence urinaire des personnes âgées en maisons de retraite, et ainsi d’apporter des éléments de compréhension sur les éventuelles actions à mener pour une meilleure prise en soins des personnes concernées.

Julie ROBICHAUD, B. Sc., étudiante à la maîtrise en sciences infirmières profil recherche et infirmière, CIUSSS de la Capitale Nationale (mission CLSC) – Québec, CANADA

Résumé

Depuis quelques années, on note une tendance mondiale à la migration des soins hors des centres hospitaliers vers la communauté. Les infirmières en santé communautaire sont appelées à répondre à ces demandes croissantes, variées (tel que vécu pendant la pandémie COVID ) et de plus en plus complexes.
Toutefois, ce champ de pratique demeure difficile à définir vu les multiples contextes de soins et les différentes structures organisationnelles liées à la pratique infirmière en santé communautaire. Au Québec, peu d’études s’intéressent au vécu des infirmières concernées, aux valeurs fondamentales qui guident leurs actions, aux critères d’excellence de cette pratique et à son impact sur la santé des individus, des communautés et des populations.
L’objectif de cette présentation est de présenter une typologie permettant de distinguer les modes de pratique à travers le monde (telles que santé communautaire, santé publique, district nurse, home care nurse, home health nurse, health promotion nurse) dans le but de mieux situer son champ d’action et de compétences professionnelles.
De plus, les principes de justice sociale, soin global, équité, éthique, empowerment, advocacy et actions sur les différents déterminants de la santé sont des concepts internationalement fondamentaux pour la santé communautaire. Aussi, les infirmières aspirent à la reconnaissance de leurs compétences distinctives ainsi qu’à la réalisation de leur plein potentiel professionnel dans un contexte interdisciplinaire en pleine effervescence.
Finalement, le fait de mieux définir et démontrer la valeur de notre savoir infirmier contribuera à sa pleine intégration dans la création de l’avenir de la santé communautaire.

Pauline ROOS, Ph. D., Professeure assistante, Haute école Arc Santé – SUISSE
Coauteurs: Rafaël WEISSBRODT, Jacques-André PRALONG, Gregory MOULLEC, Typhaine Maïko JUVET, Sandrine CORBAZ-KURTH

Résumé

La première vague de la pandémie de la COVID-19 a nécessité des efforts d’adaptation considérables de la part du personnel des institutions de soins. On sait que les stratégies d’adaptation engagées par les travailleurs d’une organisation apportent des contributions essentielles quant à la capacité d’un établissement à faire face à une crise majeure. Notre étude pilote mixte longitudinale visait alors à explorer les processus d’adaptation mis en œuvre par les employés de divers établissements de santé suisses d’une part, à identifier la manière avec laquelle les managers ont anticipé cette crise pour y faire face et à comprendre les effets de ces mécanismes sur le fonctionnement de l’organisation de soins, en termes de situations problématiques vécues par les répondants. Les résultats montrent que les situations problématiques les plus fréquemment citées concernaient les changements organisationnels, les conflits interpersonnels et la charge de travail. Par-delà les nombreuses mesures descendantes engagées par les établissements, les répondants ont également identifié des stratégies de d’adaptation personnelle ou d’équipe telles qu’une flexibilité du personnel, la priorisation des tâches, la collaboration interprofessionnelle, le soutien par les pairs ou l’ouverture de nouveaux canaux de communication avec les familles. Ces données soulignent l’importance de renforcer les capacités des managers pour apporter l’accompagnement nécessaires aux équipes traversées par la crise.

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Seynab SOUGAL, Candidate au doctorat – Université d’Ottawa – Ontario, CANADA
Coauteurs: Hélène LAPERRIÈRE

Résumé

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) figure parmi le trouble psychiatrique le plus répandu chez les enfants d’âge scolaire. On estime 3 à 7% des enfants d’âge scolaire à l’échelle mondiale. Son incidence a augmenté significativement au cours des cinquante dernières années. Considéré principalement comme une problématique des sciences biomédicales ou de l’éducation, il existe peu d’études explorant les dimensions socio-écologiques auprès des communautés francophones vivant en situation minoritaire. Cette étude en sciences infirmières aborde cette problématique à partir d’une approche méthodologique de récit de vie, selon le point de vue et l’expertise des personnes directement concernées. Une posture éthique décoloniale et anti-oppressive, base sur les principes idéologiques de la justice sociale, a été adoptée pour la création d’un espace d’expression pour discuter de sujets sensibles et tabous. Nous avons conduit des entretiens narratifs auprès des parents (n=5) et des intervenants (n=3) de la région de l’Est de l’Ontario. Ces entrevues menées en profondeur auprès des parents et des intervenants des milieux communautaires soulignent l’importance d’aborder le sujet au-delà du regard biomédical traditionnel. Les résultats laissent supposer l’existence d’une multiplicité des déterminants (sociaux, culturels, économiques, raciaux et politiques) qui influencent l’interprétation des comportements non seulement de l’enfant, mais aussi des parents, voir des communautés minoritaires. L’étude innove en utilisant une perspective infirmière ancrée sur l’expertise clinique en santé mentale/psychiatre et communautaire d’une infirmière-chercheuse issue elle-même de minorité.

Eric TCHOUAKET, Ph. D., Professeur-titulaire, Université du Québec en Outaouais – Québec, CANADA
Coauteurs: Sandra BOIVIN, Drissa SIA, Catherine LAROUCHE, Natasha PARISIEN, Josiane LÉTOURNEAU

Résumé

Contexte: L’hygiène des mains, l’hygiène et salubrité, le dépistage, et les précautions de base et additionnelles sont des pratiques exemplaires dans la prévention et contrôle des infections (PCI). Afin d’investir davantage dans ces pratiques, il est nécessaire de connaître leurs coûts dans les établissements de santé. Peu d’études existent sur le sujet à notre connaissance.
Objectif: Évaluer les coûts des ressources humaines et matérielle des quatre de pratiques de PCI dans les établissements hospitaliers du Québec avant la pandémie de la COVID-19.
Méthodes: Une étude observationnelle prospective a été réalisée du 14 au 28 novembre 2018 dans deux centres hospitaliers du Québec où 48 professionnels de la santé ont été suivis deux heures par jour. Une grille-temps mouvement a été utilisée pour colliger le temps mis, le matériel et les produits utilisés lors des actions de chacune des mesures. Les valeurs médianes des coûts humains, matériels et des produits utilisés ont été estimées en dollars Canadiens 2018 ($CAD). Des analyses de sensibilité et l’actualisation de 3% à 8% ont été réalisées.
Résultats: 1 831 actions associées aux quatre mesures de PCI ont été répertoriées. Le coût médian total par action était de 0,27(0,20-4,10) $CAD pour deux semaines, soit un maximum de 195 184 $CAD par an.
Conclusion: Cette étude vient donc fournit des preuves empiriques pour démontrer que la PCI ne coute pas chère. Les décideurs devraient y allouer davantage plus de ressources pour renforcer la sécurité des soins et du public.

Émilie TREMBLAY, Candidate au doctorat, Université d’Ottawa – Ontario, CANADA

Résumé

La compréhension du concept de l’environnement par les théoriciennes de la discipline infirmière a conduit à des lacunes problématiques qui se répercutent sur le contexte actuel. Le métaparadigme de Fawcett a mené à des conceptualisations qui ont restreint la profession à percevoir ses liens aux préoccupations sociétales plus larges, telles que la crise climatique. Une réflexion profonde de cette vision restrictive sera abordée avec l’appui de l’écoféminisme. Cette posture permettra d’examiner comment l’environnement s’insère dans le métaparadigme afin d’élargir la pensée infirmière. Cela étant dans l’espoir que les conséquences au niveau émotionnelles entraînées par la prise de conscience de la dégradation progressive de l’environnement, telles que la solastalgie et le deuil écologique, soient reconnues et acceptées.
Compte tenu de ce qui précède, le manque d’études en sciences infirmières à cette cause énumère notre perspective limitée. Celle-ci, qui se centre sur la modification des comportements individuels, signifie que nous sommes philosophiquement éloignées d’un examen systématique des causes des maladies. Ce constat fait appel au besoin de repenser le concept d’environnement, afin non seulement de le considérer comme un milieu de soins, mais également de se soucier de la planète Terre comme un milieu de vie. En raison de nos qualités empathiques infirmières, nous sommes bien positionnées pour reconnaître l’interdépendance entre les humains et la nature, soit de prendre soin de l’environnement afin de promouvoir la santé humaine. Cette introspection permettra de sensibiliser les infirmières aux conséquences des pertes de différents écosystèmes en préconisant le transfert de ressources équitables aux générations futures.

Rafaël WEISSBRODT, Ph. D., Professeur HES associé, HES-SO Valais-Wallis, Haute école de santé – SUISSE
Coauteurs: Bozica KRSMANOVIC, Stéphanie HANNART-OPPLIGER, Typhaine MAÏKO-JUVET, Sandrine CORBAZ-KURTH, Pauline ROOS

Résumé

Le réchauffement climatique (RC) représente une menace majeure pour la santé publique et on prédit une surcharge des secteurs de soins. Il est crucial que les institutions sanitaires développent des plans de contingence pour affronter cette crise annoncée. Or, peu d’actions sont engagées par les directions de systèmes de soins suisses. Nous nous intéressons aux soins de santé résilients car ils permettent d’aborder la façon dont les institutions anticipent les crises, s’y adaptent et se transforment à l’issue de cet événement. Les questions de notre recherche qualitative, en cours, sont : en Suisse 1) quels seront les impacts du RC sur la santé de la population/ le système sanitaire ? 2) Quelles sont les perceptions de ces impacts par les responsables d’institutions sanitaires ? 3) Quels plans de contingence ces responsables ont-ils préparés pour faire face à ces impacts ? Notre recherche qualitative, en cours, comporte deux volets : 1) les impacts du RC sur la santé de la population suisse ont été recueillis auprès de spécialistes internationaux du climat par une méthode Delphi. 2) Les perceptions/plans de contingence des directions des systèmes de soins suisses seront collectés par des entretiens semi-structurés. Les données seront traitées par une analyse thématique. Les résultats permettront d’élaborer une typologie des risques des effets du RC sur la santé/ institutions sanitaires suisses. Cette typologie permettra d’évaluer l’état de préparation des responsables d’institutions sanitaires romandes d’une part, et pour proposer des recommandations en faveur des plans de contingence des institutions sanitaires suisses, d’autre part.